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Classiques Garnier

Bibliographie

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Bibliographie

La correspondance

La publication au cours du xxe siècle de plusieurs lots de lettres a transformé notre connaissance des relations entre Voltaire et sa nièce. Une centaine de lettres, séchelonnant de 1745 à 1754, parurent à la fin des années 1930 dans Voltaire, Lettres dAlsace à sa nièce Madame Denis, éd. Georges Jean-Aubry (Maestricht, Stols, Paris, Compagnie typographique, 1937 [1938]). Les cent cinquante-six lettres publiées ensuite dans Lettres damour de Voltaire à sa nièce, éd. Theodore Besterman (Paris, Plon, 1957), qui datent pour la plupart de 1744 à 1747, révélèrent (ou confirmèrent) la nature intime des liens entre Voltaire et sa nièce. La romancière anglaise Nancy Mitford exploita ces lettres, avec laide de Th. Besterman, pour écrire son Voltaire in love (Londres, Hamish Hamilton, 1957), traduit en français par Jacques Brousse sous le titre Voltaire amoureux (Paris, Stock, 1959). Ces lettres sont aujourdhui conservées à la Pierpont Morgan Library de New York1.

Les lettres publiées en 1937 et 1957 ont été recueillies dans lédition dite « définitive » de la correspondance de Voltaire procurée par Theodore Besterman (1968-1977). Lédition Besterman de la correspondance de Voltaire a depuis été intégrée dans la base de données Electronic Enlightenment (http://www.e-enlightenment.com), créée par la Voltaire Foundation et prise en charge depuis 2009 par la Bodleian Library de lUniversité dOxford.

Nous publions dans la présente édition les lettres inédites acquises en 1994 par la Bibliothèque nationale de France, auxquelles sont adjointes quelques autres lettres retrouvées récemment : voir lannotation des lettres 3, 50 et 145 ; la lettre 141 est publiée ici pour la première fois.

En dehors des lettres adressées par Voltaire à sa nièce, il faut signaler le cas des lettres co-signées par Voltaire et sa nièce, qui constituent 310un témoignage remarquable sur leur vie domestique. Dans lédition Besterman (daprès Electronic Enlightenment), les lettres cosignées par loncle et la nièce sont au nombre de 83, et séchelonnent entre 1753 et 1778. Nous pouvons ajouter quelques découvertes récentes :

Voltaire et Marie-Louise Denis à Gauffecourt, 28-29 décembre 1754 (Voltaire, Un Jeu de lettres : 1723-1778, éd. N. Cronk, O. Ferret, F. Jacob, C. Mervaud et C. Paillard, Orléans, Paradigme, 2011, p. 119-123).

Voltaire et Marie-Louise Denis à Sébastien Dupont, 6 juin 1755 (Voltaire, Un jeu de lettres : 1723-1778, p. 126-128)

Voltaire et Marie-Louise Denis à Louis Antoine de La Porte, 21 août 1757 (Nicholas Cronk, « La correspondance de Voltaire : quinze lettres inédites », RHLF, 115, 2015, p. 665-692, ici p. 677-679)

Voltaire au comte de Tressan, 11 février 1758, lettre suivie de la « Copie de la lettre dictée par Mme Denis pour M. labbé Légier » (Voltaire, Correspondance, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », « Additions et corrections » par Frédéric Deloffre, t. 13, 1993, p. 551)

Lédition de la correspondance de Théodore Besterman ninclut aucune lettre postérieure à la mort de Voltaire en mai 1778. Nous connaissons un certain nombre de lettres de Marie-Louise Denis écrites immédiatement après cette date, qui traitent surtout de lhéritage du patriarche. René Pomeau a ainsi publié une lettre adressée à Dominique Audibert le 15 août 1778 (« La mort de Voltaire et ses suites : une lettre inédite de Mme Denis », RHLF, 79, 1979, p. 182-186). Christophe Paillard fournit le texte des nombreux échanges entre Marie-Louise Denis et Wagnière entre 1778 et 1780 (Jean-Louis Wagnière, secrétaire de Voltaire : lettres et documents, SVEC 2008 :12, Oxford, Voltaire Foundation, p. 87-182).

Études

Albertan, Christian et Chouillet, Anne-Marie, « Autographes et documents », Recherches sur Diderot et sur lEncyclopédie, no 39, 2005, p. 189-210, aux p. 202-203

Badinter, Élisabeth, « Le viol de Mme Denis : hypothèse ou roman ? », Cahiers Voltaire, no 3, 2004, p. 25-35.

Cronk, Nicholas, « La correspondance de Voltaire dans les collections de la New York Public Library », RHLF, no 112, 2012, p. 653-692.

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Cronk, Nicholas, « La correspondance de Voltaire : quinze lettres inédites », RHLF, no 115, 2015, p. 665-692.

Jyl, Laurence, Drôle de nièce : trente ans avec Monsieur de Voltaire, Paris, Jean-Claude Lattès, 1985.

Magnan, André, Dossier Voltaire en Prusse (1750-1753), Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 244, Oxford, Voltaire Foundation, 1986.

Magnan, André, « Pour Marie-Louise Denis », Cahiers Voltaire, 1, 2002, p. 9-36. Une autre version de ce même article figure dans le Dictionnaire général de Voltaire, Paris, Champion, 2003, p. 289-302.

Magnan, André, « “Mes très chers et très aimables enfants…” : une lettre inédite de Voltaire à ses neveux Denis », Cahiers Voltaire, no 4, 2005, p. 7-24.

Micha, Hugues, Voltaire daprès sa correspondance avec Madame Denis : étude sur la sensibilité de Voltaire, Paris, Nizet, 1972.

Pilon, Edmond, Madame Denis ou Maman Voltaire, Paris, Excelsior, 1933.

Simonin, Charlotte et Smith, David, « Du nouveau sur Mme Denis : les apports de la correspondance de Mme de Graffigny », Cahiers Voltaire, no 4, 2005, p. 25-56.

Stern, Jean, Voltaire et sa nièce Madame Denis, Paris, La Palatine, 1957.

Vaillot, René, Avec Madame Du Châtelet, 1734-1749, Oxford, Voltaire Foundation, 1988 ; rééd. dans Voltaire en son temps, dir. R. Pomeau, Paris, Fayard, 1995, t. 1, p. 275-612.

Vercruysse, Jeroom, « Madame Denis et Ximenès ou la nièce aristarque », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 67, 1969, p. 73-90.

1 Sur lachat de ces lettres, voir N. Cronk, « La correspondance de Voltaire dans les collections de la Pierpont Morgan Library : lettres et documents inédits », Revue Voltaire, no 11, 2011, p. 197-217, p. 197.