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Classiques Garnier

Résumés des contributions

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Résumés des contributions

Avant-propos

Cet ouvrage représente laboutissement final dun projet de recherche post-doctorale financé par le LabEx Hastec en 2020 et mené au sein de lUMR 8210 – AnHiMA (Anthropologie et histoire des mondes antiques).

Ilaria Calini, « Il était une fois, un monde détruit … En guise dintroduction »

Les essais réunis dans ce volume interrogent les modes de production narratifs, les éléments linguistiques et les conceptions mobilisés afin de décrire ce qui détruit – mais aussi, en contre-jour, ce qui fonde – lidentité dune société et de ses institutions au sein de différentes civilisations du pourtour de la Méditerranée orientale ancienne, avec un accent particulier sur les sources du Ier millénaire av. J.-C. et une perspective comparatiste.

Lorenzo Verderame, « La destruction dune ville mésopotamienne. Une étude des lamentations sumériennes »

Les Lamentations sumériennes décrivent la destruction des villes mésopotamiennes comme dissolution sociale et matérielle. Les liens familiaux et sociaux se dissolvent, tandis que la matière brute, dont la potentialité (ME) a été réalisée par les artisans en la transformant en objets qui distinguent lhomme faber urbain mésopotamien du barbare non-constructeur, retourne à ses origines.

Martina Weingärtner, « La double reconfiguration du monde. Les récits bibliques du déluge »

Les récits du Déluge comptent parmi les plus répandus dans le patrimoine religieux de lhumanité. Ce sont des mythes, ou plutôt des anti-mythes qui 256mettent en scène la disparition dun monde, avec des variantes importantes entre les récits proche-orientaux et bibliques. Quest-ce qui relie et différencie les récits bibliques de ceux du monde mésopotamien ? Quelle est la signification des deux versions bibliques et quelle réalité ce mythe raconte-t-il ?

Jérôme Pace, « Deluge and royal ideology: on the edge of imagination. An alternative reading of Asags death »

Le motif du déluge est, dans la tradition du Proche-Orient ancien, ambivalent : à la fois destructeur et purificateur, il est ce moment qui anéantit le monde mais qui le régénère aussi. Expression dune transition, il ouvre la voie à une (re)création du cosmos. À cet égard, un épisode du mythe du IIIe millénaire Lugal.e offre un objet détude intéressant, comme topos de lidéologie royale syro-mésopotamienne et en tant quexpression de lidée de (re)fondation.

Bernardo Ballesteros, « The relieved earth in Greek, Babylonian and Sanskrit myths of destruction »

La destruction de lhumanité dans la mythologie babylonienne a été comparée aux mesures prises par Zeus pour mettre fin à lâge héroïque dans la tradition épique grecque. Plusieurs discussions ont abouti à des théories de dérivation, avec un angle comparatif supplémentaire offert par le Mahābhārata sanskrit. Cet article reconsidère la question en ajoutant une perspective folklorique et globale et en comparant la signification de ce mythe de destruction dans chacun des trois contextes culturels.

François dePolignac, « Poséidon, les séismes et la mise en mouvement du monde »

Le dieu Poséidon est généralement associé à une violence destructrice, en particulier sous la forme de séismes, de tempêtes, de raz-de-marée et autres déchaînements de forces aux effets dévastateurs. Mais ne doit-on voir quun aspect négatif dans cette forme daction ? En sachant à la fois dompter et libérer des forces extrêmes, le dieu participe à sa façon à la construction du monde habitable et habité. Jusque dans lordre du politique, laction brutale du dieu a une fonction créatrice.

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Lionel Marti, « Les Assyriens de “ lapocalypse”. Les récits de destruction assyriens dans leur contexte culturel »

Le roi assyrien matérialisait la colère divine sabattant sur les parjures et sur leurs résidences tel le Déluge. Si la plupart des récits de destruction suivent une trame concordante, certains semblent sortir de lordinaire. Lanalyse de ces récits interroge la notion de destruction exceptionnelle par rapport à celle standard et le fait que les Assyriens puissent être porteurs de la fin dun monde.

Renaud Gagné, « La fortune de Mégalopolis. Quelques cités détruites chez Pausanias »

Noms, lieux et temps sont la matière première des mises en récit de la destruction en Grèce. En prenant le rite comme fil conducteur, larticle propose daborder cette problématique de la destruction dun lieu par le biais de Pausanias, en regardant de plus près comment cet auteur écrit la destruction des villes dans sa Périégèse, et notamment de Mégalopolis dans le Péloponnèse.

Stéphanie Anthonioz, « Le livre dAmos. La fin du royaume dIsraël ou la narration dune autodestruction »

Le livre dAmos est lun des témoins précieux de la fin du royaume du Nord et montre un intérêt particulier pour la question sociale. Si lhistoire biblique dite « primitive » (Gn 1–11) rend compte de la fin dun monde par une succession de séquences narratives qui plongent leurs racines dans le mythe (Déluge, Babel), la fin du royaume du Nord, telle quelle est présentée dans le livre dAmos, ne relève pas du mythe, mais doracles qui ne sont autre quune interprétation de lhistoire.

Ilaria Calini, « Lenvers de lendroit. La destruction comme déchirement de la trame sociale dans le poème dErra et les Travaux et les jours dHésiode »

Lanalyse du poème akkadien dErra et de la narration hésiodique sur les hommes de fer montre les concordances et divergences entre des techniques de mise en discours qui représentent les composantes fondamentales de la société et de ses institutions à travers leur renversement. Dans la perspective dun comparatisme historiquement recontextualisé, cette étude propose 258dinscrire les parallèles identifiés dans un univers conceptuel partagé centré sur la Méditerranée orientale à lâge du Fer.

Johannes Haubold, « Catastrophe, repeated. On reworking foundational catastrophes in greek and mesopotamian literature »

Une destruction totale est, par définition, unique. Que se passe-t-il lorsque la plus grande catastrophe dune tradition mythique se répète ? Comment expliquer une telle répétition et comment affecte-t-elle les structures existantes de la mémoire collective ? Cet article cherche à établir ce quimplique le fait de revisiter les mythes fondateurs de la destruction à travers létude de lépopée dErra et des Perses dEschyle.