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Classiques Garnier

Glossaire

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Les Ramonneurs Comédie anonyme en prose
  • Pages : 211 à 244
  • Réimpression de l’édition de : 1957
  • Collection : Société des Textes Français Modernes, n° 122
  • Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN : 9782406108610
  • ISBN : 978-2-406-10861-0
  • ISSN : 2777-7715
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10861-0.p.0317
  • Éditeur : Société des Textes Français Modernes
  • Mise en ligne : 02/09/2020
  • Diffusion-distribution : Classiques Garnier
  • Langue : Français
317
GLOSSAIRE t


A baguggr (p. 6z). DHT : a Bacuarra.... Maur qurlrpJw d /a bagwgk et, vieilli, d bagnwly k faire obéir d'un signe. a
A bmu jru brou n+awr (p. aqz). Oudin (art. Jeu) : a d brou Jru bmu ngav, bim atnqué bien deRendu : A b. pamilk. a
A boenrf rnfrignu (p. ton). Oudin (art. LxsxtcHat)
a +dr a//eZ qu'd boenu Furignrr, yû avec asscurance et
consideration. a
a. L'aukur des Ransonaass aurait pu dire de sa comédk u que Sorel dit de son Franrion : • je n'ai point oublié ks mou dont ux k vulgaix •. On y trouve um telleabondanade vocables popWaves, d'e:prexiom burlesques, de bcutions prwabiaks et famiSéres, que c'm est m des caractéres les plus lrappanu. C'est pourquoi je tAcbe, dans u gbsxix, d'eapliquu non xWernmt les mou qui ont arcbalques ou vku: par rapport au frangais Waxique, mais aussi les e:prexions qui au début du di:aeptihne siéck apparw Halent au langage familiu ou popWaix — y compris p uswun qui n'allaknt pas disparallre de sitM.
Autant que poxibk, les défutitions domtes sont empruntées A
des didicnrulres qW font autorité. CeOes des mots slm nt
arcbaiqua provkmwt pour la plupart de Rlchelet (édltlon a68o),
de Faretihe (édition de r69o), du Uictioma»e dr l'anciwna Wgw
haskaiude Godefroy, de la partle déjA parue (A•Ata) du Dirtianueira
de fa bngw hanfaiu da saisitnsa sikk de Hugues, ou bkn du
blirrioma»a glnba! (UHT)) ou de Littré. Parfois j'ai recoure au:
obxrvations d'auteur teb que Henri Estienm ou Vaugelas, et

parfois j'ai éfé oblig5é de suppléer A une lacum des dictionnaires
et de foarn'u um défiWtion moi•mérm.
Les e:pSotiom des mots et e:prexions famiSéres, vulgaires et barlesques sont t'vées pour la plupart des CasiosWa Frasrfoisas d'Antoim Oudin U6do) ou dul/iUiomm~a of tAa Franck and EnglisA Tongans de Cotgrave (rér r). Le témoignage de ces lesiwgraptw;s
318 ~Î2 LES RAMONNEURS
A deux de jeu (p. ri). Oudin (art. DEux : c *nous sommes à Deux, ou à deux de jeu, nous sommes egaux, response que l'on fait à celuy qui nous taxe de quelque deffaut .»
A l'enfourner se font les pains cornus (p. 44). Oudin (art. ENFOURNER) « * à l'Enfourner se font les pains cornus,
les fautes se font d'ordinaire au commencement » ; (art.
CORNU) « il faut prendre garde à bien commencer une chose. »
A Perte (p. ro). Huguet : « A r.'ERrE, locution adver- biale, Dehors, hors de la maison.... Sur ses gardes, en éveil. »
contemporains a sur celui de leurs successeurs cette supériorité, pour des termes de ce genre, qu'il indique avec plus de précision
le ton social de l'expression expliquée, en même temps qu'il la rattache explicitement au langage courant du temps. Là oil une définition contemporaine fait défaut ou reste insuffisante, j'ai con-
sulté d'autres dictionnaires, surtout Furetière, Leroux (Dictionnaire
comique, satirique, critique..., rgr8), le Dictionnaire de Trévoux (édition de r75z), ou encore Huguet et —pour ]es locutions prover- biales surtout —l'inépuisable Littré.
Puisque ce sont les Curiositez françoises qui ont fourni la majorité des définitions, il convient de rappeler que les termes qu'Oudin marque d'un astérisque, ou de la mention vulgaire, a ne sont pas des
phrases dont on se doive servir qu'en raillant v,
Pour éviter des confusions possibles, certaines modifications ont été apportées aux conventions typographiques adoptées par certains des lexicographes. C'est ainsi que j'emploie toujours des majuscules
pour le terme employé comme titre d'un article de dictionnaire, et qu'en citant Oudin j'emploie des italiques pour l'expression à expliquer, au lieu de les employer, comme lui, pour l'explication.
Les locutions proverbiales et burlesques se trouvent à la place

alphabétique de leur premier mot, même lorsque celui-ci est une préposition ou un pronom. Par exemple, l'expression à la queue gît le venin est placée selon le premier mot A, et non selon le mot le plus caractéristique Venin. De même, il n'a ¢as plu ce qu'il pleuvra
se trouve à Il. Exception est faite, cependant, pour les articles et
les pronoms r?fléchis : le rejrein de la balade se trouve à Relrein, et se couder la gorge à Couder.
A l'intention des philologues, on a donné entre parenthèses après chaque expression l'indication des pages du texte où elle se trouve. Mais il ne fallait pas dépasser l'objet principal, qui est d'expliquer Les Ramoneurs ; paz conséquent, on ne joint des exemples à la défi-
nition que lorsque cela est indispensable.
319 GLOSSATR~ 213
A la bonne heure (p. 153) au bon moment.
A la mienne volonté (pp. 37, 69 et I18). Vaugelas, 13emarques (éd. Chassang, t. II, p. ¢Sz) : « A la mienne volonté, pour l'utinam des Latins, est une ancienne façon de parler pure- ment françoise, dont M. Coëffeteau use souvent. Toute- fois plusieurs la condamnent aujourd'hui jusques à la vouloir faire passer pour ridicule. »
A la queue gît le venin (p. I I¢). Oudin (art. QuEÜE) : « * à la Queue gît le venin, à la fin est le mal, ou la difficulté. »
A méchant, méchant et demi (p. 116). Oudin (art. MESCHANT) : « à Meschant, meschant et demy, à un meschant, une per- sonne qui le corrige, et luy rende la pareille. »
A moi (à tai, etc.) le dé (pp. 83 et 163). Littré (art. DÉ) : « ... A vous le dé, c'est à vous de jouer ; et, figurément, à vous le dé, c'est à vous de parler, d'agir. »
A quoi est bon cela Z (p. I1¢). Oudin (art. BDN) : « à quoy cela est il Bon, pourquoy faites vous cela. »
Abreuvoir à mouches (p. 57). Oudin (art. ABBREUVOIR) « *Abbreuvoir à mousches, une grande playe sur la teste où les mousches peuvent boire. vulg. »
Absenter (p. 56). Huguet : (ABSENTER. Éloigner, séparer. » Académie (pp. 5 et 139). Littré : «ACADÉMIE.... 9» Lieu où l'on donne à jouer en public. »
Accoster (S') de (p. 8). Littré : «ACCOSTER... . z~ S'accoster
de, v. réfl. Prendre pour compagnon, hanter, fréquenter. » Accoursier (p. 141). Huguet « ACCOURSIER. Client (d'un
haut personnage) ... Client (d'un marchand). »
Acteurs (p. z) les personnages d'une pièce. Littré
« ACTEUR. ... Acteur est relatif aux personnages qui agissent dans une pièce, et par suite aux personnes qui
les représentent. »
Adieu (p. 147). Littré : «ADIEU.... En certaines provinces on emploie mal le mot adieu : ainsi l'on dit :Adieu, comment vous portez-vous ? »
Affriolé (p. g6) gourmand, mis en appétit. Cotgrave
K AFFRIOLÉ, aS Affriandé. ... AFFRIANDÉ... L1qu0Y0US, or made liquorous, of ;set in a longing after. »Nicot AFFRIANDÉ, AFFRIOLE, Illectus. »
Affronteur (p. 5). Oudin : «AFFRONTER, tromper. »Cotgrave

320 214 LES RAMONNEURS
« AFFRONTEUR. ... a1S0, an Operi OY publique deceiver, beguiler, chcater, cogging mate ; cousening merchant. »
Ainsi ne sait (Qu') (pp. s7 et ISo). Huguet : s AINSI. ... Qu'ainsi soit, qu'il soit ainsi. Pour prouver qu'il en est ainsi.... Qu'ainsi ne soit. Pour prouver qu'il en est ainsi. »
Ainsi que (pp. 16, 44, 57, 97 et 13S) : en tant que. Voir à l'Introduction, p. Lxx.
Allant (p. 83). Oudin (art. ALLANT) : « un Allant, un finet, un rusé. »
Allumette (p. 97). Huguet : «ALLUMETTE. Ce qui enflamme, ce qui excite. »
Altères (Aux) (p. zoo). Huguet : « ALTERE. 1. Malheur, état pénible, douloureux. Entre aux alteres, mettre aux alteres. » Cotgrave : « ALTERES. f. vehement passions of the mind, strange and doubtfull conceits floating in the thoughts ... ».
Appelle (S'), S'Appelle que (pp. 77 et Ioo) c'est-à-dire,
c'est-à-dire que. Voir à l'Introduction, p. Lxxl.

Approcher, transitif (p. Ioo). Huguet (art. APPROCHER)
« Approcher (trans.) Être voisin de. »
Archer (pp. i et I24-133). Furetière : «ARCHER.... se dit aujourd'huy plus particulierement de ceux qui accom- pagnent les prevosts pour les captures, ou pour executer quelque ordre, quoy qu'ils ne portent que des hallebardes et des carabines.... Les archers du guet. »
Arrière-boutique (pp. 44 et 137). Oudin (art. ARRIERE- souTlquE) : « * il a tousjours quelque Arriere-boutique, quelque malice ou subtilité pour la fin. »
Arroser !e porte-mors (p. 79). Oudin (art. PORTE-Mois)
« *arrouser le Porte-mors, boire, mouiller la bouche. » Oudin donne également l'expression abreuver le mors, même sens.
Aucunement (p. Iz3). Littré : c AUCUNEMENT. ... i° Jusqu'à un certain point, avec une phrase affirmative. Cet emploi a vieilli, ou bien il est terme de palais. »
Autant de frais que de salé (p. 2I). Oudin (art. FRAIS) : « *autant de Frais grre de salé Monsieur de beurre, c'est une façon de parler vulgaire pour désapprouver ou rabattre ce que dit un autre. »
321 GLOSSAIRE 2If
Autant vaut (p. xzo). Ondin (art. Vnmr) « *autant Vaut, presque, quasi. vulg. » ; (art. ArrnNr dans l'Addition) « cela est fart Autaut vaut, presque achevé. »
Autaut. —voir : D'autant gue.
Avaler (un bras, une épaule, la tête, etc.) (p. q;). Huguet « AvncEx. Abattre, faire tomber [par un coup], trancher. » Ondin : « * AvnaaEx uu bras, couper. »
Avoir du bruit (p. 5 5). Furetiére : « Bxmir.... Signifie quel- quefois sédition ; querelle, confusion.... ces deux Cava- liers ont eu ensemble quelque bruit. »
Baladin (p, z). Furetiére : « BnaanmiN s. m. Danseur de pro- fession sur les theatres publics, qui danse à gages et pour de l'argent. On le dit quelquefois plus generalement des Bouffons et Farceurs qui divertissent le peuple. »
Barbier d'étuves (pp. ;6 et 88). Les étuves, ou établissements de bains, avaient mauvaise réputation. Huguet cite l'exemple : « Je suis fort bon barbier d'estuves, Pour raser et tondre maujoint. »
Bas de Milan (p. x6q). Le Aodomout des courtines dont Jean Auvray fait le portrait dans son Bouquet des Muses, porte lui aussi « le bas de Milan ». Dans le Nouveau Aegkmeut geueral sur toutes sortes de manbandises..., daté de x6;q et reproduit dans VHL III, pp. xoq-xz4, on lit : « La duché d'Estampes et pays de Dourdan est remply d'un nombre infiny de personnes qui s'occupent journellement de mieux en mieux à travailler en bas de soye et d'entame, dont la plus grande partie surpassent ceux de Milan, de Germes, d'Angleterre et autres lieux. »
Boster (pp. ;y et xzz). Huguet : « Bnsrax. Suffire.... Mal baster, Aller mal, être défavorable.... Baste. Il suffit, c'est assez. »
Battre eu chien courtaud (p. 58). Ondin (art. Comxrnmm) « battre eu cbreu Courtaud, battre bien. »
Battre froid (p. 8). Ondin (art. BATTRE) : «Battre froid, parler avec froideur, respondre froidement. »
Bavolet (pp. ;6 et xo9). Richelet : «BAVOLET, s. m. CoiEure de paIsane des environs de Paris, qui est de toile et qui pend en queuë de moruë sur le dos de la paisane....
322 2 T ~ LES RAIvIONNEURS
[éd, i728 :] *Bavolet. Ce mot, au figuré, est de raillerie, et signifie quelque jolie païsane. »
Beau fzlc (p. i36), faire le beau fils (p. 3i). Littré : c BEAU... Beau fils, jeune élégant à mine recherché, à manières affectées. »Furetière, éd. i7z7 (art. Fils) : « On dit aussi qu'un homme... fait le beau filr ;pour dire, qu'il fait le
beau. »
Beau jeu. —voir : A beau jeu beau retour, Jouer beau jeu. Bec. —voix : Si elle mangue par le bec...
Bedeau (p. 37). Furetière : «BEDEAU... C'étoit autrefois un Sergent dans les Justices subalternes, et les Sergens Royaux, quand ils plaident contre eux, les qualifient encore de ce nom. En effet ils servent de Porte-verges dans les Églises des Jurisdictions Ecclesiastiques, comme on voit encore à St. Germain Desprez. » Cotgrave « BEDEAU : m. A Beadle, a Verger ; also (in Normandie and other places) an under Bailiffe, or yeoman to a Sergeant ; or Catchepole inferior to the Sergeant. »
Béguin. —voir : Kemettre au béguin.
Berlan ou Brelan (p. z6). DHT «BRELAN. ... On hésitait encore au xvzie siècle entre berlan et brelan.... III. P. ext. Maison de jeu, tripot. »
Blanc. —voir :Celui qui n'a point de blanc en !'æil, Donner dans le blanc, Mettre au blanc.
Blé. —voir :Pris comme dans un blé.
Boire d'autant (p. 6z). Oudin (art. BoixE) : «Boire d'autant, boire l'un et l'autre, et beaucoup. »
Bon. — voir : A quoi est bon cela ? Jamais bon cheval ne devint rosse, Tout cela est bon mais de l'argent vaut mieux.
Bon (p. ~z). Huguet (art. BoN) : « Au bon de, au plus fort de, au milieu de. »
Bonheur (Le) m'en a voulu (p. 25). Furetière : t HEux... L'heur en veut a ce joueur, le jeu lui vient à souhait. »Cotgrave « VouLoix ... En vouloir ... sometimes also the contrarie, as, l'heur vous en veut, fortune favours you (but in this senne it is not often used). »
Bonne bête (pp. 3z et i46). Oudin (art. BESTE) : « *c'est une bonne Berte, un rusé, un finet, un malicieux. Le reste est, c'est dommage qu'elle n'a pas de lait. vulg. » ; (art. BoN) : « la
323 GLOSSAIRE; 2I ~
Banne piece, la bonne beste, la bonne marchandise, une meschante personne, par ironie, vulg. »
Bonne heure (De) (pp. Iz7 et 130) : au bon moment, alors qu'il est encore temps.
Boucan (pp. 34, 37 et III). DHT : «BOUCAN ... I (xvlle- xvule s.). Lieu de débauche. »
Bouche cousue (pp. 17 et I z4). Oudin (art. BOUCHE) : « *Bouche cousüe, silence, ne dites rien, vulg. »
Bourgeois du Port au foin (pp. I13-I 14). Oudin (art. ESCIiEVIN) « * Eschevin du port au foin, coupeur de bourses. vulg. » Oudin donne également Officier du port au foin, même sens, et Régiment du port au foin « la trouppe des coupeurs de bourses. » Le Port au Foin, près du Pont Neuf, était le quartier général des filous ; c£ Éd. Fournier, Histoire du Pont-Neuf, Paris, 1876, pp. I18-I Iq.
Branle de sortie (p. 81). Oudin (art. BRANLE) : « *faire danser
un Branle de sortie, faire sortir ou chasser d'un lieu. »
Braque (p. 54). DHT : t BRAQuE... variété de chien de chasse. »
Bras. —voir :Selon le bras la saignée.

Bretauder (p. 57). Littré : « BRETAUDER... I~ Tondre inégale-
ment.... z~ Couper les oreilles à un cheval. » Brûleur de maisons (pp. 64 et Iz6). Oudin (art. BRUSLEUR)
« *babillé comme un Brusleur de maisons, qui a mauvaise
mine, quia mine de désesperé. vulg. »
Brusgaaer fortune ou Busquer fortune (p. Io). Oudin (art. Bus- QuER) : «Busquer fortune, chercher son avantage. » Huguet c BusQuER. Chercher. Busquer est souvent altéré en brus-
quer. Busquer fortune, brusquer adventure. »
Brutal, substantif (p. 33). DHT « BRUTAL. ... Un brutal, un homme brutal. »
Butter à (p. 38). Oudin (art. BUTTER) : a Butter à une chose, poursuivre, pretendre, avoir dessein. »
Cabinet (p. 65). Furetière : «CABINET.... On dit chez le Roi et chez quelques Grands Seigneurs, le Cabinet des livres, ... des medailles pour signifier les lieux où ces choses sont rangées. »
Cf. plus loin Pièce de cabinet.
324 2Iô LES RAMONNEURS
Cadène (p. Iq). Huguet : « CADENE.... Spécialement, chaîne d'un prisonnier, d'un forçat. »
Canards. —voir :Tirer comme canards.
Carolus (p. 4). Furetière : «CAROLUS. s. m. Monnoye hors d'usage, qui valoit il y a quelque temps dix deniers. »
Car étrange (p. 16z) :une étrange chose. Cf. Oudin (art. Ces dans l'Addition) : t c'est grand Cas, c'est une estrange chose. »
Casaque (p. G7). N1COt : «CASAQUE Oü CASAQUIN, sorte d'ha- billement court. »Littré : «CASAQUE. ... 2° Surtout fait d'étoffe grossière. Une casaque de forçat. »
Ce n'est pas la mort d'un homme (p. 54) : le mal n'est pas grand. Cela et rien, c'est tout un (p. Io4). Leroux : a RIEN..- Ce que
vous dites et rien, c'est tout un, signifie que ce sont des
paroles inutiles qui ne prouvent rien. »
Cela vaut fait (pp. 5 3 et 116). Oudin (art. VAUT) : «cela Vaut fait, cela est presque fait. »
Celui gui n'a point de blanc en !'æil (p. 66). Oudin (art. BLANC) : « * un qui n'a point de Blanc en l'æil, le Diable. vulg. »
Chalande (p. 37). Littré : (( CHALAND ... 1°Acheteur, pratique. » Richelet, éd. 1728 (art. CHALAND) : «Chaland, Il se prend par raillerie, et il signifie des gens qui ne vont souvent en des lieux que poux s'y divertir d'une façon qui tient un peu du libertinage.
Chaland. Il signifie de plus celui qui se divertit d'une manière libertine avec des femmes qui aiment ce négoce. » Chalande (p. 147). Oudin (art. CHALAND) : « *c'est un bon Chaland, un bon compagnon, un finet. »
Chape-chute (p. 7). Oudin (art. CHAPE) : t * il cherche Chape- chute, il cherche à attraper quelque chose, vulg. » Huguet «CaarE-caurE.... (Fig.). Profit, bonne aubaine aux dépens d'autrui. »
Charger d'appointement (p. 56). Brunot, Hist. de la langue fr., t. IV, I7e Partie, p. z7 : «Charger d'appointement :bien battre. »
Charretier. —voir : Jurer comme un charretier embourbé. Chaumer des éperons (p. 35). Oudin (art. EsrExoNs) : « * chaus- ser les Esperons, poursuivre. » Huguet : « CanvssEx, chaus-
325 GLOSSAIRE 219
tes les esperont à quelqu'un. Le poursuivre, poursuivre l'attaque contre lui. »
Chèvre. —voir : Oû la chèvre est liée il faut qu'elle broute. Chien courant de bourreau (p. 141). Ondin (art. CHIEN) : t *let
Chient courants du Bourreau, les Archers et Sergens. vulg. » Chose promise est chose due (p. Iz;). Furetière : «DEVOIR...
Se dit proverbialement... Chose promise est chose deuë. » Clapier. —voir :Garce de clapier.
Coi. voir :Pied coi (De).
Coiffe (p. 36). Richelet : c COIFFE. s. f. Ce mot en parlant généralement et en parlant des femmes, c'est un morceau de tafetas rond, plissé par derrière, et ourlé tout autour dont les dames et les bourgeoises se couvrent la tête, qu'elles tournent autour de leur visage, et nouent un peu au dessous du menton. »
Combattre des talons (p. 57). Ondin (art. TALONS) : « *montrer let Talons et jouer des Talons, fuir. »Leroux : «TALON. On dit qu'un homme joue de l'épée à deux talons, que la peur lui a mis des ailes aux talons, pour signifier, qu'il s'enfuit. »
Comite (p. 1~). Huguet : « COMITE. Chef des rameurs d'une galère ... Spécialement, celui qui commande aux esclaves, aux forçats ramant sur une galère. »
Comme de cire (p. 68). Ondin (art. CIRE) : « *cet habit vous est fàit comme de Cire, il vous sied bien, il vous joint bien au corps. vulg. »
Campagnanner (p. 77) :Traiter en compagnon. C£ Cotgrave « COMPAGNONNER. ... be familiar, joyne in fellowship, walke together, goe cheeke by jowle, with. »
Compter sans San hôte (p. Io6). Ondin (art. COMPTER) « Compter sans ton hotte, resoudre une chose seul, ou se l'imaginer, sans avoir la volonté ou consentement des
autres. »
Contre fortune bon cæur (p. 84). Littré : c FORTUNE ... 5° ... Contre fortune bon cour, c'est-à-dire il faut faire face avec cou- rage contre les accidents que la fortune inflige. »
Coquille (p. 8). Huguet : « CoQvILLE ... Organe sexuel de la femme. »Ondin (art. CoQu1LtE) « * la Coquille luy
326 220 LES RAMONNEURS
demange, elle a des ressentiments de nature, elle est en aage
d'estre mariée. vulg. »
Cornet à bouquin (p. 63). Furetière (art. CORNET) : «Cornet à Bouquin, Instrument de Musique qui sert à en soustenir un grand ch~ur dans un lieu vaste et étendu, comme dans les Cathedrales. Le cornet à bouquin, est une espece de grande Ouste qui a sept trous, dont le septiéme est inutile.... Il a l'étendue d'une Octave. »
Corps perdu (A) (p. 70). Ondin (art. PERDRE) « à corps
Perdu, desesperément ;avec toute sorte de violence. »
Corps pour corps (Répondre pour quelqu'un) (p. 54) comme de soi-même. Cf. Les Bignet.c du Gros Guillaume (Chansons
de Gaultier Garguille, éd. Fournier, p. i47) Quant au
sieur Turlupin, j'en reponds corps pour corps, et promets
que s'il meurt à la table faute d'appetit, que je creveray
à ses pieds pour chanter son oraison funebre. Ch.-L. Livet
(Lexique de Molière, art. Coxrs) donne phisieurs exemples
de répondre corps pour corpr, tirés de Molière, de Th. Cor-
neille, etc. C'était la formule employée par celui qui se
portait garant d'un autre dans une cour de justice.

Carrival (p. 47). Vaugelas, Remarques (éd. Chassang, t. II, P• 54) ~ « Corrival, qui signifie proprement, comme chacun sçait, un concurrent en amour, et figurement un compe- titeur en toute sorte de poursuite, est devenu vieux, et n'est plus gueres en usage. »
Corvée (pp. 6 et 63). Huguet : « CoxvE. Tâche imposée. » Cotterie (Coterie) (p. i46). Ondin (art. COTTERIE ): c *c'est
sa Cotterie, une personne qu'il frequente d'ordinaire.
vulg. »
Coup (A ce) (p. 54). Ondin (art. Cour) : « à ce Coup, main-
tenant, à ceste fois. »
Couper (Se) la gorge (p. r 5 5 ). Ondin (art. GORGE) : « se couper la Gorge, se battre, s'entretüer. »
Courage (p. io7). DHT : «COURAGE... t° Vieilli z. Dispo- sition du coeur... z. P. ext. Cæur. »
Courir fortune (p. z r z). Ondin (art. COURIR) : «Courir fortune ou haZard, estre en danger. »
Courtaud (p. ioi). Ondin : « le Courtaud, le membre viril. »
327 GLOSSAIRE 22I
Courte (p. Iz1). Comme Courtaud i? Oudin (art. CouxrE) : « la Courte, mot enfantin, le membre. »
Cuisse ou aile. —voir :Tirer cuisse ou aile.
Curée (p. 155) :butin. Cf. Henri Estienne, Précellence (éd. Huguet, p. Iz5) : «Autant faut-il dire de l'usage du mot Curée (qui est aussi appelée Le droict des chiens) comme quand on dit Bonne curée pour signifier Bon butin. »
Daguet (p. 1 zz) : Oudin (art. AcuEr) : «venir d'Aguet, avec ruse et subtilité. vulg. »
Dariolette (p. 130). Huguet : « DARIOLETTE, C'est un nom propre dans Amadis de Gaatle.... Comme Dariolette s'em- ploie àservir l'amour de sa maîtresse, son nom vient à désigner une messagère d'amour, et même une entremet- teuse. » Cotgrave : c DARIOLETTE. £ A bawd, or carrier of love-messages. »
D'autant que (pp. 19, 65~ 71. 95~ 98. IZI, 13z, 143> 154 et 160). Littré : «AUTANT... 7~ D'autant que, los. conjonct. Vu que. »
De bonne .sorte (pp. 45 et 114). Littré (art. SoxrE) : «Avec ne ... que ... de la bonne sorte signifie pas trop. »
De cul et de tête (p. 1 z6). Oudin (art. CuL) : « * il y va de Cul et de tente, comme une corneille qui abbat des noix, de toute
sa force, vulg. »
Dé. —voir : A moi le dé. Flatter le dé.
Découvrir la mèche (p. Io). Oudin (art. MEsexE) : « * descouvrir !a Mesche, descouvxir la malice ou finesse. vulg. » Decretalipotent (p. Io1). L. Sainéan, Langue de Kabelais, t. II,
p. 399 « DECRETALIPOTENT, dOCYCUY versé dans les
Décrétales (L. IV, ch. LII). »Dans Les Ramoneurs, le mot
est détourné de son sens rabelaisien. Bonaxsius est sans
doute versé dans le Décret, plutôt que dans les Décrétales.

Défaite (p. 156). Littré : «DÉFAITE.... 4~ Excuse, échappa- toire, prétexte. » Oudin (art. DEFFAITTE) : «belle Deffaitte, par ironie, mauvaise excuse, vulg. »
Demain. —voir II sera demain jour.
Demi-septier (p. zoo). Littré (art. SETIER) « Demi-setier,
ancienne mesure de capacité, quart de pinte. »
Dépêcher (p. 93). Huguet : « DESPECHER. ... Débarrasser. »

328 222 LES RAMONNEURS
Dépendeur d'andouilles (p. 74), DHT (art. DÉFENDEUR) « Fig. Trivial. Un dépendeur d'andouilles, un homme grand et maigre, capable de voler les andouilles pendues à la boutique des charcutiers. »Cette expression est encore usitée aujourd'hui ; elle est employée par exemple par Bernanos et par Louis Guilloux. Dans Les Bamoneurr, l'allusion n'est sans doute pas à la taille des ramoneurs, mais à leur longue gaule.
Déportements (p. 18). DHT « DÉPORTEMENT... Vleilll,
Manière de se comporter. »

Dérober (p, qq). Huguet : « DEROBER. Dépouiller ... Voler (qqn.), détrousser. »
Des mieux (pp. 67 et 78). Vaugelas, Kemarque.r (éd. Chassang, t. I, p. z14) : «Il n'y a rien de si commun, que cette façon de parler, il danse des mieux, il chante des mieux, pour dire, il danse fort bien, il chante parfaitement bien ; mais elle est
tres-basse. »
DerFu (Au) (pp. g4, 103, 14z, 160}. DHT : « Dessu. Vieilli, insu. »
Dettourbier (p. 85). Huguet « DESTOURBIER, Trouble,
dérangement ... Difficulté ... Empêchement, obstacle. »
Cotgrave : «DESTOURBIER. A disturbance ; ... hinderance. » Deux. —voir : A deux de jeu.
Dire d'or (p. 40). Littré : « OR.... 10~ ... Il parle d'or, il dit d'or, c'est-à-dire qu'il dit ce qu'il y a de mieux à dire en la circonstance, ou ce qu'il y a de plus satisfaisant pour celui à qui il parle. » Oudin (art. OR) : « il dit d'Or, il a le bec jaune, ... il parle eloquemment. »
Dire. —voir : Vour ne dites par que.
Donner danr la vue à quelqu'un (p. 43). Oudin (art. VEÜE)
« donner danr la Veüe, donner du desir, ou de l'amour. » Donner danr le blanc (p. 26). Huguet (art. BLnNe) : t Toucher
au blanc, donner au blanc, Atteindre son but. »
Doubler !e par (pp. l f et 61). Oudin (art. DOUBLER) : «Doubler !e par, marcher viste. »
Dupe (pp. 7, 38 et 147). Huguet : « DorrE. Mot dialectal. Huppe, sorte d'oiseau. » Oudin (art. DvrrE) : «une Duppe, celuy qui trompe, et celuy qui se laisse tromper. ... prendre pour Duppe, tromper, et prendre pour un niais. »
329 GLOSSAIRE 22j
Écorcher le renard (p. 90). Oudin (art. ESCORCEIER) : « Escarcher le renard, rendre gorge, vomir. »
Écornifleur (p. 37) parasite, «resquilleur ». Cotgrave « ESCORNIFLEUR. A base pickthanke, or parasite ; greedie feeder, or smell-feast. »
Écouter les avoines lever (p. 221) : perdre son temps (bien que Godefroy, qui cite cette expression dans son Complément, donne un sens différent : «écouter très attentivement ».) Cf. Oudin (art. ESCOUTER) : « Escouter s'il pleut, perdre son temps. »
Écuelle. —voir : II vaut autant son écuelle vide que rien dedans. Éminent (p. 88). Vaugelas : « Voicy un exemple de ce que
l'Usage fait souvent contre la Raison ; car personne ne
doute ... que perd eminent, ne soit pris du Latin qui dit
periculum imminens .. et toutefois nous ne disons pas
perd imminent .. , mais eminent. »

En bonne Dea (p. 48). Huguet : «DEA 1. Interjection. Da.... En banne dea. — En bonne dea je ne scay si on ne le nous apprend. BEROALDE DE VERVILLE, le Moyen de parvenir, Résultat (I, Io3). »
En cervelle (p. 147). Oudin (art. CERVELLE) (( entre en Cervelle, en inquiétude, en doute. »
En découdre (p. 36). Oudin (art. DESCOUDRE) : « * en voulez vous Descoudre, voulez vous faire comme les autres, voulez vous boire, manger, jouër, etc. vulg. *y a t'il moyen d'en Descoudre, idem. en Descoudrons nous, c'est demander à une femme si elle veut, etc. vulg. »
En passer treize pour douze (p. 87) :n'être pas trop strict, être c coulant ». Cf. Littré : c TREIZE.... Treize à la dou- zaine, treizième objet que le marchand ajoute par-dessus le marché quand on achète une douzaine de quelque chose. »
En vouloir. —voir :Bonheur (Le) m'en a vorslu.
Endormeuse de mulots (p. ii) Oudin (art. ENDORMEUR) : « *Endormeur de mulots, un qui donne de belles paroles. vulg. »
Enfiler la venelle (p. 35). Oudin (art. VENELLE) : « *enfiler la Venelle, fuir. vulg. »
Enfourner. —voir : A l'enfourner se font les pains cornus.
330 22c} LES RAMONNEURS
Ennemi (p. zo). Oudin (art. ENNEMY) : « * l'Ennemy, le Diable, * c'est un Ennemy, un fascheux homme, un meschant. vulg. »
Enseignes. —voir :Abonnes enseignes.
Entend (S'), S'entend gue (pp. 18, 45 et IIo) :c'est-à-dire,
c'est-à-dire que. Voir à l'Introduction, p. Lxxl. Entrelarder (p. 96). Oudin (art. ENTRELARDER) : «Entrelarder
ses discours, les mesler. Métapb. »
Épingle. voir : Retirer son épingle du jeu.
Éplucher (p. ro). Oudin (art. ESPLUCHER) : « Esplucber une chose, la considérer pax le menu. »
Éguivoguer (S') (p. 148). Huguet (art. ÉQulvoQuER) : « S'equi- voguer. Se tromper par équivoque, par confusion. » Escrimes. —voir :Perdre ses escrimes.
Esguillettes. —voir :Lever des aiguillettes.
Estoc (De son) (p. 15 8). Huguet (art. Esroc): « de son Estoc.... Pax soi-même. —Les riches ... pourront mieulx exercer les magistrats, ... estant assez riches de leur estoc. L'Hos-
PITAL. )>
Ételon (p. Izz) :étalon.
Étrange mâle (p. zo) : « un homme terrible ». Cf. lettre de Théophile à Balzac Ouvres de Théophile, éd. Alleaume, 1855, t. II, p. z8q) : « On dit que vous estes un estrange masle : je l'entens au rebours. »
Étriviéres (p. 56), DHT : « ÉrxlvlÈxE.... z~ Lanière de cuir dont on se sert pour châtier. »
Éventer la mine (p. 76). Oudin (art. MINE) « la Mine est esvertée, la malice ou l'intention est descouverte. » Excommunié. —voix :Pire qu'excommunié.
Eximer (p. 13z) :dispenser. Cotgrave : « EXIMER. To exempt, free, discharge, deliver from ».
Facond (p. 159). Huguet : « FACOND. Parlant avec facilité, éloquent. »
Faire de la fausse monnaie pour quelqu'un (p. 14). Oudin (art. FAUX) : « il feroit de la Fausse monnoye pour luy, tout ee qu'il
est possible. »
Faire état de (pp. 37 et 75). Huguet (art. Esrex) «Faire estat de... ~tre sûr de. »
331 GLOSSAIRE 22f
Faire foi (p, r t 5). Oudin (art. FniRa) : «Faire foy, témoigner. » Faire la raison de quelque chose (p. 74). Oudin (art. ReisoN)
« * un etcu en fera la Raison, pour un escu nous en serons
quittes. »
Faire la renchérie (p. f z). Oudin (art. RENCHERIE) : c faire la Rencherie, s'estimer beaucoup. »
Faire le bon valet (p. ioq). Oudin (art. VALET) : t *faire le bon Valet, apres avoir manqué en quelque chose, estre assidu au service, se rendre officieux outre l'ordinaire. »
Faire le tour de ville (p. ii4). Oudin (art. Toux) : « *faire un Tour de ville, avoir le fouet par les carrefours. » Cf. D'Avenel, Richelieu, t. IV, p. 84 : «le bourreau, les verges à la main, allant «montrer au coupable demi-nu les carrefours de la ville », en le fustigeant de son mieux. »
Faire litière (p. z 7). Furetière : « LITIERE... se dit figurément et en choses morales : et en parlant des hommes. On dit ... qu'ils font litiere de quelque chose, quand ils en font degast et profusion. » Cotgrave : « LICTIERE... Faire
lictiere de, to violate .. despise, contemne, make vile
account, or base use of ; tread under foot. »

Faire peur aux petits enfants (p. f z). Cf. Oudin (art. MaN- cEux) «un Mangeur de pétitt enfans, par ironie,. un qui fait le mauvais. »
Faire raison à quelqu'un (p. 79). Littré : « RAisoN.... Faire raison à quelqu'un d'une santé qu'il a portée, boire avec lui à la santé de la personne qu'il a désignée, la santé qu'il propose étant considérée comme une provocation. »
Faire un hourvari (p. i37). Littré « HooRvexi. ... z° Par extension, ruse des bêtes qui, après avoir longé quelque cent pas, reviennent à l'endroit d'où elles sont parties et mettent ainsi les chiens en défaut fort souvent. La bête a fait un hourvari. »
Faire un trou à la nuit (p. 90) Oudin (art. Taou) : « *faire un Trou à la nuit, s'en aller sans dire à Dieu, ou sans payer. »
Fait (En son) (p. izz). Cayrou, Le FranFais clastique « FAIT. ... Façon d'agir, façon d'être, propre à une per- sonne. » Cf. Sorel, Francion (éd. Roy, t. I, p. 6i) : «vous l'aimez, ... vous ne pouvez croire qu'il y ait de la malice en son fait. » Cf. aussi Furetière (art. SUPERCHERIE)
332 22û LES RAMONNEURS
« Ce Marchand est franc et loyal, il n'y a jamais de mauvaise

foy, de supercherie en son fait. »
Falot (p. z z). Ondin ; « un FALLOT, un plaisant. »Huguet

« FnLor. Gaillard, joyeux compagnon. »
Fausse monnaie. —voir :Faire de la fausse momsaie.
Fendre le vent (p. 9r). Ondin (art. FENDRE) « *Fendre !e

vent, courir viste. vulg. »
Fidèle, substantif (p. 60). Littré : « FIDELE... 7~ s. m. Ami

dévoué. C'est son fidèle. »
Filer doux (pp. 3 5 et z z 4). Ondin (art. FILER) : « *Filer doux,

parler doucement, s'excuser, s'humilier. »
Fine (Et elle) (p. ioo). Ondin (art. FiN) : « et luy Fin, il a bien

fait, il n'a pas esté sot. »
Finette (p. 58). Huguet « FINET. Finaud. »
Flatter le dé (p. t 5 z). Ondin (art. DÉ) : « *flatter le Dé, ne pas faire une chose avec resolution, ne pas dire ou faire librement. vulg. » Cotgrave (art. Ds) : «Sans flatter le dé. Roundly, plainly, truly, without soothing, smoothing, or making things better thon indeed they be. »
Flut ! (p. 78). Ondin (art. Flux) : « * du Flux, interjection, pour donner à entendre que l'on n'accorde pas ce qu'un autre dit. vulg. »
Flûte d'Allemand (p. 63). Ondin (art. FLEUTE) : « *une Fleute d'Allemand, un grand verre. vulg. »
Folle enchère. —voir :Porter la folle enchère.
Fondeur de cloches. —voir :Plut penaud qu'un fondeur de cloches. Fort en gueule (p. 87). Ondin (art. GUEULE) : « *fort en Gueule, grand parleur. »
Fort hiver (N'avoir pat besoin de) (p. 87). Ondin (art. HYVEA) ; « * il n'a pat besoin de grand Hyver, il est foible, il est neces- siteux, il n'a pas besoin de grande incommodité, ou de grande despense. vulg. »
Foulon (p. ioi). Huguet : « FouLox 1. Celui qui foule et apprête le drap. »
Franc bec (p. 86) :quelqu'un qui a la langue bien pendue. Ondin (art. BEc) donne : «bon Bec, qui parle beaucoup. vulg. » Franchise (p. 76). Furetière : «FRANCHISE ... signifie aussi,
Liberté. »
333 crosseine xz7
Frapper comme un rourd (p. Sz). Oudin (art. Faweesa) « il Frappe comme un rourd, bien fort. »
Friande (p.:46) : gourmande, ici sans doute dans un sens érotique. C£ Le Ballet de la Derbaucbe (P. Lacroix, Balletr
et marcarader ..., t. V, p. z;) S'il se trouve quelque
friande Qui vueille taster à ma viande ...

Fureter, transitif (p. ~). Huguet : « Fuasrea.... Chercher comme le furet dans un terrier, ... Chercher en fouillant .»'
Gagner le baut (p. 6). Oudin (art. Hwucr) : tt * gaigner le Hauli,
s'enfuir. »
Galler. —voir : Parrer en galler.
Garce à cbienr (p. tz8). Oudin (art. Gwaca): a Garce à cbienr, putain infatue. »
Garce de clapier (p. z). Littré (art. Caweisa) : «Anciennement, clapier tout seul signifiait un lieu de prostitution ». Cotgrave (art. Ccweisa) : « In old rime Baudie houles moere also termed, Clappierr. »
Goinfre (p. 66). Cf. DHT : « GoiNFas.... s° Anciennt. Soldat maraudeur. »Employé ici plutôt dans un sens vaguement péjoratif coquin. Cotgrave « GOINFRE. m. a wag, slipatring, knavish lad, a merrie conceited whoresonne. »
Goejat (p. y6), Huguet : « Gou1wr. Valet d'armée. » Grairrer ler mainr (pp. ;~ et gi). Oudin (azt. Gawisssa)
« Grairrer ler mainr ou la patte, corrompre paz presens. » Grand' Bande (p. 6;) le grand orchestre. C£ Richelet
«B.v~na.... Za grande Bande der vingt-quatre Violonr, Ce sont
les Violons de la Chambre du Roi. »
Grand blanc (p. It) :pièce d'argent valant dix deniers.
Gratter une perronne où elle re démange (p. to4) : Oudin (art. Gawrrea) « * il me gratte où il me demange, il touche justement un point que je souhaitte, il parle comme je
le desire. vulg. »
Groton ou Croton (p. t4z). Huguet : « CaoroN. Cachot sou- terrain, au propre et au figuré ... — Ce mot trot¢ en cette signification vient du grec crypta: dont encores en quel- ques lieux on use de ce mot croton ès prisons, comme qui diroit basse-fosse. H. Esris.~mis, Apol. pour Hét„ ch. 38. u
334 22~ LES RAMONNEURS
Grue. —voir :Monde (Le) n'est plus grue.
Gueux. —voir :Maître Gueux.
Guilledin d'Angleterre (p. i64). Furetière : «GUILLEDIPI. s. m.

Cheval hongre d'Angleterre qui est extrêmement vite en
sa course. »
Haridelle (p. i4t). Furetière : «HARIDELLE... Mechant cheval, soit qu'il ait le defaut de la taille, ou qu'il manque de graisse, de vigueur ou de jeunesse... On le dit figurément
et par mepris d'une servante, ou autre personne foible,
ou incapable de servir. »
Hasard (p. i46). Furetière « HnsniD.... On dit absolu-

ment Hasard, il en arrivera ce qui plaira à Dicu. » Hasarder le paquet (p. 5 3). Ondin (art. PncQuar) : « * hasarder
le Pacquet, hazarder une affaire. vulg. » ; (art. HAZARDER)
t * Hasarder le Pacquet, hazarder quelque chose. » Heur (pp. izz et i58) :bonheur.
Housser (pp. 65, 68, 74 et 79). Huguet : «Houssai.... Net- toyer, ramoner. — (Dans un sens libre), Quant je houlse une cheminée qui n'a point esté ramonnée. Anc. Poés. franF., I, z36. »
Il n'a pas plu ce qu'il pleuvra (p. ii4) : ce que vous avez vu est peu de chose à côté de ce que vous allez voir. Cette locution est citée par Leroux de Lincy, Proverbes franFais, t. I, p. r z 5 : « II n'a pas pieu ce qu'il plouvra. » Cf. Jean blolinet, Le Bergier sans coulas, v. ~8 : Dieu n'a pas plu tout ce qu'i (sTC) plouvera.
II n'est [pas] Marchand qui ne perd et ne gagne (p. 37). Ondin
(art. Gntcivai) « il n'est marchand qui tousjours Gaigne, que l'on ne peut pas tousjours gaigner. »
Il n'y a [rien] que la première pinte chère (p. 20). Ondin (art. Pixra) : « * il n'y a que la première Pinte de chere, que le commencement qui fait de la peine. »
Il sera demain jour (p. 35). Littré (art. Jovi, Proverbes)

« Demain il sera jour, se dit quand on veut réfléchir à une chose ou la remettre. »
Il vaut autant son écuelle vide que rien dedans (p. too). Littré

« ÉCUELLE ... Proverbes ... J'aime mieux mon écuelle
335 CiLOSSAIRÉ 22~
vide que rien dedans, c'est-à-dire j'aime mieux n'avoir rien que d'avoir quelque chose en apparence et rien en
réalité. »
Ily a bien der nouvelles (p. 8z). Littré : l NOUVELLE.... z° ... Il y a bien des nouvelles, ... c'est-à-dire la face des choses, des affaires est bien changée, il est survenu quelque chose de surprenant, d'important. »
Impétrer (p. 66). Huguet «IMPÉTRER. Obtenir. »

JaFoit gue (p. i6o). Littré : « Jaçolr QuE.... Ancienne con- jonction signifiant quoique, bien que. »
Jaloux comme un belître de ra besace (p. roo). Oudin (art. Jaloux) : « * il est Jaloux comme un coquin de ra berace, fort jaloux, Il l'aime fort. »
Jamais bon cheval ne devint rosse (p. t t 8). Oudin (art. CHEVAL) « jamais bon Cheval ne devint rosse, jamais homme de bonne nature ne devint lasche. »
Jouer beau jeu (p. z zi). Oudin (art. JEu) : «nous joüeronr beau Jeu, nous ferons bien de l'execution. »
Jouer de son rente (pp. 8z et io6). Oudin (art. JoüEx) : c Joüer de son rente, hazarder tout, se desesperer. »
Juré du métier (p. zs). Oudin (art. Juxs) : « il ert Juré de ron merder, habile homme. »
Jurer comme un charretier embourbé (p. 5 z). Oudin (art. Cxax- TIEA) : « il jure comme un Chartier, quelques uns y adjoustent embourbé, il jure excessivement. »
Junte (p. zs). Furetière, éd. i7z7 : « JusrE, s. f. Nom d'une mesure des choses liquides. Jurta dans la basse Latinité.... Dans quelques constitutions Monastiques il est ordonné qu'on donnera tous les jours à chacun des freres deux justes de bierre, et une junte de vin. »
Lâcher les pouler maintenant gue le renard est pris (p. 5 z ). Leroux « RErraxn. ... Le Renard est pris, lâchez vos Poules ; pour signifier, qu'il n'y a plus de danger à sortir. »
Laisser des plumer (p. t off). Oudin (art. PLUME) : « il y a lauré des Plumer, il y a fait beaucoup de despenses. »
Lampe d'écurie (p. 54) :une prostituée de bas étage. Cf. Oudin (art. LAMPE) c *vieille Lampe de couvent, vieille
336 2j6 f.ÉS liAMONNEUR$
putain de moines. vulg. » On disait aussi lampe de bordel ; cf. Les Ballieux der ordures du monde (VHL, t. III, p. t8g) Ces vieilles lampes de bordeau.
Lever (p. S o). Huguet : « LavEx... Couper [de l'étoffe] sur une pièce. »
Lever des aiguillettes (p. ~). Huguet « AIGUILLETTE.
Cordon servant à attacher les chausses.... —Pour son
pourpoinct furent levees huit cens treize aulnes de satin
blanc, et pour les aguillettes quinze cens neuf peaulx
et demye de chiens. »

Lièvre. —voir :Prendre le lièvre au gîte, Prendre le lièvre au son du tambour.
Lippées franches (p. 37). Oudin (art. LIPPÉE) : « *une Lippée, un bon repas. * un chercheur de franche Lippée, un parasite, un escornifleur. »
Litière. —voir :Faire litière.
Livrées. —voir :Paner les livrées.
Lourpidon (p. 5 z). Huguet « Louxrinox. Sorcière. »
Cotgrave : « LouxriooN : f. The narre of an old witch,
or hag in Amadis ; hence any such decrepite, and divelish
creature. » (Cf. Sainéan, La Langue de Rabelais, t. II,
pp, io6-toi).

Louve (pp. 54 et t3o). Oudin (art. Louvt:) : « *une Louve, une femme très luxurieuse, une grande putain. »
Lune. —voir :Prendre la lune aux dents.
Ma frgue (p. 40) : ma foi (provençal). Cf. Brunot, Hist. de la langue fr., t. II, p. tSo.
Mademoiselle la sucrée (p. 74). Oudin (art. SUCCRÉE) : «faire la Succrée, la modeste, la retenuë. »
Magnan (p. 66). Cotgrave donne le sens assez vague de « rustre » : « A booe, clowne, hinde, yeoman, country fellow. »Mais le mot a sans doute dans notre texte le sens de «petit savoyard ». En effet, magnan (ou maignan, maignin, maignen) désignait, et désigne encore en Savoie, le chaudronnier ambulant. C£ Huguet (MetcNnrr), Tré- voux (MacNnx et Mntcxt:N), Sainéan, La Langue de Rabelais, t. II, pp, t t 7 et 5 37, et Dauzat, Argots de métiers franco provenyaux, p. z 3 5
337 GLOSSAIRE 2jI
Maïr. —voix :Pouvoir male (N'en).
Mair que (p. y o). Huguet : « Mnis ... Mais que, pourvu que. »
Maltre AGborum (p. ioz). Oudin (art. MnlsrRa) : « * Mairtre Aliborum, un homme qui se merle de toutes choses. » Cotgxave : « AaiRonox, a Polypxag man, medlex, busie- body ; one that hath his hand in evexy dish, an oare in evexy boat ; afro, one that pxetends skill in all things, and indeed knows nothing. »
Maltre Gueux (p. 6z). Littré : « Goaox.... gueux a signifié cuisinier et est une autre forme de queux. »Huguet (art. Goaox z) semble se tromper lorsqu'il dit que poux gueux il faut probablement lire queux dans l'exemple suivant « Ox n'est-ce pas assez, Poux estxe maistre gueux, d'ache- ter aux marchez Force poisson bien cher. FR. HnsaRr, trad. d'Honnca, Satyrer, II, 4. Paraphe. »
Mal vit qui n'amende (p. jq). Furetière : « AhraxnaR... On dit proverbialement, Mal vit qui ne s'amende. Jamais cheval, ni mauvais homme, n'amenda pour aller à Rome. »
Malet aviver (p, Ij). Huguet : « Avrvas. Ce mot, désignant une inflammation des glandes parotides du cheval, se rencontre dans des imprécations. —Quel baudouynage me dis tu, baudet, demandoit le cheval, tes males avives, baudet, me pxens tu poux un asne ? » (Rabelais, V, ~). CE. Oudin (art. Bossa dans l'Addition) : « * ta male Borre, sorte d'imprécation. »
Ivbnche. —voix :Tenir danr ra manebe.
Marchand. —voix : II n'ert marchand qui ne perd et ne gagne.
Marchand à tout Prendre (p. ioq). Oudin (art. PRaxnRa) a marchand à tout Prendre, qui prend tout poux soy » ; et (art. Pnottarraa) : «elle ert Promue à un marchand qui prend tout, elle est accordée ou fiancée à un autre. »
Mari (Un) tant un ami, ce n'ert rien fait qu'à demi (p. jq). Cette facétie devait être courante. On la retrouve dans une des chansons de Ln Comédie der Chanronr (III, :)
Un mary sans amy
Ce n'est rien fait qu'à demy.
Mare. —voix :Venir comme mare en carême.
Matoirerie (p. 66). Littré « MnrolsaRia... Tromperie ;
fourberie. Voilà une fine matoisexie. »

338 232 T,ES ÀA1120NNEURS
Mauvais (pp. 35 et z z 3). Oudin (art. Mnuvnis) : «faire le Mau- vais, bien du bruit, et pas de mal. » Cotgrave : «MnuvAis. ... Faire le mauvais, To swagger, to boast, cracke, brag of his owne valour. »
Méchant. —voix : A méchant, méchant et demi.
Mèche. —voir :Découvrir la mèche.
Menonne (p. i3). Terme d'affection, de tendresse, comme «mignonne ». Cf. Mlle. de Gournay, Advis : Quoi donc, le mari d'une belle jeune femme ... ne l'oseroit appeler son cn:ur, son âme, et menon et menonnette ! (cité pax IVI. Magendie, La Politesse mondaine ..., t. I, p. 447)• Cf. aussi Troterel, Sainte Agnès, IV, z (Le trompette à sainte Agnès) Ox sus, allons menonne.
Métier. —voir :Qui ne sait son métier l'apprenne.
Mettre au blanc (pp. 37 et i27). Oudin (art. BLArrc) : «mis au Blanc, dénué de toute chose. »
Mettre au pis faire (p. iz7). Littré : «Pis.... 3~ ... Mettre quelqu'un au pis, se dit par manière de défi, pour marquer à un homme qu'on ne le craint point, quelque mauvaise volonté qu'il ait.... 4~ ... Mettre à faire pis ou à pis faire, défier de faire plus de mal ou de faire plus mal. »
Miché ! interjection (p. 52). Godefroy dit simplement « MicaÉ. Sorte d'exclamation », et donne un seul exemple. Il s'agit de l'emploi exclamatif de Michel, pour Saint Michel, semblable à celui de Dame ou Tredame pour Notre Dame. Cf. dans Les Kamoneurs (p. io2) l'exclama- tion Saint Jean 1 employée de la même façon. Cf. aussi La Farce de Guillerme (Anc. th. fr., t. I, p. 348)
Le curé
Tu l'as mengée ?
Guillerme
Michel, ouy.

Grévin, Les Esbahis, IV, 5
Miché, m'amie,

Nous n'en serons jamais repris.
Minute d'heure (pp. 3 z et 7z). Huguet : «HEURE. Temps....

Minute d'heure, minute. »
Monde (Le) n'estplusgrue (p. 35) : Oudin (art. GxüE) : «* Mais-

tre Gonin est mort le monde n'est plus Grüe, il n'y a plus de
339 GLOSSAtTt~ tj j
Sots au monde, on ne se laisse plus tromper facilement.... il n'est paf Grüe, il n'est pas sot. »
Monter fur l'ours (p. Iz7). Oudin (art. MONTEF.) : «il a Monté sur l'ours, il n'a point de peur » et (art. Ouxs) : « il a monté fur l'Ours, Voyez à Monter, il n'est pas homme qui s'espou- vante facilement. »
Morgant le géant (p. z7). Le nom du héros du Morgante Mag- giore, de Pulci, désignait un fanfaron. Oudin (art. MOR- cANr) : « * un Morgant, un qui fait du bruit, un qui fait le mauvais. »
Moriginé (pp. 16 et 138). Littré : «MORIGÉNER.... 1° Former les mæurs de quelqu'un (vieilli en ce sens). »
Mort d'un homme. —voir : Ce n'est paf la mort d'un homme.
Mot ! (p. 70). Littré «Morus. Expression familière par laquelle on avertit quelqu'un de ne rien dire.... Ce paraît être mot affublé, par plaisanterie, d'une terminaison latine ; mot s'est dit en effet au sens de motus. »
Cf. Troterel, Gillette, II, z Mais mot, car le voicy
tout contre.

Moyen âge (p. 38) :âge moyen.
Muette à repartir (p. z4) : je n'ai rien à répondre. Voir à l'Introduction, p. LxxII.
Muguet (p. 3z). Oudin (art. MuGusr) « un Muguet, un mignon des dames, un qui fait le beau. »
Mystère (pp. 77 et 149). Littré : t MYSTÉRE.... 5° Difficulté que l'on fait touchant quelque chose, importance que l'on y attache (assez souvent en mauvaise part). »
Mystère (p. 67) :une intrigue, un stratagème.
Mystère (fans parler) (pp. 35~ 59 et I13) : une comédie, une représentation (sans paroles).
Niaff. —voir :Oiseau niais.
Nouvelles. —voir : Il y a bien des nouvelles.
Obliger un ingrat (p. 5 3). Littré «OBLIGER... 6° ... VOu9 n'obligerez pas un ingrat, se dit quand on demande quelque chose à quelqu'un. »
Oiseau niais (p. zoo). Littré : «NIAIS,.. adj. I° Terme de fau-
340 gjq LIAS RAMONNÉfJRS
connerie. Qui n'est pas encore sorti du nid, et qui a été
pris au nid, en parlant des oiseaux de vol. »
Ombre. —voir :Sour ombre de.
Opposite (p. 43). DHT c OPPOSITE ... I~ Vieilli, Adj. Opposé. »
Or. —voir :Dire d'or.
Ote~ cela de vos papiers (p. ~1). Oudin (art. RAYER) : « *Rayez cela de dessus vos papiers, ne croyez pas, ne vous imaginez pas cela. »
Où la chèvre est liée il faut qu'elle broute (p. 37). Oudin (art. BxourE) : « où la chèvre ezt Liée il faut qu'elle Broute, il faut avoir patience, s'accommoder et vivre où l'on s'est marié ou attaché. »
Pactionz (p. 15 S) ouvertures de paix, conditions offertes en vue d'un accord. DHT : « Pecrlox.... Vieilli. Action de faire un pacte ;pacte fait avec quelqu'un. »
Pains. — voir : A l'enfourner se font les pains cornus.

Pair. —voir :Tirer du pair.
Panser de la main (p. Izs) : «étriller ». Littré : «PANSER... z~ Panser de la main, ou, simplement, panser, opérer le pansage des animaux domestiques. »
Pareille (A la) (pp. q, 5z, I I¢ et 16z). Furetière : a PexEIL.... A la pareille, adv. D'une maniere semblable. Il se dit en bien et en mal, Faites moy ce plaisir, je vous le rendrai à la pareille. » Cf. plus haut, A beau jeu beau retour.
Parement de gibet (p. go) :gibier de potence.
Parler d'accord (pp. 45 et Io3). Parler calmement. Cette expres- sion, que les dictionnaires ne semblent pas signaler, se trouve dans les textes ; cf. Hardy, Alphée, IV, I, et Le Triomphe d'amour, I, I, et Corneille, La Place royale, II, 8.
Part. —voir :Quitter sa part aux chiens.
Participer au gâteau (p. zs). Oudin (art. GASTEAU) : « *avoir part au Gazteau, participer à une chose. »
Parties casuelles (p. I I). Huguet : « CasuEL.... partiez casuelles. Profits éventuels. »
Pazzé en galles (p. gz). Jeu de mots sur la gale (la maladie de la peau), et passé à la noix de galle :teint en noir comme du maroquin, au moyen de la noix de galle.
341 GLOSSAIRE 2jf
Passer (Se) d moins (pp. 68 et 16z). Littré : «PessER ... 65° Se

passer à, se contenter de. »
Passer la plume par le bec à quelqu'un (p. 156). Oudin (art. PLUME) : «paner la Plume par le bec, entretenir ou amuser d'esperance. »Littré « BEc. ... I° ... Passer la plume par le bec à quelqu'un, le frustrer de ses espérances. »
Passer loin des côtes (p. 79). Oudin (PASSER) : « * il luy Panera bien loin der conter, il n'en mangera point. »
Passer par, une [même] parte (p. 64). Oudin (art. PORTE) « dix encun et luy ne passerent jamais par une Porte, il n'a jamais possedé la valeur de dix escus. »
Pèlerin, Pèlerine (pp. 17 et Ioo). Oudin (art. PELERIN) ; « c'est un bon Pelerin, un finet, un malicieux. »Furetière « PELERIN Ou PELLERIN, INE. ... On dlt dans le Stlle figuré et bas : Voilà un étrange pelerin ;pour dire, C'est un rusé, un matois. Voilà une bonne pelerine, une fine, une dangereuse femelle. »
Penaud. —voir :Plus penaud qu'un fondeur de cloches.
Pende d'oreilles (p. 81) pendants d'oreille. Cotgrave : « PEND- oREILLE. APendant. » Cf. Len Bigarrures de maintre Guillaume
C'estoit son clinquant, son pennache,

Son gent oreille, et sa moustache.
Pendre (p. 88) :dépendre.
Pendre la bouteille (p. ~o) :boire ?
Penser. —voir :Panser de la main.
Perdre sen escrimes (p. 93). Oudin (art. ESCRIME) c perdre l'Escrime, ne pouvoir remédier à une chose. » Pesant d'or. —voir :Valoir son pesant d'or.
Petit pan (Au) (pp. 11, 87 et 164). Littré : « PAs ... 1° ... Au petit pas, lentement, sans hâter le pas. »
Petite oie (p. 58). Oudin (art. OxE) : «petite Oye d'habit, des jarretieres, des esguillettes, un cordon de chapeau, etc. »
Pièce du cabinet (p. 65). Vaugelas, Kemarques (éd. Chassang, t. I, p. 431) : «Car tous les ouvrages soit des mains, soit de l'esprit, s'appellent pieces ; et pour dire voylà un bel ouvrage, on dit voylà une belle piece, voylà une riche piece. » Facétieuse- ment, ou par ironie, pièce de cabinet s'applique parfois à une personne ; cf. Sorel, Francion, septième livre (éd.
342 23Ô LES RAMONNEURS
Roy, t. III, p. 6) :Monsieur, ne sçavez vous point la raison pourquôy Raymond a fait mettre icy ceste vieille, qui semble une piece antique du cabinet ? C£ Mareschal, Le Bailleur, II, z : Ces deux visages sont pieces de Cabi- net.
Pied coi (De) (pp. 61 et Izo). Huguet : « Col... Pied coi, à pied coi, de pied coi. Tranquillement, de pied ferme, sans bouger. »
Pigeon du colombier (Un) (p. 140). Ondin (art. PIGEON) : « * un Pigeon, une duppe, un homme qui se laisse attrapper ou tromper en quelque breland ou bordel. Metaph. le Pigeon est au colombier, il est attrappé, il est pris. »
Pilier de bordel (p. 131). Ondin (art. PILIER) : «Pilier de bordel, un putassier. Pilier de cabaret ou taverne, un yvroigne, un qui ne bouge du cabaret. »
Pimbêche (p. ~z). Ondin (art. PIMBESCHE) : «une Pimbe,rche, une malicieuse. »
Pinte. —voir : Il n'y a [rien] que la première pinte chère. Pipée (pp. I j et I z6). Ondin (art. PIPPÉE) « *prendre une
personne à la Pippée, par allusion, tromper, attrapper une
personne. »
Pire qu'excommunié (p. 45). Ondin (art. EXCOMMUNIÉ) : « ~` 71 est pire qu'un excommunié, fort meschant. vulg. »
Pis aller (Au) (pp. Io, Sz, 8o et Izz). Littré : «Prs.... Au pis aller. loc. adv. En mettant les choses au pis. »
Pis faire. —voir :Mettre au pis faire.
Pisseuse (p. zo). Ondin : « * PlssEusE, injure qui se dit à une fille, à une femelle. »
Pistole (p. 40). DHT « Plsrols.... Anciennt. Pièce d'or
(d'origine espagnole, italienne) valant environ onze livres. » Pleiger (pp. z6 et 133). DHT : « PLEIGER. ... Vieilli. Cau-
tionner, garantir. »
Pleuvoir. —voir : II n'a pas plu ce qu'il pleuvra.
Plume. —voir :Laisser de,r plumer, Passer la plume par le bec. Plumer la poule (p. 31). Cf. Ondin (art. PLUMER) : «Plumer la poule, vivre chez les poisons. »
Plus penaud qu'un fondeur de clocher (p. Izs). Ondin (art. ESTONNÉ) : « Ertanrzé comme un fondeur de clocher, fort entonné. »Furetière (art. PENevT) : « On dit proverbia-
343 GLOSSAIRE 237
lement, il est penaut comme un fondeur de cloches ; pour dire triste et estonné de ce que sa fonte n'a pas reüssi. »
Poingon (p. 8z). Furetière c Poixçorr... se dit aussi d'un joyau dont les femmes se servent pour se parer leur tête, et pour arranger leurs cheveux en se coëffant. On l'appelle aussi, aiguille de tête. Voilà un beau poinçon de diamans. »
Point nommé (A) (pp. 6z et z zz). Oudin (art. PozNr) : « à Point nommé, justement à temps. »
Paires molles. —voir :Promettre poires molles.
Port au foin. —voir : Bourgeois du Part au foin.
Porte-mors. —voir :Arroser le porte-mors.
Porter la folle enchère (p. z7). Oudin (art. FOLLE) : «payer ou porter la Folle enchere, porter la peine ou le dom- mage.
Porter les livrées (p. So). Huguet : c LivxÉE... Présent pour une heureuse nouvelle ... Rubans ou autres objets donnés à l'occasion d'une fête, et particulièrement d'une noce. »
Passible, adverbe (pp. 43~ 58, 65, 80, i4o et i6i). Vaugelas, Remarques (éd. Chassang, t. I, p. z48) «Possible poux peut-entre. Les uns l'accusent d'entre bas, les autres d'entre vieux. Tant y a que pour une raison, ou pour l'autre, ceux qui veulent escrire poliment, ne feront pas mal de s'en abstenir. »
Possible gue (pp. 7z et i38) :peut-être que.
Postères (p. 6). Littré : « PosxExss.... Dans le style burlesque, le derrière. » Cotgrave : « PosraxEs. The posteriorum,
or hinder parts. »
Poules. —voir :Lâcher les poules.
Poulet (pp. 4z et 54). Oudin (art. PovLsr) : « un Pozdet, un petit mot de lettre que l'on envoye à une maistresse, etc. »
Poursuivre sa pointe (pp. z4 et 57). Oudin (art. PoiNcra) « poursuivre sa Poincte, continuer son dessein. »
Pousser le temps d l'épaule (p. i56). Oudin (art. ESPAULE) « *pousser le temps avec l'Espaule, attendre avec patience. »
Pousser sa bête (p. z6) :même sens que poursuivre sa pointe, ci-dessus. Cf. Oudin (art. PoussEx) : «Pousser son cheval, IVletaph. poursuivre son dessein, continuer. »
344 2jô LES RAMONNEURS
Poutre (p. Izz) DHT c POUTRE. ... Anciennt. Pouliche, jeune jument. »
Pouvoir mais (N'en) (pp. 5 et 44). Oudin (art. MAIS) : « * Ne pouvoir Mais d'une chose, n'en estre pas coulpable. »
Premier gue (pp. 5z, 54 et I13) :Vaugelas, Kemarque.r (éd. Chassang, t. I, p. zoo) «Premier gue pour Avant que. C'est une façon de parler ancienne, dont plusieurs se servent encore aujourd'huy en parlant, et escrivant, mais ceux qui ont quelque soin de la pureté du langage, n'en usent jamais. »
Prendre garde à sa vai,r.celle (p. 14z). Oudin (art. VAISSELLE) « prendre garde à sa Vaisselle, avoir soin de ses affaires. »
Prendre la lune aux dents (p, zo). Oudin (art. LUNE) : «vouloir prendre la Lune avec let dents, vouloir faire une chose impos- sible. » Cotgrave (art. LUNE) : t Prendre la lune aux dents, to do impossible matters. »
Prendre langue (pp. ~; et 139). Oudin (art. LANGUE) : t prendre Langue, s'informer, s'enquerir. »
Prendre le lièvre au gîte (pp. I I I et 15 3) : Furetiére : « LIEVRE... On dit, prendre un Zieute à l'accroupie, lorsqu'il est le matin à crouppeton, au gîte et croupit en terre : ce qu'on appelle autrement Lievre en forme. »
Prendre le lièvre au .ton du tambour (p. 44). Oudin (art. LIEVRE) «prendre le Lievre au .ton du tambour, faire une chose impos- sible ; ou bien, faire bien du bruit pour faire connoistre nostre dessein. »
Près (A cela) (pp. z6 et 8~). Dans Let Bamoneurr, comme dans le Théâtre de Hardy, cette expression a le sens de « à cela prêt(s), c.-à-d. c puisque je suis [vous êtes, etc.]
résolu(s), ou résigné(s), à cela. »
Principal (p. 160). Oudin (art. PRINCIPAL) : « le Principal, de l'argent. »
Pris comme dana un blé (p. 15 0). Oudin (art. PRIS) : t * il est Prit comme dans un bled, il est attrappé. »
Procédure (pp. z5. 44, 85 et 135) :manière d'agir. Furetière t PROCEDIIRE... Procedé. Cet homme tient une étrange procedure avec son ami. Celuy-là garde une procedure honneste et civile avec toutes sortes de personnes. »
345 GLOSSAIRE 239
Promettre poires molles (p. 43). Ondin (art. Po1xEs) « * il ne luy promet pas Paires molles, il le menace grandement. vulg. »
Prud'homie (p. 158). Littré «PRUD'HOMIE... Probité et
sagesse. »
Pur (A) et à plein (p. 130). Ondin (art. Pux) : « d Pur et à plein, entièrement, librement. »
Quadruple ouQuatruple (pp. Io et z7). Richelet : «QUADRUPLE, QUATRUPLE ... L'ordonnance de Louis treiziéme publiée en 1641 pour le recouvrement des monnoies dit quatruple. biais l'Ordonnance de 1640 ... dit quadruple.... Le quatruple
est une piece d'or valant vingt-deux livres. »
Que (pp. 45> ~9~ 115, Iz5 et 145) :sinon.
Quel bon vent vous amène 2 (p. 37). Ondin (art. VENT) : «quel

bon Vent vous meine, quel sujet. »
Quêter (p. Iz). Littré : « QuÊrEx... 2~ Terme de chasse, cher-

cher. »
Queue. — voir : A la queue gît le venin.
Qui ne sait son métier l'apprenne (p. ~~). Ondin (art. b1EsrlEx) c *qui ne sFait son Mestier l'apprenne, cela se dit, à un qui veut faire une chose, et n'en peut venir à bout. »
Qui s'acquitte s'enrichit (p. Iz3). Furetière « AcQuITER...
se dit proverbialement en ces phrases. Qui s'acgutte s'en-
richit... »

Quitter sa part aux chiens (p. ro). Ondin (art. JErrER) : «je n'en Jette pas ma part aux chiens, j'y pretends quelque chose, j'en veux avoir ma bonne part. »
Recourre (p. Ion). Furetière : «RECOURRE. v. act. Recouvrer, reprendre, retirer, ratraper ce qui a été pris ou enlevé,
par adresse, ou par force. »
Refrain (Le) de la balade (p. z3). Ondin (art. REFREIN) ; c *c'est le Refrein de la ballade, l'issue ou la fin, ce que d'ordinaire il dit lors qu'il demande quelque chose, c'est où tend tout son discours. »
Refrigère (p. 50). Leroux t REFRIGERE. Pour rafraîchisse- ment, soulagement. » Cotgrave : « REFRIGERE : m. Coo- lenesse, a refreshment. »
346 2c10 LES RAMONNEURS
Remarque (pp. 38 et 135) :marque distinctive qui permet de reconnaître une personne, un endroit. Remarquer (p. 146) indiquer (une personne, un endroit) en en signalant les marques distinctives.
C'est un emploi qui semble assez spécial ; en dehors des Ramoneurs,. je ne retrouve exactement cet emploi que chez Hardy, p. ex. dans La Belle Égyptienne (I, I) :Afin que de ma route on n'ait remarque aucune.
Remettre au béguin (p. 15). Littré : «BÉGUIN... Za Petit bonnet à trois pièces en toile ou en laine qu'on met aux enfants sous leur bonnet. » Ondin (art. BÉGUIN) : « * il a encore son premier Béguin, il est jeune sans experience, innocent ou simple. vulg. »
Remparer (p. 141). Leroux « REMPARER. Pour fortifier, entourer, environner, couvrir... »
Renchérie. —voir :Faire la renchérie.
Ressort (p. 119). Ondin (art. RESSORT) : «faire jouer un Ressort, employer quelque moyen ou invention. »
Reste de man écu (p. 121). Ondin (art. RESTE) : « le Reste de mon escu, rien gui vaille, cecy se dit, en voyant arriver quelque bon compagnon. »
Retirer son épingle du jeu (p. 145). Ondin (art. ESPINGLE) « tirer son Espingle du jeu, sortir d'un affaire sans encourir de dommage. » Cotgrave (art. ESPINGLE) « Il üra son espingle du jeu, he slipt his necke out of the coller. »
Rien. —voir :Cela et rien, c'est tout un.
Rouge double (p. 5). Furetière : a DouEI,E. s. m. Petite monnoye de cuivre valant deux deniers. Il sert à exaggerer la pau- vreté. Cet homme est si gueux, qu'il n'a pas vaillant un dozrble, un rouge double. »
Rufzen (pp. 34 et 55). DHT « Rur-IAN et RUPIEN.... Débau- ché, entremetteur. »
Reste (p. 6) :rustre.
Sac à vin (p. go). Ondin (art. SAC) « * un Sac à vin, un

yvrogne. »
Saignée. —voir :Selon le bras la saignée.
Saigner du neZ (p. 72). Ondin (aYt. SAIGNER) : « *Saigner du

347 GLOSSAIRE 2c}I
nez, ne pas tenir ce que l'on a promis. Item, n'avoir point de fermeté, ou de courage. vulg. »
Sainte (Ma) (pp. z~ et 84). Sur ce singulier terme de dévoue- ment amoureux, cf. E. Rigal, Alexarsdre Hardy..., pp. 6z1- 6zz.
Sainte Nitouche (p. 8). Oudin (art. SAINTE) : «Sainte Nitouche
ou Nitouche, une femme qui fait la discrette ou retenuë. » Sans adieu (p. ~~). Furetière : c AnIEu ... On dit Sans Adieu,
pour marquer qu'on se reverra bientost. »
Sauve la valise (p. 116). Facétie traditionnelle du valet qui se sauve ? Cf. Furetière (art. VALISE) : c C'est le cheval du valet qui porte en croupe la valine du maître... A Dicu la valine, c'est-à-dire, tout est perdu, c'en est fait, il n'y a plus de ressources. »
Selon le bras la saignée (p. So). Oudin (art. BRAS) : « selon le Bran la saignée, la despense selon le bien et le pouvoir. »
Semonce (p. 49). Richelet : «SEMONCE ... Terme vieux et bur- lesque, et qui n'entre que dans le style bas, comique et satirique. Il veut dire. Solicitation, invitation. » Cotgrave « SEMONCE ... A bidding, lathing, inviting. »
Si elle mangue par Ze bec, je ne me fierai jamais en bête (p. 86). Oudin (art. BEc) :celle ne faillira pas par le Bec, elle ne manquera pas de paroles. vulg. » Cf. La Farce de la femme et du badin :Monsieur, si je faulx par la geulle ne vous fies jamais en becte (Leroux de Lincy et Fr. Michel,
Recueil de farces ..., p. 17).
Sortir, transitif (pp. 7 et 144). DHT : « Soxr1R... II. Famil. V: tr.... z° Vieilli. Aller hors de. »
Soudre (p. 16). DHT : « SOUDRE ... Vieilli. Dissoudre. (Ne se trouve qu'à l'infinitif) ... Fig. Résoudre (une diffi- culté). »
Sourd. —voir :Frapper comme un sourd.
Sourdine (A la) (pp. 4z et 81). Oudin (art. SouxnlNE) : t à la Sourdine, secrettement. »
Sosrs ombre de (pp. zo et Izo). Littré : «OMBRE... Ij° Sous l'ombre, sous ombre de, loc. prép. Sous l'apparence, sous le prétexte. »
Sucrée. —voix :Mademoiselle la sucrée.
Supercherie (pp. 5z et II;). Furetière : «SUPERCHERIE. s. f.
348 z¢z LES RAMONNEURS
Mauvaise foy, tromperie, dol, fraude, etc. »Dans Les Bamoneurr, plutôt «offense » ou «injure. »
Supposer (pp. ut, iz8 et r¢z). Furetière «SUPPOSER. ...
signifie aussi, mettre une chose à la place d'une autre
par fraude et tromperie. »

Talons. —voir :Combattre des talonr.
Taxer (p. z8). Oudin (art. TAXER) «Taxer une personne, la diffamer, charger de quelque vice. »
Tel menace gui a grand peur (p. i4z). Oudin (art. PEUR) : «tel menace qui a grand Peur, cela se dit à un qui est poltron, et qui fait des menaces ou rodomontades. »
Tendron (p. 87). Oudin (art. TENDRON) : « un jeune Tendron, une jeune fille. »
Ténébrion (p. i33). DHT : «TÉNÉBRION. ... Anciennt. Lutin (ami des ténèbres). »
Tenir (Ne rien) (pp. 3z, 56, qo et i47). Oudin (art. TENIR) « vous ne Tenez rien, vous n'aurez pas ce que vous pre- tendez. »
Tenir dans sa manche (p. zo). Oudin (art. MnNCHE) : «tenir dans sa Manche, avoir une chose pour asseurée. »Littré : « MAxcxE. ... Avoir une personne dans sa manche, en disposer à son gré. »
Teston (p. 83). Furetière : «TESTON. s. m. (l's se prononce.) Ancienne monnoye d'argent qui se fabriquoit en France et dans pluaieurs autres Etats, mais qui n'a plus de cours
en France... Lorsqu'il a cessé en France d'être reçu
dans le commerce, il étoit monté à z9 s. 6 d., c'est-à-dire
à peu pres au tiers de l'écu de 6o s. »

Tirer comme canards (pp. 34 et 56) : «canarder ». Cf. Oudin: « CANARDER un homme, le tirer de Loing, avec une har-. quebuse ou mousquet [sic]. »
Tirer cuisse ou aile de quelqu'un (p. i¢o). Oudin (art. PiEn) : « tirer Pied ou aile, tirer quelque chose d'une personne qui nous doit. » On se souvient de la phrase de Montaigne, parlant de Plutarque : je ne le puis si peu racointer que je n'en tire cuisse ou aile (Essais, III; 5).
Tirer d'un bourbier (p. iz¢). Oudin (art. BOURBIER) « se mettre danr le Bourbier, s'enfoncer en un mauvais affaire. »
349 GLOSS®IRR 243
Tirer du païr (p. zoo). Oudin (art. PAIR) : t se tirer ou sortir hors du Pair, sortir hors de l'embarras, hors du danger, hors du dommage. »
Tirer pays (p. S 5). Oudin (art. TIRER) «Tirer pais, fuir, advancer. »Leroux (art. TIRER) : «Tirer pays, Pour s'en aller, déloger, plier bagage. »
Toupelüe (p. IZI) :féminin de toutpelu?
Tour de ville. —voir :Faire le tour de ville.
Tourner au bout (p. 93). Huguet : « Bour.... Tourner au bout. Se soumettre, céder. » Oudin (art. TOURNER) « *faire tourner au bout, traitter avec rigueur. vulg. »
Tout cela est bon, mais de l'argent vaut mieux (p. I I z). Furetière « ARGENT... se dit proverbialement en ces phrases ... Tout cela est bon, mais de l'argent vaut mieux. »
Traquenard (p. zq). DHT : t TRAQuENARn. ... Sorte de trot décousu où le cheval semble trébucher. P. ext. Cheval qui a cette allure. »
Traverse (A la) (pp. zç et qo). Godefroy (art. TRAVERSE) « A la traverse, loc., de travers, par le côté. »Cotgrave « TRAVERSE. ... Jecter quelque mot à la traverse. To cast out a word. »
Treize pour douze. —voir : En passer treize pour doaaze. Tripes et boudins (p. zq). Oudiil (art. TRIPES) «Tripes et boudins, tout cntierement. »
Triguehousses (p. 67). Godefroy : « TRIQuExousE.... s. m.... bottines de drap, guêtres de toile ou de drap, de grosse laine ou de peau.... Poitou, Normandie, ... Lyonnais et Forez, tricouse, tricousse, bas de tricot sans pied. » Une gravure du xve siècle, reproduite par Victor Fouxnel (Les Cris de Paris, Paris, 1887, p. z7), montre IIxI ramoneur qui, effectivement, porte des guêtres de gros drap, atta- chées sous les genoux et aux chevilles par des cordons.
Triguenique (p. 8z). Cotgrave : « TRIQuENIsQuEs. ... Monsieur de Triguenisques. A gentleman of straw, a thread-baye gentleman. » Oudin (art. TRIQuENIQuEs) : «des Trigue- niques, des sottises. »
Trop (p. 80) :beaucoup. Cf. Littré (art. TROP) : c Bossuet a employé trop dans le sens archaique de beaucoup. » Trou. —voir :Faire un trou à la nuit.
350 t44 T.E$ ftAlvtbNNEiJR~
Vache à lait (p, io6). Oudin (art. VecxE) : «une Vache â laict, une personne dont on tire longtemps du proffit. » Vaisselle. —voir :Prendre garde à la vaisselle.
Valet. —voir :Faire le bon valet.
Valoir son pesant d'or (p. r4). Furetière : «PESANT... On dit proverbialement d'un homme qu'on veut louer, qu'il vaut son pesant d'ox. »
Valoir. —voir :Autant vaut, Cela vaut fait.
V"endre des fumées (p. g). Littré : « FuhsÉE... 6~... Il vend de la fumée, c'est un vendeur de fumée, se dit d'un homme qui promet plus qu'il ne peut tenir, se vante d'un crédit qu'il n'a pas. »
Venin. —voix : A la queue gît le venin.
Venir au-dessus de (p. i36). Huguet « DEssus... Venir,
parvenir, s'en aller au dessus de. Réussir dans. »
Venir comme mars en carême (p. iz3). Oudin (art. Mers)
« *cela vient comme Mars en Caresme, fort à propos. vulg. » Vent. —voir :Quel bon vent vous amène.
Vienne qui plante (p. zoo). Oudin (art. PLANTE) « *vienne gui Plante, arrive ce qu'il pourra. vulg. »
Voir (pp. 38, i49 et iso). Oudin (art. Voix) «Voir srne femme, coucher avec elle. »
Volte (Une seconde) (p. ~q) :une seconde rasade, un second coup. Cotgrave : «VOLTE. f. A round, or turne. » Vouloir. —voir :Bonheur (Le) m'en veut.
Vous ne dites pas que (pp. z4 et u7) :vous oubliez que, vous
semblez ignorer que. Cf. Corneille, La Veuve, IV. 7
Mais vous ne dites pas que le point qui m'afflige
C'est la reconnoissance où l'honneur vous oblige.
Vider d'affaires (p. ioz). Oudin (art. VumEx) « Vuider

d'affaire, expedier, sortir d'affaire. »
Vue. voir :Donner dans la vue à quelqu'un.