Avertissement du traducteur

Dostoïevski est un malade et sa langue s'en ressent. C'est souvent un problème que de traduire sa phrase tortueuse, non exempte de redites, de lapsus et de contradictions. Si le lecteur russe ne s'aperçoit presque pas de ces défauts, c'est qu'il entend le rythme et l'intonation de cette phrase envoûtante. En traduction, le lecteur supporterait difficilement ce fouillis. Nous avons donc dû quelque peu l'ordonner. Mais nous avons totale¬ ment renoncé à l'élégance, car c'est cela qui eût été une trahison : le texte garde donc sa respiration un peu lourde et ses tics bien caractéristiques, ses innombrables « soudain », « presque » et « même » sans lesquels ne passe aucune phrase de la dernière période. Avec le même souci de garder au roman son atmosphère, nous avons laissé aux noms propres leur forme russe. Il nous a semblé impossible de transformer Fiodor en Hiéodore, Ilioucha en Elie et Mitia en... Démetrius. Les illustrations 2, 3, 5, 7, 8, 9, 14, nous ont été aimablement fournies par le Musée littéraire d'Etat (Moscou) et les illustra¬ tions 4 et 15 par la rédaction de la Petite encyclopédie littéraire soviétique. Les illustrations 10, 11 et 12 ont été empruntées, avec l'autorisation de M. Jean Meyendorff, à son ouvrage sur Saint Grégoire Palamas et la mystique orthodoxe (Editions du Seuil, *959)· Les citations importantes de la Bible ont été empruntées à la traduction du chanoine Osty (« La Bible pour tous », Letouzey et Ané et Editions Siloé, 1956).