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Classiques Garnier

Glossaire

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Les Divertissements de Sceaux
  • Pages : 509 à 519
  • Collection : Bibliothèque du xviiie siècle, n° 12
  • Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
  • EAN : 9782812441813
  • ISBN : 978-2-8124-4181-3
  • ISSN : 2258-3556
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4181-3.p.0509
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 06/04/2011
  • Langue : Français
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Glossaire

Accident. Mésaventure : « certains accidents fâcheux / assez coutumiers aux peureux » (p. 149, v. 119-120). Symptômes, incidents au cours d’une maladie : « le médecin conclut sur ces accidents… » (p. 164). Incident : « Prévenez de tels accidents » (p. 93, v. 60).

Accommoder. Mettre en bon état, rénover, arranger. « Monsieur Genest a fait accommoder une maison » (p. 118).

Accordé(e). Fiancé(e) : « Monsieur Fatolet, l’accordé » (p. 163).

Action. Le terme est employé moins avec le sens moderne d’activité, agissement, intervention, que pour signifier prouesse, exploit (« grandes actions en Flandres », p. 53). On le trouve aussi dans le sens très particulier de jeu, participation (« De son action même elle honore la scène », p. 469, v. 53) ou intrigue (« leurs discours roulaient sur l’action présente » p. 390).

Adoucir. Outre le sens habituel (rendre plus doux, plus agréable aux sens), il est employé dans un sens médical spécifique. « Adoucir la poitrine » (p. 101) : calmer la toux, fluidifier les sécrétions des poumons.

Adresse. Tour d’adresse, tromperie : « Il a même fallu, pour causer ma faiblesse / Que l’Amour se servît d’adresse » (p. 197, v. 29-30)

Aduste. Desséché, brûlé : « Qui depuis peu nous a rendu / Par un placard le sang aduste » (p. 65, v. 31-32).

Agrément. Qualités d’une personne ou d’une chose qui la rendent agréable : « les naïfs agréments du Rimeur enjoué » (p. 117, v. 39), « les agréments de cette fête » (p. 133). Plaisir : « l’agrément du badinage » (p. 240, v. 6).

Aimable. Agréable : « les aimables assemblées de Sceaux » (p. 52). Digne d’être aimé : « cette Reine aimable » (p. 65, v. 34-35)

Ais. Planches de bois. « Or a trouvé, sur des ais vermoulus » (p. 63, v. 34).

Alarmes. Vive inquiétude : « ces tableaux de mes alarmes » (p. 154, v. 26). Le terme est systématiquement au pluriel dans les Divertissements.

Ambigu. Repas sous forme de buffet, qui présente les plats et les desserts en même temps. « C’était un ambigu, chacun comme il voulut / Prit ce qui lui convint » (p. 95, v. 60-61)

Amuser. Divertir, procurer de l’agrément (« Il faisait son unique affaire/ De les amuser, de leur plaire » p. 272, v. 424-425), mais aussi détourner du but, donner de faux espoirs : « amuser de belles paroles » (p. 280, v. 720).

Anatomiser. Analyser d’une manière méthodique et subtile. Le terme est employé par antiphrase dans les Divertissements : « vous dont l’éloquence hardie sait […] anatomiser les beaux vers » (p. 214, v. 10).

Apparent. Personne qui attire les regards, remarquable : « Trois ou quatre des plus apparents de la Troupe » (p. 113).

Appartement. Suite de pièces dans une demeure luxueuse : « un appartement fort propre dont Son Altesse Sérénissime a bien voulu orner la maison de Monsieur de Malezieu » (p. 97).

Arbitre. Personne à qui son autorité naturelle confère un grand pouvoir pour juger ou décider dans un domaine de compétence :

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« Oui, Nevers est toujours le même / Des muses arbitre suprême » (p. 153, v. 1-2).

Armet. Armure de tête des gens de guerre de la fin xve à la fin du xvie siècle : « Armets de plumes ombragées » (p. 271, v. 402).

Arpent. Ancienne mesure agraire, de 20 à 50 ares : « quelques arpents de terre / Paraissent à mon cœur un immense trajet » (p. 227, v. 3-4)

Arrher. Donner des gages lors de la conclusion d’une promesse de vente. Le terme est employé dans un sens figuré, pour « retenu », « pris d’avance » : « Je vous trouve arrhé pour cinquante [repas] » (p. 213, v. 46)

Ars. Participe passé du verbe archaïque « ardre » : brûler. Employé pour constituer l’illusion du « vieux langage » : « Par votre main Ars il sera » (p. 114, v. 138).

Assurance. On rencontre le sens moderne de « hardiesse, aplomb » (« mâle assurance », p. 351, v. 6), mais aussi un sens plus vieilli de « sécurité » (« N’y sont pas même en assurance », p. 215, v. 55), et un emploi poétique, noble, à la place du verbe : « je t’en donne assurance » au lieu de « je t’en assure » (p. 139, v. 31).

Athlète. Employé dans le sens spécifique de personne qui lutte (jusqu’à la mort même) pour défendre sa foi, martyr. « Je me croyais Athlète, et ferme et généreux » (p. 123, v. 15).

Aune. Ancienne mesure de longueur, de 1,20 m. environ : « Ce nez long de plus de deux aunes » (p. 118, v. 88). Mesurer les autres à son aune : juger des autres d’après soi-même. « Et mesurez, ne vous déplaise, / À votre aune les autres gens » (p. 66, v. 2-3).

Aventure. Utilisé à la fois dans le sens moderne d’événement qui arrive à quelqu’un (« aventures de guerre », p. 327, v. 2), voire accident, mauvaise surprise (« sans y penser m’arrive une aventure », p. 363, v. 1), mais aussi dans la locution « par aventure », avec le sens « par hasard » (« Par aventure, avez-vous ouï dire… », p. 399, v. 3).

Avoir accoutumé de. Locution vieillie : avoir l’habitude de, savoir faire quelque chose. « Une troupe de Chasseurs qui n’ont point accoutumé de parler le langage des Dieux » (p. 59).

Bailli. Personnage investi de pouvoirs administratifs ou judiciaires, par délégation du roi ou du seigneur d’un lieu. C’est un notable sans véritable noblesse, ce qui explique sa facile récupération comme personnage comique. « Le bailli, grave personnage » (p. 108, v. 43).

Balais. Rubis provenant d’une région d’Asie centrale, proche de Samarkand, renommée pour ce type de pierres. « ce rubis balais dont je le fais porteur » (p. 195, v. 11).

Balustre. Balustrade servant de clôture dans une chambre de parade. Ce type d’objet architectural est réservé à certains grades nobiliaires : « seigneur à balustre » signifie « prince ayant droit, comme le roi, au dais et au balustre ». Employé au figuré dans le texte, avec les sens « les honneurs » (p. 296, v. 15).

Banqueroutier. « Depuis qu’un banqueroutier / A fait un tour de son métier » (p. 115, v. 1-2). Ici, avec le sens de personne qui a organisé une banqueroute frauduleuse.

Barbon. Savant portant une barbe fournie, signe de son savoir (« un vieux barbon scientifique », p. 285, v. 889) ou vieux beau (Sœur Rose « rajeunissait les barbons » p. 92, v. 32).

Batave. Terme poétique, avec une connotation péjorative, désignant les Hollandais. « Le Batave et les Anglais frémissent » (p. 156, v. 22).

Baigneur. Personne qui tient ou travaille dans un établissement de bains ; au xviiie siècle, ces derniers assumaient plus largement des fonctions de nos salons modernes d’esthétique et coiffure. « un Baigneur qui loge ici près » (p. 147, v. 43).

Bibus. Chose de peu de prix. « Opérateur de bibus » (p. 99).

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Boisseau. Récipient cylindrique de capacité variable, destiné à mesurer des solides, souvent des graines. « Un ventre gros comme un boisseau » (p. 131, v. 37).

Bougran. Toile épaisse, souvent utilisée comme doublure pour les vêtements. « Emballer dedans du bougran » (p. 69, v. 13).

Bouquet. Poème galant, de forme libre, composé pour la fête d’une dame. « Bouquet de Monsieur l’Abbé Genest, présenté à Son Altesse Sérénissime, Madame la Duchesse du Maine » (p. 256).

Bouquin. Deux homonymes apparaissent dans les Divertissements : vieux livres (« Bouquins, bouquins, rentrez dans le tombeau », p. 64, v. 13) et vieux boucs (p. 112, v. 110).

Bourdon. Bâton de pèlerin souvent couronné d’une gourde ou d’un renflement en forme de pomme. « Je les crois rentrés au bourdon » (p. 267, v. 234).

Bricoles. Dans le domaine des jeux, se dit d’un coup qui fait rebondir une balle. L’abbé Genest emploie le terme par extension, désignant les gestes techniques des tricheurs. « On ne voit point ici ces tours et ces bricoles, / Qui du sort imposteur déterminent les coups » (p. 276, v. 20-21)

Brigade. Groupe de personnes spécialisées dans un certain travail (ici, le « métier » de poète) et placées sous les ordres d’un chef. « Un certain air de majesté / Qui régnait en cette brigade » (p. 113, v. 21-22).

Brindes. Action de boire à la santé de quelqu’un. « Par nos brindes aussi » (p. 96, v. 90).

Brutal. On rencontre à la fois l’adjectif (qui tient de la brute : « la brutale insolence », p. 215, v. 35) et le substantif synonyme d’animal : « Le Brutal suit d’abord sa passion » (p. 94, v. 13).

Cabinet. Bureau, pièce où l’on se retire pour travailler : « Au cabinet, au cercle, à table » (p. 340, v. 10).

Camard. Qui a le nez plat, écrasé. « Si étrangement camard » (p. 103).

Camus. Qui a le nez court et plat. « On en vit beaucoup de camus, de camards » (p. 125, v. 80).

Caracoler. Faire des voltes, des sauts à cheval. « Ils font mille tours, mille passades et mille caracoles » (p. 78).

Carrière. Plusieurs sens : trajectoire décrite par le Soleil au ciel (« Immobile dans sa carrière », p. 109, v. 63) ; plus largement, voie ouverte, sur laquelle on peut s’engager librement, se donner libre cours (« L’éclat de la beauté / M’ouvre une riche carrière » p. 241) ; arène, lieu de combat : « il vit entrer dans la carrière » (p. 274, v. 481). Enfin, on trouve également le sens de lieu d’où l’on extrait des matériaux de construction : « au fond d’une carrière exerçant ma puissance » (p. 313, v. 17)

Cas. Le plus souvent le terme a le sens moderne de situation, circonstance, conjecture (« en cas pareil », p. 58, v. 62), mais on rencontre une occurrence du sens, plus spécifique, de situation définie par la loi pénale : « que puis-je mais du cas que l’on m’impose ? » (p. 125, v. 81).

Cauteleux. Qui agit d’une manière hypocrite et habile. « Joueurs subtils et cauteleux à l’hombre » (p. 61, v. 19).

Centurie. Quatrain ou pièce de vers contenant des prophéties. « Une vieille centurie » (p. 61, v. 31).

Césarion. Fils de César, par extension, enfants des familles aristocratiques de la plus haute noblesse. « De beaux césarions, plus charmants que l’Amour » (p. 213, v. 39).

Cependant. Pendant ce temps : « cependant mon valet fricasse » (p. 122, v. 34)

Chaperon. Coiffure à bourrelet et à queue : « Son chaperon logeait mille agréments » (p. 314, v. 4).

Charbons. « Guérissait clous et charbons » (p. 92, v. 31) : ici, dans le sens de maladies infectieuses caractérisées par la formation de lésions épidermiques couvertes d’une croûte noirâtre.

Chartreuse. Maison de campagne isolée : « Paisible chartreuse » (p. 121, v. 6).

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Chétif, chétive. Employé toujours au sens figuré. Sans valeur, insuffisant, pauvre. « Chétif poétereau » (p. 363, v. 2).

Chimiste. Alchimiste : « le laboratoire d’un chimiste, garni de quantité de fioles » (p. 425).

Climat. Pays, région. « Dans ces climats heureux où commence le jour » (p. 195, v. 4).

Clous. Furoncles. « Guérissait clous et charbons » (p. 92, v. 31).

Coiffure. Le sens de couvre-chef est plus fréquent que celui d’arrangement des cheveux : « cette sombre lumière qui ne laissait voir que des coiffures et des cravates blanches » (p. 81).

Coint. Joli, agréable. « Coints chanteurs » (p. 62, v. 2)

Commerce. Relation avec une personne, fréquentation : « le commerce des neufs sœurs » (p. 310, v. 97).

Compasser. Régler avec exactitude. « Tout cela était compassé avec une justesse incroyable » (p. 81).

Complies. Dernière heure de l’office divin, qui se chante le soir, après les vêpres. « Et je finis par mes complies » (p. 122, v. 54)

Condition. Rang social, place dans la société : « personnes de la première condition » (p. 161). On trouve également le sens, plus courant, de circonstance indispensable pour la réalisation d’un événement : « il met une condition » (p. 58, v. 37).

Confondre. Réduire quelqu’un au silence, en lui prouvant publiquement ses torts : « Vos ennemis confondus / À vos rares vertus serviront de trophée » (p. 385, v. 17-18).

Consistoire. Au sens propre, assemblée de cardinaux convoqués par le pape pour s’occuper des affaires de l’Église ; ici, par extension conseil, assemblée : « Apollon tient son consistoire » chez la baronne de Sceaux (p. 367, v. 3).

Connaître. Au sens classique de « reconnaître », ou « se rendre compte » : « Quand il connut qu’elle était prise » (p. 278, v. 645).

Constante. « La preuve en est, je crois, constante et véridique » (p. 125, v. 70) : par similitude avec l’expression « il est constant que », l’abbé Genest emploie le mot pour affirmer que la preuve apportée est bien établie, incontestable.

Contregarde. Pièce de fortification ou action d’emporter une telle pièce de fortification : « Guerriers, parlez de contregardes » (p. 330, v. 1).

Coque. L’emploi métaphorique de ce terme pour désigner le fœtus dans le ventre de sa mère (« en sa coque enfermé », p. 86, v. 4) ne semble pas attesté par les dictionnaires.

Coupechou. Frère lai qui travaille au jardin. Utilisation métaphorique dans les Divertissements, puisque l’abbé Genest parle d’un de ses valets : « mon coupechou, le fervent Descarrières » (p. 124, v. 28).

Courage. Ardeur, énergie dans une entreprise : « S’il doit pleuvoir quarante jours / Faut-il perdre courage ? » (p. 167, v. 12)

Cours. Avenue servant de promenade : « ne se plus promener au cours » (p. 56, v. 28).

Cuider. Plutôt que « penser » ou « croire », il signifie « songer à » dans « cuida parfaire, en tel arrangement/ Gaulois rondeau » (p. 358, v. 14-15).

Daguet. Jeune cerf de deux ans, dont les dagues poussent : « [il] traitait les pauvres Daguets/ Comme les Grands font de leurs Sujets » (p. 146, v. 15-16)

Décréter une terre. Mettre en vente par décision de justice : « on vient de décréter sa terre » (p. 174, v. 10)

Défaite. « Ne valent pas les plats de rôt / Dont ils suspendent la défaite » (p. 328, v. 5-6) : ici, dans le sens de liquidation, consommation intégrale.

Degré. Outre le sens courant, abstrait (« niveau »), on rencontre une occurrence signifiant « escalier » : « au pied du degré » (p. 161).

Départir. Distribuer : « pour leur départir la finance » (p. 279, v. 673).

Désert. Lieu désolé, retraite : « j’ai cherché dans vos déserts/ À méditer vos concerts » (p. 84, v. 15).

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Détourbier. Terme du patois gallo, signifiant obstacle (orage ou mauvais temps) qui empêche les paysans de travailler au champ. « Sans nul détourbier, nulle encombre / La noblecompagnie arriva dans ces lieux » (p. 95, v. 42).

Dévorant. Vorace, qui consume, qui détruit : « le jeu dévorant » (p. 76, v. 29).

Dictatrice. Autorité absolue : Madame la Duchesse du Maine, « Dictatrice perpétuelle de l’Ordre incomparable de la Mouche à miel » (p. 143).

Divertissement. Action de se divertir, mais aussi genre musical, puis littéraire, caractérisé par la galanterie et la plasticité formelle.

Donner sur. Se moquer de : « Et donneront sur notre friperie » (p. 448, v. 41)

Douairière. Veuve jouissant d’un droit de survivance sur les biens de son défunt mari. « Madame la Duchesse d’Estrées, seconde Douairière » (p. 389).

Douceur. Clémence, indulgence : « la douceur de votre règne » (p. 392). Impression douce, plaisir modéré et calme : « Goûtez des douceurs parfaites / Dans le lieu charmant où vous êtes » (p. 56, v. 3-4).

Dragon. Gardien, surveillant vigilant et intraitable : « avoir un dragon qui la veille » (p. 56, v. 25). Soldat de cavalerie : « de Dragons, d’affûts, de boulets » (p. 330, v. 3).

Drogman. Interprète musulman en fonction dans une chancellerie occidentale : « accompagnés de leurs drogmans » (p. 57, v. 23).

Drogues. Ingrédients d’un médicament, par extension, médecine, potion (v. p. 285, v. 912).

Dryade. Nymphe protectrice des forêts : « dans la grande prairie vous trouvâtes des danses de Nymphes et de Dryades » (p. 111).

Eau panée. Eau dans laquelle on a trempé du pain grillé, pour la rendre plus nourrissante : « Je ne mis rien hier dans mon estomac qu’un peu d’eau panée » (p. 402).

Échafaud. Plateforme, estrade sur une charpente de tréteaux : « devant les échafauds s’avance » (p. 273, v. 465).

École. Au jeu, erreur tactique : « que le jeu dévorant exerce dans ses écoles » (p. 77, v. 29).

Écritoire. Nécessaire pour écrire : « Madame la Duchesse de Nevers donna une écritoire à Madame la Duchesse du Maine » (p. 221).

Écu. Ancienne monnaie qui portait, à l’origine, le bouclier (l’écu) de France sur une de ses faces : « Jadis si fertile en écus » (p. 385, v. 2). Bouclier : « Sur son dos jetant son Écu / Il croyait avoir tout vaincu » (p. 273, v. 478-479).

Écusson. Bouclier : « Fleurs de lys en son écusson » (p. 108, v. 25).

Enclouure. Blessure d’un cheval encloué, par extension, problème, difficulté : « Or, voilà l’enclouure » (p. 364, v. 11)

Engager à. Tenter d’amener à une décision ou à une action : « pour l’engager à faire les vers » (p. 394).

Ennui. Tristesse, chagrin, plutôt que sentiment de désœuvrement : « Son art prévient les longs ennuis/ Qui menaçaient ma vie » (p. 446, v. 5-6)

Entrée de ballet. Début de chaque partie d’un ballet.

Entrer dans. « Il fallait tâcher d’entrer dans le goût de leurs Altesses » (p. 162) : adhérer, répondre à une attente.

Équipage. Attirail, train de vie : « Tout […] grossit notre équipage » (p. 205, v. 19). Accoutrement, costume : « L’on vit aussitôt paraître un homme dans un équipage fort extraordinaire » (p. 98).

Escabelle. Ici, avec le sens de petite table de service : « sur une escabelle commode / Il place mon bœuf à la mode » (p. 122, v. 61-62).

Escarcelle. Bourse, portefeuille : « en refouillant cette escarcelle » (p. 268, v. 280).

Esprit familier. Daïmon, être immatériel ami et servant d’un magicien, d’un philosophe métaphysique (p. 289, v. 1030).

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Essuyer. Avoir à supporter, subir : « leur faire essuyer une critique sérieuse et réfléchie » (p. 51).

Estafier. Laquais armé, de haute taille (p. 273, v. 463).

Éthéré. Poétiquement, épithète désignant les cieux, faits d’éther selon, l’astronomie ancienne : « traverser les plaines éthérées » (p. 395, v. 5).

Étours. « Point l’on n’y voit l’esprit des Chasses, des Étours » (p. 62, v. 9).

Exciter. On rencontre une occurrence du sens très précis « susciter la soif » : « Un soret nous excite » (p. 326, v. 20)

Fable. Dans les Divertissements, elle désigne le plus souvent les ressources narratives de la mythologie grecque et latine : « sans parler le langage de la fable » (p. 75)

Faire chorus. Se joindre aux autres pour dire comme eux. « Ma voix épouvantable y va faire chorus » (p. 124, v. 45).

Flacon. Bouteille, en l’occurrence de vin : « tous nos flacons cassés » (p. 94, v. 17).

Fleurdelisé. Orné de fleurs de lys. Le bâton de maréchal reçu par Montesquiou portait cette décoration : « bâtons fleurdelisés » (p. 296, v. 15).

Folle. Le terme est employé plutôt avec le sens de « gaie, exubérante », que « bizarre, anormale » : « la muse folle » (p. 115, v. 10)

Follet. Lutin, farfadet : [mon Factotum] « vint danser avec son Follet » (p. 112, v. 112)

Fors que. Excepté, sauf. La construction avec « que » ne semble pas attestée ailleurs que dans les Divertissements : « Fors que d’avoir au front un Diadème » (p. 219, v. 16).

Fourrager. Chercher en mettant du désordre, en remuant : « Avez-vous tout déménagé/ Tout enlevé, tout fourragé ? » (p. 68, v. 55-56).

Frénétique. Fou délirant, comme Roland pour Angélique dans le poème d’Arioste (p. 214, v. 4).

Friperie. En l’occurrence, emploi métaphorique pour désigner la construction littéraire maladroite (comme en haillons) que proposent le Bailli de Sceaux et le procureur fiscal comme divertissement pour la Grande Nuit : « Donneront sur notre friperie » (p. 449, v. 41)

Galanterie. Courtoisie, politesse : « elle nous avait fait la galanterie d’amener tous ces poètes » (p. 114).Geste flatteur envers une femme : « si vous faites cas de ces galanteries / Mon bel enfant, vous n’aurez qu’à choisir » (p. 196, v. 19-20).

Gale. Maladie cutanée contagieuse, due à un acarien parasite : « gale de Bourgogne » (p. 143).

Gambade. Saut avec mouvement des jambes, marquant la gaieté : « Ni Jeu, ni Foire, ni Gambade » (p. 130, v. 20)

Garbe. Forme vieillie de « galbe ». « Gaillard, frais et de bonne garbe » (p. 57, v. 24) : de bonne grâce.

Génie. Plus que d’une aptitude innée, le mot désigne dans les Divertissements l’ingéniosité, l’adresse : « L’invention, la force, le génie/ Que le blond Apollon souffle à ses sectateurs » (p. 62, v. 5).

Gérésol. Pièce d’orgue : « sur le beau ton de Geresol » (p. 235, v. 1).

Girandole. Gerbe de feux d’artifice : « Ils sautèrent en élançant dans les airs une double girandole » (p. 81).

Gravelle. Nom ancien de la lithiase rhénale : « Brave la goutte et la gravelle » (p. 330, v. 12).

Grognard. Personnage bourru, peu amène, qui proteste tout le temps : « le cœur d’un grognard à soi-même ennuyeux » (p. 124, v. 37).

Guérets. Terres labourées et non ensemencées : « L’Océan couvert de guérets » (p. 202, v. 12).

Hallali. Cri de chasse qui annonce que la bête poursuivie est aux abois : « Enfin ouyant les hallalis » (p. 148, v. 99).

Hamadryade. Nymphe des bois qui habite un arbre avec lequel elle naît et dans lequel elle meurt (v. p. 115).

Hermine. Élément d’un blason signifiant une très haute noblesse : « Hermines, supports, écussons/ Tout cela n’est qu’une fumée » (p. 296, v. 16-17)

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Heur. Forme vieillie et poétique de bonheur : « Parmi tant d’heur et tant de gloire » (p. 200, v. 69).

Houppelande. Cape en fourrure, longue et ample (p. 147, v. 33)

Huy. Forme vieillie d’« aujourd’hui » : « Huy s’en vont, mis en déconfiture » (p. 224, v. 13).

Impromptu. Petite pièce composée sur-le-champ, en principe sans préparation. De nombreuses chansons de Malezieu se réclament de ce mode de fonctionnement.

Incarnat. Rouge clair et vif : « une longue robe de satin incarnat » (p. 136).

Incessamment. Outre le sens « continuellement », « sans répit » (« voyager incessamment », p. 137), on trouve aussi le sens de « bientôt », « tout de suite », « sans délai » : « Vous jurez et promettez apprendre incessamment à danser toutes contredanses » (p. 143).

Incommodé. Avoir une indisposition légère, être un peu souffrant : « j’étais incommodé d’une chute que j’avais faite » (p. 78).

Incontinent. Tout de suite, aussitôt : « Le baragouin chinois recommença incontinent après » (p. 100).

Intelligence. Compréhension : « il faut savoir cela pour l’intelligence de ces trois ouvrages » (p. 119). Connivence, complicité : « Vous, qui de mes secrets avez l’intelligence » (p. 226, v. 39).

Invention. Capacité de construire dans l’imaginaire : « Fêtes galantes et recherchées, où se font sentir le bon goût, l’art, l’esprit et l’invention de ceux qui les ont données » (p. 303).

Issir. Verbe vieilli et rare, signifiant « sortir » : « Hénault l’a fait issir du monument » (p. 362, v. 23).

Libéral. Magnanime, qui donne facilement : « Où la nature libérale / Ses plus rares trésors étale » (p. 199, v. 25-26).

Licou. Lien qu’on met autour du cou des bêtes pour les mener, en l’occurrence, nœud coulant : « chercher un arbre et des licous » (p. 76, v. 27).

Lieue. Ancienne mesure itinéraire d’environ 4 km : « J’ai fait 700 lieues en moins de deux jours » (p. 98).

Los. Louange : « de tout le los qu’on lui doit justement » (p. 359, v. 30)

Madrigal. Courte pièce en vers, contenant souvent un compliment galant à une dame.

Maîtresse. Femme qui aime et / ou qui est aimée, sans nuance défavorable : « Laurette, Maîtresse de Champagne » (p. 234).

Malignité. Propriété malfaisante, nuisible : « la malignité [du Hocca] est corrigée par la sagesse de celle qui y préside » (p. 17).

Mandement. Ordonnance d’un évêque dans son diocèse : « le sage mandement / Du prélat » (p. 66, v. 55-56).

Manne. Grand panier d’osier, à deux anses, qui sert à transporter différentes choses. « Un des Jeux porte la manne où sont les cartes » (p. 490).

Masure. Petite habitation misérable, maison vétuste et délabrée : « une vieille masure enfante en un moment / Un magnifique appartement ! » (p. 105, v. 28-29).

Mazette. Mauvais petit cheval : « Dans un beau char peint et doré / Mais par six Mazettes tiré » (p. 147, v. 31-32).

Médiocre. On rencontre le sens moderne de « assez mauvais » (« un médiocre don » p. 380, v. 2), mais aussi le sens neutre de « moyen », de dimensions modestes : « le jardin qui y répond par sa médiocre étendue » (p. 75).

Minois. Jeune visage délicat, éveillé, plein de charme : « Puis reviendrais à son minois charmant » (p. 354, v. 22).

Molester. Tracasser, tourmenter : « Sans l’importance du cas / Seigneur, nous ne vous molesterions pas » (p. 57, v. 9-10).

Morigéner. Élever, éduquer : « des enfants bien morigénés » (p. 131, v. 53).

Motet. Chant d’église à plusieurs voix : « Faut entonner ce motet magnifique » (p. 357, v. 11).

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Mouche. Petit insecte volant, en l’occurrence, une abeille : « Cette mouche reconnaissante / Vient renverser mon attente » (p. 421, v. 26-27).

Muid. Ancienne mesure de capacité pour les liquides, tonneau de cette capacité : « Dès que mon muid vient à la lie » (p. 173, v. 4).

Musette. Sorte de cornemuse des bergers : « Ma musette n’a point de sons » (p. 240, v. 4).

Naïade. Divinité des rivières et des sources : « S’élève une des Naïades » (p. 318, v. 29).

Naïf. Le terme apparaît dans l’acception classique : naturel, sans artifice, spontané. « Qui pourra rattraper l’enjouement/ Le tour naïf… » (p. 60, v. 6-7).

Naïveté. Cette fois-ci, c’est plutôt la valeur moderne du terme qu’on rencontre : simplicité naturelle avec laquelle une chose est exprimée, grâce. « Mes personnages vantés/ Pour leurs bons mots, pour leurs naïvetés,/ Pour le noble plaisant qui les caractérise » (p. 415, v. 163-165).

Nombrer. Compter, énumérer : « Sous plus de noms qu’on ne peut en nombrer » (p. 96, v. 21).

Novice. Subst. : personne qui a pris récemment l’habit religieux : « Puleu plus humble qu’un Novice » (p. 121, v. 30). Adj. : innocent, ignorant : « Vous n’êtes pas si novice / Que d’ignorer qu’on ne doit point… » (p. 130, v. 12-13).

Objet. Dans le style galant, le mot désigne la personne aimée : « l’objet dont tu veux soutenir les appas » (p. 432, v. 28). On le rencontre également avec le sens plus courant de « but, ce vers quoi tendent les désirs et l’action » : « Digne objet des regards et des attentions » (p. 482, v. 250).

Obole. Très petite somme : « N’ayant plus le crédit de trouver deux oboles » (p. 76, v. 25).

Observance. Observation d’une règle religieuse, manière dont cette règle est respectée dans une communauté religieuse. Employé lors de l’admission du prince de Cathay dans l’Ordre de la mouche à Miel, le terme est métaphorique : « Pratiquer toutes ces règles dans leur plus stricte observance » (p. 143).

Ode. Poème lyrique d’inspiration élevée, constitué de strophes symétriques.

Offertoire. Partie de la messe au cours de laquelle le prêtre bénit le pain et le vin : « Monsieur Matho […] donna pendant l’offertoire un motet de sa composition » (p. 97).

Office. Messe : « Dès que l’Office est fini / Je trouve mon buffet garni » (p. 122, v. 35-36). Fonction, service : « Quelqu’un usurpe ici l’office de l’Aurore » (p. 393, v. 10).

Onc, oncques. Jamais : « Oncques ne fut princesse plus parfaite » (p. 61, v. 2).

Opérateur. Marchand d’orviétan, charlatan : « vint dire fort sérieusement à Madame la Duchesse qu’un Opérateur était dans la cour avec toute sa Troupe » (p. 98).

Ordonner, Ordonnance. Prendre soin de la disposition, de l’arrangement d’un spectacle et le résultat de cette activité : « Madame la Duchesse du Maine […] eut […] l’Ordonnance de la Nuit suivante » (p. 394).

Orion. Avancée ronde, percée dans la fortification d’un bastion. Probablement employé ici dans un sens métaphorique, pour désigner des blessures de cette forme : « Trouvaient, par cas, orions, meurtrissures » (p. 224, v. 5).

Paillet. Vin rouge léger, clairet : « Rouge, paillet, blanc ou clairet » (p. 249, v. 3).

Palefroi. Cheval de marche, de cérémonie (par opposition à destrier), mais il est probable que Hamilton l’utilise tout simplement comme synonyme poétique : « fringants palefrois » (p. 224, v. 6).

Palis. Petit pieu pointu qu’on enfonce en alignement avec d’autres pour former une clôture : « Palis Saint-Louis » (p. 948, v. 92).

Pallier. Probablement avec le sens de « réserve », formé à partir du sens « résoudre une situation d’une manière

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provisoire » : « Mon pallier abonde en volailles » (p. 108, v. 32).

Panchimagogue. Purgatif de toutes les humeurs, à base d’extrait de plantes : « leurs extraits, leurs panchimagogues » (p. 285, v. 913)

Particulariser. Exposer un fait dans ses moindres détails : « je ne puis m’empêcher de vous particulariser une peu la fête » (p. 79).

Particularité. Circonstance particulière : « ces particularités que la reconnaissance de Monsieur de Malezieu a rendues publiques… » (p. 98).

Passade. Course d’un cheval qu’on fait passer et repasser par un même parcours : « ils font mille tours, mille passades et mille caracoles » (p. 78).

Patronne. Sainte dont on a reçu le nom au baptême, plus largement, sainte protectrice : « Il se tourne, et voit la beauté, / L’aspect bénin et favorable / De sa Patronne secourable » (p. 284, v. 867-869).

Péridot. Pierre fine, de couleur vert jaune, utilisée en joaillerie. « Toutes leurs parures ne sont plus composées que d’aigues-marines, rubasses et péridots » (p. 195).

Picorée. Pillage auquel se livrent les soldats : « Je vais fournir à ces soldats/ De quoi bien faire leurs choux gras / Sans aller à la picorée. » (p. 263, v. 89-91).

Pied. Ancienne unité de mesure valant 0,324 m. : « un Théâtre de vingt-cinq pieds en carré » (p. 162).

Piper. Attraper, tromper, mais en l’occurrence il semble plutôt signifier « saisir sans difficulté » : « Deviner des rébus, Princesse, est où je pipe » (p. 65, v. 24).

Pistole. Ancienne monnaie d’or : « Et les pièces de quatre sous / Sont pièces de quatre pistoles » (p. 76, v. 32-33).

Pituite. Liquide glaireux que certains malades rejètent le matin à jeun : « sans même que vous puissiez vous excuser sous prétexte de quelque incommodité légère comme goutte, excès de pituite » (p. 143).

Placard. Écrit séditieux ou diffamatoire : « Qui depuis peu nous a rendu / Par un placard le sang aduste » (p. 65, v. 31-32).

Planète. Destin, horoscope (puisque les vies humaines sont censées dépendre des astres) : « Conduit par ma triste planète » (p. 177, v. 2).

Poupon. Jeune homme imberbe, aux traits comme ceux d’un enfant ; Colin, le fiancé de Ragonde du divertissement de la treizième nuit, est un tel tendron masculin.

Pourpoint. Partie du vêtement d’homme qui couvrait le torse jusqu’au-dessous de la ceinture : « Pourpoints de satin à taillade » (p. 113, v. 125).

Prodigalité. Dépense excessive, déraisonnée : « où l’avarice la plus âpre fait la plus insensée prodigalité » (p. 76).

Propre, Proprement : Élégant, décoré avec goût : « Appartement fort propre » (p. 97).

Protester. Attester avec une certaine solennité : « je vous proteste en homme de bien qu’il ne connaît pas plus la flûte qu’il ne connaissait la viole » (p. 101).

Quadrille. À l’origine, groupe de chevaliers qui prenait part à un carrousel, en, l’occurrence groupe de chiens de meute : « D’abord la quadrille aboyante/ Met sur lui sa cruelle dent » (p. 151, v. 42-43).

Qualifié. De qualité, de noble lignage : « un grand nombre de personnes qualifiées » (p. 134).

Querelle. Parti, intérêt de quelqu’un dans un litige : « Alors maints Chevaliers épris,/ De la cadette Alabastris, / Voulurent prendre sa querelle » (p. 273, v. 470-472).

Quinteux. D’humeur fantasque, qui se fâche facilement : « mais l’abbé Pégase, à qui j’avais ordonné de travailler sur l’article de l’Observatoire, quinteux, comme vous savez qu’il est » (p. 499).

Rattraper. Retrouver, réussir à imiter : « Qui pourra rattraper l’enjouement » de Clément Marot ? (p. 60, v. 6).

Rébus. Énigme, allusion plus ou moins obscure : « Deviner des rébus, Princesse, est où je pipe » (p. 65, v. 24).

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Réduit. Petite pièce retirée, local exigu : « Éloigné du monde et du bruit / Dans mon pauvre petit réduit » (p. 121, v. 15-16).

Ribleur. Personne qui se livre à la débauche : « Dieu des Ribleurs, des Rhéteurs, des Fripons » (p. 306, v. 4).

Rouler sur. Avoir pour sujet, porter sur : « leurs discours roulaient sur l’action présente » (p. 390).

Rubasse. Quartz coloré en rouge naturellement ou artificiellement. « Toutes leurs parures ne sont plus composées que d’aigues-marines, rubasses et péridots » (p. 195).

S’affourcher. Pour « enfourcher » : se mettre à califourchon sur. « Maître Curé s’affourcher sur son dos » (p. 61, v. 6).

Sanglante. Cruelle, dure : « Venge le tien par sanglante épigramme » (p. 128, v. 14).

Satrape. Sens figuré : homme puissant et despotique. « Un Satrape, dit-on, doit se plaindre de moi » (p. 125, v. 62).

Se flatter que / de. À l’époque classique, « s’illusionner » ; à l’époque moderne, le sens se radoucit : « aimer à croire que ». C’est celui-ci qu’on trouve dans les Divertissements : « ils se flattent qu’elle n’en dédaignera pas la possession » (p. 391).

Se garer. Se préserver de quelque chose : « Pour s’en garer n’est vertu, ni secret » (p. 223, v. 5).

Se piquer. S’irriter : « on se pique uniquement sur les caprices, ou sur les faveurs de la fortune » (p. 77).

Se ranimer. Reprendre courage, se réconforter : « Il se ranime et se console » (p. 284, v. 877).

Se renfermer. Se borner, se limiter : « [la plaisanterie] se renferme entre quelques personnes qui en ont l’intelligence » (p. 101).

Soret. Poisson saur : « Un soret nous excite » (p. 326, v. 20).

Soulas. Plaisir, divertissement : « Songer convient à soulas et gaieté » (p. 357, v. 15).

Souquenille. Longue blouse de travail : « Tantôt vêtus de souquenille » (p. 368, v. 14).

Spélonque. Caverne, appartement étroit : « Dans sa noire spélonque même / Vous pourriez braver Polyphème » (p. 211, v. 83-84).

Sylvain. Divinité des forêts : « Les sylvains endormis sous l’épaisse feuillée » (p. 400, v. 5).

Syrtes. Banc de sables mouvants : « Et ne craindra ni vents, ni syrtes, ni travail » (p. 381, v. 4).

Tablature. Au sens propre, figuration graphique des sons propres à un instrument, par extension, marque spécifique de quelqu’un : « Je reconnais sa tablature » (p. 253, v. 18).

Tablettes. Double feuillet, souvent en ivoire, dans lequel étaient insérées des pages de papier (v. p. 295).

Talent. Double sens sur lequel joue le poème : poids dans la Grèce antique, ou monnaie correspondant à ce poids, et don, aptitude. « Car y trouva plus de mille talents » (p. 306, v. 10).

Téméraire. Hardi à l’excès : « Mais où m’emporte un transport téméraire ? » (p. 317, v. 25).

Tenir chapitre. Au sens propre, ce sont les religieux qui tiennent chapitre pour délibérer de leurs affaires ; ici, le terme est employé par extension pour évoquer une réunion de l’Ordre de la mouche à miel (p. 143).

Timbré, timbrée. Mal équilibré, un peu fou : « Ces gens à cervelle timbrée / Dont votre Cour est décorée » (p. 58, v. 55).

Toilette. Petit meuble sur lequel on place ce qui est nécessaire à se parer : « une toilette de paille » (p. 255).

Tour. Deux sens à relever en particulier : tournure, allure, façon (« Le tour naïf, où sans grand ornement, / En mots précis, s’exprimait noblement / Au bon vieux temps, une juste pensée ? », p. 60, v. 7-9) et artifice, tour de passe-passe (« On ne voit point ici ces tours et ces bricoles, / Qui du sort imposteur déterminent les coups », p. 76, v. 20-21).

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Transport. Vive émotion, élan, enthousiasme : « loin des transports de rage et de courroux » (p. 76, v. 28).

Travail, travaux. Outre le sens courant, retenir l’emploi poétique comme « entreprise difficile et glorieuse » : « Et ne craindra ni vents, ni syrtes, ni travail » (p. 381, v. 4).

Uniquement. De manière particulière, unique au monde : « une Princesse qu’il aime uniquement » (p. 79).

Veneur. Officier d’un prince, qui s’occupe des chasses à courre. Monsieur de Dampierre, qui fréquente la cour de Sceaux, exerce cette fonction à Versailles. (p. 146).

Ventrebleu. Juron légèrement archaïque à la date de composition des Divertissements : « Ah, ventrebleu, dit Karosmant » (p. 293, v. 160).

Vertu. Mérite, valeur (« Cet air qui nous promet les vertus de ton Père », p. 295, v. 6), mais aussi principe qui peut être considéré comme la cause des effets qu’il produit : « C’est l’effet d’un art infaillible / D’une vertu cachée, à qui tout est possible » (p. 415, v. 175-176).

Vertugade, vertugadin. « Les Dames portaient vertugade » (v. 123 à la p. 113) : robe comportant un bourrelet qui faisait bouffer la jupe autour des hanches.

Vitriol. Sulfate entrant dans la composition de certains cosmétiques anciens : « poudre de sympathie ordinaire, composée de vitriol calciné » (p. 100).

Voiture. Peut se dire d’un bateau, comme le fait Malezieu (« Argo qui porta la toison / De céleste nature/ Fit moins de plaisir à Jason / Qu’à moi cette voiture » p. 326, v. 5-9), puisque le mot désigne à l’origine, un mode de transport en général.

Volcelay. Cri des chasseurs signalant qu’on a retrouvé la trace de l’animal : « Volcelay, Dampierre s’écrie » (p. 148, v. 73).

Vulnéraire. Qui guérit les blessures, les plaies : « quelques plantes vulnéraires » (p. 99).