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Classiques Garnier

Avertissement

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Les Diaboliques
  • Pages : I à II
  • Réimpression de l’édition de : 1991
  • Collection : Classiques Jaunes, n° 488
  • Série : Littératures francophones
  • Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN : 9782812414640
  • ISBN : 978-2-8124-1464-0
  • ISSN : 2417-6400
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1464-0.p.0007
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/04/2014
  • Langue : Français
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AVERTISSEMENT


rT-+our doit être manifesté... Malheur à celui par
1 qui le scandale arrive; mais il faut que le scan- dale arrive n, déclarait iadis André Gide dans une de ses premières ¢uvres.
N ÿ a-t-i! pas ainsi un scandale des Diaboliques ?Mais quel scandale 1 Par la faute ou !a volonté de qui 1 Pour quelles raisons secrètes 1 Et quelle peut être enfin !a signi- fuation des anges noirs 1... Le sens profond, le double sens des Diaboliques n'apparaissent, me semble-t-il, que progres- sivement, après confrontation du personnage, de !'homme, de leur ouvre; à travers !es partis pris ou les décdarations o~rcielles, et pour ainsi dire par élimination des hypothèses.
Une démarche dialectique tendait ainsi à s'imposer, qui satisfasse à !a fois !a claire logique du lecteur et !'énigmatique logique de !'auteur abordé : il faut d'abord prendre acte de l'éclat soudain causé par !e livre saisissant d'un vieux journa- liste longtemps silencieux, et presque oublié comme romancier, — personnage hasardeusement connu, quand ce n'est pas facheusement; puis s'en aller beaucoup plus loin que ce capitan scandaleux, à la recherche d'un homme d~cile et secret.
Barbey d'Aurevilly est un être que l'on admire de loin, qui horripile de plus près, puis que l'on se prend à aimer fraternellement, quand, derrière ses ponts-levis désuets, au c¢ur de son labyrinthe, on découvre !e pauvre seigneur solitaire qui se promène dans une grande ¢uvre pleine de cruauté lucide, mais aussi de nostalgies rentrées.
Cetie intimité vivante, !e recours à certaines sources
8 oubliées, des lettres inédites aussi et des documents révéla- lateurs, m'ont aidé à en réaliser les conditions, tout en me permettant de tracer ici, en faligrane de l'étude psychologique, les grandes lignes de la première édition critique des Diabo- liques.
Dans un monde où la réalité n'est pas la sueur du rêve, je n'ai certes point la prétention d'avoir atteint pleinement mon but; beaucoup d'intercesseurs, par leur sympathie active, m'en ont du moins facilité l'approche. Les grands libraires de haute culture que sont M. G. Blai~ot, —mécène des Cahiers aurevillyens, — MM. P. Berès et Chalvet m'ont fait libéralement profater de leurs connaissances particulières. M. A. Monmélien m'a oaavert avec munificence son admi- rable collection aurevillyenne, de même que M. K, Simonson, dont les trésors sont sans nombre. A M. A. Valseur, col- lectionneur heureux et libéral, je sais gré de pièces impor- tantes. Au chanoine de Laugardières, humaniste charmant, je rends grâce pour certains documents rares, qui m'ont aidé à mieux éclairer la Pagure de la baronne de Maistre. Sans MM. ,J. Fauvel et G. le Barbanchon, je n'aurais pas été initié à certains hôtels de Valognes. Comment, enfin, remercier M. P. Leberruyer, conservateur du Musée Barbey d'Aurevilly àSaint-Sauveur-le-Vicomte, dont la ferveur amie égale l'érudition ? ,]e lui dois des livres, des photographies, des précisions, sans compter des jours àSaint-Sauveur-le- Vicomte, àValognes et à Carteret —pays fées de Barbey — qui ne sont pas le mains précieux.
Pour railler la sympathie commune que des êtres séparés se découvrent envers un même écrivain, on emploie parfois, avec quelque légèreté, le mot de chapelle. Dieu soit loué qu'il y ait aussi de ces chapelles, puisque je puis en remercier de tout cour les desservants.
Prague-Paris.