Skip to content

Classiques Garnier

Résumés

  • Publication type: Article from a collective work
  • Collective work: Les Cahiers d’Henri de Régnier. Enjeux éditoriaux et perspectives critiques
  • Pages: 333 to 337
  • Collection: Encounters, n° 598
  • Series: Nineteenth century studies, n° 64
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406151012
  • ISBN: 978-2-406-15101-2
  • ISSN: 2261-1851
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15101-2.p.0333
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 09-13-2023
  • Language: French
333

Résumés

Françoise Bérard, « Ouverture »

Allocution prononcée pour louverture du colloque international « Autour dune édition : les Cahiers dHenri de Régnier » (10-12 juin 2021, Paris, Bibliothèque de lInstitut de France), dont les actes sont rassemblés dans le présent volume.

Bernard Roukhomovsky, « Autour dune édition. (Re)lire les Cahiers »

Lédition numérique des Cahiers dHenri de Régnier (projet ENCHRE) vise à offrir aux lecteurs un texte corrigé et complété, tel quil se donne à lire (et à voir) sur les manuscrits : en quoi elle est susceptible den renouveler sensiblement lapproche. Les travaux ici réunis sinscrivent dans le cadre de ce chantier : au point de contact entre problématiques éditoriales et perspectives critiques, ils sefforcent de cerner quelques-uns des principaux enjeux dune (re)lecture des Cahiers.

Bernard Roukhomovsky, « À la lumière des manuscrits. Les Cahiers tels quen eux-mêmes »

À partir dune description matérielle des manuscrits des Cahiers, on propose den retracer lhistoire : celle, dabord, des différents supports tour à tour utilisés par Régnier, en reflet des évolutions de sa pratique diaristique, celle aussi des modes dagencement et systèmes de divisions et de subdivisions successivement adoptés par le diariste, celle enfin des interventions rétrospectives de diverse nature (relectures, mutilations, recyclages…) dont les manuscrits portent la trace.

334

Pierre Lachasse, « Un objet littéraire à identifier »

Dans quelle catégorie formelle situer les Cahiers ? Lexamen du métadiscours montre quil sagit bien dun journal qui consiste pour Régnier à exister comme écrivain dans lintimité journalière de lacte décrire, alors que les dispersions de la vie en contestent sans cesse la réalité et la valeur.

Liana Nissim, « “La prose existe mais il faudrait en trouver le véritable emploi”. Quelques notes sur lécriture symboliste des paysages dans les premiers Cahiers (1887-1893) »

Si La Canne de jaspe, recueil publié en 1897, est bien sa première œuvre de prose narrative, Régnier pense à la prose depuis toujours. Les premiers Cahiers en fournissent la preuve à plus dun titre, comme en témoignent non seulement les réflexions quil y esquisse au sujet de la prose et les projets dœuvres en prose quil y consigne, mais aussi lécriture des paysages, écriture à travers laquelle il semble sexercer à lélaboration dune prose dans la plus pure veine symboliste.

Élodie Dufour, « Linscription du temps dans les Cahiers. Enjeux littéraires et éditoriaux »

Comment Régnier, dans son journal, appréhende-t-il le temps – donnée évanescente sil en est – dans ses dimensions les plus concrètes ? À partir dobservations matérielles et stylistiques fondées pour lessentiel sur lexamen du Cahier IV, il sagit de poser quelques jalons pour une étude de la manière dont les Cahiers rendent compte de lexpérience du temps – mais aussi de la manière dont ils en portent la trace – afin de mettre au jour les représentations qui la sous-tendent.

Élodie Dufour, « La ponctuation peu académique dun académicien »

La fréquentation des manuscrits des Cahiers révèle chez Régnier un rapport pour le moins désinvolte à la ponctuation, souvent défaillante et peu conforme à la norme académique : les flottements syntaxiques que ces négligences induisent frappent le lecteur habitué à la tenue impeccable de lœuvre publiée. Mais, à lanalyse, des régularités apparaissent, révélant un usage plus permissif que fautif : il est possible den inférer un « système » de la ponctuation propre à Régnier.

335

Michel Viegnes, « Noter lévanescent, saisir limperceptible. Lécriture des atmosphères dans les Cahiers »

Il nest guère de notion plus difficile à définir que celle datmosphère, entre-deux insaisissable entre lintérieur et lextérieur, le ressenti et le perçu, limaginaire et le « réel ». Régnier, dans ses Cahiers,ajoute à cette ambiguïté constitutive une autre facette, celle dune écriture qui se donne à lire parfois comme avant-texte, chantier en attente dun traitement définitif, parfois comme une ébauche destinée à le rester, une esquisse singulièrement aboutie.

Adeline Leguy, « Venise dans les Cahiers. Une poétique de lesquisse »

Tantôt parsemées au fil des souvenirs, des lectures ou des rencontres, tantôt regroupées en bouquet à loccasion dun retour de voyage en Italie, dune croisière en Méditerranée ou dun séjour dans la cité des Doges, les notations de Régnier sur Venise sont très présentes dans les Cahiers. Ce sont autant desquisses qui, dans leur inachèvement même, rendent compte, en leur mouvement à peine figé, du travail décriture de lauteur des Esquissesvénitiennes et de LAltana.

Bertrand Vibert, « Sur une phrase célèbre des Cahiers. “Je ne jouis pas dune chose présente, je ne jouis jamais quen souvenir” »

Les Cahiers contredisent cette déclaration de Régnier. Sa propension à se souvenir sur le mode de la délectation morose fait oublier le contexte de dépression dans lequel elle sinscrit, et occulte une réelle aptitude à jouir des choses présentes, quitte à ce quelles deviennent objet de remémoration. Sil peut affirmer quil ne « jouit quen souvenir », cest quil jouit avant tout dune faculté poétique dont le singulier pouvoir est de convertir la délectation morose en jouissance mélancolique.

Silvia Rovera, « Ut pictura scriptum ? Régnier chez quelques portraitistes de son temps »

Les notes intimes de Régnier mettent en lumière ses relations avec deux portraitistes contemporains, Jacques-Émile Blanche et Antonio de La Gandara. Non seulement leur atelier devient pour lui un espace de contemplation esthétique, mais les portraits quil y voit lui donnent matière à opérer, en 336peintre de lâme, une transfiguration poétique de la personne représentée. Il en vient ainsi à élaborer cette « théorie du portrait », envisagée dès 1888, qui sera dans les Cahiers un motif récurrent.

Franck Javourez, « La musique dans les Cahiers dHenri de Régnier »

Régnier parle souvent de musique dans ses Cahiers. Pour lui, la musique déclenche un processus imaginaire qui aboutit au poème. Si Mallarmé entend la musique comme une poésie pure, Régnier au contraire la perçoit comme un poème inachevé.

Christophe Imperiali, « Critiques à soi-même ? Régnier critique dans les Cahiers »

Est-il possible de trouver dans les Cahiers de Régnier des reflets de lactivité critique quil déploie dans les journaux et les revues ? À défaut de véritables doublons qui offriraient une version non filtrée de ce que le compte rendu publié donne à lire dans des termes plus couverts, un certain nombre de passages permettent du moins daffiner notre regard sur les écrits critiques de Régnier.

Bernard Roukhomovsky, « Les voix mêlées du moraliste et du diariste dans les Cahiers »

Dans le sillage ouvert par les Carnets de Joubert, le journal intime fait bon accueil à lécriture moraliste et au registre aphoristique avec lequel elle a partie liée. Les Cahiers de Régnier – lecteur assidu de La Rochefoucauld, de La Bruyère et, plus encore, de Chamfort – illustrent exemplairement cette porosité, mais lillustrent à leur manière, forcément singulière : il sagit de cerner le rapport spécifique qui sy noue, à divers titres, entre lécriture diaristique et lethos moraliste.

André Guyaux, « Le “journal intime” entre économie et censure »

En partant des difficultés rencontrées par David Niederauer pour éditer les Cahiers dHenri de Régnier, on revient ici sur les obstacles – impératifs commerciaux, bon vouloir des familles, considérations morales… – que lédition des journaux intimes affrontait avant la révolution numérique.

337

Jessica Desclaux, « Dun cahier lautre. Regards croisés sur les Cahiers de Barrès et de Régnier »

Létude comparée des Cahiers de Barrès et de Régnier montrera non seulement la dissymétrie de la relation de deux écrivains que leur trajectoire mène des salons parnassiens-symbolistes à lAcadémie française, mais aussi la tension entre une lecture générique, qui cherche à dégager des effets poétiques par la mise en valeur de modèles, de schémas et de thèmes récurrents, et une approche matérielle, plus attentive au support, à lart de tenir son cahier et à sa place dans latelier décriture.

Rémi Furlanetto, « La poétique du fragment chez Régnier et Valéry. Les Cahiers et le modèle du journal »

Comme Régnier, Valéry a tenu durant un demi-siècle ses Cahiers. Mais alors que Régnier revendique le modèle du journal, Valéry a souligné avec force son dédain pour ce type décriture, au profit dune entreprise qui se veut surtout de nature intellectuelle. Pourtant, ce modèle savère problématique tant chez Régnier, dont les notes débordent ce seul genre, que chez Valéry, qui tend à linverse à sen rapprocher par bien des aspects : ambiguïté inhérente aux enjeux de ces écritures fragmentaires.

Franz Johansson, « Phénomènes dintertextualité dans les Cahiers de Régnier et de Valéry »

Les Cahiers de Valéry comme ceux de Régnier recèlent une substance très riche sur le plan génétique : de nombreux projets littéraires – parfois promis à un aboutissement, mais souvent voués à ne pas dépasser un stade embryonnaire – y sont consignés. Malgré leurs différences, ces deux corpus présentent certains mécanismes similaires en matière de gestation, processus inhérents à lécriture discontinue et hétéroclite qui est la leur et qui favorise une porosité entre les éléments qui la composent.