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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Léon Bloy dans l’Histoire
  • Pages : 357 à 362
  • Collection : Rencontres, n° 491
  • Série : Études dix-neuviémistes, n° 55
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406108719
  • ISBN : 978-2-406-10871-9
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10871-9.p.0357
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/02/2021
  • Langue : Français
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Résumés

Samuel Lair et Benoît Mérand, « Léon Bloy, “explanateur historique” »

Saisir un rapport de Léon Bloy à la marche de lHistoire est une entreprise qui nécessite denvisager ses choix anthropologiques et théologiques, avant den mesurer les implications littéraires. Sa compréhension dune Histoire toute hérissée de symboles éclaire la part idéologique présente dans son projet totalisant, ce que daucuns appellent son « catholicisme politique », mais jette aussi une lumière plus vive sur lune des composantes de son discours et de son évolution, lamour.

Paul Mattei, « Les affinités patristiques dans lexégèse symbolique de Léon Bloy »

Comparaison de la pensée de Léon Bloy avec lallégorisme des Pères, la Cité de Dieu dAugustin et lapocalyptique. À travers héritages et similitudes, lanalyse décèle un déplacement, plus marqué par lesprit du xixe siècle que ne limaginait le pamphlétaire ; et lécrivain, qui postule un sens global caché, est dans lincapacité de le donner à voir autrement que par bribes ou par réfraction romanesque.

Romain Debluë, « Léon Bloy ou lHistoire au miroir »

Cest lessence même de lhistoire selon Léon Bloy que nous aimerions éclairer ici, en prenant notre point de départ dans linterprétation par Bloy du speculum paulinien, et en montrant que cette interprétation implique la pensée singulière et originale dun rapport de Dieu avec sa création comme rapport de correspondance renversée, avec tout ce que cela suppose de difficultés théologiques en contexte chrétien.

358

Fanny Arama, « Lhomme séparé. Léon Bloy et les signes »

Le recours de Bloy aux symboles fait-il de lui un homme séparé du monde ? Le symbole lui permet de se situer dans un espace référentiel biblique permanent. Lécrivain lemploie en outre pour sa charge polémique clivante, donnant naissance à une « esthétique antirationaliste », qui conjugue au refus de la lecture cartésienne du monde la souveraineté du plaisir de recourir à lambiguïté des signes.

Jean-Félix Lapille, « Déchiffrer le “palimpseste de douleur”. Épistémologie et écriture de lhistoire chez Léon Bloy »

Léon Bloy porte un grand intérêt à la discipline historique. Au travers du Révélateur du globe ou du Désespéré, il développe de nouvelles conceptions de la philosophie de lhistoire, de la recherche documentaire et de la poïétique historique. Si Léon Bloy rejette la raison comme instrument historiographique, il prétend ne pas en amoindrir la scientificité.

François Gadeyne, « Notre Dame des Temps. Du Symbolisme de lapparition à Symbolisme de lHistoire »

Lidée étonnante dappliquer à lhistoire les lois de lexégèse patristique nest pas propre à Léon Bloy : elle possède elle-même une histoire, faite dombre et de lumière. Bloy la cultive en faisant preuve dune audace singulière, avec une figure essentielle – Marie, aqueduc reliant le passé et lavenir –, un événement – La Salette –, un maître – labbé Tardif de Moidrey – et son secret.

Michaël de Saint-Chéron, « Bloy face au judaïsme et aux Juifs »

Le Salut par les Juifs a affaire à la question de la honte, qui a si longtemps frappé dopprobre le peuple juif, et Léon Bloy très paradoxalement y a participé pour mieux, disait-il, lexpurger, la détruire, dans lesprit des antisémites. Mais il a aussi affaire à la question théologique du peuple juif et les difficultés que posent les thèses de Bloy sur ce sujet.

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Samuel Lair, « Le Léon Bloy de Maurice Bardèche. Le mensonge et lHistoire »

Dans le parcours du biographe Maurice Bardèche, le récit de la vie de Léon Bloy, en 1989, reflète une sorte de malentendu. Face à une histoire quil ne comprend pas, Bloy fait preuve dune cécité qui condamne son rapport au monde à une forme dintransitivité. Et si Bardèche reconnaît à Bloy de belles rencontres avec lhistoire, leffort exégétique pèche par symbolisme interprétatif, par excès darbitraire, pire, par un abandon à la notion dabsolu à laquelle le biographe dénie toute valeur.

Thomas Gueydier, « Léon Bloy, lecteur de François de Sales. Littérature, histoire et spiritualité »

À mi-chemin entre dérision et fascination, François de Sales occupe une place paradoxale dans lœuvre de Léon Bloy. Une telle ambiguïté est à comprendre à la lumière des équilibres constitutifs de la spiritualité salésienne mais, aussi et surtout, par un jeu subtil qui démultiplie – sur le plan énonciatif – les tensions contradictoires entre le narrateur, le personnage et lauteur bloyens.

Lydie Parisse, « Bloy dans lhistoire des idées. Nouveaux regards sur la mystique »

Au point darticulation entre lécriture et la quête spirituelle se situent les textes des écrivains mystiques, qui sont pour Léon Bloy des références incontournables. Lintérêt pour ces textes sinscrit dans le contexte du renouveau catholique, mais Bloy dépasse les positions de ses contemporains en sengageant, à son insu, dans un processus qui sera celui de la littérature moderne, et en influant indirectement sur le renouveau du discours critique sur la mystique.

Graciane Laussucq-Dhiriart, « Léon Bloy et le renouveau catholique. Une relation complexe »

Écrivain et catholique intransigeant, Léon Bloy apparaît comme une des figures de proue du renouveau catholique. Pourtant, force est de constater quil na collaboré à aucune des initiatives dun mouvement qui ladmira autant quil sen méfia. Il sagira donc ici dinterroger son appartenance au renouveau en essayant de dégager la place complexe quil y occupa.

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Édouard Garancher, « Lesthétique figurative comme riposte au réalisme. Lexemple de Marchenoir dans Le Désespéré »

Caïn Marchenoir, le héros du Désespéré, est représentatif de lesthétique figurative que Léon Bloy élabore en réaction au réalisme. Entre son onomastique de fantaisie, sa marginalité et son anachronisme, il subvertit la sémiologie et lanthropologie réalistes. Étranger à toute mimesis sérieuse, il se présente comme une fiction théologique, croisant références christiques et mythe paracléto-luciférien.

Jean-Louis Benoît, « Métaphysique de ladjectif dans les romans de Léon Bloy. Tradition et postérité »

Les adjectifs surabondent dans les romans de Léon Bloy. Il a un goût prononcé pour les adjectifs rares et précieux. Cette richesse, cette virtuosité, rappellent lart du trésor au Moyen Âge. Rien nest trop beau pour célébrer Dieu. Lemploi de ladjectif permet de percer le mystère de la réalité. Il peut viser le sublime ou dénoncer le grotesque. Bloy pratique beaucoup lantéposition. Il en tire, parfois, des effets de poéticité inspirés de « lécriture artiste ». Proust semble avoir lu Bloy.

Gaëlle Guyot-Rouge, « Bloy et la modernité picturale. Autour de Georges Rouault et George Desvallières »

Lamitié de Desvallières et de Rouault a fait de Léon Bloy un observateur attentif des avant-gardes picturales, globalement honnies, malgré des convergences de façon et dintention, particulièrement manifestes dans La Femme Pauvre : refus du vérisme, chromatisme puissant et réduit, déconstruction de la perspective classique, réhabilitation du trait, traitement cosmique et spirituel du paysage.

Natacha Galpérine, « “Lamie de mon âme”. Jeanne Léon Bloy »

À loccasion de la parution de son essai sur Jeanne Léon Bloy, larticle retrace les grandes étapes de la vie de cette « Fille du Nord » venue rejoindre en une improbable rencontre ce « Fils du brûlant Midi ». Cet essai complète utilement la Correspondance, en mettant en lumière le rôle joué par Jeanne Léon Bloy non seulement dans la vie mais surtout dans lœuvre de lécrivain.

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Jean-Auguste Poulon, « Léon Bloy et Paul Léautaud. Deux “esprits libres” au Mercure de France »

Larticle propose dobserver comment deux hommes au caractère si différent, Paul Léautaud et Léon Bloy, ont pu se côtoyer au Mercure de France. Il étudie aussi la façon dont les collaborateurs du Mercure accueillent celui qui se dit pourtant lobjet dune « conspiration du silence ». Bloy a toujours été soutenu par Alfred Vallette et Rachilde, qui ont su voir derrière le personnage de linfatigable « démolisseur » la figure éminemment sympathique du Pauvre.

Benoît Le Roux, « André et Valentine Dupont. Deux jeunes amis du vieux Léon Bloy ».

André Dupont est sans doute le plus mal connu des amis de Léon Bloy et dApollinaire. On a cherché ici à restituer sa personnalité, en recourant aux archives, ainsi quaux lettres inédites à Henriette Charasson. La figure de Valentine, son épouse, sen trouve éclairée elle aussi. Tous deux méritaient de trouver place dans lhistoire des lettres et du journalisme parisien des années 1900-1920.

Laure Meesemaecker, « Louis Massignon, lecteur de Léon Bloy. Loiseau bleu et la pauvre reine »

Léon Bloy appelait de ses vœux « loiseau bleu » qui pourrait écrire un livre vraiment catholique sur Marie-Antoinette : il nest pas certain que Massignon, dans son grand texte « Un vœu et un destin », remplisse ce programme, mais sa lecture infidèle ouvre des perspectives spirituelles et poétiques essentielles pour la réception du texte bloyen au xxe siècle.

Sylvain Guéna, « Bloy et Maritain ou la Révolte baptisée »

Maritain a beaucoup hérité des intuitions de son parrain. En premier lieu une même foi profonde, combative. Dailleurs les deux hommes ont eu à leur actif beaucoup de conversion. Chez Léon Bloy comme chez Maritain, le monde moderne est ravagé par des énergies monstrueuses quil faut combattre – se révolter contre le monde de largent et le capitalisme pervers sauvage, limbécillité dun monde sans Dieu, lodieux antisémitisme profondément anti-chrétien qui verra Maritain sengager vigoureusement.

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Yoann Colin, « Léon Bloy, une présence souterraine de la pensée levinassienne. Lexemple de la figure du bourgeois »

Il sagit de montrer ce qui rapproche la pensée de Léon Bloy et celle du philosophe Emmanuel Levinas qui la lu et le cite parfois, en insistant particulièrement sur la figure du bourgeois, telle quelle apparaît principalement dans lExégèse des lieux communs de Bloy et De lévasion de Levinas.