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Classiques Garnier

Présentation

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Le Tournant des Lumières. Mélanges en l’honneur de Malcolm Cook
  • Auteurs : Astbury (Katherine), Seth (Catriona)
  • Pages : 7 à 14
  • Collection : Rencontres, n° 30
  • Série : Le dix-huitième siècle, n° 2
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812440540
  • ISBN : 978-2-8124-4054-0
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4054-0.p.0007
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 22/06/2012
  • Langue : Français
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Présentation

« C’est lorsque la fureur de la guerre civile ou du fanatisme arme les hommes de poignards, et que le sang coule à grands flots sur la terre, que le laurier d’Apollon s’agite et verdit. Il en veut être arrosé. Il se flétrit dans les temps de la paix et du loisir. Le siècle d’or eût produit une chanson peut-être ou une élégie. La poésie épique et la poésie dramatique demandent d’autres mœurs1. » Diderot affirmait, en 1758, dans De la poésie dramatique, la nécessité d’une Révolution pour revigorer les lettres. Si l’auteur de Jacques le fataliste a raison de croire que des secousses comme celles de la fin de son siècle donnent de nouvelles forces à la littérature, celle du tournant des Lumières devrait être emblématique de cette aurore désirée. L’on peut alors s’étonner de l’occultation de telles productions dans les canons traditionnels de la critique et de l’université. Prenez un manuel, cherchez, par exemple, des traces de romans publiés entre Les Liaisons dangereuses (1782) et les premières œuvres de Balzac. La moisson sera maigre. Sade ou Isabelle de Charrière ne méritent pas l’honneur des programmes, encore moins Révéroni Saint-Cyr ou Félicité de Choiseul-Meuse. On reconnaît du bout des lèvres quelques qualités à Germaine de Staël, en refusant de la voir comme une égale de Chateaubriand, position que ses contemporains ne manquaient pourtant pas de lui accorder de son vivant. Les facultés des deux côtés de la Manche défendent un enseignement fondé sur les grands auteurs et leurs textes les plus renommés. Entreprendre une thèse sur un écrivain ou une période oubliés, c’est souvent se livrer au risque de n’être pas reconnu pour ses mérites. Combien nous devons donc exprimer notre gratitude envers ceux qui ont su défricher des terres laissées trop longtemps à l’abandon et y entraîner leurs collègues et leurs étudiants !

En 2008 un colloque international, soutenu par l’Ambassade de France à Londres, l’université de Warwick, l’université d’Exeter et la Society

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for French Studies a eu lieu en hommage à Malcolm Cook. Fidèle à son engagement d’animateur de la recherche, au centre de réseaux divers, ce professeur et administrateur distingué n’a pas voulu de Mélanges, à l’occasion de sa retraite, mais a accepté l’idée de réunir des collègues chevronnés et d’autres plus jeunes autour d’un thème qui lui tient à cœur. La contribution de Malcolm Cook à l’étude de la littérature française du xviiie siècle et du début du xixe est en effet inestimable. Sa thèse sur la littérature de la décennie révolutionnaire, soutenue à Warwick en 1974 et publiée dans les Studies on Voltaire en 1982, reste une référence incontournable2. Son livre Fictional France : Social Reality in the French Novel 1775-1800 (1993) est devenu un ouvrage clef pour tous ceux qui s’occupent de la fin de l’Ancien Régime et du début du nouveau. Ses multiples publications sur Bernardin de Saint-Pierre, notamment sa biographie Bernardin de Saint-Pierre : A Life of Culture (2006) et la correspondance complète qu’il dirige, publiée sur Electronic Enlightenment, ont radicalement transformé notre connaissance d’un des hommes de lettres les plus importants à avoir traversé la période entre les deux siècles. L’auteur de Paul et Virginie devait en effet disparaître en 1814, un an après Delille, la même année que Sade et Parny.

Pendant toute sa carrière, la recherche de Malcolm Cook a porté avant tout sur des textes et écrivains du tournant des Lumières. Il est donc naturel que le colloque en son honneur et les actes qui en sont le produit mettent l’accent sur cette période. Un volume d’articles est déjà sorti chez Peeters sur Bernardin de Saint-Pierre en tant qu’intermédiaire culturel et historique3. Le présent recueil jette un regard plus étendu sur les années entourant la Révolution française et sur les glissements et ruptures esthétiques qu’on peut y relever.

Dans le numéro spécial de Dix-huitième siècle intitulé « Au tournant des Lumières 1780-1830 », paru en 1982, les éditeurs, Simone Balayé et Jean Roussel, soulignaient la relative rareté des chercheurs qui se consacraient à cette époque mouvementée4. Trente ans plus tard, ce volume-ci témoigne

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de l’essor des études et du renouveau des objets concernés. Aujourd’hui, les spécialistes en sont bien plus nombreux. Les mutations de la période autour de la Terreur, et du paysage intellectuel qui en découle, font l’objet de recherches originales et de travaux d’envergure. L’expression même de « tournant des Lumières » se retrouve jusque dans les intitulés des thèses de doctorat5. Les figures d’entre-deux-mondes comme Volney, Saint-Martin ou Xavier de Maistre sont redécouvertes, tandis que les romans d’émigration et ceux qui portent sur les événements révolutionnaires sont réappropriés par la critique. Il est devenu clair que la naissance de la république ne représente pas, sur tous les plans, une coupure aussi nette que l’on aurait pu le croire, alors même que ses idéologues l’ont pensée comme telle – le calendrier républicain le montre assez. Le passage vers une esthétique nouvelle a lieu à différents moments, à différentes vitesses, selon les individus, les genres, les institutions. Les articles recueillis ici illustrent des aspects de l’affrontement entre l’individu et l’État qui a eu lieu à la fin de l’ancien régime. Ils rendent compte de grands bouleversements en littérature, en peinture, en philosophie, et dans les sciences.

Commençons justement par les sciences : de nombreux développements importants de la physique ou de la médecine ont lieu au tournant des Lumières – songeons à la découverte de l’oxygène ou à celle de la vaccine. Les noms de Baudelocque, Bichat ou Pinel disent assez combien la vie humaine a pu être au centre des interrogations de grands praticiens. Le regard sur la nature change également. David McCallam présente le changement d’attitudes vis-à-vis des avalanches en particulier et du paysage en général. L’essor d’un nouveau genre de peinture, le paysage historique, dans lequel l’avalanche devient une allégorie de la situation politique, en est emblématique. Ailleurs, les réalités sociales se lisent encore dans des évolutions inattendues. John Greene s’intéresse à l’interdépendance du romanesque et de la réalité quotidienne, s’inspirant de l’étude de Malcolm Cook sur la « Fictional France » pour nous offrir, au détour des écrits de Louis-Sébastien Mercier, une exploration de la disparition des véhicules hippomobiles des rues de Paris pendant la Révolution. Les carrosses devenaient des symboles de luxe et étaient

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donc suspects. La recherche de John Greene semble confirmer le lien qui existe entre la fiction et la vie publique, idée reprise plus loin dans ce volume par ceux qui s’occupent de la littérature d’émigration. À l’aube de l’institutionnalisation de la science, Joël Castonguay-Bérenger s’est aussi tourné vers Mercier, cette fois-ci pour mettre en lumière l’un des écrits les plus insolites de l’écrivain, De l’impossibilité du système de Copernic et de Newton (1806). Là, comme ailleurs, Mercier s’oppose à l’opinion commune mais de façon si absurde qu’il laisse son lecteur perplexe, même si Goethe, Blake ou Bernardin de Saint-Pierre ont eux aussi développé des idées anti-newtoniennes. L’ouvrage de Mercier reflète une méfiance répandue envers un renouveau de l’éducation qui en confère les fondements aux sciences, plutôt qu’aux belles-lettres. Dans le classement et l’organisation des études et des ouvrages de référence, il y a des enjeux dont les contemporains sont conscients. L’Encyclopédie méthodique, objet du chapitre de Kathleen Hardesty Doig, nous offre un panorama de la manière de concevoir la science en France vers 1800 à travers l’organisation novatrice d’une œuvre qui assume pleinement son approche rationaliste.

La survie de l’Encyclopédie méthodique, dont la parution se poursuit au cours des années de troubles civils et bien au-delà, nous rappelle que la continuité marque la période autant que la rupture. L’effet de la Terreur varie selon les individus et les genres. Anne Coudreuse, s’appuyant sur les Souvenirs d’Élisabeth Vigée Le Brun, met en évidence l’effet dévastateur que l’émigration ou l’abolition de la noblesse eurent sur les peintres, en particulier ici une artiste étroitement associée à la famille royale. La Révolution – et surtout l’exil – marquent une étape décisive dans la vie de Vigée Le Brun comme individu et brouillent à certains égards les repères et conditions dans lesquelles travaillent les portraitistes. Dans ses mémoires, l’académicienne d’Ancien Régime commémore une société disparue. Il en va de même pour le poète italien Guiseppe Parini selon Alexandre Madonia. Parini, pourtant sensible à des questions de bien public comme la salubrité de l’air ou le progrès médical, vit la crise révolutionnaire sans en percevoir le tournant, enregistre des changements sans en comprendre les ressorts et les conséquences. Il écrit un poème contre ce qu’il voit comme la frivolité des Français, trop préoccupés par la mode en pleine période de la Terreur.

Même si, pour certains, il faut considérer la prise de la Bastille et les événements qui en découlent comme un point de non-retour, une

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frontière infranchissable ou un abîme profond, pour d’autres la déchirure se mue en glissement. L’étude d’individus que l’on pourrait appeler des figures de transition, à cheval entre la philosophie des Lumières et le spiritualisme du siècle nouveau, nous offre un moyen de penser cette frontière. Pour Jacques Wagner, l’illuminisme de Saint-Martin constitue une mobilisation spirituelle et une étape décisive de quête d’une authenticité du discours, notion importante pour l’ère nouvelle. Selon Claire Boussel, Volney, avec son chef-d’œuvre Les Ruines, offre un témoignage de la lente évolution du sens du temps en cours au tournant des Lumières. De façon similaire, la réflexion philosophique amène, d’après Izabella Zatorska, une remise en cause des conditions de création pour Xavier de Maistre, l’un des survivants des années difficiles : le Voyage autour de ma chambre et L’Expédition nocturne autour de ma chambre nous permettent de saisir, par la fiction de l’exil intérieur, la transformation qui s’opère dans ses méditations sur l’amour, la nature et l’imagination.

Deux articles sur le théâtre prouvent la persistance de thèmes et de pratiques de l’Ancien Régime jusqu’au xixe siècle et nous incitent à réfléchir à nouveaux frais sur la question de continuité ou de rupture pendant la décennie révolutionnaire, alors même que la libération des théâtres et de l’imprimerie a modifié en profondeur les conditions d’exercice du métier pour les dramaturges et acteurs. Ling-Ling Sheu nous présente les adaptations théâtrales des fables de La Fontaine qui ont eu du succès au cours du xviiie siècle. Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval, en s’appuyant sur les théâtres d’éducation, confirme la nécessité de relativiser la coupure supposée : les théâtres de famille et de société et les activités dramatiques se maintiennent pendant toute la période.

Nous retrouvons également une reprise de thèmes et des analogies d’approche dans le roman. Ourida Mostefai propose, de Prévost à Fiévée, une comparaison qui gomme la distinction entre Ancien Régime et nouveau, même si la reconfiguration de la notion de déménagement social marque la distance qui sépare les deux écrivains. Les désordres des familles que vivent les auteurs et leurs personnages trouvent un écho dans l’article de Stéphanie Genand qui choisit le thème du travestissement afin d’explorer la perte de repères et la confusion d’identités que provoque la Révolution. On relève dans la fiction du tournant des Lumières des reflets de l’instabilité ressentie. On y reconnaît aussi la survivance de techniques romanesques courantes sous la monarchie. Tel est le cas de l’utilisation continue du

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recours au topos du manuscrit trouvé qui donne un ton historique au roman jusqu’à la publication d’Adolphe en 1816, selon l’étude de Philip Robinson. Un exemple des plus connus est bien sûr Le Manuscrit trouvé à Saragosse de Potocki, point de départ de Jan Herman qui envisage les thèmes de la décomposition et de la transgression dans le roman pour fixer la création d’un nouveau paradigme littéraire. Selon Herman, tout est à recommencer après Sade – le « divin marquis » marque la fin d’une époque ; Chateaubriand se tient sur le seuil d’un monde à venir.

Dans quelle mesure l’émigration représente-elle le catalyseur qui pousse les individus vers l’ère nouvelle ? Pour nombre d’écrivains, c’est d’abord la Terreur qui sert d’expérience transformatrice. Trois articles enrichissent notre connaissance de la fiction de l’Après-Thermidor. Selon Regina Bochenek, la fiction du Directoire et du Consulat enregistre fidèlement les imaginaires sociaux de la période, exorcisant ainsi le passé sans être ni tout à fait historique ni tout à fait contemporaine. Reprenant un roman à certains égards emblématique, Les Amours et aventures d’un émigré de Dumaniant, naguère étudié par Malcolm Cook, Catriona Seth voit dans la fiction d’émigration tout à la fois une mise en scène des bouleversements de l’histoire récente, une inversion des valeurs et un désir de réconciliation pour mettre fin aux troubles du passé récent. Le souvenir est nécessaire pour aller de l’avant. Si la Terreur domine les esprits des écrivains, c’est en partie parce que la peur est un puissant moteur d’intrigues. Geneviève Lafrance montre la nécessité de mieux comprendre la fonction de l’anxiété et de l’inquiétude chez ces romanciers qui choisissent des émigrés en tant que personnages principaux et réussissent à nous présenter un modèle d’héroïsme qui assume sa part de crainte.

Inclure à la fin d’un volume sur le tournant des Lumières un article sur le roman en 18006 pourrait constituer peut-être, pour d’aucuns, un geste controversé parce qu’il remet en question la périodisation – mais parlant de « ce livre-charnière De la Littérature », Roland Mortier n’écrivait-il pas, il y a trente ans déjà, que « [s]a date même est un symbole7 » –,

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Michel Delon nous propose un tour d’horizon qui rejoint les thèmes évoqués par les autres auteurs d’articles sur le genre romanesque. Ses réflexions laissent entendre que la fiction tente de dire ce que l’analyse politique ne parvient plus à expliquer et offre ainsi un aperçu insolite des mentalités de l’époque. Elles fournissent aussi une esquisse de l’importance du chantier en cours et de ce qu’il reste encore à faire si l’on veut saisir cette période charnière dans toutes ses contradictions, toutes ses complexités, toute sa richesse.

Le présent volume montre que le tournant des Lumières, loin d’être un moment d’arrêt comme le pensait Monglond8, esquisse la transition vers un nouveau paysage intellectuel9. Il s’agit d’une époque marquée par l’exil, par le renouveau scientifique, et la relance spirituelle provoqués par la perte des repères occasionnée par la Révolution. L’exil et l’émigration, à échelle européenne, forçaient de reconsidérer des questions de vérité et de vraisemblance. Pour les chercheurs britanniques, les années 1790 figurent depuis longtemps au cœur du romantisme anglais, illustrées par les grandes œuvres de Wordsworth ou de Coleridge ; traditionnellement en France on fait démarrer bien plus tard le mouvement romantique. Les articles rassemblés ici nous offrent la possibilité d’incorporer la quête d’identité ou les recherches esthétiques de la décennie révolutionnaire dans l’histoire du premier romantisme français, mais aussi du romantisme européen, et permettent ainsi de revenir sur deux questions épineuses : la périodisation historique et la formation des canons en littérature. Il n’est pas interdit de se demander si la panthéonisation littérale et virtuelle de Victor Hugo, auteur national et républicain, n’a pas conduit à une série de contresens historiques sur la littérature française. Ne faudrait-il pas, plutôt que de rejeter les premières floraisons romantiques dans la décennie 1830, relever l’énergie du monde nouveau parmi les écrivains plus politiquement bigarrés, certes, mais déjà impliqués dans une dynamisation du langage et une réinvention de l’univers par les mots, qui publient sous Louis XVI, pendant la décennie révolutionnaire, puis l’Empire et la première Restauration10 ? Nodier et Staël, Millevoye

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et Charrière, comme Mercier ou Bernardin de Saint-Pierre méritent de retrouver leur place. La niche vide du Panthéon de Rome que désigne comme sienne l’héroïne éponyme de Corinne restera-t-elle toujours emblématique de la place que le canon critique français se refuse à accorder aux contemporains de son auteur11 ? Dans la lignée des travaux de Malcolm Cook, les articles composant le présent volume visent à redire l’intérêt de cette « période sans nom12 » et de ses écrivains, ainsi qu’à encourager, comme l’a toujours fait celui auquel ils sont dédiés, d’autres à prendre à bras le corps les enjeux et réalisations d’une époque à nulle autre pareille, à propos de laquelle on pourra rappeler les phrases de Charles Dickens : « C’était le meilleur et le pire des temps, le siècle de la sagesse et de la folie, l’ère de la foi et de l’incrédulité, la saison de la lumière et des ténèbres, le printemps de l’espérance et l’hiver du désespoir ; devant lui le monde avait tout et rien, il allait tout droit au ciel et tout droit en enfer13. »

Katherine Astbury
University of Warwick
Catriona Seth
Université de Nancy

1 Denis Diderot, Œuvres, Paris, Belin, 1818, t. IV, p. 676.

2 Malcolm Cook, Politics in the Fiction of the French Revolution, Oxford, Voltaire Foundation, Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 201 (1982), p. 233-340. Le lecteur trouvera en fin de volume une bibliographie des publications de M. Cook qui portent sur le tournant des Lumières.

3 Bernardin de Saint-Pierre au tournant des Lumières. Mélanges en l’honneur de Malcolm Cook, sous la direction de Katherine Astbury, Louvain, Peeters, 2011.

4 « Relativement rares sont encore les chercheurs qui s’y consacrent », Simone Balayé et Jean Roussel, « Présentation », Dix-huitième siècle. Au tournant des Lumières, no 14 (1982), p. 6.

5 Voir Jean-François Coz, Un imaginaire au tournant des Lumières : Jacques-Antoine de Révéroni Saint-Cyr (1767-1829) (Paris IV, 2010) ou Geneviève Boucher, L’esthétique de Louis Sébastien Mercier au tournant des Lumières (Montréal et Paris IV, 2010) pour ne donner que l’exemple de deux thèses soutenues tout récemment.

6 Sur la question des romans écrits par des femmes en 1800, voir Catriona Seth, « 366 jours de la vie de femmes auteurs : les romancières de 1800 », La Tradition des romans de femmes xviiie-xixe siècles, Textes réunis et présentés par Catherine Mariette-Clot et Damien Zanone, Paris, Champion, 2012, p. 205-217.

7 Roland Mortier, « La Transition du xviiie au xixe siècle », Dix-huitième siècle. Au tournant des Lumières, no 14 (1982), p. 10.

8 André Monglond, Le Préromantisme français I : Le Héros préromantique, Grenoble, Archaud, 1930, p. 104.

9 Voir à ce propos l’article cité de Roland Mortier, « La Transition du xviiie au xixe siècle », p. 7-12.

10 La question était posée à sa façon par l’important colloque coordonné par Paul Viallaneix, Le Préromantisme : hypothèque ou hypothèse ?, tenu à Clermont-Ferrand en 1972, et dont les actes ont été publiés à Paris, chez Klincksieck, en 1975. On s’accorde de nos jours à discréditer la notion de Préromantisme qui suppose une lecture en quelque sorte finaliste de la périodisation.

11 « […] souvenez-vous que notre plus chère espérance, à nous autres artistes, à nous autres amants de la gloire, c’est d’obtenir une place ici. J’ai déjà marqué la mienne, dit-elle, en montrant une niche encore vide. » Anne-Louise-Germaine de Staël, Corinne ou l’Italie (1807), édition de Simone Balayé, Paris, Gallimard, « Folio », 1985, p. 97.

12 Simone Balayé et Jean Roussel, « Présentation », art. cité, p. 6.

13 Charles Dickens, Un conte de deux villes, La Petite Dorrit. Un conte de deux villes, volume publié sous la direction de Pierre Leyris, traduction de Jeanne Métifeu-Béjeau, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1970, p. 975. Nous remercions Françoise Marcassus-Combis de son aide dans la localisation d’un exemplaire du volume. Le texte anglais original est le suivant : « It was the best of times, it was the worst of times, it was the age of wisdom, it was the age of foolishness, it was the epoch of belief, it was the epoch of incredulity, it was the season of Light, it was the season of Darkness, it was the spring of hope, it was the winter of despair, we had everything before us, we had nothing before us, we were all going direct to heaven, we were all going direct the other way ».