Aller au contenu

Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Le Roman français au crépuscule de l’âge baroque (1643-1661)
  • Pages : 323 à 326
  • Collection : Rencontres, n° 532
  • Série : Le Siècle classique, n° 16
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406123675
  • ISBN : 978-2-406-12367-5
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12367-5.p.0323
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 22/12/2021
  • Langue : Français
323

Résumés

Frank Greiner, « Le roman français entre deux règnes. 1643-1661 »

À bien des égards léconomie du livre et la littérature connaissent une période de crise, mais aussi de profondes transformations dans les années 1640 et 1650. Il sagit dans cette étude synthétique de faire le point sur la place particulière du roman dans cette époque troublée en envisageant non seulement les auteurs, les formes et les contenus de leurs textes, mais aussi les questions de leur production et de leur diffusion éditoriale ou encore de leurs publics et de leurs lectures.

Yann Beauvisage, « Lévolution du recueil dhistoires tragiques de François de Rosset de 1639 à 1654 »

Durant la Fronde sont publiées à Rouen et Lyon deux collections différentes des Histoires tragiques de nostre temps de François de Rosset. Le recueil évolue en sadaptant au goût des nouvelles générations de lecteurs pour lhistoriographie. Il parvient ainsi à connaître durant dix années un notable regain de succès, à trente ans de distance de sa première édition.

Alain Tourneur, « La fortune éditoriale du roman espagnol en France sous la régence dAnne dAutriche »

Depuis laube du Grand Siècle, les Français goûtent au plaisir du roman satirique espagnol. Très productive jusque dans les années 1630, la créativité romanesque fléchit néanmoins en Espagne, dès 1640. Des traducteurs et des éditeurs tentent alors de suppléer cet épuisement créatif en prolongeant, dans la France dAnne dAutriche, la fortune éditoriale de textes espagnols bien antérieurs. Cest ce phénomène croisant la littérature et sa matérialité que cet article contribue à éclairer ici.

324

Amandine Lembré, « La traduction française de 1653 de La Vida de Lazarillo de Tormes, y de sus fortunas y adversidades »

La traduction française de 1653 du Lazarillo de Tormes (1554) opère une profonde transformation de lœuvre espagnole considérée comme le prototype de la novela picaresca. Ainsi son auteur, resté anonyme, choisit de transcrire le texte original dans une forme versifiée et insiste sur ses aspects les plus grossiers, sans doute sous linfluence de lesthétique burlesque qui fleurit en France au temps de la Fronde.

Nina Muteba, «  La Chasteté récompensée de Benoît Gonon »

Illustres, fortes, vertueuses, sont les qualités que lon accorde volontiers aux femmes dans la littérature des années 1640. Les sept pucelles « doctes et savantes » que représente Benoît Gonon dans La Chasteté récompensée ne font pas exception à cette règle générale, mais elles nous dévoilent la version religieuse de lhéroïsme féminin rivalisant avec celui dune Lucrèce ou dune Penthésilée, tout en contournant les représentations traditionnelles de la bonne chrétienne.

Cem Algul, « Le sujet turc au crépuscule du roman baroque »

La figure du Turc, fréquente dans la littérature romanesque du xviie siècle, connaît une nette évolution au cours des années 1640 et 1650. Létude de ses diverses représentations permet de mettre en évidence un certain nombre de choix significatifs de la part des romanciers engageant leur relation à lactualité politique et diplomatique de leur temps, mais aussi à la poétique du roman.

Delphine Amstutz, « Tentative dépuisement des topiques romanesques.Almahide ou lesclave reine de Georges de Scudéry (1660-1663) »

Dernier long roman publié par Georges de Scudéry, et laissé inachevé à sa mort, Almahide ou lesclave reine (1660-1663) a longtemps été considéré par lhistoire littéraire comme un échec et la preuve dun tarissement de la veine héroïque au tournant des années 1660. Il apparaît, à laune de ses continuations anglaise et allemande, quil sapparente à un carrousel romanesque, illustrant une « poétique du bizarre » et interrogeant les fondements de léthique et de la sociabilité galantes.

325

Frédéric Briot, « La Route pour Tendre ? Circulez ! »

La Carte de Tendre, à laquelle on réduit trop souvent par paresse les dix volumes de Clélie, histoire romaine (1654-1660) de Madeleine de Scudéry, vaut bien moins pour sa signification (cachée et exhibée selon la même critique zélée) que pour lusage individualisé, éthique donc littéraire, littéraire donc éthique, que tout un chacun est invité à en faire. La route pour Tendre infiniment sinvente.

Myriam Dufour-Maître, « Dans quel sens tourne la clef des romans scudériens ? Histoire et fiction dans Cyrus et Clélie »

À la lumière de travaux récents sur la fiction et la lecture à clefs, larticle revient sur les manières, multiples au fond, de lire les clefs des romans scudériens. Réunissant de façon peut-être unique en leur temps une double référentialité des personnages, un usage exclusivement élogieux des clefs et des effets de quasi métalepse, Cyrus et Clélie invitent à lire « comme un roman » la vie littéraire dans laquelle ils sinscrivent et quils suscitent.

Claire Quaglia, « Mémoires et fictions de soi. La première personne dans LePage disgracié (Tristan LHermite), et LOrphelin infortuné ou le portrait du bon frère (Préfontaine) »

Cet article analyse les conditions démergence de la première personne dans le roman comique, conjointement au « je » qui pointe dans les Mémoires contemporains : saffirme un « je » fuyant le romanesque en face dun monde tendu, plus incertain et dont il interroge les failles, un « je » proche de celui quemprunte la « génération Retz », qui sonne le glas de lhéroïsme.

Jean-Pierre vanElslande, « Plaire ou instruire, il faut choisir. Apprentissage et civilité dans Le Page disgracié de Tristan LHermite »

Cet article analyse la mise en œuvre du principe horatien de lutile dulci dans Le Page disgracié de Tristan LHermite. Larticulation du plaisir et de linstruction que le récit dispense à son destinataire est saisie à partir de ce qui loppose au traitement que lui réservent les romans héroïques dont la vogue sépanouit à partir des années 1640, de manière à mettre en évidence le régime dexemplarité particulier quimplique le recours au registre comique dans son rapport à lhistoire de la civilité.

326

Nicolas Corréard, « Lutopie animale de la décennie 1650. Mise en question de la “souveraineté” humaine »

Les voyages imaginaires de la décennie 1650 mettent en scène des mondes animaux qui sont plus que de simples allégories satiriques. Frémont dAblancourt, Mademoiselle de Montpensier ou Cyranode Bergerac mobilisent un lexique politique pour questionner ou délégitimer la souveraineté de lêtre humain sur le vivant. Dans le contexte de la controverse sur les animaux-machines, leurs zootopies érigent la nature en lieu du bien,en eu-topos, renvoyant lanthropocentrisme à lou-topos, au non-lieu.

Pascal Debailly, « Rire et processus dindividualisation dans Le Roman comique de Paul Scarron »

Loriginalité du Roman comique réside dans la manière avec laquelle Scarron fait du rire, de lamour et de la gaieté des facteurs démancipation individuelle au service dun hédonisme foncier. Ceux-ci relaient le combat des libertins qui saffranchissent des sources traditionnelles dautorité. Lœuvre traduit lindividualisme qui inspire le roman à lâge baroque et sinscrit dans une histoire à long terme de laffirmation du sujet.

Isabelle Trivisani-Moreau, « Mise en roman, mise en mouvement. La suture viatique dans Les Voyageurs inconnus et La Relation de lisle imaginaire »

Sinstallant entre relation de voyage et roman, Les Voyageurs inconnus (1655), attribué à Louis Le Laboureur, et La Relation de lisle imaginaire (1659), de Mlle de Montpensier, recourent à quelques années près à la même dimension du voyage. Si le parcours viatique semble assurer une suture narrative, plusieurs limites apparaissent pour la continuité de la lecture. Mais les marques de ces sutures manifestent, au-delà des lieux traversés ou découverts, une véritable prise en compte du lecteur.