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Classiques Garnier

[Page de titre du] Nouveau Panurge

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Le Nouveau Panurge avec sa navigation en l’Isle Imaginaire
  • Pages : 57 à 58
  • Collection : Bibliothèque du xviie siècle, n° 27
  • Série : Voyages réels et voyages imaginaires, n° 1
  • Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
  • EAN : 9782406061335
  • ISBN : 978-2-406-06133-5
  • ISSN : 2258-0158
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06133-5.p.0057
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 11/08/2017
  • Langue : Français
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LE NOUVEAU
PANURGEia

Avec sa navigation en lIsle Imaginaire,
son rajeunissement en icelle, et le voyage
que fit son esprit en lautre monde
pendant le rajeunissement de son corpsb.

ensemble*

Une exactec observation des merveilles
par luy veuës tant en l
un que lautre monded.

À LA ROCHELLEiie,

Par Michel Gaillardiiif

Avec Privilegeiv.

58

i.Le Nouveau Panurge, La Rochelle, Michel Gaillard, s. d., 291 p. (BnF, Rés. Y2 2154). Toutes les références du présent texte renvoient à cette édition, désormais désignée par labréviation NP. Les numéros de pages que nous avons indiqués entre crochets correspondent à la pagination originale du texte.

ii.Ville dédition fictive. Prétendre quun écrit aussi farouchement anti-huguenot ait paru dans un fief du protestantisme nétait bien sûr pas innocent. Le subterfuge suggère que les dangers de lhérésie étaient si grands quun imprimeur protestant a pris en charge limpression du texte, afin dinciter ses coreligionnaires au repentir. Plusieurs pamphlets anti-protestants avaient adopté le même stratagème. Pensons notamment à La Cabale des Reformez, prétendument publiée à Montpellier, et au Mercure reformé, qui porte ladresse fictive de La Rochelle comme Le Nouveau Panurge. Ces deux derniers livres sont vraisemblablement parus chez Claude Michel, éditeur lyonnais qui sétablit à Tournon à la fin du xve siècle. Parurent également aux presses de Claude Michel de nombreux textes polémiques dirigés contre les huguenots et alimentés par les controverses des membres de la Société de Jésus (voir Maurice Massip, Le collège de Tournon en Vivarais, Paris, A. Picard, 1890, p. 79). Lédition subséquente du Nouveau Panurge publiée en 1616 à Lyon porte la mention « Jouxte la coppie imprimée à [L]a Rochelle ». Cette mention incline à penser que la présente édition présentée comme rochelaise a été imprimée chez un éditeur lyonnais, ce que confirment les caractères identiques des exemplaires. De plus, comme le note Denis Pallier, « les mentions de type “jouxte la copie” ont un grand intérêt. Elles attestent des relations entre villes en définissant la source et le lieu de reproduction et nombre déditions de libelles ne nous sont connues que par les copies ainsi faites. De létude menée sur les copies “jouxtes” et copies tacites, il ressort que les mentions de copie ne sont quun signal » (« Circuits de diffusion de limprimé en temps de paix et en temps de guerre : modes de distribution et livres distribués pendant la Ligue », in Le Livre dans lEurope de la Renaissance. Actes du xxviiie colloque international détudes humanistes de Tours, éd. Pierre Aquilon et Henri-Jean Martin, Paris, Promodis, 1988, p. 401).

iii.Le seul imprimeur connu du nom de Gaillard en France, au xvie siècle, selon le Dictionnaire abrégé des imprimeurs-éditeurs français du seizième siècle de Jean Müller (Baden-Baden, Heitz, 1970, p. 35), est François Gaillard, qui a exercé à Lyon entre 1556 et 1567. Henri-Jean Martin et Roger Chartier, dans lHistoire de lédition française, t. 1 : Le livre conquérant. Du Moyen Âge au milieu du xviie siècle (Paris, Promodis, 1982), confirment cette information, ajoutant que dans les années 1560, François Gaillard, se joignant à la Réforme, a imprimé plusieurs textes protestants (p. 277). Gustave Brunet, dans son livre Imprimeurs imaginaires et libraires supposés (New York, B. Franklin, 1962, p. 55) inclut Michel Gaillard dans sa liste des imprimeurs imaginaires. Selon Brunet, seuls Le Nouveau Panurge et la Suitte du Nouveau Panurge porteraient ce nom fictif déditeur. Toutefois, il faut signaler la Response apologetique à lAnticoton et à ceux de sa suite. Presentée à la Royne, mere du Roy, Regente en France. Ou il est monstré, que les Autheurs anonymes de ces libelles diffamatoires sont attaints des crimes dHeresie, leze Majesté, Perfidie, Sacrilege, & très-enorme Imposture, publiée au Pont (Charenton) en 1610 et dont la page de titre porte également la signature de Michel Gaillard. La reprise de cette mention éditoriale conforte notre hypothèse voulant que lauteur du Nouveau Panurge soit un membre de la Société de Jésus ou un allié des Jésuites.

iv.Lédition la plus ancienne du Nouveau Panurge (BnF, Rés. Y2 2154) ne contient pas l« Extraict du Privilege du Roy de lautre monde », mais comporte au frontispice une gravure sur bois de Panurge. Nous pensons que la gravure a été perdue après la première impression et que lon a inséré à la place le « Privilege du Roy de lautre monde » dans toutes les éditions subséquentes.