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Classiques Garnier

Établissement du texte

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ÉTABLISSEMENT DU TEXTE




RÉSOLUTION DES ABRÉVIATIONS


EMPLOIS DU TILDE (OU DE LA BARRE DITE DE NASALITÉ)
L'abréviation des consonnes nasales n et m se fait régulièrement par l'adjonction d'un tilde, normalement tracé sur la voyelle précédentes. Ce tilde est développé en n ou m d'après les formes en clair dans le manuscritZ. D'une façon plus irrégulière, un tilde indique l'omission d'une ou de plusieurs consonnes nasales en position intervocalique. Ainsi, abhominable 265 est abrégé par abhoiable (avec un tilde sur oia), abhominable(r) 8229, 8266, 8765 par abhomiable(r) (avec un tilde sur min) et tome 2640 par coe (avec un tilde sur oe). Dans xpien(--) pour chrertien(--), ie est surmonté d'un tilde malgré la présence de n. Enfin, en l'absence de distinction claire entre les lettres u et n, le tilde peut perdre sa valeur abrévia- trice au profit d'une simple fonction diacritique. Cet emploi reste mal établi, puisque le même signe placé sur deux jambages en soulignera la valeur vocalique dans quûne `qu'une' 2029 ou consonantique dans une `une' 739•
Placé sur une voyelle, une consonne ou plusieurs lettres, le tilde est aussi employé pour des abréviations sans relation avec les consonnes nasales. On note par exemple la polyvalence de û dans caûe pour cause, chûn(e) pour chascan(e) et Jhû(--) pour Jhesa(--) et la polyvalence de n dans gnt pour grant, lieaxten 674 pour lieaxtenans et pnce, pnt(--) pour presence, present(--). On relève par ailleurs les abréviations baillr (avec un tilde sur llr) 1431 pour baissier, c. (surmonté d'un tilde) pour cetera (après l'abréviation usuelle pour et), chartr (avec un tilde sur rtr) pour chartrenier, chlr (avec un tilde sur hlr) pour chevalier, conseillr (avec un tilde sur llr) pour conseillier, devocon (avec un tilde sur con) 2852 pour devocion, espâl 1264 pour espicial, gra (surmonté d'un tilde) 48 pour gratin, lre(s) (avec un tilde sur r) pour lectre(s), nre (avec un tilde sur r) pour noastre, pbre(s) (avec un tilde sur r) pour prestre(s), procar (avec un tilde sur ar) 1734 pour procureur, saichr (avec un tilde sur r) 2330, 2550 pour saicher, scds (surmonté d'un tilde) 758' pour secondas, semblement (avec un tilde sur ble) pour semblablement, serchr (avec un tilde sur chr) 9928 pour sercher, vaeillr (avec un tilde sur lr) 2057, 3384 pour vaeiller, vre(s) (avec un tilde sur r) pour voastre(s).
LE SIGNE 9
Le signe 9 abrège la syllabe initiale con- ou tom-. Il est développé d'après les formes en clair dans le manuscrit et, à défaut, suivant les pratiques communes en moyen français.
1 Les copistes ont cependant l'habitude de déplacer ce tilde vers la droite. Ainsi, pour abréger comme, ils auront tendance à noter camé plutôt que câme.
2 Notons que -dânacion 1776 a été développé en -dampnacion d'après la seconde occurrence du mot au v. 13339. Pat ailleurs, nous n'avons pas développé câmbien 9516, où l'emploi du tilde est redondant.
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L'emploi du signe 9 suscrit est restreint. A la fin d'un mot, il est résolu par as dans no9 pour nous et Ponphin9 pour Ponphinas. On relève rg pour primas 767' et z9 pour secondas 780', 10144'.
ABRÉVIATIONS DIVERSES
Le système des abréviations autour de p (pour par, per, pri, etc.) et q (pour que, qui, etc.) répond aux usages de la fin du Moyen Âge. Toutefois, p (avec la hampe barrée d'un trait horizontal) pouvant aussi bien noter par que per, nous avons résolu cette abréviation suivant les formes en clair dans le manuscrit.
Dans les rubriques, poavre est plusieurs fois abrégé par p. aux f. 174r-175r.
Un r suscrit après une voyelle est développé avec un u dans les finales e' pour eur et o' pour our. L'abréviation en forme de J.~ est relevée dans J.~ 996, 1017 pour sire.
Alors que le mot est parfois à la rime avec armes, l'abréviation t' est résolue par ter dans t'mes pour termes d'après les formes en clair.
Les lettres grecques xp sont développées en christ ou christ selon que le mot abrégé est français ou latin, notamment dans xpo 5751, 5752 pour Christo et xpam 5752 pour Christam. L'abréviation x'ani 5917', plutôt que xp'ani, est développée en christiani.
L'abréviation ha4"'" 1006' est développée en Hanegain d'après les formes en clair.


TOILETTE DU TEXTE


TRANSCRIPTION DU TEXTE
Comme c'est l'usage, i et a sont représentés par j et v quand ces lettres ont une valeur consonantique.
La distinction entre n et a est parfois difficile. Dans certains cas, elle est facilitée par les abréviations employées par le copiste. Ainsi, nous transcrivons monstrer, plutôt que moastrer, d'après les formes abrégées.
De la même façon, la distinction entre u et v en position intervocalique ou devant r demeure incertaine. Nous suivons les conclusions d'O. Jodogne3 et transcrivons par a dans les formes relevant des paradigmes des pouoir et espouenter. En outre, nous notons gourez `pourrez' 35, 6383, plutôt que gourez, d'après pourrez, que le texte propose régulièrement.
SÉPARATION ET AGGLUTINATION DES FORMES
L'introduction d'espaces et l'agglutination de formes tient compte de l'usage des copistes et, à défaut, des pratiques communes en moyen français.
Suivant la graphie trefort 7276, 8369, nous rattachons régulièrement l'adverbe tres au mot qu'il complète.



3 Jodogne1966.
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SIGNES DIACRITIQUES
L'accent aigu marque la tonicité d'un e en finale absolue ou devant s final. Nous plaçons un accent sur Herculés 2605, suivant un usage commun à la fin du xve siècle. Devant z final, nous n'accentuons pas e qui est régulièrement tonique, hormis dans Monstrez `Monstres' 219 et trevez `trêves' 12974*.
L'accent grave est employé pour signaler la préposition à, l'adverbe là et le pronom où.
Le tréma est employé dans sa fonction phonétique pour noter un hiatus dans des formes propres au moyen français ou pour faciliter la lecture du texte. Nous signalons par une note les nombreux cas où pais l pays `pays' compte pour une syllabe.
Suivant l'usage moderne, la cédille indique que la lettre c doit être prononcée [s], notamment dans le~-~-on `leçon' 2610. Nous ne l'utilisons pas dans le digramme cz qui note régulièrement [s].
PRÉSENTATION DU TEXTE
Nous respectons autant que faire se peut la mise en page du texte dans le manuscrit. Toutefois, nous ne conservons pas les majuscules copiées au début de chaque vers et nous réorganisons parfois le texte marginal que nous plaçons systématiquement àdroite du texte dramatique. Enfin, suivant l'usage moderne, nous décalons vers la droite la seconde partie des vers coupés.
La numérotation du texte est continue. Elle inclut les vers jugés manquants que nous plaçons entre crochets droits, ainsi que les citations latines qui comptent pour le nombre de lignes qu'elles occupent dans le manuscrit, indépendamment de leur capacité à être assimilées ou non à des vers. Au f. 146 bis qui a été déchiré, la numérotation des vers est approximative.
Nous reproduisons les différents signes auxiliaires dont la valeur est commentée dans l'introduction ou les notes.
Nous mettons en italiques le développement des abréviations.