Résumé : Si un procès en imposture de l’auteur Shakespeare est encore possible, c’est parce que la croyance au mythe de son invisibilité a la vie dure. Cet article retourne aux sources de ce malentendu, revenant à la première Vie du dramaturge, publiée par Nicholas Rowe en 1709. Ce bref récit, déjà composite, constitue le cœur quasi invariant d’une vie officielle, que les éditeurs successifs enrichiront d’anecdotes le plus souvent invérifiables.