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Classiques Garnier

Glossaire

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Glossaire

Afrancesado : Au xviiie siècle, mot qualifiant une personne gagnée aux idées venues de France, en particulier la philosophie des Lumières. Lors de la Guerre d’Indépendance (1808-1813), il désigne l’Espagnol favorable au régime napoléonien du roi Joseph Bonaparte.

Alcalde : À l’époque classique, magistrat ou juge.

Alcalde mayor : Juge ordinaire nommé par le roi ou par un seigneur comme assesseur du corregidor.

Aljama : Terme qui désigne un quartier maure ou juif dans une ville espagnole.

Almohade : Relatif au règne sur l’Andalousie des souverains berbères portant ce nom (xiie-xiiie siècles).

Asistente : Terme désignant dans certaines villes, dont Séville, le corregidor, autrement dit le représentant direct du pouvoir royal au niveau local, doté de pouvoirs judiciaires, administratifs et politiques étendus.

Atarazana : Arsenal.

Audiencia : Haute cour de justice chargée de juger les procès civils et criminels. Son personnel était formé de juristes confirmés, nommés par le Roi, les auditeurs (oidores) et les juges (alcaldes).

Auto sacramental : Pièce de théâtre allégorique destinée à illustrer le mystère de l’Eucharistie et que l’on jouait surtout lors de la Fête-Dieu (Corpus Christi).

Avería : Taxe à taux variable à laquelle étaient soumis produits et voyageurs à l’aller comme au retour des flottes des Indes et qui servait à couvrir les frais de protection militaire des convois, en raison du risque d’attaques des pirates et des corsaires.

Azulejo : Carreau de faïence émaillée.

Béatification : Voir Canonisation.

Betis : Nom latin du Guadalquivir. La Ciudad del Betis (Cité du Bétis) : Séville

Caballero : À l’origine, chevalier, en particulier dans un ordre religieux-militaire. Le terme désigne cependant à l’époque classique les membres de la noblesse moyenne, surtout urbaine.

Cabildo, chapitre : Au sens ecclésiastique, le terme désigne le chapitre des chanoines d’une cathédrale ou d’une collégiale.

Au sens civil, il désigne le Conseil de Ville.

Il peut désigner aussi la réunion d’un organe de direction (Junta).

Canonisation : Procédure au terme de laquelle une personne est inscrite par le pape sur la liste officielle (canon) des saints. Alors que dans le cas de la béatification, le culte autorisé envers le « bienheureux » (beatus) est expressément limité, le culte d’un saint est autorisé, voire prescrit à l’Église universelle.

Capellanía, chapellenie : Fondation ecclésiastique privée, administrée par un capellán (chapelain). Avec les revenus des biens affectés à cette fondation, la capellanía permettait d’assurer une dévotion privée, comme la célébration régulière de messes pour le repos de l’âme du fondateur.

Cargador a Indias : Marchand qui se consacrait au commerce entre la Péninsule et les Indes occidentales.

Casa de Contratación : Institution fondée par la Couronne en 1503 et installée à Séville, qui avait le monopole de l’organisation et du contrôle du commerce avec l’Amérique (passagers, marchandises, métaux précieux).

Casa solariega : Maison noble, manoir, gentilhommière.

Castizo, castiza : Qualifie ce qui est pur, typique, authentique.

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Cinarchese : Terme qui désigne en Corse les membres de la dynastie seigneuriale de Cinarca.

Cofradía, confrérie : Société constituée de confrères (cofrades, hermanos), ayant une fonction spirituelle et caritative.

Congregatio pro causis Sanctorum : Congrégation pour les Causes des Saints : dicastère de la Curie romaine qui s’est substitué en 1969 à la Congrégation des Rites pour ce qui est de l’instruction des causes de béatification et de canonisation.

Consejos, Conseils : Organes qui se répartissaient les domaines de compétence pour assister le roi d’Espagne dans son gouvernement.

L’instance suprême en matière de gouvernement, d’administration et de justice était le Conseil de Castille (Consejo de Castilla).

Le Conseil des Indes (Consejo de Indias), fondé en 1524, était le centre suprême de décision pour toutes les questions relatives aux territoires américains de la Couronne espagnole.

Le Conseil des Ordres (Consejo de Órdenes) avait autorité sur tout ce qui concernait la vie des Ordres de chevalerie, notamment les enquêtes généalogiques des prétendants à une commanderie ou à un habit de chevalier.

Consulado, Consulat : Fondé en 1543 par les marchands, les armateurs et les assureurs, le Consulat des Marchands de Séville était une sorte de puissant syndicat qui visait à assurer la protection de ses sociétaires et à améliorer les conditions du commerce. Il était régi par un prieur (prior) et deux consuls (cónsules), assistés par des députés (diputados) et des conseillers.

Consultor, Consulteur : Terme qui désigne au Saint-Siège les experts historiens ou théologiens consultés dans un procès de canonisation.

Converso : Appellation réservée aux judéo-convers, ou marranes, qui étaient les Juifs nouvellement convertis au christianisme.

Corral de comedias : Le corral est un type d’habitat communautaire et populaire, constitué par des habitations sur plusieurs étages donnant sur une cour intérieure fermée. Sa disposition spécifique se prêtait tout particulièrement aux représentations théâtrales au Siècle d’Or, d’où son usage officiel et réglementé comme lieu de spectacles dans de nombreuses villes espagnoles.

Corregidor : Voir Asistente.

Costumbrista : Relatif au costumbrismo, école et genre littéraire et pictural privilégiant la peinture de mœurs d’un pays ou d’une région.

Desamortización : Désamortissement ; sécularisation ou suppression des biens de mainmorte ecclésiastique.

Desengaño : Découverte de la vérité, qui permet de sortir de l’erreur dans laquelle on était. Sentiment de désillusion consécutif à cette révélation.

Divina Pastora : Type de dévotion mariale très populaire en Andalousie, née au début du xviiie siècle à l’initiative des Capucins. L’iconographie correspondante représente la Vierge sous les traits d’une bergère faisant paître ses moutons.

Ducado, ducat : Voir Monnaies.

Escudo, écu : Voir Monnaies.

Escuela de primeras letras : Équivalent de l’école élémentaire à l’époque classique.

Familiar del Santo Oficio : Nommés par le Conseil Suprême de l’Inquisition (la Suprema) sur proposition des inquisiteurs locaux, protégés par le Saint-Office, les familiers étaient des auxiliaires laïcs, bénévoles, chargés de dénoncer et, éventuellement, d’arrêter les suspects ainsi que d’escorter les condamnés lors d’un autodafé. À Séville, leur nombre ne dépassait pas cinquante membres.

Gracioso : Au théâtre, bouffon de la comedia espagnole.

Grandeza, grandesse : Statut distinctif que le roi accordait à certains nobles titrés en les autorisant à rester couverts devant lui.

Hermandad : Terme désignant dans certaines régions les confréries (cofradías).

Hermano mayor : Personne qui est à la tête d’une confrérie (frère majeur, supérieur).

Hidalgo : Étymologiquement « fils de quelque chose », hijo de algo. Allusion

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à l’ancienneté du lignage, donc à la noblesse de l’intéressé. Les simples hidalgos constituaient la petite noblesse.

Hispalense : D’Hispalis, nom latin de Séville. Synonyme littéraire de Sévillan.

Indiano : Terme qui désignait celui qui revenait en Espagne après s’être enrichi aux Indes. On surnommait plus spécifiquement perulero celui qui avait fait fortune au Pérou.

Jurado : Comme le Veinticuatro, le jurado fait partie du Conseil de Ville, en tant que notable élu ; mais ses attributions sont moindres : il a droit de regard sur la gestion de la cité mais ne peut prendre part aux votes.

Juro : Obligation sur les revenus de l’État, assignée sur un revenu précis.

Limpieza de sangre : La notion de limpieza de sangre (pureté de sang) n’a rien à voir avec la noblesse. C’est l’apanage des vieux-chrétiens (cristianos viejos) et la garantie, au terme d’une enquête, que l’intéressé ne compte aucun ascendant juif, converso ou musulman parmi ses ascendants. Le statut de pureté de sang exigé pour l’entrée dans de nombreuses institutions civiles et religieuses est un obstacle durable et puissant pour les descendants des judéo-convers.

Maestre de campo : Ancienne dénomination des officiers de grade supérieur ayant autorité sur plusieurs tercios, ou régiments d’infanterie, aux xvie et xviie siècles, et qui correspondrait au grade actuel de général de brigade. Anciennement, en français, mestre de camp.

Maestre de plata : Riche négociant dont l’activité consistait à acheter les lingots d’argent en provenance des Indes et à en assurer l’affinage selon les normes légales.

Maravedí : Voir Monnaies.

Mayorazgo, majorat : Institution apparue vers la fin du Moyen-Âge, permettant à un particulier de transmettre en héritage à l’un de ses enfants – en général l’aîné – ou à un membre de sa famille, une part importante de son patrimoine. Ces biens, stipulés dans l’acte de fondation du majorat, ou bienes vinculados, étaient inaliénables, sauf par licence royale. Ils se transmettaient donc de génération en génération, ce qui évitait la dispersion des biens de la famille.

Monnaies : Le maravédi est une monnaie de compte.

L’unité de base monétaire est le réal, qui vaut 34 maravédis.

Un ducat (ducado) vaut 11 réaux, soit 375 maravédis. Un écu (escudo) vaut 350 maravédis (440 après 1609) et la pistole (doblón) 800 maravédis.

Le peso est le nom donné aux Indes à la monnaie de huit réaux (real de a ocho).

Le billon (vellón) est une petite monnaie divisionnaire en cuivre.

Morisco, morisque : Musulman d’Espagne contraint de se convertir au catholicisme au xvie siècle, mais non assimilé.

Mudéjar : Musulman d’Espagne vivant en territoire chrétien.

Ordres religieux-militaires : Fondés à partir du xiie siècle, les ordres religieux et militaires ont participé activement à la Reconquista (Reconquête du royaume sur les Arabes). Il s’agit des ordres de Saint-Jacques (Santiago de la Espada, fondé en 1170), Calatrava (1158), Alcántara (1176) et Montesa (Santa María de la Montesa, 1319). À l’époque moderne, le souverain espagnol est le grand-maître des ordres de chevalerie et confère l’habit de chevalier (hábito) aux sujets qu’il veut récompenser.

Padrón de confesiones : Liste, maison par maison, des personnes d’une même paroisse ayant satisfait aux obligations sacramentelles annuelles.

Pastora (Divina) : Voir Divina Pastora

Patronato, patronage : Fondation pieuse située en général dans un couvent et dirigée par un patrono, dont la charge consistait à faire dire un certain nombre de messes et en général à exécuter les œuvres pieuses qui lui avaient été confiées par le fondateur, souvent par testament. Cette charge, à caractère héréditaire, restait souvent la propriété de la famille du fondateur et était assortie de la propriété d’un caveau funéraire familial. La rente qui était asso

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ciée au patronato permettait aussi d’assurer un revenu à un cadet de famille.

Perulero : Voir Indiano.

Peso : Voir Monnaies.

Pieve : Paroisse (Toscane, Corse).

Pliegos de cordel : Feuillets imprimés, pliés par la moitié et placés à cheval sur un cordeau (d’où leur appellation), par lesquels s’est diffusée largement la culture populaire (chansons, fabliaux, abrégés de romans de chevalerie ou de pièces de théâtre, etc.) en Espagne, depuis le Siècle d’Or jusqu’au xixe siècle.

Postulateur : Représentant accrédité par une institution auprès de la Congrégation pour les Cause des Saints (anciennement, Congrégation des Rites), pour veiller à l’avancement d’une cause de canonisation.

Privado : Celui qui jouit de la faveur d’un prince ou d’un roi (privanza).

Promotor Fidei, Promoteur de la Foi : Communément appelé « l’avocat du diable », il a la charge de procureur dans une procédure de canonisation.

Real : Voir Monnaies.

Redondilla : Quatrain de vers, le plus souvent octosyllabes, aux rimes consonantes embrassées

Relator, rapporteur : Spécialiste qui examine une procédure de canonisation.

Resolana : Lieu ensoleillé et à l’abri du vent. À Séville, le terme désignait une partie de la rive gauche du Guadalquivir, entre la rive du fleuve et les remparts.

Romance : En poésie, système de rimes fondé sur une assonance répétée tous les vers pairs, en l’absence d’assonance aux vers impairs. Le terme désigne aussi une pièce de vers octosyllabes.

Romances de cordel, romances de ciego : Voir Pliegos de cordel.

Santa Hermandad : Milice formée dans certaines régions d’Espagne à partir de la fin du xve siècle pour assurer la sécurité publique dans les zones rurales. Elle recrutait des brigades locales d’archers (cuadrillas) pour punir les délits. Elle avait à sa tête un juge exécuteur appelé provincial.

Señorío : Pouvoir réservé au seigneur (señor), qui ne s’accompagne pas forcément de la propriété foncière des terres sous sa juridiction. Il consistait dans le droit de prélever certains impôts, d’exercer un pouvoir de police et de procéder aux nominations de fonctionnaires municipaux.

Señorito : Encore usité de nos jours, ce terme désigne le fils de famille, arrogant et souvent dispendieux, héritier de tous les biens du patrimoine.

Serranía : Contrée montagneuse.

Serviteur de Dieu : Membre défunt de l’Église catholique faisant l’objet d’une procédure de canonisation.

Seseo : Particularité phonétique qui consiste à prononcer [s] à la fois le « z », le « c » et le « s », alors que seul le « s » devrait se prononcer ainsi, le « z » et le « c » suivi de « e » ou de « i » devant se prononcer [q]. Ce phénomène est très répandu en Andalousie notamment.

Tercio : Régiment d’infanterie, synonyme des meilleures troupes de l’armée espagnole à l’époque classique.

Tremendista : Courant esthétique développé au xxe siècle par des écrivains et des artistes qui exagèrent dans leurs œuvres les aspects les plus désagréables, violents ou macabres de la vie réelle.

Valido : Dans l’Espagne classique, le valido est le favori d’un roi, élevé quasiment au rang de premier ministre, de par la seule volonté du monarque.

Veinticuatro, Vingt-Quatre : Membre du Conseil de Ville de Séville, équivalent d’un échevin français. Il est nommé par le roi, ou bien hérite ou achète sa charge. Ce nom vient de leur nombre, qui était à l’origine de vingt-quatre.

Vellón, billon : Voir Monnaies.

Villa : Bourgade autonome possédant un statut privilégié et étendant sa juridiction à plusieurs villages (la tierra). La villa dispose cependant de privilèges inférieurs à ceux de la ciudad.

Zarzuela : Œuvre dramatique et musicale où alternent le chant et la déclamation.