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Classiques Garnier

Résumés des articles

  • Publication type: Article from a collective work
  • Collective work: Le Dialogue de l’Antiquité à l’âge humaniste. Péripéties d’un genre dramatique et philosophique
  • Pages: 497 to 503
  • Collection: Encounters, n° 565
  • Series: Readings from the Latin Renaissance, n° 18
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406143406
  • ISBN: 978-2-406-14340-6
  • ISSN: 2261-1851
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-14340-6.p.0497
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 04-05-2023
  • Language: French
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Résumés des articles

Alice Bonandini, Laurence Boulègue et Giorgio Ieranò, « Introduction »

Lintroduction, tout en rappelant la complexité du genre dialogique dès lAntiquité grecque et romaine, présente les grandes thématiques posées par le dialogue dramatique et philosophique jusquà la Renaissance humaniste : elle met ainsi en lumière, dans une perspective diachronique, lapport des différentes contributions du volume.

Mauro Tulli, « Platone, il dialogo e la raffigurazione della realtà ideale »

La contribution étudie la cohérence entre linterdiction de lépopée et du drame dans la République et la production littéraire que Platon propose avec le dialogue. Lenquête sappuie sur lanalyse de la μίμησις dans la République et de la relation entre la διήγησις et la représentation de Socrate dans le discours dEuclide dans le Théétète. Enfin, la comparaison avec la μίμησις du Timée montre que Platon, dans ce dialogue, offre un reflet fidèle de la réalité idéale bien plus que de la réalité.

Andrea Rodighiero, «“Te, allora: te, che chini a terra il capo”. Intonazione dialogica e accusativo aggressivo nel dramma attico »

Dans certains passages de la tragédie grecque, un personnage entame un dialogue en sadressant à son interlocuteur par laccusatif, livrant ainsi un indice du ton général du discours. On peut qualifier cette forme d« accusatif agressif ». Cet article vise à analyser la structure de tels extraits, en essayant tout dabord de définir leur statut dramaturgique et en les envisageant ensuite comme un point de départ à létude de lutilisation de la langue du quotidien dans les dialogues tragiques.

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Olimpia Imperio, « Detti e non detti nei dialoghi finali delle Rane di Aristofane »

Dans le final des Grenouilles, les dialogues entre les antagonistes de lagôn – Eschyle et Euripide – et le juge Dionysos posent de nombreux problèmes dont découlent non seulement linterprétation controversée de la conclusion, mais aussi la compréhension du sens ultime du drame. Cet article propose de revenir sur ces questions par le biais dune analyse de la technique dialogique (affirmations, contradictions, réticences et omissions) qui caractérise la fin, très sérieuse, de cette comédie.

Donatella Izzo, « Les interprétations dAristophane, Nuées, v. 489-491, à lépreuve des mécanismes du dialogue comique »

Dans les v. 489-491 des Nuées dAristophane, les scholiastes ont suggéré une allusion aux cyniques à cause de lexpression « κυνηδὸν[]σιτήσομαι ». Récemment, Marie-Odile Goulet-Cazé a pensé à une allusion spécifique à Antisthène. Cet article propose de revenir sur ces hypothèses en sappuyant en particulier sur lanalyse du mécanisme comique présent tout au long de ce dialogue.

Salvatore Monda, « Il dialogo tra senex e servo nella commedia nuova e nella palliata »

Sil est généralement admis que la part prédominante réservée à lesclave dans la comédie de Plaute est une nouveauté par rapport à ses prédécesseurs grecs, cette étude propose de revenir sur les scènes de dialogue entre lesclave et son maître, au cours duquel lun des deux interlocuteurs doit tromper lautre. La comparaison avec des scènes similaires de la nouvelle comédie et du théâtre de Térence semble montrer que le rôle de lesclave pouvait déjà être prédominant dans les modèles grecs.

Monique Crampon, « La prolifération du dialogue chez Plaute »

La vivacité intrinsèque du dialogue plautinien, notamment quand les mots se renvoient comme des balles, est aussi liée à la variété des interlocuteurs, ceux de la fabula elle-même et ceux que se crée le personnage bavard, qui sadresse au public et parfois sinterroge dramatiquement lui-même, contribuant ainsi à la uis comica de Plaute, différent de Térence, sur ce point-là également.

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Gianna Petrone, « Due modelli di dialogo drammatico. Il comico Plauto e il tragico Seneca »

Souvent le dialogue dramatique prend la forme dun combat, lagôn tragique ou la querelle comique. Chez Plaute, qui garde lethos des types scéniques, le conflit entre les différents points de vue se fait par correspondances et symétries (Most. v. 1-50 ; Persa v. 405-426), jusque dans la musicalité des cantica (Pseud. v. 243-264). Dans les dialogues de Sénèque saffrontent deux vérités incompatibles, entre finesses intellectuelles et sentences contradictoires (Troades v. 327-336 ; Oed. v. 518-527).

Alice Bonandini, « Un figlio degenere per un nobile padre. Dialogo filosofico e dialogo menippeo »

À partir des dialogues Bis accusatus et Piscator de Lucien de Samosate, dans lesquels la personnification du dialogue agit comme personnage en acquérant une fonction métalittéraire, létude vise à reconstruire la relation entre le dialogue philosophique et la tradition diatribique et la ménipée grecque et latine. Cette relation est fondée sur la référence au modèle socratique (incarné par Menippe) et sur lesprit du spoudogeloion, déjà présent dans le Banquet de Platon.

Carlos Lévy, « Des Partitions aux Tusculanes.Le dialogue cicéronien en mutation »

Les dialogues philosophiques que Cicéron a écrits à la fin de sa vie présentent des éléments théoriques récurrents, mais aussi des différences considérables en ce qui concerne lidentité et le rôle des personnages. Le but de cette recherche sera de comprendre litinéraire auctorial qui conduit Cicéron à mettre en scène dans les Tusculanes un personnage quasiment muet, dont la mystérieuse présence incite à mettre en doute la nature dialogique de ces disputationes.

Sophie Van der Meeren, « Silence et transcendance dans les dialogues de lAntiquité tardive. Étude comparée dun motif philosophique et littéraire chez Proclus, Augustin et Boèce »

Larticle explore les procédés littéraires par lesquels se manifeste le silence dans le Commentaire de Proclus au Premier Alcibiade de Platon, les Dialogues de Cassiciacum dAugustin et la Consolation de Philosophie de Boèce. Ce silence 500est celui, caractéristique, du retrait en soi-même et de laccueil de la transcendance. Nous voyons dans cette mise en scène du silence intérieur un motif spécifique du dialogue philosophique de lAntiquité tardive gréco-romaine.

Giuseppe Noto, « Note sur le théâtre médiéval et la philologie romane »

Parmi les éléments dont le phénomène théâtral est une synthèse dans la tradition culturelle occidentale, cest souvent le texte dramaturgique qui a attiré lattention des chercheurs. Aujourdhui (comme la écrit Marzia Pieri), « allidea bizzarra e radicata che il “teatro” [] sia uno scomparto della letteratura si contrappone specularmente la risentita asserzione che le sia totalmente estraneo ». Ce fait a produit une fracture entre la philologie et lhistoire du théâtre qui doit être recomposée.

Gabriella Parussa, « Lart du dialogue ou les stratégies dune mise à lécrit. Lexemple du théâtre médiéval français »

En se fondant sur lanalyse de textes dramatiques français des xive et xve siècles pour étudier la manière dont sont construits les échanges dialogués, cet article vise à définir les stratégies de mise à lécrit déchanges oraux. Ainsi, par une approche de type pragmatico-historique, des caractéristiques propres à loral sont mises au jour, comme la réduction phonétique (élision, troncation), lagglutination, ou des structures syntaxiques particulières (dislocations, répétitions, overlapping).

Alice Lamy, « Partager les merveilles de la nature et les mystères cosmologiques. Le dialogue encyclopédique aux xiie et xiiie siècles, lexemple dAdélard de Bath (Questions naturelles) et de Placides et Timeo (xiiie siècle) »

Les Questions naturelles dAdélard de Bath (1120), qui traitent des êtres naturels, et le dialogue anonyme (xiiie siècle) entre Placides, un disciple fils de prince, et Timeo, son maître, sont caractéristiques dune écriture qui met en scène dimportants aspects du mouvement noétique et cognitif de la raison humaine. La mise en regard de ces deux œuvres dialogiques offre ainsi une lecture nouvelle du sens de la production et de lactivité encyclopédiques.

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Laure Hermand-Schebat, « Mecum loquor, le dialogue intérieur chez Pétrarque. Lettres et Secretum »

Partant du syntagme mecum loquor, attesté chez Cicéron, Sénèque et Horace, nous situons Pétrarque dans cette tradition du dialogue intérieur dont un des jalons essentiels est les Soliloques dAugustin. Le dialogue du poète avec lui-même et la structure du soliloque apparaissent tant dans le Secretum que dans lÉpître Métrique I, 14 et la canzone 264. Le dialogue apparaît alors chez Pétrarque comme une mise en scène de la contradiction inhérente à lhumain.

Véronique Dominguez-Guillaume, « Débat ou prophétie ? Le dialogue de Jésus avec les docteurs dans le théâtre religieux français des xve et xvie siècles »

Larticle sinterroge sur la nature de léchange dialogique à lœuvre dans la scène théâtrale de Jésus et des Docteurs. Entre théories pragmatiques et communicationnelles (Austin, Jakobson) et disputatio scolastique, le dialogue autour de la naissance et de la venue du Messie est-il connaissance en construction ou duplication de la parole rituelle pour une adhésion sans médiation ? Par le dialogue, cest lobjectif même du théâtre médiéval sacré qui est soumis à la réflexion.

Laurence Boulègue, « Lévolution et les paradoxes du dialogue philosophique au Quattrocento et au Cinquecento »

Présente de façon sporadique avant le De dialogo de Sigonio (1562), la question du statut du dialogue philosophique est néanmoins posée dès le xve siècle, avec la redécouverte de Platon, puis au xvie siècle, avec celle de la Poétique dAristote. Larticulation de la mimèsis et de la démonstration philosophique est problématique. Cest en revenant sur ce point précis que cette communication propose déclairer à nouveau les différents états du genre dialogique dans la philosophie humaniste.

Hélène Casanova-Robin, « Réminiscences plautiniennes dans le dialogue Asinus de Giovanni Pontano »

Létude vise à montrer la présence de la comédie de Plaute dans le dialogue latin Asinus composé par Giovanni Pontano à la fin du xve siècle, avec ses 502implications esthétiques et éthiques. Limprégnation plautinienne, inattendue dans un genre inspiré le plus souvent par la tradition philosophique antique et par Lucien, savère ici un outil notable de renouvellement littéraire et riche dune réflexion parfois très acerbe sur lépoque contemporaine.

Lucie Claire, « Formes et fonctions du dialogue dans lErgastus et le Philotimus de Francesco Benci »

Composés par le jésuite Benci pour la cérémonie annuelle des prix du Collège romain, lErgastus (1587) et le Philotimus (1589) sont des drames statiques, soutenus par une écriture dialogique protéiforme. Larticle propose den étudier la variété et les enjeux, et de comprendre comment ces pièces témoignent de lune des deux voies empruntées par le théâtre des jésuites : loin de la tragédie de martyre à grand spectacle, elles illustrent lambition plus modeste des débuts de la Compagnie.

Giovanna Di Martino, « Tradurre il teatro per il teatro. Presenza e assenza di dialoghi in due adattamenti cinquecenteschi del Prometeo incatenato di Eschilo »

Cet article analyse le concept de traduction et lusage du dialogue dans deux versions du Prométhée Enchaîné dEschyle datées du xvie siècle. La première a été écrite en langue vernaculaire par lhomme de lettres siennois Marcantonio Cinuzzi et elle est restée sous forme de manuscrit jusquà sa publication en 2006. La seconde a été écrite en latin par lévêque de Calabre Coriolano Martirano et publiée en 1556 par son neveu avec dautres traductions de pièces antiques.

Nathalie Catellani, « Traces de Sénèque dans la Médée de George Buchanan »

Les dramaturges du xvie siècle prirent pour modèle Sénèque, mais George Buchanan privilégia lesthétique euridipéenne, dans ses traductions dEuripide comme dans ses tragédies bibliques. Larticle montre que, malgré une traduction fidèle au texte grec, les dialogues de la Médée de Buchanan comportent des traces des tragédies de Sénèque qui, mises en réseau, infléchissent la représentation des personnages de Médée et de Jason et contribuent à rendre la tragédie plus spectaculaire.

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Carine Ferradou, « Polémique politique, forme dialogique et traités de philosophie politique à la fin du xvie siècle. Le De iure regni apud Scotos de George Buchanan (1579) et le De regno et regali potestate de William Barclay (1600) »

Les deux premiers livres du traité de labsolutiste écossais William Barclay, De regno et regali potestate (1600), se présentent comme une réfutation des idées tyrannicides de son défunt compatriote George Buchanan (Dialogus de iure regni apud Scotos, 1579). Comme pour mieux faire ressusciter lopposant à sa thèse, Barclay écrit un dialogue dont létude des enjeux souligne leurs points communs et leurs divergences concernant la forme littéraire, la rhétorique argumentative, le contenu philosophique.

Alfredo Casamento, « “Come on, mother!” La scena della dichiarazione damore nella Fedra di Seneca e le sue fortune moderne »

La célèbre scène centrale de Phèdre de Sénèque (v. 591-714) prévoit la rencontre rapprochée entre les deux protagonistes de la tragédie : dune part, Phèdre, reine dAthènes, épouse de Thésée, follement amoureuse de son beau-fils, dautre part, Hippolyte. Cest une solution dramaturgique dun impact particulier sur le théâtre moderne que cette étude propose de montrer à travers lanalyse dun certain nombre de passages.