Présentations des auteurs et résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Le Cycle de Guiron le Courtois. Prolégomènes à l’édition intégrale du corpus
- Pages : 661 à 666
- Collection : Rencontres, n° 340
- Série : Civilisation médiévale, n° 31
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782406072072
- ISBN : 978-2-406-07207-2
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07207-2.p.0661
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 13/06/2018
- Langue : Français
Présentations
des auteurs et résumés
Fabrizio Cigni, « Le manuscrit 3325 de la Bibliothèque de l’Arsenal de Paris (A1) »
Fabrizio Cigni s’est occupé principalement de textes arthuriens franco-italiens, comme la Compilazione de Rusticien de Pise, dont il a publié l’édition (Pise, 1994), et de la tradition et circulation de romans en prose comme le Guiron le Courtois et le Tristan, en s’intéressant à l’aire italienne nord-occidentale de la fin du xiiie siècle. Il enseigne la philologie et la linguistique romanes à l’université de Pise.
L’article examine les caractéristiques codicologiques et linguistiques du ms. A1 et trouve dans l’aire génoise de la seconde moitié du xiiie siècle une possible origine du codex. Il met la lumière sur la production manuscrite liée à Gênes et à la Ligurie des années 1270, qui montre des liens indubitables avec A1. Ce témoignage du Guiron et de la Suite confirme son rôle de maillon entre la production française septentrionale des romans arthuriens en prose et le groupe de manuscrits chevaleresques et courtois de l’atelier « pisano-génois ».
Marco Veneziale, « Le fragment de Mantoue, L4 et la production génoise de manuscrits guironiens »
Marco Veneziale est chercheur à l’université de Liège, où il mène une recherche sur la diffusion tardive de Guiron le Courtois représentée par les manuscrits de luxe qui circulaient dans les cours du nord de la France et de la Flandre. En plus du roman arthurien, ses travaux portent sur la littérature franco-italienne, la diffusion de la littérature française dans l’Italie du Moyen Âge et la philologie matérielle.
L’article présente un fragment guironien conservé aux Archives de l’État de Mantoue et en fournit une analyse et une édition interprétative. Ce fragment se révèle important pour comprendre l’histoire de la diffusion du Guiron en Italie, car il permet de comparer les manuscrits Londres, BL, 662Add. 36880 (L4) et Paris, Arsenal, 3325 (A1). Ces deux témoins ont un apparat iconographique très semblable, qui permet de les rattacher au même milieu de production. Sur cette base, une nouvelle datation et une nouvelle localisation pour L4 sont proposées.
Ilaria Molteni, « Les miniatures du manuscrit Londres, BL, Additional 12228 (L1) »
Ilaria Molteni est docteur de l’université de Lausanne. Ses recherches portent sur l’illustration des romans arthuriens copiés en Italie et sur l’interaction entre contenus narratifs et appareils décoratifs. À ce sujet, en collaboration avec Annalisa Izzo, elle a édité le volume Narrazioni e strategie dell’illustrazione. Codici e romanzi cavallereschi nell’Italia del Nord (secc. xiv-xvi) (Rome, 2014).
Cette étude est consacrée à la décoration de L1, l’un des plus luxueux manuscrits du Guiron le Courtois, dont la localisation est débattue. L’analyse de la décoration du manuscrit a permis de repérer la présence de la devise de l’Ordre du Saint-Esprit au Droit Désir, fondé par Louis de Tarente en 1352. L’identification de cet emblème permet d’attribuer la commande du manuscrit au souverain angevin et d’établir des relations entre la série iconographique de L1 et celle du manuscrit Paris, BnF, fr. 4274.
Noëlle-Christine Rebichon, « Remarques héraldiques sur le manuscrit Paris, BnF, fr. 350 »
Noëlle-Christine Rebichon est docteur en histoire de l’art, chercheuse associée au Centre d’études supérieures de la Renaissance de Tours (CNRS-UMR 7323). Ses recherches portent sur les thèmes des Neuf Preux, des Hommes illustres et sur les décors monumentaux dans l’espace, à travers l’étude du rapport texte-image, de la composante héraldique et de l’archéologie du bâti. Elle a publié Bien dire et bien aprandre (Lille, 2016).
Le ms. Paris, BnF, fr. 350 se démarque des autres manuscrits guironiens et arthuriens par la présence caractéristique de nombreuses lettrines armoriées de couleur bleue et rouge. L’appareil héraldique invite à s’interroger sur l’identification des familles ou entités politiques représentées par ces emblèmes et sur les commanditaires. L’étude vise à dresser l’inventaire des armoiries, procéder à leur blasonnement, repérer leur emplacement par folio et analyser leur répartition dans le manuscrit.
663Nicola Morato, « Formation et fortune du cycle de Guiron le Courtois »
Nicola Morato enseigne la littérature française médiévale à l’université de Liège. Ses études portent sur les cycles narratifs en prose, la littérature narrative italienne entre Moyen Âge et Renaissance et la dissémination de la matière de Bretagne dans l’Occident médiéval. Il est l’auteur de la monographie Il ciclo di « Guiron le Courtois ». Strutture e testi nella tradizione manocritta (Florence, 2010).
L’article offre une vision d’ensemble de la structure du cycle et de la vie de la matière guironienne entre le Moyen Âge et la Renaissance. La première partie retrace l’itinéraire qui, des archétypes du Roman de Méliadus et du Roman de Guiron, porte à la formation de deux formes cycliques principales. La seconde partie examine la réception des textes, qui ont circulé de la Sicile aux Pays-Bas et de l’Espagne à la Vénétie. On les retrouve en particulier dans les grandes collections seigneuriales.
Claudio Lagomarsini, « Pour l’édition du Roman de Guiron. Classement des manuscrits »
Claudio Lagomarsini enseigne la philologie romane à l’université de Sienne. Dans le cadre des recherches du « Groupe Guiron », il a déjà édité une compilation du xiiie siècle attribuable à Rusticien de Pise : Les Aventures des Bruns (Florence, 2014), ainsi que le corpus des Lais, épîtres et épigraphes en vers dans le cycle de « Guiron le Courtois » (Paris, 2015).
Après le classement des manuscrits du Roman de Méliadus, il fallait revenir sur la tradition manuscrite de la deuxième branche, déjà explorée par A. Limentani (1962) et par R. Lathuillère (1966). La contribution offre d’abord un aperçu général des témoins et de la transmission du texte. Les stemmata codicum du Roman de Guiron sont présentés ici. La seconde partie de l’article comporte la discussion détaillée de 24 passages choisis du roman, dans lesquels les variantes de tous les manuscrits disponibles ont été examinées.
Francesco Montorsi, « Gli egregi fatti del gran re Meliadus de Torresani d’Asola et le revival arthurien des années 1550 »
Francesco Montorsi est post-doctorant à l’université de Zurich. Ses études portent sur les traductions entre Italie et France et sur la réception de la littérature médiévale à la Renaissance. Il a publié L’Apport des traductions de l’italien dans la dynamique du récit de chevalerie (Paris, 2015). Il prépare une monographie sur les représentations du passé dans la littérature médiévale française entre 1150 et 1350.
664L’étude porte sur Gli egregi fatti del gran re Meliadus, traduction de l’imprimé Meliadus (Paris, 1528 et 1532), qui paraît à Venise par les soins de Torresani d’Asola vers 1558-1560. Cette version se distingue par une fidélité souvent littérale à sa source. Néanmoins, il est possible de déceler l’interpolation d’un assez long épisode. Favorisée par la structure du roman, elle témoigne d’une réception renaissante du cycle de Guiron. Elle peut être mise en parallèle avec d’autres lectures, dont celles de Boiardo et de L’Arioste.
Lino Leonardi et Nicola Morato, « L’édition du cycle de Guiron le Courtois. Établissement du texte et surface linguistique »
Lino Leonardi enseigne la philologie romane à l’université de Sienne et dirige l’Institut du CNR Opera del Vocabolario Italiano à Florence. Il s’intéresse aux textes et manuscrits italiens et français du Moyen Âge, d’un point de vue philologique. À propos de Guiron le Courtois, il a publié trois articles : sur la méthode ecdotique, sur un manuscrit que l’on croyait perdu et sur les principes adoptés pour l’édition en cours.
Dans quelle mesure peut-on établir la lettre du texte à partir d’une tradition allographe en prose ? Pour les textes du cycle de Guiron, le modèle proposé permet d’établir le texte à l’aide du stemma au niveau de la « substance » ; pour les questions liées à la forme, l’édition adopte la surface linguistique d’un « manuscrit de surface ». Cet article propose des critères pour distinguer « forme » et « substance » dans la tradition des textes médiévaux en langue romane.
Luca Cadioli et Elena Stefanelli, « Pour le choix d’un manuscrit de surface. Une note méthodologique »
Luca Cadioli a obtenu son doctorat de philologie romane à l’université de Sienne et est actuellement chercheur post-doctoral à la Fondazione Ezio Franceschini de Florence. Au sein du « Groupe Guiron », il s’occupe de l’édition de la première partie du Roman de Méliadus. Dans le domaine des études arthuriennes, il a publié l’édition critique de la traduction italienne inédite du Lancelot en prose (Florence, 2016).
Elena Stefanelli a obtenu le titre de docteur à l’université de Sienne et soutenu une thèse intitulée : « Il “Roman de Guiron”. Edizione critica parziale con uno studio sulle principali divergenze redazionali ». Ses recherches portent sur l’ecdotique, les romans arthuriens en prose et la lyrique italienne. Elle fait partie du « Groupe Guiron » et de la rédaction du projet Lirica Italiana delle Origini, à Florence.
665Cette introduction aux deux contributions qui suivent expose une méthodologie pour choisir les manuscrits les plus aptes à déterminer la surface du texte critique du Roman de Méliadus et du Roman de Guiron. Les manuscrits qui remontent aux niveaux supérieurs des stemmas sont identifiés. Leur « taux d’innovation » est ensuite mesuré. Enfin, la qualité des leçons, leur « plausibilité », est analysée. La langue et la datation des manuscrits sont prises en compte, mais les témoins composites ou contaminés sont écartés.
Luca Cadioli, « L’édition du Roman de Méliadus. Choix du manuscrit de surface »
L’article établit quel manuscrit de surface adopter pour l’édition du Roman de Méliadus. Les études de N. Morato sur les procédés de constitution du cycle permettent de restreindre le choix aux manuscrits de la famille α, qui transmettent la version originaire du roman. Parmi eux, tant L1 que F sont de bons candidats : tous deux transmettent le texte dans sa totalité, ont une « compétence stemmatique » égale et sont contemporains. La mesure du « taux d’innovation » montre que F est plus innovant et conduit à choisir L1.
Elena Stefanelli, « L’édition du Roman de Guiron. Choix des manuscrits de surface »
L’article détermine les manuscrits aptes à définir la surface du Roman de Guiron. Une divergence rédactionnelle partage le roman en deux : l’analyse du « taux d’innovation » est donc menée deux fois sur la base des témoins les plus compétents stemmatiquement pour chaque partie (350 et Pr pour la première ; 350 et L4 pour la deuxième). Les échantillons montrent que 350 se caractérise par de fréquentes erreurs. Les données de l’analyse invitent à choisir Pr et L4, deux manuscrits plus ou moins contemporains.
Sophie Lecomte, « La tradition textuelle du Roman de Méliadus. Dynamique des variantes et établissement de l’apparat critique »
Sophie Lecomte est docteur de l’université de Namur en cotutelle avec l’université de Sienne. Sa recherche doctorale, en lien avec le « Groupe Guiron », consistait en l’édition et en l’étude de la seconde partie du Roman de Méliadus. Elle travaille également à l’édition critique de la mise en prose du roman de Guy de Warwick et étudie notamment ses témoins imprimés.
666L’article vise à déterminer les manuscrits qui serviront à établir l’apparat critique du Roman de Méliadus, à travers l’étude de trois échantillons de la seconde moitié du roman. Sur la base du stemma, un aperçu de la dynamique des variantes est fourni. Cette évaluation permet ensuite de réfléchir au compromis recherché dans l’apparat des variantes entre justification du texte critique et illustration du fonctionnement des différents groupes. Cinq témoins sont ainsi sélectionnés pour l’ensemble du Méliadus.