Résumé : En 1910, la mise au point par l’Allemand Paul Ehrlich d’un nouveau médicament contre la syphilis a suscité l’enthousiasme de nombreux spécialistes, mais en France la presse nationaliste et certains mandarins de l’Académie de médecine ont accusé le remède d’empoisonner les patients. Cette controverse découle autant des principes essentiels de la chimiothérapie, fondée sur le recours à des substances toxiques, que des représentations communément associées à la syphilis, conçue comme un empoisonnement de l’organisme.