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Classiques Garnier

Lexique des termes de civilisation

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Lexique des termes de civilisation

bachinet : calotte de métal portée sous le heaume ou le capuchon de mailles du haubert. La mention d’un bassinet d’airain dans le Cleomadès en prose va à l’encontre de la définition communément admise selon laquelle un tel équipement se caractérise par sa légèreté.

benus : rangé dès l’antiquité parmi les espèces précieuses, le bois d’ébène produit par certaines régions de l’Afrique et de l’Asie partage avec le cèdre et le cyprès la réputation d’être incorruptible. On l’emploie dans la confection de nombreuses pièces telles que des pyxides, des taus, des vases, des bouteilles, des écritoires, des statuettes précieuses, ou encore des berceaux. En effet au viisiècle Isidore de Séville attribue à ce bois la vertu de préserver les enfants de la peur, croyance sans doute héritière de l’Antiquité et qui perdure, d’après le témoignage des berceaux des jeunes princes taillés dans l’ébène, jusqu’à l’époque de Louis XII. Adenet et l’auteur du Cleomadès en prose évoquent la charpente d’ébène de la chambre de Clarmondine, symbole de pérennité et de noblesse. Dans le Cleomadès d’Adenet le Roi, l’ébène est avant tout un matériau magique, vecteur d’ingremance utilisé par Crompart dans la conception du cheval volant.

bougon : grosse flèche à tête émoussée, ou trait d’arbalète.

chevetaine : chef militaire conduisant un corps de bataille. Voir conroi.

claires-voies : dans le vocabulaire de l’architecture, ce terme désigne de manière large un ouvrage construit à jour, et de manière plus précise un fenestrage ménageant des vides sur la tour d’un château, le donjon dans le Cleomadès en prose.

conroi : corps de bataille ordonné. Voir chevetaine.

crennequin : cranequin, arbalète à pieds munie d’un système de tension.

dard : arme de jet à manche court, munie d’une pointe de fer.

destrier : cheval de bataille et de joute grand et robuste ; lorsque Cleomadès enlève Clarmondine pour la première fois, il énonce glorieusement, du haut de son cheval volant, un véritable programme de marié : le destrier y apparaît comme l’apanage du chevalier défenseur de sa bien-aimée.

dressoir : petit buffet à tablettes le plus souvent destinées à recevoir de la vaisselle ; il pouvait également prendre place dans une chambre en servant alors d’étagère pour disposer des effets personnels, ustensiles de toilette ou objets d’apparat.

eschés : le jeu d’échecs, originaire de l’Inde, répandu en Chine et en Perse dès le vie siècle. Son importation en Europe est généralement fixée à l’époque de la première croisade ; néanmoins, comme ce jeu était plus anciennement connu des Arabes et des Turcs, il fut probablement introduit à la cour de Byzance avant la fin du xie siècle. Il est considéré avec raison comme une image de la guerre, les cases 314de l’échiquier présentant l’aspect d’un véritable champ de bataille. Les pièces de l’échiquier faisaient l’objet d’un travail minutieux : orfèvres et sculpteurs étaient chargés d’appliquer tout leur savoir faire à la confection d’élégantes montures, les chevaliers, aujourd’hui désignées sous le nom de cavaliers, car les échecs étaient le jeu favori des princes et des plus riches seigneurs à l’époque féodale.

espié : épieu, sorte de pique formée d’une hampe très robuste au bout de laquelle est fixée un fer plat, large et pointu.

esponde : bord ou cadre d’un lit.

fourrier : officier d’une suite seigneuriale chargé d’assurer vivres et logement de la cour en déplacement.

guisarme : arme d’hast, au fer tranchant, long et recourbé, terminé par une pointe droite. La guisarme, attribut militaire des gens de pied, était destinée à donner des coups d’estoc.

herault : officier d’un grade intermédiaire entre le poursuivant d’armes et le roi d’armes, chargé de la transmission des messages et des proclamations. C’est lui qui énonce les motifs d’accusation lors de l’ouverture d’un procès.

javelot : arme de jet, plus courte qu’une lance, constituée d’une hampe et d’un fer acéré, lancée à la main ou à l’aide d’une machine.

jeu de tables : le jeu de trictrac, qui se joue avec des dés et qui consiste à faire avancer des dames sur un tablier à deux compartiments comprenant chacun six cases triangulaires ou flèches.

joyau : le terme désigne de manière assez large tout objet précieux ; dans Cleomadès, le joyau fait régulièrement l’objet d’un cadeau. Dans le Clamadès, les trois inventions des magiciens africains sont désignées sous ce nom générique.

misericorde : la miséricorde est une dague dont on se sert pour menacer l’ennemi et l’obliger à se rendre en demandant miséricorde.

palefroi : rangé parmi les amblants pour la douceur de son allure, le palefroi est le cheval des dames ou des demoiselles ; on le trouve employé comme monture de parade dans les cortèges. La dame de Mont Estrais propose à Cleomadès de lui donner son meilleur palefroi pour continuer sa route.

sommier : bête de somme mise à contribution lors de longs voyages. Lorsque Cleomadès part en quête de Clarmondine accompagné de cent chevaliers, le convoi est également constitué de chameaux et de dromadaires.

taloche : petit bouclier, sorte de targe.

targe : bouclier carré en bois, recouvert de cuir et garni de fer, échancré à l’un des angles pour laisser passer la lance.