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Classiques Garnier

Avertissement

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Le Chansonnier. (Canzoniere)
  • Pages : 47 à 48
  • Réimpression de l’édition de : 1989
  • Collection : Classiques Jaunes, n° 579
  • Série : Textes du monde
  • Thème CLIL : 3444 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Romans -- Romans étrangers
  • EAN : 9782812415432
  • ISBN : 978-2-8124-1543-2
  • ISSN : 2417-6400
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1543-2.p.0053
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/04/2014
  • Langue : Français
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Nous reproduisons ici le texte des Rerum vulgarium frag¬ menta établi avec une exemplaire exactitude par G. Contini en 1949, et repris dans les éditions récentes (cf. Bibliographie). Pour ce qui est de la traduction, nous avons cherché à conjuguer l'exactitude sémantique et la fidélité syntaxique, tropologique, voire lexicale (dans la mesure du possible, bien entendu, sauf en ce qui concerne les mots-rimes des sextines, scrupuleusement sauvegardés). De même avons-nous respecté l'unité prosodique, tradui¬ sant vers pour vers, sauf de rarissimes exceptions indiquées par les signes < ou > encadrant le mot déplacé. Ces priorités, fixées par référence à l'esprit de la collection, ont évidemment limité, parfois considérablement, nos possibi¬ lités sur les plans métrique et rythmique. Nous nous sommes cependant fixé un seuil dans ce domaine, et imposé de ne pas dépasser la mesure de l'alexandrin. Pour le reste, nous avons pratiqué l'art du possible, dont le réseau des contraintes indiquées ci-dessus a bien souvent res¬ treint sévèrement le champ, mais qui débouche parfois sur une traduction intégrale en alexandrins, vers qui nous semble le mieux correspondre au caractère canonique de l'hendécasyllabe pétrarquien. Comme G. Genot, nous avons choisi de supprimer le pro¬ nom personnel sujet lorsque c'était nécessaire, et de conserver intégralement le régime des inversions, considérant que le traducteur se devait de respecter le degré de complexité syn¬ taxique voulu par l'auteur («Je ne veux pas que mon lecteur

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NOTES

comprenne sans effort ce que je n'ai pas sans effort écrit moi- même», disait aussi bien notre auteur. ¥am. XIIL 23)· Comme H. Cochin, nous avons résolu l'insoluble problème posé par la traduction du mot «fera» (l'animal sauvage que traque le chasseur), en substantivant le féminin de «fauve». Mais le décalage historique des registres métaphoriques, amoureux en particulier (voir, par exemple, toute la topique de l'énamourement, avec le piège, les lacs, la glu, etc., qui s'inscrivent directement dans le quotidien de l'époque) et le non-recouvrement des connotations à six siècles de distance (que l'on pense simplement à tout Γ arrière-plan courtois des R. V.F.) ont souvent été mis à nu par la traduction. A ce stade, c'est donc au lecteur qu'il appartient de restaurer les polysé¬ mies primitives, et de traduire dans le temps ce que nous n'avons pu traduire que dans la langue, afin de restituer à la trame du texte tout son potentiel d'investissement.