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Classiques Garnier

Tableau des expressions proverbiales

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tableau
des expressions proverbiales

LA CONSTANCE

Non per dormire poteris ad alta venire, / Sed per studere poteris ad alta sedere. (6vo)

Nos numerus sumus & fruges consumere nati. (7vo)

Pares cum paribus. (8ro)

Varium & mutabile fœmina semper. (8ro)

La femme est tousjours variable & mobile de nature. (8ro)

Sapientis est mutare consilium. (8vo)

Aucune fois le bon Homere ne sendort-il pas ? (8vo)

Ce qui ne se fait à temps se faict apres quand on ny pense plus, & ce qui est permis à un aage est blasmé en un autre. (8vo-9ro)

Mulier appetit placere cultu, & impatiens est iniuriarum. (9ro)

Lhomme est un estrange animal, semper & ubique. (9ro)

La plus grande partie [des] femmes va [à léglise] plus par usage & pour faire lune comme lautre, quen intention daprendre. (10ro-vo)

Patienter ferre memento. (11ro)

Avec telle sorte de gens il ne faut pas trop se haster. (11vo)

Ab æquali [] conversatione nascitur dignitatis contemptio. (11vo)

Talem uxorem Euripides si habuisset, tam laudasset feminas quam vituperavit. (12ro)

Omnes benignos reddit eruditio. (12vo)

Hominis opes pulchræ sunt literæ. (12vo)

Toute chose a son temps. (12vo)

Omnia tempus habent. (12vo)

Narrare fabulam surdo. (14ro)

Qui est dune telle nature ne peut faire autrement. (14vo)

Le monde se trompe dappeller ou docte, ou sçavant, ou prudent tout homme qui sçait seulement dire quatre mots de latin, & que tous les autres sont ignorans. (14vo)

Audaces fortuna iuvat. (15ro)

[Être] paratum ad utramque fortunam. (15ro)

Ô combien grandes sont les forces damour. (17vo)

Ainsi vont les affaires de ce monde. (18ro)

[Cest] une folie entreprendre cela qui ne peut reussir en façon quelconque (19ro)

Le propre de [la fortune] est tousjours sopposer aux honnestes desirs des hommes. (19ro)

Il convient à une honneste fille se contanter de la volonté de son pere. (20ro)

Entre plusieurs choses qui sesprouvent contraires à la vie paisible de ce monde, ne sont ny les dernieres, ny

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les moindres celles quon a à loccasion de ceux qui nous servent. (22ro)

Ny les bienfaicts, ny les courtoisies, ny quelque autre amitié & humanité ne peuvent le plus souvent rendre ceste perverse condition dhommes, ny humaine, ny raisonnable, ny fidelle. (22vo)

Les maistres sont plus serviteurs que ne sont pas leurs varlets. (22vo)

Pour un [serviteur bon et fidelle] on en trouve mille desloyaux, larrons, mesdisans, menteurs & en somme tres meschans. (22vo-23ro)

Il faut saccorder porter patiemment [toute] incommodité & calamité, avec les autres malheurs qui accompagnent la vie. (23ro)

Le monde a esté, est, & sera tousjours pareil. Si quelquun est bon, il trouvera qui mesdira de luy. (28ro)

Le monde en croit ce que bon luy semble. (28vo)

Le bon est tousjours congneu des hommes de bien, mais non des malins & meschans. À grand peine les personnes honnestes, & bien apprinses, ont mauvaise opinion dautruy à la seulle veue. (28vo)

Le menu peuple & gens de petite estoffe sont ceux qui ne croyent seulement la faute quils voyent ou quils entendent, ains bien souvent [] ils sont induits à croire, voire de propos deliberé feignent, ou comme lon dit, composent au detriment & des-honneur de leur prochain. (28vo-29ro)

Qui a lhonneur en recommandation tient plus de conte destre tenu pour bon sans lestre pourtant du tout, que destre bon & reputé pour meschant. (29ro)

Entre vous hommes croyez bien souvent ce que nest pas, mesmement és affaires des femmes, & le plus souvent le monde se trompe en ces jugemens. (29ro-vo)

Le temps est dict estre pere de la verité. (29vo)

Nous [les femmes] ne sommes propres à reformer le monde. (32ro)

Ce seroit beaucoup trop de vouloir empescher les jeunes hommes de regarder celles quils ayment, pourveu que cela ne tende à autre chose. (32ro)

Ceux qui sont de ceste façon, nayment point. (32ro)

Omnia vincit amor & nos cedamus amori. (33ro)

Otia si tollas periere cupidinis arcus. (34vo)

Lis est sub iudice. (35vo)

Per verbum nescio solvitur omnis quæstio. (36ro)

Digniora sunt preferenda. (36vo)

Quia propter unum quodque tale, & illud magis. (36vo)

Ce nest seulement assez de bien faire, mais faire en sorte que le monde le croye. (39ro)

[Les] mauvaises langues [] ne cherchent quà mesdire. (39vo)

Qui est bien nay, & vrayement homme de bien, le demonstre en toutes actions. (41ro)

Il faut vivre selon lusance, & en toutes choses saccoustumer avec toutes personnes. (43ro)

On ne peut ny doibt-on faire jugement des hommes, si premierement on na entiere cognoissance deux. (44ro)

Il nest pas besoin, si plusieurs dune profession ne sont dignes dautre chose que de blasme, les enfagoter tous ensemble, ny croire quentre eux il ny en ayt des bons & vertueux. (44ro)

Comme le monde a esté & sera tousjours de mesme, ainsi ont esté & seront tousjours en toutes professions des bons & des mauvais. (44ro-vo)

Ce nest pas bien faict de se moquer des 659simples & ignorans, non plus que des affligez & miserables. (46vo)

Ces seigneurs & maistres qui sont aymez se gouvernent plus sagement que ceux qui sont seulement craints. (46vo)

[Les vrais chrétiens] se mettent à genoux en leur chambre, & se promenant seuls, meditent plusieurs choses. (47vo)

Ceux qui sont serviteurs damour [] peuvent croire toute chose. (49ro)

Qui soblie soy-mesme ne peut-il aysement oublier ses amis ? (49ro)

Au rang des bons & vrays amis on ne met sinon ceux qui, au grand besoin, & où il va de la vie & de lhonneur de lamy, semployent ny plus ny moins que pour eux mesmes, & ce quils tiennent de plus cher. (50ro)

Y a il une plus miserable & malheureuse [vie] que celle de celuy qui se donne en proye [] à une tres deshonneste femme ? (51vo)

Trop se trompe le jugement humain. (51vo)

Aucun ne faict mal sinon par soy mesme. (52ro)

Le naturel [des courtisanes], est de faire la pasmée pour lamour de ceux quelles sçavent avoir bonne bourse. (52vo)

Si rares sont [les courtisanes] qui ont tant soit peu de bon, que cest beaucoup den trouver une entre mille. (53ro)

Quant au monde, ne se peut trouver aucune vie qui soit plus chrestienne & civile, ne finalement plus honneste & tranquille, que celle dun gentilhomme aisé [] vivant avec sa femme & ses enfans pour servir à Dieu, au pays, au prince, & à tous hommes. (54ro)

Cest grand chose [], quen [] affaires des femmes la plus part de ceux qui conseillent les autres à se marier nen veullent eux mesmes rien faire. (54vo)

Jusques à un certain aage on souffre beaucoup de choses à la jeunesse, lesquelles apres sont blasmables & à mespriser. (54vo)

Il y a aucunes choses qui se font presque tousjours avec crainte par ceux qui ny sont accoustumez. (57ro)

Cest un autant grand mal destre obstiné que de ne croire ce qui peut estre, jaçoit que difficilement, comme de croire tout ce quon oyt dire. (60ro-vo)

Là où joue lobstination des femmes, elles veulent tousjours vaincre & emporter le dessus. (61ro)

Les hommes sont hommes, mesmes en certaines choses. (61ro)

Les loix tant divines comme humaines [] veulent [] que toute personne se garde autant que luy est possible de faire injures à son prochain, & de celles principallement qui, trop griefves, offencent en lhonneur ou lhomme ou la femme. (61vo-62ro)

Doffenser Dieu directement les hommes se doivent tant garder, que plustost ils soffrent endurer mille morts que dy avoir jamais pensé. (62ro)

Si dignes du dernier supplice sont jugez ceux qui offensent le prochain en choses ordinaires [] quelle peine meriteroit une personne qui en un mesme temps offence griefvement Dieu & les hommes ? (62ro)

Qui en un si long temps peut revenir & ne tient conte revenir en son pays, le renonce tacitement. (62vo-63ro)

En ce monde [] il ny a amour, ny foy, ny courtoisie sinon feinte & en apparence. (63vo)

Pourquoy entre lhomme & la femme ne peut estre une sincere & parfaicte amitié sans amour lascif, comme on void souvent estre entre deux hommes ? (64ro)

La blessure preveue faict moins de mal. (66vo)

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Cest autre chose [] destre entre si & non dune chose, & autre la sçavoir certainement. (66vo)

Il vaut mieux mourir dun coup que dendurer mille morts. (69ro)

Tous amants en general sont soupçonneux. (69vo-70ro)

Dicique beatus ante obitum [nemo] supremaque funera potest. (70ro)

Aucun heureux dire ne se peut pas / Devant le jour de son futur trespas. (70vo)

Cest affaire aux gens des champs & aux bestes de demeurer presque tousjours au village. (73ro)

Qui pense [] aux choses qui peuvent arriver se gouverne beaucoup mieux que ne font ceux qui vivent au jour la journée. (73ro-vo)

Amour ! combien de puissances ont tes forces és esprits des mortels, & combien divers sont les effets qui operent en nos cœurs ! (73vo-74ro)

Tel est leffect des esperances de ce monde. (75ro)

Quand lhomme croit estre venu jusques au bout de quelque sien desir, & se devoir reposer, la fortune vient qui en moins de rien brouille & trouble toute chose. (75ro-vo)

Le desespoir ne sert à chose quelconque, chacun doit penser à ses affaires. (75vo)

Bien souvent la mort dun en accommode beaucoup. (75vo)

Mors optima rapit, deterrima relinquit. (75vo)

Le diable a quelque fois plus grande force envers ceux là qui se fient trop en leur sçavoir & propre vertu quà lendroit des autres. (78ro)

Il ne se trouve folie plus grande quadjouster foy aux songes. (79ro)

Jamais à quiconque vit chrestiennement, ainsi que personnes bien apprinses & toutes confites en devotion doivent faire, ne mancque celuy qui tout est la bonté infinie. (80ro)

Advienne ce qui pourra. (80vo)

Cest lordinaire [] de ceux qui ayment leurs femmes [], retournant dun loingtain pays de apporter quelque je ne sçay quoy de nouveau qui leur puisse donner quelque contentement. (84vo)

Quelle plus louable chose peuvent faire les hommes que cela qui est enseigné par nature, approuvé de Dieu & accepté universellement de tous ceux qui desirent vivre comme vrais hommes, [non] en guise de bestes ? (85vo)

[C] est une chose tresbonne, & une grande prudence eslire, non des personnes estranges & incognues, mais de mesme pays, esgalles en noblesse, en aage, & en bonnes mœurs. (85vo)

Dieu [] tousjours est secourable à ceux qui cheminent droictement & suivent la vertu. (86vo-87ro)

Que sommes nous [les femmes] en ce monde sans hommes ? (88vo)

LE FIDELLE

Le long usage se convertit en nature, & les choses de nature ne se peuvent ainsi changer à nostre volonté. (8vo)

Dune mesme façon la nature engendre les femmes & les monstres, & [] il ny a autre difference entre les monstres 661& les femmes, que de limperfection venant du plus au moins, elles ont continuellement deux sortes de larmes aux yeux, dont lune procede de rage, & lautre de deception, ne sen trouvant aucune [] qui plustost ne veu[i]lle faire change de dix amans le moys, que demeurer dix jours à un seul, ce qui advient, par ce que la nature des femmes desire tout ce quelle void. (9vo-10ro)

Les femmes sont insatiables, [] elles ne se contentent jamais & ont le diable à dos. (10vo)

Nemo adeo ignavus est quem amor non inflammet. (12ro)

[La] raison naturelle [] veut que chacun ayme soy mesme. (12ro)

Varium mutabile semper femina. (12vo)

Lupus est in fabula. (13ro)

Amour, & jalousie, maladies mortelles des amans. (13vo)

Qui ne savance és vertus sen recule. (14ro)

Qui mores hominum multorum, vidit & urbes. (14vo)

Exclusio unius est inclusio alterius. (15vo)

In omni re, in omni loco, & in omni tempore. (16ro)

Plus grand est le nombre de ces choses qui nous apportent des incommoditez, que le plaisir de celles qui nous donnent du contentement. (16ro)

Quod juvat exiguum est, plus est quod lædit amantes. (16ro)

Le bois une fois bruslé par le feu, pour peu de chose se rallume incontinent. (16vo)

Intima per mores cognoscimus exteriores. (16vo)

Aut amat, aut odit mulier, nihil est medium. (16vo)

Rei satis demonstratæ quicquid adjicitur superfluum est. (17ro)

Aucun bien fait ne se devroit eslargir à qui refuse le recevoir. (17ro)

Adultus juvenis tandem custode remoto, cereus in vitium flecti monitoribus asper. (17ro)

La douleur & lire ostent souvent à autruy lusage de la droite raison. (21ro)

Peu de raison a de se plaindre, celuy qui est cause de son tourment. (21ro)

La femme est une chose mobile de nature. (22vo)

Cest une usance commune, de courir apres ce qui senfuit, & de fuir ce qui poursuit. (23ro)

Le repentir des femmes ne naist sinon au temps que le repentir ne sert plus de rien. (23vo)

Cest chose fort perilleuse n[] aymer quun seul [homme], aussi dit-on quun ne fait nombre. (24ro)

À qui tu dis ton secret, tu donnes ta liberté. Et qui se trouve sans liberté, vit en une serve aspreté. (25vo)

La foy est la plus belle chose du monde, il ny faut tant de façons ny de conjurations. Cest assez quon dise : « Jayme ». (27ro)

Qui ne croit merite quon ne croye point en luy. (27ro)

Une femme sans amant est comme une vigne sans pesseau. (27ro)

Amor non fit nisi coitus gratia. (29ro)

On ne tire point de jus dun amour simple. (30ro)

Les dames amoureuses ne regardent à largent. (31vo)

[Les spheres celestes] attendrissent les substances abstractes des esprits bien-heureux. (32ro)

Lopinion conduit les choses à leur fin, non quelle puisse alterer la verité, mais parce quelle regit & gouverne nostre entendement. (33vo)

Cest le propre à ceux qui aiment, de tousjours douter. (35ro)

Les larmes és yeux dune femme cachent mille meschancetez, & les font par 662artifice tomber quand & comme il leur plaist (35ro)

[Passer] sur la pointe dune esguille. (39vo)

Littore quot conchæ, tot sunt in amore dolores. (40ro)

Ces femmes [] ont la rage à dos, la tromperie dun costé, & la haine de lautre, la faulseté en la partie interieure, & le diable en lexterieure, lamour leur est comme une flamme entre deux vents contraires, elle vacille, ores inclinant deça, & ores delà. Elles ont leur foy plus fragile que le verre, en leurs promesses sont instables, en leurs pensers plus legeres que la plume voltigeante en lair, & en fin plus mobiles que londe flottante en plaine mer, & ne sont en aucune chose constantes, sinon en leur inconstance. (40ro)

Effugi malum & inveni bonum. (40vo)

Lamour des femmes est du tout different de celuy des hommes, pource que icelles apres avoir mordu en lameçon, sallument dun double feu, & les hommes ayant prins du julep demeurent sans soif, & sont raffraichis. (41vo)

Amour asseure les esprits timides. (41vo)

És faits damour, les femmes disent encores ce quelles ne sçavent pas. (44vo)

Il ny a animal au monde plus vil que la femme. (46vo)

Car tenir les femmes en doute de lamour quon feint leur porter, & se laisser veoir peu souvent, elles se resolvent incontinent. (47ro)

Liber existimandus non est qui servit turpitudini. (48ro)

Terra nil pejus creat ingrato homine. (48ro)

Lacrimarum valle. Regina rogo. (49ro)

Que miserables sont ces mariz qui espousent des femmes sans sçavoir comme elles ont esté nourries & eslevées ! (50ro)

Fœmina nulla bona. (51ro)

Plus est occulatus testis unus quam aurei decem. (51vo)

Par pari referto. (52ro)

Videre est facile, providere est difficile. (52vo)

Il vaut mieux que la croix voise en la maison dautruy, quelle vienne en la nostre. (55ro)

Un peché secret est à demy pardonné. (56ro)

Rectei loquendi recteque scribendi. (57ro)

Unusquisque scit quod didicit. (57vo)

Dolus malus, dolus bonus, venenum malum, venenum bonum. (58ro)

Sine doctrina vita est quasi mortis imago. (58ro)

Le chien qui abbaye beaucoup ne mort gueres souvent. (60ro)

Celuy là nest pas homme, qui nest point amoureux. (61ro)

Se donner [] du plaisir quand loccasion se presente, ne peut estre sinon une bonne amitié, & ny a chose plus douce ny plus suave quicelle. (62ro)

Qui a le temps ne doit attendre le temps. (62vo)

Tu embrasses trop pour bien estraindre. (63ro)

Si on nous [les femmes] en donne un doigt, nous en voulons une palme. (63vo)

Cest le propre du sexe feminin, nier en apparence ce quen effet il desire accorder. (64ro)

Le vray dire nenny des femmes honnestes est de ne prester loreille aux parolles des amoureux, & [] les autres femmes ne disent nenny à autre occasion, sinon pour faire parroistre destre prinses par force, & non de leur bon gré. (64ro-vo)

Il nest raisonnable, & y a de linhumanité de tourmenter une jeune fille qui 663aime, il nest honneste luy manquer de foy, car cela tient de la trahison. (66vo)

Les plus fidelles compagnons dAmour sont infidelité, flaterie, tromperie, trahison, jalousie, courroux, haine, inimitié, discorde, cruauté, perte, tourment, ruyne, pauvreté, suspicion, inquietude de corps, maladie desprit & mort, & entre tant quon y court, entre tant de peines quon y endure, entre tant de miseres quon y sent, entre tant de ruynes qui ruynerent un monde, ne sespreuve jamais autant de bien que ce bref & court quon possede en embrassant la chose aymée. Bien, [] qui avec une petite & douce amorce, aleche nos cœurs, puis prins à lhain comme le poisson, nous conduit à la mort. (68vo-69ro)

Qui na contentement ne peut reposer. (69vo)

Le mal estant accompagné de patience se resoult en bien. (69vo)

Tous commencemens sont difficiles. (71vo)

Qui la fera dire ou dira, de bonne mort point ne mourra. (72ro)

Il vaut mieux vivre petit que mourir grand. (72ro)

Melius est non cœpisse quam non perseverare. (74ro)

Quelle chose peut estre pire que la femme ? (74vo)

Cupio aliquid agere quod tibi gratum ac jucundum sit. (74vo)

Tibi me virtus tua fecit amicum. (74vo)

Amicorum omnia sunt communia. (75ro)

Ut est hominum ingenium a labore proclive ad libidinem. (75ro)

Brevis esse laboro. (75vo)

Translata verba quasi stellæ illustrant orationem. (75vo)

Miser est qui amat. (76vo)

Dum se comunt, dum se pectunt annus præterit. (77ro)

Ubi mulieres, ibi omnia mala sunt. (77ro)

Dux malorum fœmina, & scelerum artifex. (77vo-78ro)

La femme est guide à tous maux, & inventrice de toutes meschancetez. (78ro)

Quand quelques bestes sont picquées de cet esguillon, elles sont agitées de plus grande fureur que ne sont les jeunes bouvillons au temps desté, ne se trouve chose tant espouventable que, pour satisfaire à leur bestial appetit, non audeant. (78ro)

O mulier omnis facinoris causa, & plusquam omnis. (79ro)

[Rendre] pierre pour pain. (80vo)

Maudit soit qui croit aux hommes. (80vo)

Qui baise deux bouches faut que lune luy pue. (80vo)

Nous autres femmes sommes toutes entachées dune mesme poix. (86vo)

Senamourer ne naist dautre chose [] que dune blessure que le dieu dAmour, descochant son arc, [fait] au cœur des personnes, & [] celuy qui est enamouré devient comme hors de soy, tellement que tu dirois que celle sagette qui le frappe au cœur le touche & le blesse en ce mesme instant encores au cerveau, lart de la maquerelle faict ce que le fisicien & le chirurgien ne peuvent faire en nos corps, puis quon na jamais veu quaucun, auquel ou par blessure ou par quelque autre accident le cœur ou le cerveau a esté offensé, en soit guery, ains que miserablement, la chose estant desesperée, il en meurt. (89vo)

Tempori cedere & necessitati parere. (91vo)

Dune mauvaise œuvre ne peut venir une bonne fin. (92ro-vo)

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La femme [] par les Latins [est dite] mulier, quia mollior a mollitie, & lhomme vir, a virtute. (92ro)

Si cest une chose mauvaise faire injure à autrui, qui est un mal, rendre encores linjure qui est la pareille est aussi un mal, & encores un plus grand mal, dautant que la vengence excederoit les limites de loffense qui vous a esté faite. (92vo)

Inter mitia animalia nullum est magis noxium quam adulator. (92vo)

[La colère] impedit animum ne possit cernere verum. (92vo-93ro)

Agentes & consentientes pari pena puniuntur. (93ro)

Puis que lamour des femmes ressemble à leau mise en un crible, qui entre dun costé, & sort par mille endroits, cest une grande folie aux hommes de croire quune affection feminine puisse durer perpetuellement. (94vo-95ro)

Les larmes coulans des yeux dune belle femme ont une admirable & incroyable puissance. (103ro)

Quand une grande amitié est convertie en hayne, le pleur augmente le desdain. (103ro)

La vie de ces amants qui ayment par jeu & mocquerie est autant heureuse comme est miserable celle de ceux qui ayment à bon escient. (103vo)

La femme [est] un esguillon donné à lhomme, ains un dommage commun, qui condamne à une infinité de tourmens quiconque sy rend subjet. (104ro)

Qui la [femme] chastie autrement que par la mort [], il la rend plus venimeuse quune vipere. Cest pourquoy, tousjours en leurs yeux & en leur cœur prompts à mal faire, on les [femmes] apperçoit remplies dun feu ardant, parce que la femme nest à autre chose attentive sinon à tenir caché soubs une artificielle beauté les plus ordes & vilaines choses quon puisse imaginer. (105ro)

Sibi parat malum qui alteri parat. (106vo)

Il nappartient pas à un honneste & noble gentilhomme se vanger dune femme, mais est convenable considerer quenvers les dames lesloignement des yeux est lobly de la souvenance, & que tout ce qui est advenu à tous amans luy peut encores advenir. (106vo-107ro)

Casta est quam nemo rogavit. (107vo)

Lamour & la pieté trompent souvent celuy qui trop sy fie. (107vo)

Accessorium sequitur naturam sui principalis. (108ro)

La flatterie est aujourdhuy plus profitable à lhomme que toute autre chose. (108vo)

Obsequium amicos veritas odium parit. (108vo)

La commodité est celle qui faict lhomme larron. (110vo)

Solatium est miseris socios habere pœnarum. (110vo)

Accidit in puncto quod non contingit in anno. (111ro)

Audaces fortuna juvat, & omnia vincit amor. (111vo)

Virtute duce comite fortuna. (112ro)

Un qui ayme ne doit avoir esgard à autre chose quau bien servir. (113ro)

Ne doit on pas preferer à tout autre bien le plaisir quon tire de la dame aymée ? (113ro)

Quod exemplo fit jure fieri putant. (114vo)

Quand on sachemine à une entreprise difficile, le sang se retire des extremitez corporelles, & court se rendre au cœur, fontaine des esprits vitaux. (115ro)

Sublimi feriam sidera vertice. (116vo)

Cum bonis ambula. (117vo)

Vir bonus dicendi peritus & non latro. (118vo)

Sub sordido pallio sæpe latet sapientia. (120ro)

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Omnis homo natura scire desiderat. (120vo)

Quiconque cherche mettre fin à un sien juste desir, ne devroit jamais prester les oreilles aux lamentations feminines, & mesmement à celles dune femme quon a de long temps aimée. (123vo)

Il ny a chose au monde plus propre à appaiser lire des hommes, que lhumilité des ennemis. (123vo)

Limpetuosité du courroux transporte le plus souvent les hommes à commettre choses inhumaines & plaines de cruauté. (124ro-vo)

Un cœur repentant merite pardon. (125vo)

La mort est la fin des travaux & commencement de la vie. (126ro)

[Il] vaut mieux faire plaisir dun pied à un honneste homme, que dun doigt à un sot & badin. (127vo-128ro)

Brevis oratio penetrat. (128vo)

O fortuna potens quam variabilis, evertis tu bonos, erigis improbos ! (128vo)

Letumque volunt pro laude patisci. (129ro-vo)

Interpone tuis interdum gaudia curis, ut possis animo quemcumque sufferre laborem. (129vo)

Tormentum dicitur quasi torquens mentem. (132ro)

[Il] se trouvent autant de manieres pour mettre en soupçon une femme dhonneur quil y a destoilles au Ciel. (141ro)

Ceux qui ont de lentendement ne sesmeuvent pour choses tant legeres, & ne croyent si facillement aux parolles dun serviteur qui peut estre transporté de mille passions. (142ro)

La plus grande partie des femmes est honneste, & [] plusieurs dicelles qui par accident de fortune, ou par la malice des personnes, ont esté reputées impudiques, sont neantmoins tres chastes. (142vo)

La beauté du corps donne un indice manifeste de la beauté de lesprit. (143ro)

Les femmes, se cognoissant nestre aimées, sont [] courtoises à favoriser ceux qui feignent les aymer. (143ro)

Qui ne peche point avec lintention, ne merite blasme & chastiement. (143ro)

Mais pource que les hommes taschent avec le temps pouvoir vaincre toute chose, [ils] rapportent toute operation à lamoureux effect. (143vo)

Les actes veneriens ne se font és places publiques. (145vo)

Naist la mauvaise renommée du sexe feminin non pour ses œuvres, qui sont pour la plus part dignes deternelle louange, mais des accidens de fortune, de linsolence des amants, de la malignité des hommes, & dune generale & mauvaise opinion entrée és personnes adonnées au mal. (145vo-146ro)

Un peché follement fait va follement en la maison du diable. (147vo)

LES TROMPERIES

Lamoureux qui est sans argent / Ressemble un escollier sans livres, / Un nocher sans art, un sergent / Sans recors, & un camp sans vivres. (6vo)

Une maquerelle honteuse / Engendre à sa fille des poux, / Et rien quails, quoignons & que choux / Ne remplisse sa pense creuse. (7ro)

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[Conter] les chevilles. (7ro)

[Ne pas savoir] de quel bois faire flesche. (9ro)

Il laisse le fruict pour la fueille, / Pesche tourment, & rongne acueille, / Et chez soy retire un tyrant / Qui se marie & dame prent. (12vo)

Un seigneur qui toste le tien, / Un soldat qui mange ton bien, / Et la verolle, est moindre rage / Que prendre femme en mariage. (12vo)

Ne te fie à mule qui rit, / Nà femme qui de lœil fait signe, / Car lune des pieds te ferit, / Lautre des ongles tesgraffigne. (13vo)

Aux resveries des malades, / Aux songes vains, extravagans, / Aux forcenemens des Menades, / Aux folles des Grecs & Troyens, / Aux diseurs de bonne aventure, / Aux mariniers, aux courtisans, / Aux orloges qui nont mesure, / Aux pelerins, & aux marchans / Aux tiltres hauts & honorables / Des happelopins & flatteurs, / Et aux promesses peu durables / Des princes & des grands seigneurs / On doit mille fois plustost croire / Quaux sermens & foy des putains, / Car de mentir elles font gloire, / Leurs cœurs de mensonge estans plains. (14ro-vo)

Qui trop se subtilise, / Plus il entre en bestise. (14vo)

Ainsi quau bon vin court lAlmant, / Au sel la chevre, au miel la mouche, / Ainsi limpatient amant, / Ayant succé dessus la bouche / De sa dame le succre doux, / Retourner y veut à tous coups. (15vo)

Le barbier ne se contente du poil. (15vo)

Si tost lenfant ne change de vouloir, / Si peu ne dure au clair soleil la nue, / La neige encor nest si volage au cheoir, / La fueille nest au vent si tost esmeue, / Et le printemps nest point tant inconstant, / Que variable est le cœur dun amant. (16vo)

Peu damitié, peu de foy. (22ro)

Au vieil rassotté fay caresses, / Si en bref veux avoir richesses. (24vo)

Il fait sa cuisine sans lard, / Qui ne caresse le vieillard. (24vo)

Le sot vieillard que lamour picque / Est une tres bonne praticque. (24vo)

La courtisane enjalousée, / Quitte un chacun & abusée / Dun tout seul qui luy semble beau / Vit esclave & court au bordeau. (24vo)

La dame qui nest amoureuse / Est une fontaine sans eau, / Un corps sans ame, & un anneau / Sans une pierre precieuse. (25ro)

À lhospital court ceste-là / Qui rien ne grippe & fait cela. (25ro)

Pour un plaisir qui tant peu dure / Tout à beau loisir se repent / Celle qui se fait la monture / Dun chacun, & qui rien nen prent. (25ro)

Plustost se taira la cigalle, / Et la grenouille fuyra leau, / Que ne soit dune putain sale / Lamant plumé jusquà la peau. (26vo)

És guerres damour celuy qui fuit est le vainqueur. (27ro)

Il est bien aisé à ceux qui sont sains de conseiller les malades. (28vo)

La langue oint où la dent poing. (28vo-29ro)

Il est malseant à un homme se vanter, car quoy quil en soit, la verité est tousjours cogneue. (34ro)

Qui ayme fort veut autre consolation que de lettres. (36vo)

Quand quelcun a mal, toute chose luy nuit. (37ro)

Un grand bien fait ne se paye point quavec grande ingratitude. (38vo)

Toute putain qui donne nest pas hors de soupçon. (42vo)

Tu nas jamais, quil ne te couste bon, / Dun hostellier les frivolles carresses, / Ny dun barbier lagreable fredon,/ Ny les presens des garces flatteresses. (42vo)

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La vieille qui est brocardeuse / Cache soubs un paisible front / Une guerre aspre & furieuse, / Et jusques aux os la laine tond. (45ro)

Si tu rencontre par la rue / Une femme qui est barbue, / Passe outre & luy crache en la veue, / Ou à beaux cailloux la salue. (45vo)

Croire à un bossu [] comme à un trompeur. (45vo)

Le bossu poingt comme une ortie, / Sa foy ne garde, & trompe, en fin / On ne peut entrer au moulin / Que la robbe ne soit blanchie. (45vo)

Cil qui dun bossu saccompagne, / Fait un semblable & pareil gain, / Que fait la mouche avec lyraigne, / Ou qui pour argent prend lestain. (45vo)

Caresser outre le devoir, / Bien payer afin den ravoir, / Monstrer à tous un bon visaige, / Gaigne des hommes le courage. (46ro)

La courtisanne qui tembrasse / Et qui ses bras au col te lasse / Tayme bien peu & feint beaucoup / Et en fin te perd tout à coup. (46ro)

Lon ne peut avoir rien de bon, / Si lon ne baise sa maistresse, / Et si dune bonne facon / Lon ne la fringue & la caresse. (48vo)

Cest grand malheur que davoir trop dentendement. (48vo)

Comme retourne le thoreau / Devers sa genisse amoureuse, / Au foyer la vieille frilleuse, / Et le cerf au frais du ruisseau, / Comme au jeu courent les pipeurs, / À la danse la pastourelle, / Le tendre enfant à la mamelle / Et les mousches à miel aux fleurs, / Ainsi lamant accoustumé / Aux faveurs & à la carresse / De son amoureuse maistresse, / Retourne en son sein bien aymé. (54vo)

Celle qui un present refuse, / Et qui trop sotte ne le prent, / Bien souvent elle sen repent, / Et sa grande bestise accuse. (57ro)

La Dame que lamour affole / Ne refuse jamais son bien, / Apres luy tousjours son cœur volle, / Et son vouloir ne change en rien. (57ro)

Bien-heureux ceux quamour tient enlacez / Bien fortement dun lyen volontaire, / Leffort du temps ne le scauroit deffaire, / Ains meurent uns, lun & lautre embrassez. (57ro-vo)

[Frapper] le cloud tandis quil est chaud. (57vo)

La corneille esventée & la sage formis / Sont lexemple & pourtrait de ceste nostre vie. (58vo-59ro)

On ne se peut mieux mocquer des dames que naller où elles attendent. (60vo)

Amour na respect ny à mortier ny à cyvette. (61vo)

Lesprit tient beaucoup du divin. (62vo)

Celuy qui premier trouva lart de la guerre avoit lestomac de fer, & lesprit de feu. (67vo)

Lordinaire des maris est de dire mal de leurs femmes en se jouant. (78ro)