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Classiques Garnier

Établissement du texte

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Théâtre complet. Tome I
  • Pages : 629 à 631
  • Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 87
  • Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
  • EAN : 9782406122456
  • ISBN : 978-2-406-12245-6
  • ISSN : 2261-575X
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12245-6.p.0629
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 23/02/2022
  • Langue : Français
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ÉTABLISSEMENT DU TEXTE

Le texte qui suit a été établi à partir de lédition du Théâtre complet dEugène Labiche, tome I (Paris, Calmann Lévy, 1878). Lédition originale de la pièce a été publiée en 1850 (Paris, Beck, 1850, 15 p.).

Certaines variantes, ne visant que des questions de graphie, nont pas été prises en compte. Par exemple, dans lédition Beck, les mots « madame » et « mademoiselle » sont écrits avec un « M » majuscule lorsque ces mots ne précèdent pas le nom de la personne, alors que dans lédition du Théâtre complet ces mots commencent par une lettre minuscule. Ce genre de variante, qui ne change pas le sens de la réplique, na pas été relevé. Les erreurs dimpression (« la » au lieu de « là ») ont été corrigées. Lorthographe des mots a été modernisée et uniformisée. Les traits dunion dans des expressions telles que « très-bien » ou « très-élégant » ont été enlevés. Lexpression « cré nom », écrite en deux mots dans le texte de base, a été également modernisée en un seul mot « crénom ». Les abréviations des noms des personnages utilisées dans les différentes versions manuscrites (Made, Mme, Mlle, Mr., M., St. G., St-Germain, etc.) ont été standardisées (Madame, Mademoiselle, Monsieur, Saint-Germain).

Trois manuscrits autographes de La Fille bien gardée ont été conservés. Il existe une ébauche de la pièce dans la collection Rondel de la Bibliothèque Nationale (Rondel Ms. 1883, 31 feuillets) et un manuscrit incomplet de la pièce également dans la même collection (scènes 1 à 5, Rondel Ms 1884, 21 feuillets). Sur les deux manuscrits, la marge de gauche de la page est intentionnellement blanche pour laisser place à déventuelles corrections. Sur le premier manuscrit (Rondel Ms 1883), une première page sans marge à gauche présente un résumé rapide de laction des six premières scènes qui a été entièrement raturé, probablement pour indiquer que ces indications ont été prises en compte. Lécriture sur cette première page du manuscrit semble bien être celle de Labiche lui-même1. Le résumé continue 630sur une page qui portait à lorigine le numéro 2 barré et remplacé par le numéro 11. Il semble donc que cette page, également sans marge à gauche, faisait à lorigine suite à la première page de lébauche et fut reprise et déplacée pour devenir la page 11 de lébauche plus élaborée. Sur la page du manuscrit qui présente la liste des personnages et la première scène, le titre, « La Fille bien gardée », a été ajouté dans une écriture différente (celle dun conservateur de bibliothèque très probablement). Peu de corrections ont été faites dans les marges de cette ébauche.

Le deuxième manuscrit (Rondel Ms 1884), qui est incomplet, comporte beaucoup plus de ratures et dajouts dans la marge de gauche. Contrairement à la première ébauche, ce manuscrit a été utilisé recto verso, mais Labiche semble avoir utilisé un côté des feuilles pour la première partie de la pièce et continué de lautre côté (de sorte que sur le côté dune page on a le numéro 20, par exemple, et de lautre côté 37).

Le manuscrit soumis à la censure est conservé aux Archives Nationales, dans la série F/18/865. Certains mots et passages ont effectivement été censurés, mais non de façon sévère ou exhaustive. Curieusement, ce manuscrit indique le nom de Marc-Michel comme auteur, suivi dun « et » qui na pas de suite (« Marc Michel et… »). À cette époque, les manuscrits étaient soumis anonymement au bureau de la censure par le directeur du théâtre concerné. On doit supposer que le nom de Marc-Michel fut ajouté après lexamen de la pièce, afin dindiquer peut-être à qui on devait rendre lexemplaire en question. Un titre provisoire, vraisemblablement de la main dun copiste, indique « La petite fille ». À ce titre initial on a ajouté, dune autre écriture, « égarée ». Le titre définitif semble avoir été ajouté plus tardivement, et dune troisième écriture. Il y a, en plus du manuscrit lui-même, deux feuilles volantes (qui semblent toutes deux avoir en effet été remplies par Labiche lui-même, surtout à cause de sa façon décrire les « d » et les « e »). Sur la première, les auteurs demandent de garder une réplique de la première scène supprimée par les censeurs ; sur la seconde figurent les paroles des derniers couplets de la pièce, qui manquaient dans la version soumise aux censeurs.

Les censeurs sont intervenus à plusieurs reprises, comme lindiquent les pages cornées qui portent des ratures et des changements. Les passages biffés à lencre noire ou grise et accompagnés de traits ou de signes de ponctuation dans les marges ont vraisemblablement été faits par les 631censeurs. Parfois il est clair que ce sont les censeurs qui ont apporté un changement, lorsque le coin de la page est corné et que la couleur de lencre dans la marge et pour la correction est la même (« tu vois bien que non » au lieu de « tu sais bien que non »). Lorsque les annotations dans les marges sont grises et les ratures ou ajouts à lencre noire, on peut supposer que ce sont des modifications apportées par les auteurs. Pour ce qui est de la chanson où lon remplace « et zon, zon, zon » par « et flon, flon, flon », la façon de faire les « f » nest ni celle de Labiche, ni celle de Marc-Michel. On peut conclure quil sagit dun changement proposé par les censeurs. La feuille volante concernant la demande de garder la réplique « Cest madame qui lest… bonne… de poitrine » est certainement de la main de Labiche. Le cas de la chanson censurée est plus problématique. Lautre feuille volante, qui contient les couplets finaux, est de lécriture de Labiche. Sur les deux feuilles volantes, le titre intermédiaire « La petite fille égarée » est encore utilisé, ce qui nous confirme le choix relativement tardif du titre définitif.

1 Les lettres manuscrites de Labiche conservées à la Bibliothèque de la Comédie-Française ont aidé à identifier son écriture.