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Classiques Garnier

Avant-propos

  • Publication type: Book chapter
  • Book: La Vie immobile. Patries, Les Sonnets, Le Retour
  • Pages: 9 to 11
  • Collection: World Literature, n° 51
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406159087
  • ISBN: 978-2-406-15908-7
  • ISSN: 2261-5911
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15908-7.p.0009
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 01-10-2024
  • Language: French
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Avant-Propos

Ce livre est né dune expérience personnelle.

Recruté en septembre 2011 comme professeur agrégé (PRAG) au département détudes néo-helléniques de lUniversité Paul-Valéry Montpellier III, je me vis confier, au mois de novembre 2011, les clefs du « fonds Louis Roussel » : Louis Roussel (1881-1971) avait été professeur de grec ancien et de grec moderne à la Faculté des Lettres de Montpellier dans lentre-deux-guerres et une partie de sa bibliothèque – le fonds Louis Roussel – était conservée au département détudes néohelléniques de cette même université.

Après avoir étudié ce fonds de manière systématique, je jugeai nécessaire de pousser plus loin mes investigations et pris contact avec la fille du professeur montpelliérain, madame Madeleine Roussel, qui me donna généreusement accès, chez elle, aux archives personnelles de son père. Cest chez elle, justement, que je découvris, dans les manuscrits de son père, un document intéressant. Il sagit dune liste de poèmes réunis par Costis Palamas autour de « lidée de la mort » avec des titres et des références précises – on reconnaît parfaitement lécriture du poète athénien – et de traductions, en français, par Louis Roussel, de ces mêmes poèmes. Lensemble représente une trentaine de pages, écrites à la machine à écrire (tapuscrits) ou au stylo-plume (manuscrits), avec parfois des ratures, des blancs (passages non traduits) et des corrections au crayon à papier. Le manuscrit nest pas daté mais on peut raisonnablement penser, daprès le registre de ses œuvres que tenait méticuleusement Louis Roussel1, quil date des années 1924-1925. Les poèmes sont empruntés à sept recueils : Les Yeux de mon âme (1892), La Vie immobile (1904), La Flûte du roi (1910), Les Plaintes de la lagune2 (1912), La Cité et la solitude (1912), Autels (1915) et Contretemps (1919).

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Lintérêt et la beauté de ces textes, ainsi que la qualité des traductions de Louis Roussel, me conduisirent, après lecture ou relecture de lœuvre de Palamas, à poursuivre ou à prolonger lentreprise de lhelléniste montpelliérain.

Jentrepris donc, à partir des quatre poèmes de La Vie immobile figurant dans le manuscrit, « Ô patries ! Air, terre, onde, feu », « Quand mourut Polylas », « La mort de Macaria » et « Le mort », de traduire le reste du recueil, ou plus exactement, étant donné lampleur de la tâche, ses trois premières parties : Patries, Les Sonnets et Le Retour.

Ces poèmes constituent, du point de vue formel, deux ensembles bien distincts :

un premier ensemble de vingt-huit sonnets, précédés dun prologue : Patries (12 sonnets), Les Sonnets (16 sonnets)

un second ensemble de vingt poèmes, très divers du point de vue de la versification : Le Retour.

Du point de vue du contenu, en revanche, les mêmes thèmes sentremêlent, donnant son unité au corpus.

Lensemble, 49 poèmes en tout, constitue donc un tout cohérent, justifiant, a posteriori, le choix initial de ne pas donner lœuvre tout entière.

Je complétai par la suite ce travail en y ajoutant :

les textes originaux, en grec, daprès lédition de référence, celle de la Fondation Costis Palamas à Athènes (2019)3,

des notes et des commentaires pour chaque poème, considérant que toute traduction doit sappuyer sur un commentaire du texte original et que la possibilité dune bonne traduction dépend de la compréhension, aussi exacte que possible, de ce dernier4,

une chronologie commentée de la vie et de lœuvre de Palamas,

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une notice sur Louis Roussel,

une analyse traductologique de mes propres traductions,

et, en annexe, en toute fin de volume, regroupées autour de trois thèmes – Missolonghi, le premier amour, la mort –, de nouvelles traductions de Palamas empruntées à cinq recueils, Trilogie héroïque (1910), LesPlaintes de la lagune (1912), La Cité et la Solitude (1912), Autels (1915) et Contretemps (1919).

La connaissance du grec moderne étant fort peu répandue en France, cest par lintermédiaire de ses traductions que les Français ont accès à lœuvre de Palamas. Et comme ces dernières sont peu accessibles et datent presque exclusivement de lentre-deux-guerres, il ma semblé utile de renouveler le corpus et de faire connaître, grâce à ce recueil un auteur qui nest pas inconnu, en France, du grand public cultivé. Ces éléments, ainsi quun intérêt évident pour tout ce qui touche, de près ou de loin, à la Grèce ancienne et moderne, pourraient inciter certains lecteurs français, par simple curiosité intellectuelle, à pousser un peu plus loin leurs investigations et à tenter de découvrir ce qui se cache derrière ce nom, celui dun des plus grands poètes de la Grèce moderne.

1 Ce registre se trouve dans ses archives.

2 Louis Roussel traduit le titre de ce recueil par Tristesses du lac.

3 Palamas, Costis, Œuvres complètes[Άπαντα], Athènes, Fondation Costis Palamas [ΊδρυμαΚωστήΠαλαμά], tome 2, 2019. Je remercie ici Théodosis Pylarinos, professeur émérite à lUniversité ionienne de Corfou, et Konstantinos Kasinis, professeur émérite à lUniversité Ioannis Capodistrias dAthènes, tous deux membres de la Fondation Costis Palamas, davoir bien voulu me faire parvenir les dix premiers volumes des Œuvres complètes de Palamas.

4 Nous reprenons à notre compte la formule de Robert Ellrodt dans « Comment traduire la poésie ? » (Palimpsestes hors série, 2006, p. 67) : « Traduire, cest dabord comprendre, donc interpréter. »