CHRONOLOGIE'

4 février 1688 Naissance de Pierre Carlet (le futur Marivaux) à Paris, paroisse Saint-Gervais. Son père, Nicolas Car¬ let, sera «trésorier des vivres» de Tarmée d'Alle¬ magne jusqu'en 1697. 1698 Nicolas Carlet acquiert l'office de «contrôleur- contregarde» de la Monnaie de Riom. Son fils fera ses études au collège des Oratoriens de cette ville. 1701 Grâce à l'appui de Pierre Bullet, « architecte des bâti¬ ments du Roi », frère de sa femme, Nicolas Carlet est commis à la direction de la Monnaie de Riom. 1704 Nicolas Carlet devient directeur en titre de la Mon¬ naie de Riom. 1710 Le 30 novembre, Pierre Carlet s'inscrit à l'Ecole de Droit de Paris. Il s'y inscrira encore irrégulièrement jusqu'au 50 avril 171 2, mais ne passera pas à cette époque le baccalauréat. I. On trouvera la justification des dates données ici dans Frédéric Deloffre. Marivaux et le marivaudage, Seconde édition revue. Paris, A. Colin, 1967, p. 503-572. La plupart des indications complémen¬ taires proviennent des recherches de Michel Gilot. Abréviations utili¬ sées : G. : comédie ; A. : acte ; T. F. : Théâtre Français ; T. I. : Théâtre Italien.

CHRONOLOGIE

1712 Publication du Père prudent et équitable^ C., i Α., non représentée. Installé à Paris, Marivaux sollicite le 14 avril une approbation pour son premier roman, Les Effets surprenants de la sympathie (I, II), qui lui sera accordée le 26 août. En décembre, il soumet à Tap- probation un second roman, Pharsamon, qui ne paraî¬ tra qu'en 1737. 1715 En janvier, publication des deux premières parties des Effets surprenants de la sympathky avec une approbation de Fontenelle. Le 11 mai, puis de nouveau le 3 i août, Pierre Carlet sollicite une approbation pour La λ/οι- ture embourbée, «roman impromptu», et le 24 août pour Le Bilboquet. 1714 Annonce du Pharsamon, non suivie d'effet ; publica¬ tion de La Voiture embourbée (approbation du 13 août 1713), du Bilboquet (approbation du 26 octobre 1713), des Effets surprenants de la sympathie (III, IV et V, approbation du 21 décembre 171 3). Une approbation est accordée pour le Télémaque travesti (14 juin 1714). On annonce prématurément l'impression de Llliade travestie (septembre-octobre). 1715 Le 20 novembre, Marivaux demande une approba¬ tion pour L'Homère travesti, ou L'Iliade en vers burlesque, parodie de VIliade, d'après l'adaptation en vers de La Motte. 1716 Publication de L'Iliade travestie, avec une approbation du 10 juin 1716. 1717 Le 7 juillet, Pierre Carlet de Marivaux épouse Colombe Bollogne, d'une bonne famille de Sens, de

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cinq ans son aînée. D'août 1717 à août 1718, le Nouveau Mercure, dirigé par Dufresny, publie des Lettres sur les habitants de Fans. 1719 Au début de Tannée (ou peut-être dès la fin de 1718), naissance de Colombe-Prospère, fille de Marivaux. En mars, le Nouveau Mercure publie les Pensées sur le sublime et les Pensées sur la clarté du discours. Le 14 avril, mort à Riom de Nicolas Carlet, père de Marivaux. En juin, Marivaux sollicite le Garde des Sceaux pour obtenir la charge de son père : en vain. Le 5 août, La Mort d'Annibal, tragédie, est «reçue» par la Comédie Française. A partir de novembre 1719 et jusqu'en avril 1720, Marivaux publie dans le Nou¬ veau Mercure ses Lettres contenant une aventure. 1720 3 mars, L'Amour et la 'Vérité, C., 5 Α., en collabora¬ tion avec Saint-Jorry; échec complet (une seule représentation). En juillet, fermeture de la Banque Royale, fin du système de Law ; Marivaux est ruiné, et la dot de Colombe Bollogne est perdue ; 17 octobre, Arlequin poli par l'amour, C., i Α., T. L, vif succès (12 représentations); 16 décembre, Annibal, tragédie. 5 Α., T. F., échec (3 représentations). 1721 Le 30 avril, Marivaux reprend une inscription à TÉcole de Droit et est reçu bachelier le 31 mai. Juillet, première feuille du Spectateur français, pério¬ dique inspiré du Spectator de Steele et Addison. 31 juillet, nouvelle inscription à TÉcole de Droit. Marivaux obtient sa licence le 4 septembre 1721. 1722 De janvier à mai, feuilles 2 à 6 du Spectateur français. Le 3 mai, La Surprise de l'amour, C., 3 Α., T. L, vif succès (13 représentations; la reprise de 1724 obtien-

CHRONOLOGIE

dra un plus grand succès encore). Le 18 mai, Mari¬ vaux renonce par devant notaire à la succession de son père, «plus oiseuve que profitable» pour lui; il est qualifié dans l'acte d' «avocat au Parlement». D'août 1722 à mars 1723, feuilles 7 à 16 du Spectateur français. 1723 Le 6 avril, La Double Inconstance, C., 3 Α., T. L ; grand succès pour la pièce et pour l'actrice Silvia (16 repré¬ sentations). A la fin de l'année ou au début de 1724, mort de la femme de Marivaux. 1724 5 février. Le Prince travesti, C., 3 Α., T. T., 16 repré¬ sentations. Le 8 juillet, La Fausse Suivante, C., 3 Α., T. L, I 3 représentations. Septembre-octobre, feuilles 24 et 25 du Spectateur français, la seconde imprimée à Sens. 2 décembre. Le Dénouement imprévu, C,, 1 Α., T. F., 6 représentations. 1725 5 mars, L'Ile des esclaves, C., i Α., T. L, très vif succès (21 représentations; bon accueil à la Cour le 13 mars) ; 19 août, L'Héritier de village, C., i Α., T. L, accueil partagé (9 représentations). 1727 30 janvier, La (seconde) Surprise de l'amour est reçue par les Comédiens Français. Le 16 février, la veuve Coutelier, libraire, sollicite un privilège pour La V^ie de Marianne; un manuscrit est remis au censeur Blan¬ chard. Le 8 mars, l'abbé Bonardy note que Marivaux «devait donner aux Italiens la nouvelle Surprise, mais il s'est brouillé avec Lélio et sa femme» (ce qui explique que la pièce ait été portée aux Français). Les sept feuilles de L'Indigent Philosophe sont successive¬ ment approuvées le 19 mars, le 12 et le 22 avril, le 8 et le 15 mai, le 13 juin et le 5 juillet. Le 3 août, L'Ile

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île la Raison, C., i Α., est favorablement reçue par les Comédiens Français ; jouée dès le 11 septembre, elle est «magnifiquement sifflée» (4 représentations). 31 décembre. La Surprise de Pamour, G., 3 Α., T. P., devient un des classiques de la «Maison» (14 repré¬ sentations dans la première série). 1728 Vers mars, première édition collective en deux volumes, du Spectateur français, de L'Indigent Philosophe et de la plupart des morceaux parus dans le Nouveau Mercure (Prault, 1728, avec une approbation du 3 jan¬ vier) où un Catalogue des livres publiés par Prault annonce parmi les «Ouvrages de M. de Marivaux» La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la Comtesse de ***, dont la première partie reçoit effec¬ tivement une approbation du 28 avril 1728, sollicitée le 25 du même mois. Le 28 avril, Le Triomphe de Plutus, G., I Α., T. L, 12 représentations, 18 dans l'année. 1729 I 8 juin, La Nouvelle Colonie, ou La Ligue des femmes, G., 3 Α., T. L une seule représentation. La pièce, sifflée, ne nous est connue que par un résumé du Mercure. 1730 24 janvier, Le Jeu de Tamour et du hasard. G., 3 Α., T. L, «très goûté», 14 représentations, plus une à la Gour. 1731 9 mars, Les Serments Indiscrets sont reçus à la Comédie Française. Vers juin, LA VIE / DE / MARIANNE, /ou / LES AVANTURES / DE MADAME / LA COMTESSE DE *** / Par Monsieur DE MARI¬ VAUX. / PREMIÈRE PARTIE / [Fleuron] / A PARIS, / Chez PRAULT Père, Quay de Gêvres, /

CHRONOLOGIE

au Paradis, & à la Croix Blanche. / M.DCC.XXXI / Avec Approbation & Privilège du Roy. - VI + 95 + 3 p., in-12. Approbation deSaurinduiS avril 1728, privilège signé Sainson du i 5 mai 1728, enregistré le 23 mai 1728. Juillet, compte rendu de cette partie dans Le Nouvelliste du Parnasse, t. II, p. 210. 5 novembre, La Reunion des amours, G., i Α., T. F., 10 représentations. 1732 12 mars, Le Triomphe de Pamour, C., 3 Α., T. L, 6 représentations. 8 juin. Les Serments indiscrets, C., 5 Α., T. P., mal accueillis (9 représentations). Juin, annonce prématurée de la publication du Pharsamon. 25 juillet, LÉcole des mères, C., i Α., T. L, 14 repré¬ sentations. 1733 4 février 1733, approbation pour Le Petit Maître cor- rigé (procédure rare pour une pièce non encore repré¬ sentée). 6 juin 1733, L'Heureux Stratagème, G., 3 Α., T. L, 18 représentations. 17 septembre, un manuscrit du Cabinet du philosophe reçoit une approbation, et, en octobre, un privilège est accordé pour « un ouvrage » portant ce titre. 12 octobre, « Marivaux est sur le point de donner la suite d'une petite brochure intitu¬ lée La \^ie de Marianne, qui parut et eut un grand succès il y a environ deux années. On Ta mis au rang de ceux qui prétendent à la place vacante de l'Acadé¬ mie Française» (Journal de la Cour et de Paris, Biblio¬ thèque Nationale, Fr. 25000, p. 229). 1734 Fin de janvier, La Yie de Marianne, etc. / SECONDE PARTIE / A PARIS / Chez PRAULT Père, Quay de Gèvres, / au Paradis, & à la Croix Blanche / M.DCC.XXXIV / Avec Approbation & Privilège du Roy. - IV + 98 + IV pages. Approbation de Saurin du 15 janvier 1734, privilège signé Vernier du

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19 juillet 1731. De fin janvier à avril, publication hebdomadaire des onze feuilles du Cabinet du philo¬ sophe. Février, compte rendu sévère de La λ/ie de Marianne par l'abbé Desfontaines dans Le Pour et Contre, journal de l'abbé Prévost, «nombre» XXX. Marivaux y répond dans la sixième feuille du Cabinet du philosophe. Avril, Le Paysan parvenu, première par¬ tie, approbation du 18 mars. Juin, Le Paysan parvenu, seconde partie, approbation du 20 mai. Eté, Crébil- lon se moque de Mananne dans le roman de Tanzat' et Néadamé, où Marivaux (ou Marianne, son porte- parole) figure sous le visage de «la taupe Moustache». 16 août, La Méprisé, C., i Α., T. I., 3 représentations. Août, Le Paysan parvenu, troisième partie, approba¬ tion du 5 juillet, privilège du 5 août. Octobre, Le Paysan parvenu, quatrième partie, approbation du 30 septembre; Atarivaux y répond à Crébillon, à qui il donne une leçon de décence et de goût, ό novembre, Le Petit Maître corrigé, C., 3 Α., T. P., cabale et échec (2 représentations). 1735 Avril, Le Paysan parvenu, cinquième partie, approba¬ tion du avril. 9 mai, La Mère confidente, C., 5 Α., T. I., grand succès (17 représentations). Novembre, La Vie de Marianne, etc. / QUATRIÈME PARTIE / A PARIS, chez PRAULT fils, Quay de Conty, vis-à- vis la descente du Pont-Neuf, / à la Charité, / 1735. - IV -H 140 pages. En tète, approbation de Saurin du 17 novembre 1731 (sic), privilège à Pierre Prault du 19 juillet 17 51, cession du privilège obtenu par Prault le père pour Marianne et Le Paysan parvenu, ce dernier ne se réservant que les deux premières parties de chacun des deux ouvrages. Fait à Paris le 4 octobre 1735. En bas de la page 140, on lit : «On imprime actuellement chez le même libraire les Égarements du Cœur et de l'Esprit, ou les Mémoires de M. de Meil- court. Première partie. » i ο décembre, compte rendu de cette troisième partie dans les Observations sur les

CHRONOLOGIE

Ecrits modernes y t. III, p. 230. Dubuisson commente cette publication dans sa correspondance : «peu de faits et beaucoup de paroles»; il annonce que le Théâtre Italien va jouer L'y^ubergeprovinciale, comédie de Marivaux.

1736

Février-décembre, publication du Télêmaque travesti par Ryckhoff, libraire d'Amsterdam ; gêné par cette publication au moment où il pourrait être élu à l'Académie (en mai, ce seront l'évêque Boyer et Nivelle de La Chaussée qui seront successivement élus), Marivaux désavoue ce roman. Mars, La Yie de Marianne, etc. QUATRIÈME PARTIE. A PARIS, che2 PRAULT fils, etc. 1736. - IV + 126 pages. En bas de la page 126 : « Lu par ordre de Monseigneur le Garde des Sceaux. Le 19 mars 1736. J. Saurin.» Annonce de cette publication «depuis deux jours» par les Nouvelles de la Cour et de la Ville du 28 mars. Compte rendu de cette quatrième partie dans les Observations sur les Ecrits modernes du 14 avril, t. IV, p. 3 10. Le 4 mai, Dubuisson juge : «de la loquacité et de la métaphysique». 11 juin, Le Legs, C., i Α., T. P., 7 représentations ; la comédie, qui paraît trop longue, sera raccourcie par les comédiens et deviendra une pièce du répertoire. Septembre, La Vie de Marianne, etc. CINQUIÈME PARTIE. A PARIS, chez PRAULT fils, etc. 1736. - 130 pages. Approbation de Saurin du 4 septembre 1736. Compte rendu flatteur, sans doute de l'abbé Prévost, dans Le Pour et Contre, nombre CXXXII, p. 275. Novembre, La Vie de Marianne, etc. SIXIEME PARTIE. A PARIS, chez PRAULT fils, etc. 120 pages. Approbation de Saurin du 27 octobre 1736. C décembre, Dubuisson porte ce jugement sur cette partie : « moins intéressante que les autres [...] c'est toujours le même jargon, mais il me semble que la métaphysique y est moins raffinée ».

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1737 Janvier-juin, publication, désavouée à l'avance, du Eharsamofiy par Prault. 2 février, compte rendu de la sixième partie de La \/ie de Marianne dans les Observa¬ tions y t. VII, p. 286. 3 février, Mananne, opéra- comique de Panard et Favart, tiré du roman de Mari¬ vaux, non imprimé. Février, La Vie de Marianne, etc., SEPTIÈME PARTIE. A PARIS, chez PRAULT fils, etc. - 144 pages. Approbation de Saurin du 27 janvier 1737. Dès le 5 février, Dubuisson trouve cette partie «moins chargée de réflexions, de petits détails, peut- être est-ce un effet de la vitesse avec laquelle l'auteur a travaillé ». Ce 16 mars, La Fausse Confidence, G., 3 Α., T. L, 6 représentations. Le 21 mai, Neaulme, libraire à La Haye, annonce qu'il a sous presse la huitième partie de Marianne, mais il ne la publiera qu'en décembre 1737 ou plutôt en janvier 1738 (voir à cette date). A une date inconnue de 1737, Pierre Prault publie l'édition originale récemment retrouvée de cette huitième partie, sans Approbation ni Privi¬ lège, du fait de la «proscription des romans» : LA VIE / DE / MARIANNE, / ou / LES AVEN¬ TURES / DE MADAME / LA COMTESSE DE *** / Par Monsieur de MARIVAUX. / HUITIÈME PARTIE. Le prix est de 24 sols. / [fleuron] / A PARIS, / Chez PRAULT fils, Quay de / Conty, vis-à-vis la descente du / Pont-Neuf, à la Charité. / filet / M.DCC.XXXVII. Compte rendu de cette par¬ tie dans les Observations sur les Ecrits modernes, lettre CXLI, datée du 28 décembre 1737, t. IX, p. 259. 1738 (Fin décembre 1737 ou) janvier 1738, La Vie de Marianne, etc. HUITIÈME PARTIE. A La Haye, chez GOSSE et NEAULME, 1737. 7 juillet, La Joie impré¬ vue, C., I Α., T. L, soutenant une reprise réussie de La Fausse Confidence, devenue Les Fausses Confidences ; nombre de représentations inconnu, les registres du

CHRONOLOGIE

Théâtre Italien ayant disparu pour la période qui s'ouvre. 1759 13 janvier, Les Sincères^ C., i Α., T. L, «fort applau¬ die» à la première représentation au moins. Une Neuvième et dernière partie (apocryphe) de La l^ie de Marianne est publiée par Gosse et Neaulme, à La Haye : Marivaux avait sans doute répondu négative¬ ment à la requête des libraires concernant une suite. 1740 19 novembre, LÊpreave, C., i Α., T. L, très vif suc¬ cès pour la pièce et l'actrice, Silvia; 17 représenta¬ tions. 1741 Marivaux compose pour les Italiens La Commère, C., I Α., tirée du Paysan parvenu. La pièce, perdue, ne sera retrouvée que de nos jours et publiée en 1966. Composition des parties IX, X et XI de La Nie de Marianne. 1742 Le 27 mars, Neaulme annonce qu'il met en vente les neuvième, dixième et onzième parties de La Nie de Marianne. Soit : La Nie de Marianne, etc. NEUVIEME PARTIE. Fleuron triangulaire, s. 1., 1741, 168 pages. Id., DIXIÈME PARTIE, même fleuron, s. L, 1741 — 122 pagesb Id., ONZIÈME PARTIE, à La Haye, chez Jean NEAULME, 1741, 106 pages. Réimpres¬ sion des onze parties chez Pierre Prault^. Août, Mari¬ vaux retouche Narcisse, comédie de Jean-Jacques Rousseau. Le 10 décembre, il est élu à l'Académie Française.

1. Cette édition donne un texte incomplet de cette partie. Voir p. 532· 2. Nous n'avons pas vu cette édition, que signale Larroumet, p. 608.

XCVII

1743 On lit dans une évocation du café Procope en 1743 : «Le tumulte était grand, une foule de jeunes gens faisaient perdre patience à l'abbé Pellegrin ; Boîndin, à l'autre bout de la salle, criait comme quatre contre le faux goût de notre siècle, il s'emportait contre ces auteurs lus des petits-maîtres, adorés des commères, brillants dans les bagatelles, ayant l'art de dire des riens, mais n'ayant jamais celui de dire quelque chose : un grand nombre applaudissait à ses saillies; j'aperçus Marivaux à côté qui se taisait, et prenait modestement une tasse de chocolat.» 1744 Lors de la séance solennelle de l'Académie du 25 août, Marivaux lit des Réflexions sur le progrès de l'espnt humain. 19 octobre, La Dispute, G., i Α., T. F., une seule représentation. 1745 La Vie de Marianne, etc., Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 12 parties en 4 vol. in-ii, contenant une douzième partie apocryphe («Voilà, Madame, la dernière partie de ma vie...». 6 avril, Colombe-Pros¬ père entre au noviciat de l'abbaye du Trésor, près de Bus-Saint-Rémy (Eure), où elle mourra en 1786. 1746 6 août, Le Préjugé vaincu, C., 1 Α., T. P., 7 représenta¬ tions. 1748 4 avril, lecture à l'Académie des Réflexions en forme de lettre sur Pesprit humain. 1749 Le 24 août et le 24 septembre, lecture à l'Académie des Réflexions sur l'Esprit humain à l'occasion de Corneille et de Racine.

CHRONOLOGIE

1750 Le 26 mai, Mme Du Boccage écrit dans une lettre de Londres : «On m'a demandé bien des nouvelles du père de Manatine et du PajsatJ parvenu. » 25 août, suite de la lecture à l'Académie de l'ouvrage lu l'année précédente. Décembre, le Mercure de France publie La Colonie, version remaniée de La Nouvelle Colonie, ou la Ligue des femmes. Voir année 1729. 1751 8 janvier, lecture à l'Académie des Réflexions sur les hommes, zs août, lecture à l'Académie des Réflexions sur les Romains et sur les anciens Perses. i7L^ Le 7 juillet, Marivaux reconnaît devoir à Mlle de Saint-Jean, chez laquelle il demeure, la somme de 20 900 livres ; il ne peut se libérer que de 900 livres en \endant son mobilier. 1754 Décembre, le Mercure publie L'Education d'un prince, dialogue composé à l'occasion de la naissance du Dauphin Louis, futur Louis XV1. 175 5 Le Mercure de janvier publie Le Miroir, allégorie. 24 août, La Femme fidèle, C., i Α., est jouée sur le théâtre du comte de Clermont à Bernv; on n'en a conservé que quatre rôles sur huit. 1757 Le Mercure de mars publie Félicie, G., i A. Cette «féerie en dialogues» n'avait pas de chances d'être jouée à la Comédie Française. Le même sort attendait L'Amante frivole, C., 1 Α., lue le 5 mai aux Comé¬ diens, non jouée et perdue par eux. Le 10 octobre, après avoir cédé au libraire Duchesne le privilège de l'édition de ses oeuvres (ce qui aboutira à l'édition homogène en 12 volumes de 1781, procurée par

l'abbé de La Porte), Marivaux est en état de solder ses comptes avec Mlle de Saint-Jean. Le 15 octobre, ils se constituent une rente de 2 800 livres, 2 000 pour elle et 800 pour lui, dont la totalité reviendra au survi¬ vant. Le Conservateur de novembre annonce la publi¬ cation de La Provinciale (qu'il ne réalisera pas), et publie effectivement Les Acteurs de bonne foi, C., i A. 1758 Le 20 janvier, Marivaux, malade, rédige son testa¬ ment b 1761 Le Mercure d'avril publie La Provinciale, C., i Α., non recueillie dans les Œuvres complètes de 1781. I 762 8 mars, Marivaux, absent des séances de l'Académie depuis six semaines, vient «remercier ses confrères de l'inquiétude qu'ils lui ont témoignée durant sa mala¬ die ». 1765 12 février, mort de Marivaux, d'une «hydropisie de poitrine» (pleurésie), rue de Richelieu.

i. On en trouvera le texte dans les Journaux et Œuvres diverses, page 551.