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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : La Vertu de tempérance entre Moyen Âge et âge classique
  • Pages : 903 à 907
  • Collection : Rencontres, n° 433
  • Série : Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance européenne, n° 106
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406096665
  • ISBN : 978-2-406-09666-5
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09666-5.p.0903
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 01/04/2020
  • Langue : Français
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Résumés

Christian Trottmann, « Morale dintention et morale de vertu. LÉthique dAbélard et la place de la tempérance parmi les vertus cardinales dans les Conférences »

Chercher la tempérance chez Abélard peut sembler paradoxal à plus dun titre. Sa morale nest-elle pas souvent considérée comme morale de lintention et non des vertus ? Cet article sintéresse à la place de la tempérance parmi les vertus cardinales dans lÉthique et dans les Conférences.

Damien de Carné, « Le chevalier bien tempéré. Vingt-quatre chevaliers arthuriens dans tous les tons tempérants et intempérants (1150-1300) »

Le roman de chevalerie médiéval est porté par le courant idéologique de la courtoisie, qui a consisté en particulier en une réflexion sur le contrôle du désir et plus généralement des passions. Les chevaliers qui peuplent cette littérature profane, soumis au désir amoureux aussi bien quaux fureurs des combats, composent un nuancier de réponses possibles à linjonction de la tempérance.

Éléonore Andrieu, « Le sexe et le roi dans le Couronnement de Louis. Tempérance ou preudomie ? »

La sexualisation outrée de la vertu de temperantia nest jamais anodine dans le discours sur le prince. Tort ne luxure ne pechié ne mener ! est alors le seul pacte politique qui convient. Le Couronnement de Louis, le discute âprement et procède ainsi à une décléricalisation de la fonction royale et de lidentité sociale du prince en redonnant son caractère spirituel à cette identité.

904

Thierry Revol, « Tempérance/Attrempance. Stratégies morales et rhétoriques à la fin du Moyen Âge »

Héritière des vertus antiques et chrétiennes, la tempérance sera reprise par les clercs du Moyen Âge et les auteurs de la grande rhétorique dans un but moral, pédagogique et littéraire, à laide de métaphores positives et surtout sous la forme dallégories.

Pierre Caye, « Masserizia. Principes dune économie bien tempérée (Leon Battista Alberti, De familia, III) »

Dans le De Familia, la tempérance apparaît comme un principe régulateur des actions, thématisé sous le terme de Masserizzia. Est ainsi remise en cause linterprétation traditionnelle qui fait de louvrage dAlberti la matrice doctrinale du capitalisme naissant, alors que lauteur propose à travers lexploitation foncière un modèle alternatif au capitalisme commercial.

Marilena Caciorgna, « La temperanza degli eroi »

Dans la culture de lhumanisme, Scipion lAfricain est lexemple de nombreuses vertus parmi lesquelles se distingue la tempérance, quil a exercée, à travers lépisode de la « Continence » dans son double aspect de répression des passions charnelles et de détachement des richesses.

Mino Gabriele, « Temperanza e furor nel sogno di Polifilo »

Dans lHypnerotomachia Poliphili la tempérance est célébrée comme une vertu érotico-sapientiale, alors quil sagit dune des composantes de la fureur mystique qui doit conduire Poliphile aux connaissances les plus élevées.

Tristan Vigliano, « La tempérance dans les questions scolastiques et humanistes sur lÉthique à Nicomaque (1494-1530) »

Étudiant plusieurs commentaires, parfois peu connus, sur les pages de lÉthique à Nicomaque consacrées à la tempérance, larticle tente de comprendre comment la tension entre scolastique et humanisme se manifeste dans ces textes, rédigés entre 1494 et 1530.

905

François Roudaut, « Note sur la vertu de tempérance chez quelques représentants de la lexicographie latine et française (xve-xvie siècles) »

Il sagit, à travers létude de quelques articles de dictionnaires, de préciser les notions attachées à la vertu de tempérance, dévaluer principalement linfluence dAristote et de saint Thomas dAquin, dune part, et celle de Cicéron, dautre part.

Daniela Costa, « Tempérance et savoir-vivre en Italie au xvie siècle. Du civis humaniste au parfait courtisan »

Cet article examine le sens et la portée de la notion de tempérance dans la littérature italienne humaniste et renaissante, depuis Aristote jusquau courtisan de Castiglione, en passant par le « civis » florentin de Matteo Palmieri. Véritable vertu politique au sens originaire, entre discrétion et prudence, la tempérance garantit le bonheur de lhomme en tant quêtre sociable.

Bruno Méniel, « La tempérance de la parole chez les humanistes »

Si les humanistes formulent une rhétorique de labondance fertile, ils dénoncent livresse du bavardage et prônent la sobriété du discours. Ils affectionnent les genres brefs. Persuadés que la tempérance de la parole favorise lautonomie du for intérieur, ils mettent en avant les vertus du silence.

Jean-Pierre Dupouy, « La monarchie bien tempérée. La notion dattrempance dans la pensée politique dÉtienne Pasquier »

Alors que le genre des « institutions du Prince » conditionnait le bon exercice du pouvoir à la pratique par le Prince des vertus cardinales, et en particulier de la tempérance, Le Pourparler du Prince de Pasquier (1560) reporte cette exigence sur le régime politique. Plutôt que la tempérance du Prince, ce sont des institutions « attrempées » qui garantissent la paix civile et le bien public.

906

Sonia Maffei, « Temperanza nellIconologia di Cesare Ripa. Tipologie e fortuna »

Létude traite des diverses allégories de la tempérance présentes dans lIconologia de Cesare Ripa (1603) ; elle recherche leur importance au fil des éditions et étudie un emblème, la tempérance accompagnée de la tortue dont on retrace lorigine dans le cercle des Farnèse.

Paulette Choné, « Avec bride et mor. Lattribut équestre et la figure de style »

Le mors et les brides sont associés à la tempérance presque aussi souvent que le bassin et laiguière. Léthique propre à la pratique équestre donne à ces accessoires une énergie de signification particulièrement sensible dans les fêtes et lemblématique des xvie et xviie siècles.

Stéphane Macé, « Figures de la tempérance dans LAstrée »

Dans LAstrée, H. dUrfé tente de concilier la lecture salésienne de la tempérance à lhéritage philosophique platonicien ou aristotélicien. Si les différents personnages illustrent volontiers certains aspects de ce débat, cest sans doute le « sage Adamas » qui incarne le mieux cette vertu de tempérance.

Giuliano Ferretti, « La tempérance selon Richelieu. Une place difficile dans les vertus du ministre »

Dans lœuvre et la propagande de Richelieu, la vertu de tempérance joue un rôle secondaire par son manque déclat. Sa mesure et sa sagesse ne conviennent nullement aux grandeurs dont le ministre a besoin pour créer sa représentation. La tradition scolastique se heurte ici à la démesure baroque du cardinal.

Marcella Leopizzi, « La vertu de tempérance dans les Fables de La Fontaine et Les Caractères de La Bruyère »

En sollicitant la recherche et lexercice de la vertu, Les Fables de La Fontaine et Les Caractères de La Bruyère évoquent de manière explicite et implicite la tempérance et attaquent lintempérance sous toutes ses formes (le bavard, le verbeux, le fabulateur et le médisant…).

907

Élise Pavy-Guilbert, « “Incontinence publique” contre “vertu nationale”. Enquête sur la vertu de tempérance au xviiie siècle »

Remédier à lincontinence publique par la vertu nationale : tel est le credo politique et moral des Lumières. Au cœur de cet ambitieux programme, la tempérance occupe une place singulière. Cest par elle que lexicologues, théologiens, moralistes et philosophes défendent la soumission à la raison.

« Anthologie »

Sur le thème de la Tempérance, lanthologie propose au lecteur un large choix (près de cinq cents pages) de textes de lAntiquité au xviie siècle. Ils lui permettront de percevoir les évolutions et les permanences de cette vertu cardinale durant une partie de cette époque qui constitue notre modernité.