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Classiques Garnier

Prolégomènes : la question de la Valeur

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : La Valeur de l’œuvre littéraire, entre pôle artistique et pôle esthétique
  • Auteur : Voisin (Patrick)
  • Résumé : Toutes les questions relatives à la littérature impliquent l’existence de valeurs qui conduisent à se demander quelle est la valeur de l’œuvre littéraire. Que la question soit posée de façon explicite ou qu’elle soit implicite, elle est toujours là. Des réponses ont été apportées par de grands noms de la critique littéraire, Barthes, Bourdieu et d’autres plus récemment, mais la question semble loin d’être résolue : des ouvrages théoriques fleurissent à intervalle de temps régulier, apportant des réponses partielles – voire affirmant qu’il n’y a pas de réponse dogmatique possible. Le présent ouvrage, qui prolonge et développe une journée d’étude littéraire, essaie à son tour d’ouvrir quelques voies nouvelles à partir de réflexions générales, de l’étude de quelques œuvres poétiques, dramatiques ou romanesques, ainsi que du lien qu’entretient la littérature avec la politique.
  • Pages : 7 à 20
  • Collection : Rencontres, n° 42
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812444425
  • ISBN : 978-2-8124-4442-5
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4442-5.p.0007
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 29/12/2012
  • Langue : Français
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PROLÉGOMÈNES :
LA QUESTION DE LA VALEUR

Qu’est-ce qui fait la valeur d’une œuvre littéraire ? Est-ce l’homme biologique et son « être-au-monde », avec sa potentielle charge psychanalytique et/ou sociologique, qui fournit à l’auteur et à l’œuvre un ancrage dans le réel, l’incontournable kit historique de « l’homme et l’œuvre » ? Est-ce l’écrivain ou plutôt l’auteur – cet être intermédiaire, entre chair et papier, un pied dans le monde l’autre dans l’encre – et son relais textuel, le narrateur ou la voix lyrique ? Est-ce le texte et rien que le texte, « le texte tout seul », sa littérarité, sa position dans l’aventure génétique, ses structures et son grain, que l’approche soit stylistique, sémiotique, formaliste, poétique, esthétique, rhétorique ou pragmatique – toutes ces clés possibles de l’analyse littéraire ? Est-ce « le lecteur enfin retrouvé », le nouveau personnage littéraire, entre le narrataire construit par le texte et le lecteur réel en passant par les fameux lecteurs virtuels, le lecteur implicite de W. Iser, le lecteur abstrait de J. Lintvelt et le lecteur modèle de U. Eco, au prix – s’il le faut et si tant est que cela soit possible – de la « mort de l’auteur » dite par R. Barthes, avec toute l’esthétique de la réception dans son sillage – limites de l’interprétation comprises ?

Quand Élizabeth Ravoux-Rallo envisage les différentes « méthodes de critique littéraire1 », elle ne fait pas autre chose, sans que cela ne soit son objectif éditorial, que de poser les différents discours qui peuvent contribuer à l’élaboration d’une définition de la valeur de l’œuvre littéraire. Et la démarche serait la même avec tout autre ouvrage recensant les « approches » ou les « discours » que peut nourrir la littérature pour celui qui l’aborde de manière critique – c’est-à-dire pour qui se propose de la juger selon tel ou tel système de valeurs qui influenceront indéniablement elles-mêmes la valeur que l’on trouvera à telle ou telle œuvre littéraire, ou pour qui prétend connaître et expliquer de la manière la

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plus objective qui soit le texte d’une œuvre littéraire –, les fameuses voies critiques dites externe et interne.

Avec Anne Maurel2 on aborde l’œuvre littéraire successivement du côté de l’auteur avec la critique historique et les herméneutiques psychanalytique, sociologique et thématique, du côté du texte avec les critiques structurale et textuelle et du côté du lecteur avec l’esthétique de la réception, la textanalyse et la pragmatique. De toute évidence, l’on n’accordera pas la même valeur à une œuvre littéraire selon le côté que l’on choisira pour l’évaluer – à moins de paramétrer une évaluation qui, telle la lecture plurielle de R. Barthes, refusera toute vérité entièrement objective ou subjective pour se faire travail à l’appel de tous les signes et langages qui traversent le texte de l’œuvre littéraire ; la valeur serait alors dans la « profondeur moirée des phrases3 ».

Dans ces conditions comment peut-on s’entendre dire : « Je ne comprends pas ce que vous entendez par “valeur” de l’œuvre littéraire » ! L’on ne peut en effet parler de terrae incognitae dans le domaine, même si la littérature critique est loin d’avoir fait le tour de cette notion problématique. « La littérature ne “va pas de soi4” » puisque la question a été maintes fois posée, en particulier par Charles Du Bos et par Sartre : « Qu’est-ce que la littérature ? » Certes ! Qu’est-ce qui est « littéraire » et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Quelle est la valeur du premier par rapport au second et peut-on s’entendre sur la nature et sur le degré de cette valeur ? Se pencher sur la valeur de l’œuvre littéraire – assurément – n’est point chose aisée et la réponse est loin d’être évidente. Mais, au moins, ne doit-on pas être surpris par la question puis la considérer comme superfétatoire, secondaire voire incongrue. Il est même souhaitable qu’elle dérange !

Les questions fusent… Qui détient le levier de la valeur ? L’auteur ou le lecteur ? Tel genre a-t-il plus de valeur que tel autre ? Est-ce la même démarche que d’évaluer un auteur, un texte, un ouvrage, une œuvre, l’Œuvre ou le « Livre » au sens mallarméen ? La double question du texte et des limites de l’œuvre est primordiale pour établir la valeur, autour de la « théorie du texte » de Roland Barthes5 et de la

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« théorie de l’œuvre » rejetée par Michel Foucault6. Le texte littéraire doit-il se différencier du texte scientifique pour avoir de la valeur ? Et l’écriture avoir un primat incontestable sur le savoir et le contenu qui le représente ? La valeur d’une œuvre littéraire – d’un « bon » roman par exemple ! – tient-elle à la chaîne de ses référents situationnels ou à ce qu’ils deviennent transformés en référents textuels, à son contenu notionnel ou à l’imaginaire dont elle est porteuse ? Est-elle une affaire d’énoncé ou d’énonciation ? La présence d’une dimension métalinguistique ou d’une portée métalittéraire serait-elle la clé de la consécration ? Et que dire de l’édition, de l’institution littéraire (commercialisation et distribution) et de la critique littéraire, qui peuvent faire et défaire la valeur d’une œuvre – remise en cause de l’idée de son autonomie voire de son rêve d’autonomisation ou d’autotélie, comme l’ont bien développé Jacques Dubois7, Bernard Mouralis8, Dominique Maingueneau9 ou encore Pierre Assouline à propos de l’aventure Gallimard10 ? Enfin, à quel moment la valeur apparaît-elle entre communication langagière et communication littéraire, entre langue et littérature ? Est-elle déjà dans le code linguistique ? Naît-elle par exemple à travers un code iconique lorsque l’œuvre est illustrée ? Est-elle due à la langue, au style ou à l’écriture tels que les définit R. Barthes11 ? Lorsque Bernard Mouralis écrit que « le statut d’une œuvre n’a pas de validité en lui-même » et qu’il est « le produit d’une convention », il pose la question de la valeur des œuvres, rejetant l’idée d’une approche essentialiste. La valeur n’est-elle pas constamment tributaire de toutes les perturbations – qu’elles soient d’ordre technique ou culturel – qui peuvent se glisser dans la communication littéraire au niveau des six facteurs constituant tout « procès linguistique » ou « acte de communication verbale » selon Roman Jakobson12 ?

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L’enjeu de toutes ces questions est important ! Faut-il accepter l’idée d’œuvres majeures ou mineures13 (tout comme d’écrivains ou d’auteurs mineurs et majeurs – les géants, les sommets, les génies, les phares…), l’idée d’une grande et d’une petite littératures, l’idée de chefs-d’œuvre surplombant une production qui serait médiocre ou tout au moins inférieure – sans oublier les œuvres qui atteindraient le sublime –, voire l’idée qu’existent une littérature et une paralittérature (ou, pour les plus sévères, une non-littérature) émanant d’une part d’« écrivains » et d’autre part d’« écrivants14 », c’est-à-dire l’idée d’œuvres n’ayant pas la même valeur – que celle-ci soit fondée ou non sur des normes, des conventions ou des valeurs –, dans l’esprit d’un palmarès ouvrant les portes d’un paradis ou d’un enfer, sans oublier le purgatoire ? Un tel classement, qui conduit à définir un panthéon ou un canon – celui des « classiques » par exemple, avec ses avant-gardes et ses arrière-gardes auxquelles s’intéressent Barbara Meazzi, Jean-Pol Madou, Jean Weisgerber ou William Marx15 de même que les « résistants » ou les « réticents16 » dont traite Antoine Compagnon –, ou qui est le fondement d’anthologies et de florilèges, est-il irréversible ou contingent, avec ses précurseurs, ses promus, ses reclassés, ses déclassés et ses disparus, lié à telle ou telle mode qui constitue un des facteurs du « temps des œuvres17 » ?

Dès lors, plutôt que d’œuvres mineures, ne faut-il pas parler d’œuvres minorées, dépréciées, enfouies, sous-estimées – si tant est que l’on accepte l’idée du dualisme au parfum de clivage –, et pas nécessairement ratées, même si cela est également concevable pour Pierre Bayard18,

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par imperfection, inachèvement, inadaptation aux codes d’un genre, absence d’originalité, conformisme, esprit dilettante, appartenance à un genre marginal c’est-à-dire marginalisé (roman policier ou science-fiction), etc. ! Songeons au genre de l’essai qui a encore ses adversaires pour entrer en littérature, même si Montaigne est l’auteur d’essais, des Essais ! Que disent les intronisations ou les exclusions qui scandent le cours de l’histoire littéraire si ce n’est que la littérature est constamment évaluée selon les degrés d’une échelle des valeurs ? Certains préfèrent aujourd’hui parler d’œuvres non canoniques, c’est-à-dire non fécondes, non fécondées ou fécondables, ce qui laisse ouverte une potentialité, comme le souligne Paul-André Claudel dans un article en ligne19 sur le site fabula.org « la recherche en littérature ».

Lorsque nous lisons en quatrième de couverture « quelques-unes des “questions générales de littérature” qu’Emmanuel Fraisse et Bernard Mouralis examinent au cours des quatre chapitres » d’une étude20 dont la lecture peut être recommandée, ne pouvons-nous considérer que, tout en étant absent, le mot « valeur » est omniprésent de manière sous-jacente ? Dire « Qu’est-ce qu’une œuvre ? » ou « Qu’est-ce qu’un auteur ? » ne conduit-il pas à évaluer, donc à attribuer une valeur ? Se demander « quel regard porter sur les brouillons, les inédits ou les tentatives inachevées d’un écrivain » n’est-ce pas envisager par exemple si Lucien Leuwen ou Le Premier homme ont autant de valeur que Le Rouge et le Noir ou L’Étranger ? S’interroger sur l’effet qu’exerce la censure sur une œuvre ou sur un auteur ne mène-t-il pas à considérer la valorisation ou la dévalorisation qui peuvent en découler ? Il en est de même pour les autres questions fondamentales : « Quelles relations établir entre l’histoire matérielle et éditoriale des œuvres et leur rayonnement artistique ? » ou « [L’œuvre littéraire] véhicule-t-elle un savoir ? Sous quelle forme, et de quelle nature ? » La valeur des œuvres leur est-elle apportée de l’extérieur ou réside-t-elle à l’intérieur d’elles-mêmes ? Est-elle une question de transitivité et de clarté ou d’intransitivité et d’ambiguïté polysémique, si l’on songe à Jean-Paul Sartre dans Qu’est-ce que la littérature ? ou à Paul Valéry dans Le Philosophe et la jeune Parque ? Est-elle liée au savoir qu’elles contiennent

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ou à leur seule écriture ? Enfin, la dernière question posée, pour définir « quel rôle joue le lecteur dans l’interprétation et l’existence de l’œuvre littéraire », n’est-elle pas une des questions majeures pour envisager la valeur d’une œuvre ? Celle-ci est-elle la conséquence de l’auteur de l’œuvre ou du lecteur du texte ? Qui fait la valeur dans le fameux couple auteur-lecteur et à quoi est-elle due ? La valeur est-elle assimilable au degré de littérarité de l’écriture ou aux records bibliométriques dont les agents sont les lecteurs ou la lecture, sous l’aiguillon du marché du livre, de la critique ou de l’institution universitaire ? Toujours est-il qu’il y a un « travail mystérieux » qui s’exerce sur les œuvres et dont le résultat est bien formulé par Fernand Baldensperger21 : « Un livre n’est pas tout à fait le même à tous les moments du temps ; une œuvre d’ensemble encore moins ; et pas davantage le nom de l’écrivain qui la désigne, et dont la personnalité humaine, souvent, concourt à la laisser en vedette en face de la postérité. »

Assurément, comme l’écrit Emmanuel Fraisse, la littérature est une « notion toujours mouvante » et, malgré cela, « l’objet de sentences qui se veulent sans appel » ; assurément « nous nous épuisons à en définir la nature », pour affirmer tout de même de façon péremptoire la valeur d’une œuvre littéraire : « Ceci est ou ceci n’est pas de la littérature. » Et il ajoute que « l’on s’expose alors soit à tomber dans le dogmatisme » en fixant des « frontières intangibles », « soit dans une subjectivité sceptique » liée à ce que l’on aime, « soit, au mieux, à se cantonner à des approches étroitement historicistes de la littérature » au risque de « la réduire à sa valeur documentaire ». Mais il existe quelques parapets auxquels se tenir pour couper les effets vertigineux de l’imagination et – comme l’écrit Montaigne – pouvoir « souffrir la vue de cette profondeur infinie » !

Partons tout simplement, mais à travers un discours d’une extrême clarté, du chapitre 7 du Démon de la théorie d’Antoine Compagnon22 intitulé « La valeur ». L’auteur y rappelle combien la notion de valeur est tiraillée entre jugements subjectifs et arbitraires, d’une part, et, d’autre part, la recherche de fondements objectifs et positifs qui ne peuvent échapper non plus à l’évaluation, car « toute étude littéraire dépend d’un système de préférences, conscient ou non ». Ceci le conduit

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à différencier « l’évaluation des textes littéraires (leur comparaison, leur classement, leur hiérarchie) » et « la valeur de la littérature » ; et il rappelle que T.S. Eliot distinguait « littérarité » et « grandeur » d’un texte au nom de critères esthétiques ou non esthétiques. Avant de conclure trop rapidement à la nécessité du relativisme absolu qui suppose que les œuvres n’ont pas de valeur en elles-mêmes, il développe les deux points de vue antithétiques majeurs : celui de la tradition qui croit à la valeur littéraire et à l’existence d’un canon littéraire, et celui de l’histoire littéraire ou de la théorie littéraire qui « imaginent pouvoir s’en passer » en dénonçant l’illusion esthétique ou objectivation de la valeur subjective ; et il appelle finalement à une voie moyenne, qui caractérise d’ailleurs tous les chapitres du Démon de la théorie, entre théorie et sens commun, entre objectivisme dogmatique intenable et subjectivisme ou relativisme très discutables, en s’appuyant sur Monroe Beardsley et sa théorie instrumentaliste, en constatant le rôle du temps sur les œuvres et en concluant que « la valeur littéraire ne peut être fondée théoriquement ». Le champ qu’il délimite est précieux : quelles que soient les analyses menées, l’évaluation des textes littéraires et la valeur de ces mêmes textes littéraires se situeront toujours entre objectivité scientifique et subjectivité critique, entre l’objectivité d’un texte et la subjectivité d’un lecteur, entre pôle artistique et pôle esthétique.

Mais d’autres ouvrages, même s’ils ne sont pas très nombreux sur la question de la valeur, fournissent également un socle pour un travail d’exploration de cette notion. La (re)lecture d’un certain nombre de « classiques » de la critique littéraire ou artistique s’impose tout d’abord – car elle aussi a ses références majeures qui constituent une sorte de canon : La Relation esthétique de Genette23, Les Règles de l’art de Bourdieu24, Critique et vérité ou Le Plaisir du texte de Barthes25, L’Adieu à la littérature de William Marx26, Les Célibataires de l’art de Jean-Marie Schaeffer27, La

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Langue littéraire de Gilles Philippe et Julien Piat28, La Littérature sans estomac de Pierre Jourde29, Désenchantement de la littérature de Richard Millet30, La Littérature en péril de Tzvetan Todorov31 ou le Contre Saint Proust ou la fin de la Littérature de Dominique Maingueneau32 ; ils feront l’objet de rappels dans les articles qui suivent, puisque la question de la valeur y est posée au sein d’une réflexion très large.

Il y a surtout quelques études résolument centrées sur la recherche d’une définition de la notion de valeur ; elles développent des perspectives tout aussi précieuses que celles d’Antoine Compagnon.

Dans Poétique des valeurs, Vincent Jouve33 définit par exemple la question de la valeur sur trois plans complémentaires : il y a une valeur artistique qui est d’ordre esthétique et qui relève du texte, une valeur morale qui est d’ordre éthique et qui relève de la lecture du texte et une valeur cognitive qui met en jeu des savoirs transmis par le texte – valeurs dont les relations ont souvent été et sont toujours conflictuelles. Pour sa part, il considère que la littérature est, comme le définit le Trésor de la Langue Française, un « usage esthétique du langage écrit » ; si le texte littéraire a une valeur particulière, c’est parce qu’il relève du champ artistique. Il se démarque ainsi des analyses plus anthropologiques de Jean-Marie Schaeffer34, qui, d’un point de vue « plus philosophique que littéraire » selon ses propres mots, cherche à comprendre la crise des études littéraires dont le nœud serait « notre représentation savante de “La littérature” », c’est-à-dire « scolaire », entre « représentation sociale normée des faits littéraires » et construction d’un univers autoréférentiel ; il se démarque tout autant d’Yves Citton35 qui considère la littérature

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comme une « culture de l’interprétation » ; tous deux considèrent que la valeur de la littérature et des études littéraires repose aussi dans leur fonction cognitive – et pas seulement de « reproduction et de promotion de valeurs culturelles ».

L’on trouve également, dans une recension de textes réunis par Karl Canvat et Georges Legros36 – sous le titre Les Valeurs dans / de la littérature –, six approches variées sur cette question. Alain Viala se penche sur l’enseignement des Lettres et les valeurs qu’il a érigées tout au long de son histoire depuis le xviiie siècle. Paul Aron note l’existence d’une ambiguïté du mot « valeur » qui renvoie tant à ce que véhicule la littérature qu’à ce que l’on estime des productions littéraires, ce qui implique une tension entre critères esthétiques et idéologiques ; il dénombre ainsi les paradoxes qui alimentent les débats de la critique littéraire et pose la nécessité d’interroger les valeurs qui fondent la littérature. Emmanuel Fraisse concentre son propos sur l’histoire et le rôle des anthologies dans le système scolaire. Antoine Compagnon distingue valeur de la littérature et valeurs dans la littérature ; il réaffirme ainsi le raisonnement qu’il a développé dans Le Démon de la théorie : la valeur de la littérature varie selon la valeur que telle société ou telle autre accorde aux valeurs que transmet la littérature ; il y a donc une redistribution constante des valeurs qui dépend des compétences du lectorat. Vincent Jouve se penche sur « l’autorité textuelle » et caractérise les propriétés des « textes d’auteurs » dans lesquels l’auteur – garant de la littérarité – est l’autorité qui subsume toutes les valeurs. Enfin, Jean-Louis Dufays analyse les processus mis en œuvre lors de l’évaluation d’une œuvre littéraire ainsi que les déterminations sociales, historiques et pédagogiques, ce qu’il nomme dialectique des valeurs, pour définir ce qu’est la lecture littéraire qui repose sur des oppositions de valeurs.

Il ne faudrait pas oublier Philippe Hamon37, même si son ouvrage Texte et idéologie est plus ancien et traite essentiellement du roman : le sous-titre contient en effet les mots « valeurs » et « évaluations » qui font l’objet d’une étude dans le troisième chapitre ; il arrive à la conclusion que l’idéologie en tant que système évaluatif met toujours en place des

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systèmes de valeurs. Non plus récent mais toujours pertinent, l’ouvrage de Claude Lafarge38 sur la valeur littéraire part du constat que les œuvres « se présentent au public comme des produits hiérarchisés par la noblesse de leur genre, mais aussi à l’intérieur de chaque genre, et donc pourvus de signes distinctifs », ce qui cautionne l’apparente objectivité de la valeur littéraire ; il choisit donc de prendre au contraire la valeur littéraire « dans son procès de production », puis il dégage une deuxième série de constats dans le comportement des producteurs (anticipation des profits et adaptation des produits à la logique du champ), des critiques (jeux de l’autorité et de la réécriture de l’histoire du genre, collusion avec une fraction du champ des producteurs) et du public (simulacre des jugements tranchés et des discours avertis) : d’où il découle que « l’analyse des conflits où se redéfinit l’excellence littéraire conduit à la remise en cause de l’objectivité des normes d’écriture, des formes littéraires, tout comme de l’innocence de la lecture ou des fondements de l’interprétation ».

Deux ouvrages majeurs questionnant la notion de valeur sont difficilement séparables, coordonnés, à un an d’écart et dans l’ordre de leur parution, par Dominique Vaugeois39 et par Dominique Rabaté40 ; ce dernier écrit ainsi que les deux collectifs ont été conçus dans « un espace de dialogue et de croisement » afin de « penser les nouvelles articulations de l’art et de la valeur, ou plutôt de l’art et des valeurs, nécessairement plurielles » – plusieurs auteurs ayant participé aux deux ouvrages, tel Ronald Shusterman. Dans le premier, D. Vaugeois définit le cadre de la réflexion de la manière suivante : « Les mondes de l’art et de la littérature existent dans et par une structure de valorisation et d’évaluation », et elle pose la question « Faut-il avoir peur des valeurs ? », relayée par Vincent Jouve : « Qu’est-ce qui fait la valeur des textes littéraires ? » Dans le second, au-delà de l’avant-propos, D. Rabaté donne le ton avec un article intitulé « La valeur comme question ». Croisant leurs participations, D. Vaugeois se penche sur « La valeur dans les lettres » dans le collectif de D. Rabaté, et D. Rabaté sur la valeur « au risque du contemporain » dans celui de D. Vaugeois.

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Dernier en date au moment où le nôtre se termine, l’ouvrage collectif dirigé par Christine Chollier pose la question de façon directe : « Qu’est-ce qui fait la valeur des textes41 ? » Plusieurs études y sont fondamentales. François Rastier, dans son article « Du texte à l’œuvre : la valeur en question », recense les différents enjeux de la question, entre linguistique et littérature, valeurs externes et valeurs internes, texte et œuvre ; il distingue d’une manière très fine ce qu’il faut entendre par « valeur », « teneur » et « portée » d’un texte, à partir des deux axes de la sémiosis et de l’éthésis qui correspondent à la cognition et à la communication ; il montre que « si la valeur interne intéresse la sémiosis, la valeur externe intéresse l’éthésis » : tout texte ou toute œuvre met ainsi en œuvre un rapport entre ces deux aspects. Ronald Shusterman, dans « Littérature, littérarité et valeur », tente d’expliquer la valeur « intrinsèque » d’une œuvre d’art en termes d’une théorie de l’effet « métaéthique » de l’acte de lecture ou de réception : « l’œuvre d’art est le lieu d’une conscience et d’un échange ; elle focalise en effet notre intersubjectivité… » ; dès lors, « à quoi cela peut-il bien nous servir d’explorer la valeur elle-même ? ». Arnaud Schmitt, dans « La valeur est dans le regard de celui qui lit : la lecture pragmatiste et relativiste », confronte les points de vue respectivement essentialiste, non essentialiste (ou pluraliste) et relativiste d’Umberto Eco42, de Richard Rorty43 et de Joseph Margolis44, dans le cadre d’une opposition remontant à l’antiquité entre « objectivisme » (ou parti pris transcendental) et « subjectivisme » (ou pragmatisme) : une valeur a-t-elle une valeur en soi ? Christophe Gérard consacre un long article à « L’herméneutique de la valeur », dans la perspective d’une étude axiologique des textes ; après avoir caractérisé les notions de valeur et d’évaluation en posant la question « Qu’est-ce qui fait la valeur des textes ? », il oppose l’évaluation linguistique (qui peut-être non-discursive, discursive ou textuelle) et les évaluations extra-linguistiques, entre valeurs générales (esthétiques, éthiques, référentielles, informatives, etc.) et valeurs « du » texte.

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À noter encore, l’article très pertinent d’Adrian Marino45 qui montre le statut très particulier de la notion de valeur dans la littérature comparée partagée entre « historicisme » (étude des faits et des rapports littéraires internationaux) et « criticisme » (primauté de l’idée de littérature vue sous l’angle esthétique et, de ce fait, subjectiviste) ; les jugements de valeur sont en situation instable entre facteurs historiques et esthétiques ; la solution est dans le rôle heuristique que peut et doit jouer la notion de valeur, qui pèse de tout son poids dans le domaine esthétique mais s’efface dans le domaine purement historique.

De même, il faudra compter sur un ouvrage résultant d’un colloque qui s’est tenu à Nancy en 201046 ; son champ est celui du roman et il développe l’idée d’une « poéthique » romanesque. Car, les journées d’étude sur la question de la valeur et des valeurs se font plus nombreuses, à l’instar de celles organisées par la Société des études romantiques et dix-neuviémistes47 où l’on retrouve plusieurs auteurs de notre ouvrage : Marian Balastre, Mathilde Labbé et Lucie Lagardère.

Enfin, l’Atelier de Théorie littéraire48 du site fabula.org « la recherche en littérature » contient des textes fort intéressants sur « La Valeur », signés Marc Escola, Joëlle Gleize, Jean-Louis Jeannelle, Renaud Pasquier (auteur d’un article dans notre ouvrage), Dominique Vaugeois, Dominique Viart, etc. – principalement en rapport avec la littérature contemporaine, la littérature factuelle ou le travail éditorial.

On l’aura compris, notre propre ouvrage se présente comme une nouvelle expédition, menée par une nouvelle « cordée », afin d’explorer plus avant la notion de valeur et d’ouvrir quelques « voies nouvelles » d’un niveau de difficulté varié – avec quelques « directissimes ». La question des questions posée par Charles Du Bos puis par Jean-Paul Sartre – Qu’est-ce que la littérature ? – ne saurait être première : il faut d’abord

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résoudre celle des critères de l’évaluation. Quelles valeurs permettent d’attribuer telle valeur à ce que l’on appellera une œuvre littéraire ? La première partie de notre ouvrage présentera des réflexions générales sur les travaux de spécialistes comme Bourdieu, Schaeffer ou Barthes, de même que sur des couples parfois conflictuels : valeur éthique et valeur esthétique, langue et littérature, texte et images. Les deuxième et troisième parties envisageront la question de la valeur en rapport avec les genres, qu’il s’agisse de la poésie – lyrique ou dramatique – ou du roman, à partir d’œuvres dont l’inscription historique va du Moyen Âge jusqu’à la littérature la plus contemporaine, tous les siècles étant représentés. La quatrième partie s’attachera à définir quelle valeur possède une œuvre poétique ou romanesque qui rapproche littérature et politique, à partir des littératures anglaise, portugaise, française et francophone – Afrique et Maghreb ; le dernier article proposera une nouvelle dénomination littéraire : la littérature maghrébine d’impression française.

Il peut donc sembler aisé de mener une nouvelle réflexion sur la notion de valeur autour de l’auteur, du lecteur, de la langue et de l’écriture, ou d’étudier la valeur des genres à partir des valeurs qui leur sont liées, voire d’interroger le lien entre littérature et politique, mais une réponse globale reste un horizon toujours fuyant. Dans sa quête pour trancher la tête intelligente de l’hydre, notre ouvrage, après d’autres, continue de couper les autres têtes… qui se régénèrent doublement une fois touchées !

Il convient de préciser, pour terminer, que le présent ouvrage résulte d’une journée d’étude littéraire qui s’est déroulée à l’École Supérieure de Commerce de Pau, dans un partenariat local avec les classes préparatoires littéraires du lycée Louis Barthou et dans le cadre du programme des E.N.S. de Paris et de Lyon pour le concours de la B.E.L. en classe de Première supérieure ou khâgne, grâce à l’aide financière attribuée par Monsieur Jean-Pierre Lahille, Directeur du Groupe ESC Pau, sous le Haut patronage de Monsieur Jean-Louis Nembrini, Recteur de l’académie de Bordeaux et présidée par Monsieur Bernard Combeaud, Inspecteur général de l’éducation nationale. Aux communications faites le 20 janvier 2012 se sont ajoutés de nombreux articles développant différents champs tels que le roman et le lien entre littérature et politique, par exemple. Les contributions émanent tant de directeurs de recherche dont la notoriété est grande internationalement que de jeunes chercheurs très

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prometteurs, tant d’enseignants-chercheurs de l’Université que de professeurs des classes préparatoires aux Grandes Écoles, tant d’universitaires français que d’universitaires étrangers, particulièrement tunisiens. Que tous soient remerciés ici, tout d’abord pour le réel succès qu’a connu la journée d’étude en amont, puis pour l’ouvrage dont ils ont permis la réalisation sur une question dont on ne saurait contester qu’elle est fondamentale – la valeur de l’œuvre littéraire –, quelles que soient les réponses apportées… entre pôle artistique et pôle esthétique.

Patrick Voisin

Lycée Louis-Barthou – Pau

1 É. Ravoux Rallo, Méthodes de critique littéraire, Paris, Armand Colin, coll. U, 1993.

2 A. Maurel, La Critique, Paris, Hachette, coll. « Contours littéraires », 1994.

3 R. Barthes, « Écrire la lecture », Le Bruissement de la langue, Paris, Seuil, Points-Essais, 1984.

4 E. Fraisse et B. Mouralis, Questions générales de littérature, Paris, Seuil, Points-Essais, 2001, p. 11.

5 R. Barthes, « Texte (théorie du) », 1973, Encyclopædia Universalis, Paris, Encyclopædia Universalis, 1968-1975.

6 M. Foucault, « Qu’est-ce qu’un auteur ? », Bulletin de la société française de philosophie, 63e année, juillet-septembre, 1969.

7 J. Dubois, L’Institution de la littérature. Introduction à une sociologie, Bruxelles, Nathan-Labor, 1978.

8 B. Mouralis, Les Contre-littératures, Paris, PUF, 1975.

9 D. Maingueneau, Le Contexte de l’œuvre littéraire, énonciation, écrivain, société, Paris, Dunod, 1993 ; Le Discours littéraire. Paratopie et scène d’énonciation, Paris, Armand Colin, 2004.

10 P. Assouline, Gaston Gallimard. Un demi-siècle d’édition française, Paris, Balland, 1984 ; nouvelle édition, Paris, Seuil, Points, 1985.

11 R. Barthes, Le Degré zéro de l’écriture, Paris, Seuil, 1953.

12 R. Jakobson, Essais de linguistique générale, « Linguistique et théorie de la communication », Paris, Minuit, 1963.

13 Y. Delègue et L. Fraisse (éd.), Littérature majeure, littérature mineure, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 1996 – L. Fraisse (éd.), Pour une esthétique de la littérature mineure, Paris, Champion, 2000 – C. Volpilhac-Auger, Œuvres majeures, œuvres mineures ?, Lyon, E.N.S., 2004.

14 R. Barthes, « Écrivains et écrivants », Essais critiques, Paris, Seuil, Tel Quel, 1964.

15 B. Meazzi et J.-P. Madou (éd.), Les Oubliés des avant-gardes, Chambéry, éditions de l’Université de Savoie, coll. « Écriture et représentation », 2006 ; J. Weisgerber, Les Avant-gardes littéraires au xxe siècle, Budapest, Akadémiai Kiado, 1984 ; W. Marx (éd.), Les Arrière-gardes au xxe siècle en France, Paris, PUF, 2004.

16 A. Compagnon, Les Antimodernes, de Joseph de Maistre à Roland Barthes, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des Idées », 2005.

17 J. Schlanger, La Mémoire des œuvres, Paris, Nathan, coll. « Le texte à l’œuvre », 1992 – J. Neefs, Le Temps des œuvres. Mémoire et préfiguration, Paris, Presses Universitaires de Vincennes, coll. « Culture et Société », 2001.

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19 P.-A. Claudel, « Sonder le “noir du temps” : une esthétique des œuvres mineures est-elle possible ? » : http://www.fabula.org/atelier.php ?Une_esth%26eacute%3Btique_des_%26%23156%3Buvres_mineures_est-elle_possible_%3F

20 E. Fraisse et B. Mouralis, Questions générales de littérature, Seuil, Points Essais, 2001.

21 F. Baldensperger, La Littérature, création, succès, durée, Paris, Flammarion, 1913.

22 A. Compagnon, Le Démon de la théorie. Littérature et sens commun, Paris, Seuil, 1998. Voir également La Littérature, pour quoi faire ?, Paris, Fayard, 2007.

23 G. Genette, La Relation esthétique, tome 2 de L’Œuvre de l’art, Paris, Seuil, 1997 ; « Du texte à l’œuvre », Figures IV, Paris, Seuil, coll. « Poétique », 1999 ; Fiction et diction, Paris, Seuil, 1991.

24 P. Bourdieu, Les Règles de l’art. Genèse et constitution du champ esthétique. Paris, Seuil, 1992.

25 R. Barthes, Critique et vérité, Paris, Seuil, 1966 ; Le Plaisir du texte, Paris, Seuil, 1973.

26 W. Marx, L’Adieu à la littérature. Histoire d’une dévalorisation xviiie-xxe siècle, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 2005.

27 J.-M. Schaeffer, Les Célibataires de l’art. Pour une esthétique sans mythes, Paris, Gallimard, NRF Essais, 1996.

28 G. Philippe et J. Piat (éd.), La langue littéraire. Une histoire de la prose en France de Gustave Flaubert à Claude Simon, Paris, Fayard, 2009.

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30 R. Millet, Désenchantement de la littérature, Paris, Gallimard, Hors série Connaissance, 2007.

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32 D. Maingueneau, Contre Saint Proust ou la fin de la Littérature ?, Paris, Belin, 2006 ; « La fin de la littérature ? », entretien de Raphaël Baroni avec Dominique Maingueneau : http://www.vox-poetica.org/entretiens/maingueneau.html

33 V. Jouve, Poétique des valeurs, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Écriture », 2001 ; Pourquoi étudier la littérature ?, Paris, Armand Colin, 2010 ; Nathalie Kremer, « Entretien avec Vincent Jouve », LHT, no 8, Entretiens, publié le 16 mai 2011 [En ligne], URL : http://www.fabula.org/lht/8/index.php ?id=254.

34 J.-M. Schaeffer, Petite écologie des études littéraires. Pourquoi et comment étudier la littérature ?, éd. T. Marchaisse, 2011.

35 Y. Citton, L’Avenir des humanités, Paris, éd. La Découverte, 2010.

36 K. Canvat et G. Legros (éd.), Les Valeurs dans / de la littérature, Presses Universitaires de Namur, 2004.

37 P. Hamon, Texte et idéologie. Valeurs, hiérarchies et évaluations dans l’œuvre littéraire, Paris, PUF, coll. « Écriture », 1984.

38 Cl. Lafarge, La Valeur littéraire. Figuration littéraire et usages sociaux des fictions, Paris, Fayard, 1983.

39 La Valeur, D. Vaugeois (dir.), Revue des Sciences Humaines, no 283, Lille, 3/2006.

40 L’Art et la question de la valeur, D. Rabaté (dir.), Modernités, no 25, PUB, 2007. Lire également : D. Rabaté, « La Valeur en question », Thélème (Revista Complutense de estudios franceses), no 15, Université Complutense, Madrid, 2000.

41 C. Chollier (dir.), Qu’est-ce qui fait la valeur des textes ?, Presses Universitaires de Reims, éPURe, 2011.

42 U. Eco, Interpretation and Overinterpretation, Cambridge, Cambridge University Press, 1992.

43 R. Rorty, Objectivity, Relativism and Truth, Philosophical Papers, vol. 1, Cambridge, Cambridge University Press, 1991.

44 J. Margolis, What, After All, is a Work of Art ?, University Park, PA, The Pensylvania State University Park, 1999.

45 A. Marino, « La notion de valeur en littérature comparée », Études littéraires, Université de Laval, vol. 7, no 2, « Littérature comparée », août 1974, p. 245-253 ; http://id.erudit.org/iderudit/500323ar

46 R. Astruc et J.-D. Ebguy (dir.), Les Valeurs dans le roman : conditions d’une « poéthique » romanesque, colloque international Université de Nancy II, 5 au 7 mai 2010, à paraître.

47 L. Lagardère, É. Pezard et V. Tellier (dir.), Valeurs de la singularité (Séminaire de la Société des études romantiques et dix-neuviémistes, 2011) et Valeurs littéraires de la singularité et Usages du littéraire (Journée d’études du 23 septembre 2011, Société des études romantiques et dix-neuviémistes, Université Paris Diderot) : cf. http://doctoriales-serd.com/usages_valeur.html

48 http://www.fabula.org/atelier.php ?Valeur