Résumé : L’œuvre de Marguerite Duras joue sur l’énantiosémie du terme « sacré ». Elle relève d’un élan mythopoïétique puissant et d’une mystique de l’écriture marquée par la déréliction. L’écriture durassienne forge des mythes et les creuse jusqu’à mettre à nu le réel : les deux gestes se soutiennent mutuellement. Aussi le « trop tard » de l’incipit de L’Amant peut-il être interprété comme une condamnation par le destin, mais aussi et surtout comme la condition de la sacralité de l’écriture.