Résumé : Arthur Rimbaud le dit de la façon la plus claire dans la lettre du 15 mai 1871 : « On n’a jamais bien jugé le romantisme ; qui l’aurait jugé ? les critiques !! Les romantiques, qui prouvent si bien que la chanson est si peu souvent l’œuvre, c’est-à-dire la pensée chantée et comprise du chanteur ? ». Autrement dit, les poètes considérés comme romantiques n’ont jamais vraiment compris le vrai romantisme ; lui, en revanche, il en a trouvé le secret, en fait la démonstration dans cette lettre-manifeste et entreprendra de le mettre en application dans son œuvre. C’est à l’examen de ce romantisme radical de Rimbaud et de ses implications esthétiques qu’est consacré cet article, notamment à partir d’Une saison en enfer.