Résumé : Cet article réfléchit à la reprise d’un motif romantique, en formulant l’hypothèse que loin d’être rejetée par Rimbaud, la fleur laisse son empreinte dans les textes, selon divers modes, du reflet à la métamorphose et de la métamorphose à l’anamorphose. Au terme d’un processus de réappropriation, le poète oppose aux fleurs affadies, objets d’exercices rebattus, des « fleurs de rêve » ou des « fleurs magiques », qui éclosent dans la seule réalité du poème. Le rêve, modèle architectural, n’en demeure pas moins un motif romantique, et la magie comme force hallucinatoire de la poésie, reste une dynamique essentielle. Les (re)créations florales manifestent ainsi la singularité de la sorcellerie rimbaldienne, travaillée d’un romantisme puissant.