Résumé : La structure syntaxique sinueuse de Textes pour rien exprime un dégoût mélancolique, où le mouvement protase / apodose produit une impression de stase. Des pseudo-dialogues fonctionnent comme une suppléance, inscrivant le narrateur aux côtés de ses doubles. La musicalité du langage – avec la dimension symbolique incarnée par des ruptures – vient donner une substance au locuteur. Sans doute la vraie brèche se situe-t-elle entre les deux langues : l’intraduisible offre à Beckett un inébranlable point d’appui.