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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : La Réception des troubadours en Languedoc et en France. xvie-xviiie siècle
  • Pages : 235 à 239
  • Collection : Études et textes occitans, n° 2
  • Série : Les Troubadours, n° 2
  • Thème CLIL : 4029 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Langues régionales
  • EAN : 9782812433443
  • ISBN : 978-2-8124-3344-3
  • ISSN : 2430-8269
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3344-3.p.0235
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 19/09/2015
  • Langue : Français
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Résumés/Abstracts

Jean-François Courouau et Isabelle Luciani, « Introduction »

Cette introduction pose les jalons historiographiques qui ont conduit à questionner la réception des troubadours en France et en Languedoc à lépoque moderne et dessine une synthèse des principaux apports de ce volume à la connaissance historique et littéraire dune « figure » du troubadour.

This introduction marks out the historiography that led to questioning the way troubadours were received in France and Languedoc in the modern era and sketches out a synthesis of the main input of this volume towards the historical and literary knowledge of the figure of the troubadour.

Marie-Luce Demonet, « La langue des troubadours, origine de la langue française ? »

Des savants comme Claude Fauchet, Blaise de Vigenère et Étienne Pasquier soutiennent lhypothèse dune origine occitane du français alors que Rabelais avait lui aussi déjà manifesté un intérêt certain pour les langues méridionales. Ils imaginent cette langue comme un idiome ancestral, vraisemblable et expressif.

Scholars like Claude Fauchet, Blaise de Vigenère and Etienne Pasquier support the hypothesis that the French language has its roots in Occitan when we know that Rabelais had already shown some interest for meridional languages. They imagine this language as being an expressive and plausible ancestral idiom.

Jean-François Courouau, « Des troubadours dans les Bibliotheques françoises (Du Verdier, La Croix du Maine) »

La Croix du Maine (1584) et Du Verdier (1585) intègrent les troubadours dans leurs sommes bibliographiques. Tous deux sinspirent de Jean de Nostredame,

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mais La Croix du Maine, plus que Du Verdier, produit une valeur ajoutée en effectuant des recherces complémentaires.

La Croix du Maine (1584) and Du Verdier (1585) include the troubadours in their bibliographies. Both are inspired by Jean de Nostredame but La Croix du Maine, more so than Du Verdier, has performed additional research which adds to the quality of it.

Roy Rosenstein, « Entre deux Nostredame, Jean (1575) et César (1614). Jean Nicot de Nîmes (1606) et Jacques Ferrand dAgen (1610), lecteurs des Italiens »

Nicot cite plusieurs chansons de troubadours dans son Thresor de la langue française. Ferrand fait une étude du mal damour chez Jaufre Rudel. Barbieri et Corbinelli sont les sources de Nicot ; pour Ferrand, ce sont Equicola et Nifo. Ni Nicot ni Ferrand ne citent les Vies de Nostredame.

Nicot cites several troubadours songs in his Thresor de la langue française. Ferrand studies lovesickness in classic cases like Jaufre Rudel. Their sources are Barbieri and Corbinelli for Nicot, Equicola and Nifo for Ferrand. Neither cites Nostredames Vies.

Jean-Pierre Cavaillé, « “Ce païs semble estre une pepiniere de Poëtes”. La référence aux troubadours dans le Trésor de recherches et antiquités gauloises et françoises de Pierre Borel (1655) »

Larticle est consacré à la présence des troubadours dans le Trésor du médecin et polygraphe castrais Pierre Borel. Il sagit pour lui, en les citant, de faciliter leur lecture mais aussi celle des auteurs occitans modernes. Ainsi est-il pionnier dans lutilisation des troubadours pour illustrer la dignité de la langue occitane parlée et écrite à son époque.

This article focuses on the presence of the troubadours in the Trésor by doctor and polygraph Pierre Borel, born in Castres. By quoting them he tries to make their reading, as well as modern Occitan writers, more accessible. Thus he appears as a pioneer in his usage of troubadours in order to demonstrate how noble the spoken and written language Occitan of his time was.

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Jean-François Courouau, « Toulouse “Capitale de la Langue Provençale” ou les troubadours vus par Pierre de Caseneuve (1659) »

Pour Pierre de Caseneuve, le domaine de la « langue provençale »sétend au Midi de la France et Toulouse en est la « capitale ». Réalisée grâce à une érudition considérable, son Origine des Jeux fleureaux (1659) constitue, avec les travaux de Borel, lun des premiers témoignages dune conscience culturelle et linguistique étendue au-delà des limites provinciales ou dialectales.

For Pierre de Caseneuve the domain “langue provençale” stretches to the south of France with Toulouse as its capital. Written with great erudition the Origine des Jeux fleureaux (1659) is, alongside Borels work, one of the first accounts of a cultural and linguistic consciousness which spreads beyond provincial or dialectal limits.

Sabine Biedma, « Guillaume Colletet et lorigine du sonnet. Une histoire littéraire bien française »

Quelle place pour les « poètes provençaux » dans lhistoire des poètes de langue française de G. Colletet ? En 1658, à propos de lorigine du sonnet, le théoricien, oscillant entre reconnaissance historique et maltraitance rhétorique, les instrumentalise clairement au service dune cause idéologique.

What place is given to the “poètes provençaux”, in the history of native French poets by G. Colletet? In 1658, concerning the origin of the sonnet, the theoretician, to-ing and fro-ing between historical recognition and rhetorical abuse, made unequivocal use of them to serve an ideological cause.

Alicia C. Montoya, « Jouer aux troubadours à laube des Lumières (Sévigné, LHéritier) »

Au cours de leurs interprétations galantes des chansons des troubadours Mlle LHéritier et Mme de Sévigné se rangent dans la tradition médiévale de mouvance textuelle. Elles participent ainsi à une subjectivation du passé qui sinscrit en faux contre des approches plus savantes tout en ayant une valeur de vérité qui lui est propre.

In their galant performances of troubadour lyric, Mlle LHéritier and Mme de Sévigné inscribe themselves in a medieval tradition of textual mouvance. They thus participate in a subjectivisation of the past that sets itself against more scholarly approaches, yet also has its own truth value.

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Marine Roussillon, « Les “galants troubadours”. Usages des troubadours à lâge classique »

Cet article étudie la manière dont les textes de la deuxième moitié du xviie siècle et du début du xviiie imaginent la figure du troubadour. Elle est progressivement investie de valeurs nationales, modernes et galantes. Puis cette figure du « troubadour galant » est mobilisée dans des débats nouveaux qui en modifient les contours.

This paper studies how texts written in the second half of the 17th century and beginning of the 18th imagine the figure of the troubadour. It is progressively imbued with national, modern and gallant values. This figure of the “gallant troubadour” will be called upon in new debates thus modifying its image.

Philippe Martel, « Le souvenir des troubadours chez les historiens du Languedoc (xvie-xviiie siècles) »

Les historiens languedociens connaissent les troubadours par Nostredame, par des travaux dérudits et par des sources directes. Ils ne font que mentionner leurs noms, sans citer les textes. À loccasion, les troubadours permettent laffirmation des particularités culturelles de la province et, au-delà, de lespace méridional.

Languedoc historians know the troubadours through Nostredame, erudite works and direct sources. They simply mention their names without quoting the texts. It happens at times that troubadours help to assert cultural peculiarities of the province but also of the whole meridional region.

Henri Duranton, « Trouvères et troubadours. Une guerre littéraire au temps des Lumières »

Au xviiie siècle, dans le sillage de Nostredame, la poésie des troubadours connaît toujours une grande vogue. Aussi, quand des érudits du « Nord » ont prétendu contester cette primauté, la levée de boucliers fut générale. Trouvères contre troubadours, Nord contre Sud, ce fut une guerre sans merci.

In the 18th century, in the wake of Nostredame, the poetry of the troubadours was still quite in vogue. So when scholars from the “North” contested this primacy, everybody was up in arms. “Trouvères” against troubadours, the North against the South, it turned into a merciless war.

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Jean-Noël Pascal, « Les troubadours de lAlmanach… et de ses alentours. Remarques sur une absence (1765-1789) »

Les troubadours sont absents de lAlmanach des Muses et des Annales poétiques, sa succursale poétique. La production des auteurs occitans médiévaux est rejetée dans une préhistoire méprisable de la poésie française. Le mot troubadour nest tout au plus quune étiquette vague et bien sonnante.

Troubadours are absent from the Almanach des Muses and Annales poétiques, its poetical branch. What medieval Occitan writers have produced is rejected in a contemptuous prehistory of French poetry. The word “troubadour” is nothing more than a vague and well sounding label.

François Bessire, « Les troubadours au xviiie siècle en France. Savoirs et représentations »

Le savoir historique sur les troubadours progresse au cours du siècle. On édite de grands textes du Moyen Âge, mais toujours pas de ceux des troubadours cependant. La nouveauté majeure est dans lappropriation du mot troubadour, désormais nom commun, désignant une sorte de saltimbanque pittoresque.

Historic knowledge about troubadours progresses through the course of the century. Great medieval texts are published but nothing from the troubadours though. The major novelty comes from the appropriation of the word troubadour, henceforth a common noun, meaning some kind of colourful street entertainer.

Maïté Bouyssy, 1783-1788. Un « moment troubadour » ?

Le « moment troubadour » reflète laspiration de cercles aristocratiques surtout féminins à une plus grande liberté personnelle. Leur vision chevaleresque de lhonneur, de la fidélité et de lamitié offre une sorte de symétrique inverse de lidéal-type du sans-culotte qui se construit simultanément.

The “troubadour time” seems to reflect the aspiration emanating from aristocratic circles, mainly women, towards greater personal freedom. Their chivalrous vision of honour, loyalty and friendship offered some kind of inversed symmetry to the ideal figure of the sans culotte who were emerging at the same time.