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Classiques Garnier

Introduction à la première partie

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Introduction
à la première partie

Monsieur le professeur, répondit le capitaine Nemo, il ne faut pas confondre la statique avec la dynamique, sans quoi lon sexpose à de graves erreurs.

Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers1.

Cette première partie a pour objectif la reconstruction des fondations de la théorie générale du capitalisme dans lœuvre de Schumpeter. Pour ce faire, il est primordial de positionner le projet théorique de Schumpeter par rapport à ce quil considère comme la « grande charte » de la théorie économique, à savoir la théorie de léquilibre général de Léon Walras. Le chapitre 1 est ainsi consacré à létude du passage dun appareil statique à un appareil dynamique comme préalable à toute étude du phénomène capitalisme, lequel est assimilé par Schumpeter à un processus évolutionnaire. Ce faisant, Schumpeter propose une théorie capable de rendre compte des phénomènes économiques statiques qui sont considérés comme des invariants et présents sous toute forme historique particulière. Tandis que lappareil dynamique, en palliant les insuffisances de la statique, permet de saisir théoriquement une forme historique déterminée, le capitalisme. Le chapitre 2 développe loriginalité de lapproche schumpétérienne du capitalisme en termes dynamiques. En effet, pour saisir le capitalisme, Schumpeter mobilise le concept dévolution économique ; cette dernière entend rendre raison de la plupart des phénomènes propres au capitalisme et laissés inexpliqués par lappareil statique. La nécessaire division de la science économique 58entre une approche statique et une approche dynamique est le préambule théorique nécessaire pour proposer une théorie générale du capitalisme capable de comprendre et saisir le capitalisme comme un phénomène global.

1 (Verne, [1870] 2003, p. 118)