Introduction à la deuxième partie
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : La Problématique de Schumpeter. De la nouveauté à la théorie générale du capitalisme
- Pages : 143 à 144
- Collection : Bibliothèque de l'économiste, n° 51
- Série : 1, n° 29
- Thème CLIL : 3340 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Histoire économique
- EAN : 9782406137719
- ISBN : 978-2-406-13771-9
- ISSN : 2261-0979
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-13771-9.p.0143
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 26/10/2022
- Langue : Français
Introduction
à la deuxième partie
À l’évidence, dit Critile, même les montagnes n’échappent pas à l’inconstance, elles sont exposées à l’adversité d’un tremblement de terre, sujettes à la violence de la foudre, même si leur solidité semble faire front à l’instabilité générale des choses.
Baltasar Gracián, Le Criticon1.
L’objet d’étude de Schumpeter est le capitalisme entendu, en dernière instance, comme une méthode du changement économique, comme une forme économique porteuse de nouveautés, qui inonde la structure économique d’innovations et de bouleversements consécutifs. Toutefois, son œuvre déborde largement le simple cadre analytique des innovations et de leurs effets. L’ambition théorique de Schumpeter consiste à proposer une grille de lecture cohérente du phénomène capitalisme pour le saisir dans sa globalité. Pour rappel, nous entendons par « théorie générale du capitalisme » la tentative intellectuelle consistant à construire une grille de lecture explicative capable de rendre compte du capitalisme comme phénomène économique, institutionnel et civilisationnel.
Le chapitre 3 s’attarde sur les deux premières dimensions définitionnelles du capitalisme. D’abord, le capitalisme est entendu comme une forme économique impulsée par l’agir de l’entrepreneur, support des innovations. Ensuite, le capitalisme est entendu comme un ordre institutionnel particulier lequel soutient les éléments économiques. Ces éléments institutionnels sont la propriété privée des moyens de production, l’initiative privée en vue de profits privés et la monnaie de 144crédit. La théorie générale du capitalisme se poursuit dans l’étude des éléments civilisationnels engendrés par lui. Le chapitre 4 s’attarde sur la dernière dimension définitionnelle : le capitalisme comme une civilisation, c’est-à-dire comme un ensemble de valeurs, d’attitudes et de croyances. La conception schumpétérienne du capitalisme propose ainsi une grille de lecture explicative générale, capable de rendre compte des phénomènes économiques, institutionnels, sociaux et culturels propres au capitalisme en les ramenant en dernière analyse à un cœur économique déterminant : le capitalisme est la forme économique de la nouveauté.
1 (Gracián, [1651–1657] 2008, p. 80-81)