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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : La Plume et le calumet. Joseph-François Lafitau et les « sauvages ameriquains »
  • Pages : 283 à 286
  • Collection : Rencontres, n° 400
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406088004
  • ISBN : 978-2-406-08800-4
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08800-4.p.0283
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 15/04/2019
  • Langue : Français
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Résumés

Philippe Borgeaud, « Lafitau écrivain »

De Lafitau écrivain nous avons : le résumé dun Mémoire sur la boisson [vendue] aux Sauvages ; un Mémoire [] concernant la précieuse plante du gin-seng de Tartarie, découverte en Canada ; les Mœurs des sauvages ameriquains comparées aux mœurs des premiers temps ; une Histoire de Jean de Brienne, roi de Jérusalem et empereur de Constantinople ; une Histoire des découvertes et conquestes des Portugais dans le nouveau monde (1733). La lecture de cette œuvre laisse entrevoir une méthode et un réel souci décriture.

Mots-clés : Chevalerie, initiation, méthode décriture, providence, récit

Andreas Motsch, « Lafitau entre lhistoire et la théologie. Archives et méthodes à laube des Lumières »

Lunité de lœuvre de Joseph-François Lafitau est la mieux identifiée par la dimension historiographique qui la traverse. Cependant, la dimension religieuse et théologique joue un rôle fondamental dans lœuvre et influence de manière importante la réception de lauteur et de ses ouvrages. Celle-ci en fait justement trop vite abstraction, « sécularisant » de la sorte lauteur et lœuvre. Cette analyse montre la pertinence de la dimension théologique comme élément structurant dans trois ouvrages de Lafitau.

Mots-clés : Théologie, histoire, ethnographie, écrits jésuites, Prisca theologia, primitif

Joan-Pau Rubiés, « Histoire sacrée et ethnographie comparative chez Lafitau »

Trop souvent, louvrage comparatif de Joseph-François Lafitau, a été interprété comme le précurseur de lanthropologie scientifique, plutôt que comme un exemple dapologétique inscrit dans une tradition distincte de lérudition antiquaire. Replacer le grand traité de Lafitau au sein dune tradition apologétique de lhistoire universelle permet déliminer certaines distorsions quant 284à lévaluation de son influence dans le domaine scientifique ; et de mieux comprendre les origines, les objectifs et limpact paradoxal de cette somme.

Mots-clés : Religion naturelle, ethnologie, méthode comparative, histoire sacrée

Marc Kolakowski, « La théorie des Moïses, aux origines du figurisme de Lafitau »

Conçue à la fois comme une réponse à la critique vétérotestamentaire de Spinoza et une preuve irréfutable du consensus gentium, la théorie des Moïses se vit rapidement confirmée ou réorientée sur le terrain, à mesure que sétendait le savoir ethno- et mythographique des missionnaires. Reprenant à son compte le geste comparatiste de Huet, la démarche apologétique de Lafitau se confond avec celle dun groupe marginalisé de jésuites, les Figuristes.

Mots-clés : Figurisme, comparatisme, typologie, manuscrits, réseau

Mélanie Lozat, « Les Courètes. De Strabon à Lafitau »

À partir des récits qui assimilent les Courètes avec les Corybantes, les Cabires, les Bacchants, etc., Strabon examine la manière de ramener ces noms à une seule catégorie, ainsi que leur implication avec les rites orgiaques. Cest sur cette idée de Strabon que Lafitau systématisera la religion des « Sauvages Ameriquains ». En comparant les deux cultures, il veut prouver que toutes les religions dérivent de la révélation adamique, dont on trouverait des traces dans les rites orgiaques des païens.

Mots-clés : Évhémérisme, initiation, mystère, orgie, secret

Frank Lestringant, « La Pyrolâtrie des peuples de lAmérique, selon Lafitau »

Lafitau semploie à détruire la fausse idée que les athées ont donnée des sauvages, en en faisant des hommes sans dieu. Religion partout ! tel est le mot dordre. Selon Lafitau, la pyrolâtrie, cest-à-dire le culte du feu sacré, est commune à toutes les religions des peuples de lAmérique. En définitive, lathéisme est vaincu par ces gravures refaites, ces figures rhabillées, policées, toutes placées autour du feu, lequel manifeste lexistence indiscutable dun principe supérieur, devant lequel toutes sinclinent.

Mots-clés : Théologie, pyrolâtrie, culte solaire, sacrifice, cannibalisme

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Sarah Diane Brämer et Adrien Paschoud, « Du texte à la gravure. LÉgypte ancienne dans les Mœurs des sauvages ameriquains comparées aux mœurs des premiers temps »

Lafitau accorde dans ses Mœurs une place substantielle aux divinités, aux croyances, aux rites, aux objets, aux monuments et aux pratiques scripturaires de lÉgypte ancienne. Fondée sur des sources antiques, renaissantes et contemporaines, la réflexion du jésuite est guidée par des visées polémiques, mais surtout apologétiques. On voudrait préciser la nature de ce que Lafitau définit plus largement comme une « théologie symbolique » au travers des gravures relatives à lAntiquité égyptienne.

Mots-clés : Hiéroglyphe, symbole, iconographie, idolâtrie, rhétorique

Sara Petrella, « Femmes à poils. Réception et actualisation dun cliché dans les Mœurs des sauvages ameriquains de Joseph-François Lafitau »

Dans les Mœurs des sauvages ameriquains, la femme joue un rôle central, à la fois en tant que protagoniste des scènes et des rites décrits par Lafitau et en tant que figure religieuse au sein de son système comparatif. Deux types de représentations de la femme sauvage peuvent être distingués. Dabord, la femme en mouvement dans les scènes narratives dont le corps est tiré de la tradition iconographique chrétienne. Puis, la femme-objet, des peuples des Amériques aux statues de déesses antiques.

Mots-clés : Représentation, femme, antiquarianisme, érotisme, texte-image

Matthieu Bernhardt, « Jean de Léry et Théodore de Bry aux sources de Lafitau »

Parmi les nombreuses sources iconographiques et textuelles des Mœurs de Lafitau, les gravures de Théodore de Bry et la description des Tupinamba de Jean de Léry font lobjet dun emploi à la fois massif et singulier. Tout en mettant au jour diverses modalités de cet emploi, cette étude interroge les rapports entre le traitement de ces deux sources et les thèses du monogénisme et du consentement universel, chères à Lafitau.

Mots-clés : Iconographie, monogénisme, consentement universel

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Paola von Wyss-Giacosa, « Lafitau et les dieux dAsie. Visualisations synoptiques dans les Mœurs des sauvages ameriquains comparées aux mœurs des premiers temps »

Lanalyse des trois seules planches des Mœurs qui présentent des images d« idoles » issues du contexte de lAsie permet une meilleure compréhension de la construction délibérée par Lafitau de preuves au service dun modèle généalogique pour expliquer le paganisme. Larticle montre comment le père jésuite a orchestré la représentation visuelle de figures cultuelles, en mettant en évidence ce qui est commun et ce qui diffère, entre Indiens orientaux et « Sauvages américains ».

Mots-clés : Idolâtrie, conformité, figure, illustration, Asie

Myriam Marrache-Gouraud, « Lafitau au miroir de la curiosité »

On a longtemps pensé avec Michel de Certeau que le frontispice et les planches des Mœurs exposaient une forme de cabinet de curiosités. Pourquoi Lafitau a-t-il organisé un tel effet, et à quelles fins ? Cette étude se propose de tendre au texte et aux gravures de Lafitau le « miroir » de véritables collections de curiosités (xviie-xviiie siècles), contextualisation indispensable pour montrer combien linterprétation de lœuvre comme collection de singularités relève à la fois de la tentation et du leurre.

Mots-clés : Collection, curiosités, cabinet, musée, frontispice