Abstract: Dans L’Ère du soupçon, en 1956, Sarraute a vigoureusement récusé la pertinence d’une incarnation romanesque de la personne, et contesté qu’elle puisse justifier une intrigue en forme d’étude de la personnalité. Mais dans sa pratique narrative elle a pour le moins pris des libertés avec ses principes. Ce « soupçon » que dans ses romans comme dans son œuvre critique Sarraute fait ainsi peser sur le personnage va-t-il, peut-il aller plus loin que la recherche d’une originalité formelle ?