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Classiques Garnier

Avant-propos

  • Publication type: Book chapter
  • Book: La Peinture selon Proust. Les détournements du visuel
  • Pages: 11 to 18
  • Collection: Proustian Library, n° 36
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406107590
  • ISBN: 978-2-406-10759-0
  • ISSN: 2258-9058
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10759-0.p.0011
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 03-01-2021
  • Language: French
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avant-propos

Marcel Proust est peut-être de tous les grands écrivains français celui qui sintéresse le plus, et passionnément, non seulement à lart des lettres, aux filiations intertextuelles de sa propre écriture, mais à tous les arts. Cette passion passe dailleurs de la vie à lœuvre, les éléments biographiques se transforment en éléments de poétique. Dans les lieux quil fréquente – théâtres, salons mondains, ateliers, expositions –, il écoute des concerts, il voit des spectacles ou des tableaux ; plus tard, malade, dans la chambre de liège, il accumule les monographies de peintres, il étudie des reproductions de toiles de maîtres, des photographies. Et cest ainsi que se construit, dabord en lui sans doute, mais bientôt aussi comme fil directeur de son travail créateur, ce quon pourrait appeler un art total, un Gesamtkunstwerk.

À la recherche du temps perdu se présente sur le plan verbal comme une œuvre littéraire, mais elle se nourrit en même temps, et sans cesse, des autres arts ; elle est une symphonie, elle est une architecture. Quil sagisse de la vocation décrivain du Narrateur, des artistes fictifs que Proust met en scène (lécrivain Bergotte, le musicien Vinteuil et le peintre Elstir), des innombrables références à des peintres, à des écrivains, à des musiciens, à des tableaux, à des livres, ou même encore de réflexions sur lart, ponctuant régulièrement le récit, cest bien lensemble des arts, leur interpénétration dans le tissu verbal qui réalise la poétique proustienne, qui opère la transformation de la réalité en « vraie vie ». De tous les arts, cest cependant à lart pictural que Proust accorde dans son roman une place singulière1.

Fin du xxe siècle, début du deuxième millénaire : mobile ou fixe, le texte déborde. La fin du règne du logocentrisme est annoncée ; le verbe 12cède sa place privilégiée à limage, démultipliée, envahissant nos vies. Et plus que jamais sans doute, on peut vérifier que le moi social nest quune image construite par les autres, et combien Proust était en avance sur son temps… Mais aujourdhui, lire À la recherche du temps perdu ce nest plus tellement sintéresser à ladversaire de Sainte-Beuve. Avec lémergence des œuvres multi-supports, la renaissance des études inter-arts, et avec surtout la surconsommation culturelle, lengouement formidable pour tout ce qui sexpose, la question de « Proust et la peinture » ne pouvait bien évidemment que simposer. De très nombreux travaux ont été consacrés ces derniers temps aux tableaux et aux peintres qui sinscrivent dans la Recherche, depuis les tout premiers ouvrages de Juliette Monnin-Hornung et de Jean Autret2, jusquà, plus récemment, des articles particuliers, des recueils et des ouvrages3. Et Proust suscite aussi, chose paradoxale pour un écrivain, de nombreux catalogues4. Le plus souvent ces études constituent une recherche savante, historique et génétique5 ; il sagit de déterminer les diverses occurrences dun artiste ou de ses œuvres disséminées dans le roman, dans la Correspondance, les Cahiers, les Essais, et dopérer une reconstitution biographique précise des connaissances artistiques de Proust.

Cest dire encore que le sujet de « Proust et la peinture » a été si souvent traité que le lecteur non averti serait dabord tenté de voir dans Proust un amateur de tableaux, un connaisseur raffiné de la peinture. 13Rien nest moins vrai cependant si lon considère que, dans la Recherche – ce sera notre propos – lobjet pictural, passé au filtre de « réalité intérieure », est en fait asservi au récit.

Certes, la culture artistique de Proust est immense. Dès lenfance, il sintéresse à la peinture ; il ne cesse de voir des tableaux, au Louvre dabord, puis dans les salons quil fréquente – comme celui de Madame Straus, « encombrée, plaisantait-elle, de Boudins et de Corots » – dans les expositions, les galeries et parfois même in situ, lorsquentre 1898 et 1902, il visite la Belgique, la Hollande, Venise et Padoue.

On connaît aussi les rapports personnels quil entretient avec des peintres : Jean Béraud ou Jacques-Émile Blanche, Puvis de Chavannes, Whistler ; on connaît ses préférences pour les peintres impressionnistes et son goût pour des courants plus modernes tels que le futurisme et le fauvisme, lintérêt quil porte à la peinture hollandaise et flamande. Plus tard, quand la maladie lempêche de bouger ou même de sortir, la littérature critique constitue un apport considérable à la culture artistique de Proust : il continue à lire attentivement les revues dart – cest un lecteur assidu de la somptueuse Gazette des Beaux-Arts dirigée par Charles Ephrussi –, il possède une impressionnante collections de reproductions, et bien sûr, il sinforme constamment sur les œuvres qui lintéressent, ennuie ses correspondants pour des détails6.

Mais tout cela ne le conduira pas, ensuite, à accorder dans la Recherche une place centrale, indépendante, à lart de la peinture. Et il nest pas non plus dans les intentions de Proust – comme on le lit parfois – de nous faire découvrir des peintres, de leur rendre hommage, de nous faire partager ses admirations artistiques. Il ny a aucune dimension didactique dans ses allusions à la peinture. Proust ne désire pas nous faire découvrir Vermeer : le « petit pan de mur jaune » nest pas La Vue de Delft… Contrairement aux Goncourt ou à Montesquiou, ses contemporains, il ne veut pas éduquer notre regard, ou alors cest dans un autre sens que Montesquiou révélant à ses invités les fleurs inaperçues au fond dun tableau. Pour la beauté, lauteur de la Recherche ne fait dailleurs guère 14confiance au commentaire muséal, celui dun Fromentin par exemple qui « sut rarement dans ses livres, malgré tout son luxe dexplications fines, de raisonnements profonds, de touches techniques, nous faire voir un tableau7 ».

Insistons encore : Proust cite plus de cent trente peintres dans son œuvre, des noms reviennent comme ceux de Carpaccio, Giotto, Botticelli, Mantegna, Véronèse, Rembrandt, Moreau, Chardin, Vermeer –, mais le musée proustien que constitue À la Recherche du temps perdu nest pas celui dun collectionneur, dun connaisseur dart révélant au lecteur les maîtres de la peinture. Sur ce point, Proust se sépare radicalement de Ruskin, quil vénéra tant mais dont il récuse la « religion de la beauté », et aussi de Swann, ce personnage quil a créé, si important pour le déroulement de la Recherche et que le Narrateur, avant les révélations du Temps retrouvé, prendra pour modèle ; Swann qui, lui, finira tristement sa vie et ne deviendra pas un créateur, trop attaché quil est aux détails matériels et – soulignons lironie proustienne – « extrêmement précis pour une recette de cuisine, pour la date de la naissance ou de la mort dun peintre, pour la nomenclature de ses œuvres8 » !

Linteraction des arts, et comme ici, chez Proust, les rapports entre littérature et peinture, peut être analysée selon différentes perspectives. La première est externe, elle concerne lœuvre et son créateur : à quel moment par exemple, et dans quelles circonstances précises, lécrivain prend-t-il connaissance de lœuvre picturale quil insère dans son œuvre ? Cette question relève de la philologie et de lhistoire de lart, la dimension biographique est ici pertinente. Une deuxième perspective, externe là aussi, objet de recherches sociologiques et herméneutiques impliquerait lœuvre et son récepteur : comment rendre compte de leffet produit sur le lecteur, à différentes époques, par linsertion dune œuvre dart (tableau, sculpture, musique, photographie) dans une œuvre littéraire ? La troisième perspective, elle, est interne au texte. Elle concerne le fonctionnement de lœuvre dart à lintérieur du récit, ce qui implique la narration et les personnages.

Mon propos, on laura compris, nest pas de procéder une nouvelle fois, selon une approche historique, à linventaire, à lauthentification ou à linterprétation minutieuse des tableaux qui, sous différentes formes 15– descriptions, allusions, références, comparaisons –, ponctuent le roman proustien ; lenjeu nest pas ici de sinterroger sur lapport de tel ou tel peintre pour lensemble de lœuvre proustienne, ni de rechercher avec quelle fréquence et dans quel contexte tel peintre et ses tableaux sont mentionnés. Jaurai bien entendu recours à cette approche lorsquelle savère utile à ma démonstration et je retracerai litinéraire visuel du jeune Proust, les rencontres et influences qui précèdent sa poétique. Mais de manière générale, cette recherche – indispensable puisquelle suture le vécu et lécrit, la vie et lœuvre –, a déjà été largement accomplie.

En revanche, je mintéresserai tout particulièrement au fonctionnement interne de la peinture dans lœuvre proustienne ; mon ambition a été de comprendre comment les évocations picturales participent de manière éminemment constructive à la poétique proustienne, et à une réflexion sur la mimésis. À quelles fins et selon quelle démarche singulière obéit le détournement de la peinture par Proust, comment la soumet-il à sa propre poétique, cest à cette question centrale que jaimerais répondre.

Il fallait aussi montrer un Proust bien plus rebelle à son milieu quon ne limagine, sopposant à la critique dart de son temps qui pratique « la transposition dart » et conçoit dabord la peinture comme un objet autonome. Jai voulu mettre en avant lextraordinaire liberté et inventivité de Proust, dont la culture artistique est considérable mais qui ne se soucie ni de lhistoire de lart, ni de la matérialité picturale de lœuvre lorsquil subvertit des tableaux célèbres aux fins de son roman : Proust poursuit dans la Recherche ce processus dintériorisation, dangereux et fécond, qui fait passer le tableau du monde du dehors à « lespace du dedans », pour reprendre le beau titre dHenri Michaux9.

Les pages qui suivent furent écrites au cours des vingt dernières années sous la forme darticles, parus dans des revues et des recueils, en France, aux Pays-Bas et en Allemagne ; actualisées, rassemblées, elles forment ce livre. Jai repris tout ou partie de mes articles concernant Proust et la peinture ; on les retrouvera cités dans la bibliographie10. Il sagissait pour moi de transformer en un récit continu des réflexions parfois ponctuelles, car une convergence majeure a surgi à la relecture, montrant quà travers 16différents angles danalyse, une identité se manifestait : jen revenais toujours à ce fascinant détournement opéré par Proust, soumettant la peinture aux exigences de sa narration et – jinsiste sur ce point –, sans considération dordre pictural, historique ou religieux, laissant les rênes à limagination créatrice.

Proust, écrivain par excellence de lintrospection, en se réappropriant la peinture dans un geste éminemment littéraire, montre que lart na de vérité quà la condition de pénétrer lespace intérieur du spectateur, sinon – comme nous le montre de manière répétée le roman proustien –, lart est simple posture mondaine : un marqueur social valorisant, comme ces références picturales qui émaillent la conversation des Verdurin, ou bien un trophée quon exhibe et qui vous hausse dans la sociabilité. De nombreux personnages de la Recherche utilisent les tableaux à ces fins.

À moi donc, suivant Proust, de ne pas rester spectateur passif, fasciné par lobjet esthétique, mais de me réapproprier ce que je vois, faire entrer le tableau dans la configuration mouvante de mon imaginaire, de mes désirs, de mes angoisses, et ainsi connaître dautres mondes enfin mis à ma disposition : bref, transformer une image en « instrument optique ». Cest à ce prix, pour reprendre la célèbre formule de Cocteau, que lart est « toujours un mensonge qui dit la vérité ». Proust, de façon très actuelle, soutient à travers toute son œuvre cette dictature du spectateur.

Jai déjà nommé plus haut Montesquiou, les frères Goncourt, Ruskin. Il sagira déclairer, dans la première partie de cet ouvrage, quel fut lapport de ces trois penseurs, qui furent tous fascinés par lart de la peinture et aussi collectionneurs ; mais en même temps, à travers eux, cest une poétique, cest la conception proustienne de lart pictural que nous aimerions mettre en lumière : Proust, tout dabord, entre en résonance avec lunivers de ces trois « maîtres à penser », capte idées et mots, pour ensuite très nettement sen distancier. Tout ceci, nous le verrons, ne va pas sans difficultés. En effet dans sa jeunesse, pour parler de peinture, Proust suit la doxa esthétique de son temps, utilise les formes stylistiques et de critique dart qui lui sont proposées par les revues et journaux de son époque : transpositions dart et descriptions ekphrastiques.

Il est donc passionnant de suivre les tâtonnements de Proust, qui privilégie dabord, pour sen débarrasser radicalement ensuite dans À la recherche du temps perdu, cette forme décriture utilisée depuis lAntiquité 17par les écrivains dans le but de reconstituer par la parole un tableau absent, en faire admirer au lecteur la beauté : nous avons nommé ici lekphrasis dont nous proposons bien entendu une ample définition. Dans la deuxième partie de cet ouvrage, cest cette évolution, ce tournant remarquable pris par Proust lorsquil parle peinture que nous aimerions éclairer. Tout dabord à travers différents textes de jeunesse portant sur une toile de Monet connue sous le nom de « Débâcle » ou « Dégel ». Lapproche génétique savère fructueuse : il apparaît en effet que les descriptions ekphrastiques – datant davant 1899 –, du tableau impressionniste seront plus tard dans la Recherche (le Cahier 28, vers 1909, déjà en témoigne) littéralement absorbées par la narration. Par ailleurs, on peut dire que cette « dissolution » dun tableau connu, est la forme la plus extrême de ce processus fréquent que je désigne comme étant un détournement du pictural par Proust. Le tableau nest plus là pour être passivement admiré. Dans loptique proustienne, lœuvre permet de dominer la vie en train de se faire, de traverser son opacité. Proust, résolument moderne, contrairement à Goethe, lun des derniers Anciens, soumet les tableaux à sa propre poétique, et il abandonne ce rôle de médiateur esthète – privilégié au siècle passé, mais aussi par ses contemporains –, entre lobjet pictural et le lecteur.

La troisième partie, qui porte sur les dynamiques du tableau dans le roman proustien, sera consacrée à létude de cette réappropriation du pictural par lauteur dÀ la recherche du temps perdu et aux fonctions qui régissent le statut du tableau dans la narration et au-delà. Le dernier chapitre, intitulé « Le roman pictural dAlbertine », met en lumière comment, de façon structurante, les toiles des maîtres italiens, en particulier, accompagnent les différentes étapes de la passion du Narrateur pour Albertine.

En effet, Proust, pour sassurer que la métamorphose, pierre angulaire de sa poétique, opère véritablement chez son lecteur, cherche à « diriger » ses images mentales en lui proposant des tableaux, des références picturales (peinture italienne surtout, hollandaise, française de la fin du xixe et du début du xxe siècle) à des moments du récit qui savèrent ensuite être cruciaux. Ils occupent une place emblématique dans le déroulement temporel du récit et assument différentes fonctions, principalement psychologique, rhétorique, et ontologique, que je me propose de mettre en lumière. Les personnages se trouvent figurés dans 18des tableaux, ou accompagnés par eux ; ces tableaux – plus généralement portraits ou tableaux dhistoire –, décrits minutieusement ou à peine évoqués, semblent dévoiler leurs secrets, les enrichissent et leur conférent des dimensions nouvelles, idéalisantes ou inquiétantes.

Dans le roman proustien, on voit dabord et on sait ensuite. Dans ce contexte, le tableau a une fonction très particulière : le Narrateur – et finalement le lecteur – nen retient que ce qui le concerne intimement, ce qui le renvoie à lui-même, ce qui lui permet de comprendre les autres, et de se comprendre. Je montrerai que la perception particulière des tableaux, quil sagisse de Carpaccio, Titien, Giotto et bien dautres – perception transgressive, qui ne correspond ni à lintention originelle des peintres, ni même encore aux interprétations fournies par les historiens de lart –, ponctue dans une large mesure le cheminement du Narrateur de la Recherche, sonamour pour la trop énigmatique Albertine, et le travail du deuil qui clôt cet amour.

Étudier de près les dynamiques liées au tableau dans lœuvre de Proust, cest se donner un moyen exceptionnel de mieux comprendre sa poétique, de mieux connaître ses personnages. Et du même coup, cest mieux pénétrer le sens de cette œuvre qui intègre les autres arts à la littérature et qui propose, grâce à la peinture, une fusion de la beauté sensorielle, de lérotisme et de la mémoire. Cest ainsi que, comme le romancier, le lecteur ressent à son tour losmose de la vie et de lart, la vie transformée et essentialisée par lart.

Je remercie l Académie royale néerlandaise des sciences et des arts / Koninklijke Nederlandse Akademie van Wetenschappen qui a soutenu ma recherche sur Marcel Proust. Je remercie les merveilleuses Yvette Bertho et Jeanne Denieul. Merci à Kees Meerhoff qui a eu la gentillesse de relire mon manuscrit. Mes vifs remerciements vont également à Richard Labévière, Alain Lemaître, Olivier Rolin, Volker Roloff.

1 Cet avant-propos reprend certains éléments de mon étude intitulée « Proust Mythologies », dans Esta locura por los sueños. Traumdiskurs und Intermedialität in der romanischen Literatur- und Mediengeschichte, éd. Uta Felten et Michael Lommel, Heidelberg, ©Winter Verlag, 2005, p. 193-202.

2 Juliette Monnin-Hornung, Proust et la peinture, Genève, Droz, 1951 ; Jean Autret, LInfluence de Ruskin sur la vie, les idées et lœuvre de Marcel Proust, Genève, Droz, 1955.

3 On retrouvera dans la bibliographie un grand nombre de ces études et ouvrages concernant Proust et la peinture.

4 On retiendra le catalogue, dirigé par Jean-Yves Tadié et al., de lexposition qui eût lieu à la Bibliothèque Nationale en 1999-2000, consacrée à léchange entre les différentes disciplines artistiques : Marcel Proust –, lécriture et les arts, Gallimard, BNF, 1999. On soulignera aussi la large place accordée à la peinture dans lédition de la Pléiade (1987-1989) dirigé par J.-Y. Tadié. Voir également Eric Karpeles, Le Musée imaginaire de Marcel Proust : tous les tableaux de À la recherche du temps perdu, traduit de langlais par Pierre Saint-Jean, Paris, Thames & Huson, 2009 [éd. orig. : Paintings in Proust – A Visual Companion to In Search of Lost Time, Londres, 2008]. Deux cents tableaux reproduits selon la chronologie du roman, illustrent dans cet ouvrage, sans faire lobjet de commentaires, les passages correspondants de la Recherche. Signalons lutile ouvrage de Michèle M. Magill, Répertoire des références aux arts et à la littérature dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, suivi dune analyse quantitative et narrative, Birgmingham, Alabama, Summa Publications, Inc., 1999. On consultera le beau Proust et les peintres, éd. Anne Borrel et Maïthé Vallès-Bled, (Musée de Chartres, 1991) et Le Musée retrouvé de Marcel Proust de Yann Le Pichon avec la collaboration dAnne Borrel, Paris, Stock, 1990.

5 Cf. en particulier les études de J. Theodore Johnson Jr., de Luzius Keller et de Kazuyoshi Yoshikawa (voir bibliographie).

6 Pour la documentation consultée par Proust, on lira Luc Fraisse, Proust au miroir de sa correspondance, Paris, SEDES, 1996, en particulier le chapitre viii, « Comment Proust se documente », p. 436-457. Cf. aussi louvrage collectif bilingue allemand-français : Cher Ami… Votre Marcel Proust, Marcel Proust et sa correspondance (lettres et autographes de la Bibliotheca Proustiana Reiner Speck), éd. Jürgen Ritte et Reiner Speck, Cologne, Snoek, 2009, qui éclaire la vie mondaine du jeune Proust.

7 Essais et articles, CSB, p. 518.

8 Recherche, t. I, p. 207.

9 Henri Michaux, LEspace du dedans, pages choisies (1927-1959), Paris, Gallimard, 1966.

10 Le premier de mes articles concernant Proust et la peinture est paru en 1990 : « Limage asservie, fonctions du tableau dans le récit », dans Linterprétation détournée, éd. Leo H. Hoek, Amsterdam/Atlanta, Rodopi/Brill, p. 25-36.