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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : La Part scolaire de l’écrivain. Apprendre à écrire au xixe siècle
  • Pages : 419 à 423
  • Collection : Rencontres, n° 464
  • Série : Études dix-neuviémistes, n° 54
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406105022
  • ISBN : 978-2-406-10502-2
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10502-2.p.0419
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 14/12/2020
  • Langue : Français
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Résumés

Martine Jey, « Introduction »

Cet ouvrage envisage en quoi un écrivain, dans sa pratique décriture, est redevable à lécole. On apprend à écrire par le détour du latin, par limitation de modèles, par la pratique dexercices issus de la rhétorique antique. Est ainsi examiné le passage des exercices scolaires aux premiers écrits décrivains.

Martine Jey et Emmanuelle Kaës, « Présentation »

Quel discours doxique lécole construit-elle sur la littérature par les exercices, les manuels, les examens ? La première partie de cet ouvrage dessine les contours des modèles scolaires, soumis à limitation des lycéens. Dans la seconde partie est retracée lentrée en littérature décrivains, de Sainte-Beuve à Marcel Pagnol.

Martine Jey et Marie Humeau, « Pourquoi étudier les sujets du baccalauréat ? »

Amener lélève à édifier un ethos de futur adulte intégré dans le corps social, à travers un corpus de principes, de préceptes et dexemples, qui dessinent normes et valeurs à adopter : tel est lenjeu principal du baccalauréat. Une partie importante de cet ethos consiste en la maîtrise de la langue (attestée par la version latine), et en la capacité à construire et développer son propos – sanctionnée par la composition latine ou française.

Martine Jey et Marie Humeau, « Les compositions latine et française au baccalauréat. 1853-1857 »

De 1853 à 1857, deux « compositions » en latin et en français sont intégrées à lécrit du baccalauréat. On compare ces ensembles de sujets, on cherche les 420filiations avec les exercices rhétoriques anciens. Ces compositions mobilisent des savoirs mémorisés, sur un plan imposé, dans un style codifié.

Marie Humeau, « Auteurs et modèles dans la composition latine au baccalauréat de lettres. 1853-1880 »

De 1853 à 1880, les candidats au baccalauréat doivent savoir rédiger une composition en latin. Les sujets offrent un champ dobservation privilégié pour comprendre attentes et méthodes. On cherche à définir le rôle attribué aux auteurs, aux modèles littéraires et aux valeurs dans cet apprentissage.

Martine Jey, « Auteurs et autorités. Modèles et stéréotypes »

Sur quels auteurs les lycéens composent-ils au baccalauréat ? De quelles autorités les libellés des sujets proviennent-ils ? Cet article montre comment apprendre à écrire au xixe siècle consiste à mettre en œuvre des stéréotypes appris.

Laetitia Perret, « Le genre scolaire du portrait au xixe siècle, à travers les Leçons de littérature et de morale de Noël et Delaplace »

Comment les lycéens travaillaient-ils le portrait avant 1880 dans le manuel de Noël et Delaplace. Le portrait est bien identifié dans lanthologie où il occupe une place importante et permet dintroduire des notions de littérature. Lexercice est marginal au baccalauréat.

Nathalie Denizot, « Modèles scolaires du portrait dans lenseignement secondaire. xixe-xxe siècles »

Cet article étudie les modèles scolaires du portrait dans le secondaire depuis la fin du xviiie siècle. Il analyse la construction dun genre historique, ainsi que ses relations avec le caractère et le parallèle, puis la reconfiguration du portrait après 1880 et le renouvellement du genre vers plus de « réalisme ».

Anne-Marie Chartier, « Le portrait dans les écrits de lécole primaire. 1880-1945 »

Pour définir lécriture du portrait dans le primaire et le secondaire, cette étude sappuie sur trois sources : la tradition avant 1914 ; les modèles des sujets 421proposés entre 1920 et 1950 ; des exercices scolaires, portraits rédigés par les écoliers en réponse aux attentes des maîtres.

Romain Benini et Pauline Bruley, « La satire au xixe siècle. Quels problèmes pour lécole ? »

La satire est traitée avec précaution par lécole au xixe siècle, souvent avec méfiance. Mais la satire est réévaluée : elle fournit des illustrations de style « français » ; elle constitue un espace dobservation des mœurs des écrivains. Elle est réinscrite dans une histoire de lesprit gaulois.

Emmanuelle Kaës, « Lhistoire littéraire revisitée. “La satire et lesprit français” de Marcel Proust. 1887-1888 »

En rhétorique, Marcel Proust compose une brève histoire de « lesprit satirique » en écho au discours scolaire sur lhistoire de la littérature. Ce texte accueille les discours concurrents et convergents de lécole et de la critique littéraire contemporaine à laquelle il accorde une place éminente.

Pauline Bruley, « La phrase en classe (1860-1910). âges et décalages »

La phrase correspond à des réalités plurielles dans la seconde moitié du xixe siècle. En primaire, on enseigne un modèle analysable pour une composition guidée. Pour les lycéens, la phrase est une unité pédagogique, un découpage du texte pourvu dune unité sémantique.

Emmanuelle Kaës, « Le cliché selon Remy de Gourmont. De la rhétorique scolaire à la psychologie expérimentale »

Lécole, pour Remy de Gourmont, est un vecteur de la stéréotypie, ce quil illustre dune analyse des clichés dans LesAventures de Télémaque. Sappuyant sur les sciences humaines contemporaines, il redéfinit la mémorisation et limitation, ces deux ressources majeures des apprentissages rhétoriques.

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Stéphanie Bertrand, « Le « moment aphoristique » de la littérature française : une influence scolaire ? Lexemple dAndré Gide »

Une tendance à lécriture aphoristique est présente au tournant des xixe et xxe siècles. À travers lexemple paradigmatique dAndré Gide, larticle envisage linfluence de la formation scolaire sur cette disposition à laphorisation, à travers les lectures et les exercices décriture pratiqués.

Romain Jalabert, « Sainte-Beuve collégien »

Sainte-Beuve fut un collégien modèle, dans une période de retour en grâce des humanités grecques et latines, qui fut un âge dor pour le concours général. Ses cahiers de collégien et les devoirs que nous conservons de lui portent également la trace de son intérêt pour le romantisme.

Romain Jalabert, « Sainte-Beuve, théoricien et historien de léducation »

Formé sous la Restauration, Sainte-Beuve a renoncé à sa conception idéaliste, et élitiste de lenseignement, au profit dun discours plus pragmatique, quil faut rattacher à son ralliement au Second Empire, et qui traduit un sentiment de décalage avec lesprit scientifique des nouvelles générations.

Marianne Berissi, « Malot à lépreuve de lécole »

Le rapport dHector Malot à lécole est marqué par des paradoxes : lopposition entre le discours sur lécole dont il ignore les apprentissages et les réminiscences de lectures scolaires dont témoignent ses premiers articles. Son succès littéraire na pas réussi à rédimer lélève sans éclat quil a été.

Antoine de Rosny, « André Suarès à lécole »

La présente étude retrace la formation dAndré Suarès. Des prédispositions associées à un arrivisme intellectuel favorisent les succès du jeune Marseillais. Il sera pourtant, toute sa vie, silencieux sur sa formation scolaire, lui qui fit de lart lennemi des lieux et des figures du savoir.

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Stéphanie Bertrand, « André Gide ou les vertus ambivalentes de lautodidaxie »

Le rapport dAndré Gide à lécole fut ambivalent : fréquentée de manière irrégulière, appréciée pour ce quelle offre au bon élève et critiquée pour le conformisme de ses enseignements, lécole est chez Gide un prétexte à la valorisation de lautodidaxie et un pourvoyeur de modèles magistraux singuliers.

Cécile Vanderpelen-Diagre, « Instruction dune jeune-fille pieuse à la fin du xixe siècle. Marie Noël »

Écrivaine scolaire, Marie Noël, construit une posture déniant son statut décrivaine, inadmissible pour une catholique. Son écriture est marquée par les canons du secondaire féminin. Rapprocher son œuvre des codes prescrits éclaire lentrée en littérature pour les filles de lécole publique en France.

Hélène Rivière, « Marcel Pagnol et lécole. La construction dun ethos par le récit des souvenirs du temps de lécole »

Élève, fils dinstituteur, Marcel Pagnol fut professeur. En quoi lécole a-t-elle une valeur formatrice pour lécrivain quil a été ? Lieu de sa formation intellectuelle, elle représente le socle sur lequel sopère la formation dun ethos de conteur revenant avec nostalgie sur ses apprentissages.