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Classiques Garnier

À propos de cette édition

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : La Mouche ou les Espiègleries et aventures galantes Bigand
  • Pages : 9 à 12
  • Collection : Bibliothèque du xviiie siècle, n° 2
  • Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
  • EAN : 9782812443909
  • ISBN : 978-2-8124-4390-9
  • ISSN : 2258-3556
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4390-9.p.0009
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 02/08/2010
  • Langue : Français
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À PROPOS DE CETTE ÉDITION

La Mouche ou les avantures de M. Bigand, traduites de l’italien par le Chevalier de Mouhy, a été publiée à Paris, chez Louis Dupuis en 1736, en deux volumes et quatre parties. De fait il existe, sous la marque de Louis Dupuis, une publication antérieure de la première de ces quatre parties, datée pourtant aussi de 1736, qui se trouve à la Bibliothèque de l’Arsenal. L’abbé Desfontaines dans sa lettre 35 de ses Observations sur les écrits modernes en relève l’heureux débit, non sans admirer ironiquement la fécondité de l’auteur. À cette date, écrit-il, le Paysan parvenu de Marivaux est sans suite depuis plusieurs mois et l’on attend encore la 3e partie de la Vie de Marianne, qui sera publiée en novembre 1735 et commentée par Desfontaines dans sa lettre 40. La première partie a donc été vraisemblablement publiée en octobre ou novembre 1735.

Dans l’édition en deux volumes, la première partie (les 12 premiers chapitres de l’édition définitive de 1777) comporte une approbation datée du 18 avril 1735, et un privilège du 3 août 1735 accordé au libraire Laurent-François Prault, à Paris, cédé à Mouhy par ce dernier le 10 octobre 1735, puis à nouveau cédé par Mouhy à Louis Dupuis le 17 octobre1. La 2nde partie (chapitres 13 à 20, dans la numérotation définitive de 1777) porte un permis d’impression du 27 décembre 1735, la troisième (chapitres 21 à 30) une approbation du 11 juillet 1736, la quatrième (chapitres 31 à 45) une approbation du 1er septembre 1736. Les 10divers avertissements en tête de chaque partie montrent que La Mouche a fait l’objet de livraisons successives, à quelques mois d’intervalle.

L’ensemble est réédité en 1737 à Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, et 1737-38 à l’adresse de Poilly à La Haye.

Apparemment Mouhy entendait terminer là son roman, puisqu’une lettre d’un abbé italien informait l’auteur de la mort du héros (supposé né en 1701), à Venise, à l’âge de 81 ans…

En 1742 cependant, Mouhy publie la Suite de la Mouche ou les Avantures de M. Bigand, traduites de l’italien, en deux volumes et quatre parties, à l’adresse de Jean Néaulme à La Haye (pour Françoise Weil, il s’agit probablement d’une impression parisienne). Il ajoute et modifie quelques lignes pour justifier cette continuation. Les éditions originales de 1736 et de 1742 se trouvent à la Bibliothèque du Carré d’Art à Nîmes (cotes 8786 et 8787).

Entre 1758 et 1762, la totalité des textes publiés est rééditée par Valleyre, avec une approbation et un privilège de 1758 et par Dufour. Le texte s’enrichit de quelques corrections et de quelques erreurs, mais ne subit que des modifications mineures, la plus remarquable étant la réduction de la première partie à neuf chapitres et l’extension complémentaire de la seconde à onze.

En 1777, Mouhy entreprend une réfection générale de La Mouche et de sa Suite sous le titre La Mouche, ou les Espiègleries et avantures galantes de Bigand. Nouvelle édition, revue et corrigée (redoublé d’un titre intérieur, La Mouche ou les Aventures et espiègleries facétieuses de Bigand) à l’adresse de Cailleau et la Vve Duchesne, Venise et Paris. Ce qui se traduit par une réécriture attentive et par un remaniement général de la disposition des chapitres, dont le nombre reste le même, mais qui prennent place dans quatre parties (au lieu des huit antérieures) et sont désormais numérotés de façon continue. Les deux premières parties constituent le premier volume comprenant 35 chapitres (16 + 19), les deux dernières 44 (32 + 21). Ce qui tend à effacer la césure entre les textes de 1736 et 1742. Point de changement dans l’histoire elle-même. Non 11sans se moquer des bévues du « premier éditeur », Mouhy procède aux ajustements nécessaires à l’unité de l’œuvre : disparaissent la mention de la Suite, les avertissements et avis, l’épître dédicatoire, et la savoureuse présentation initiale du manuscrit trouvé. Pour la commodité de lecture, on trouvera ces textes (appelés en variantes) dans une annexe séparée (Variantes 2, Paratextes, p. 335 et sq.). Surtout Mouhy s’est livré à un considérable travail de réécriture, animé par un souci de correction, d’élégance, d’élimination des tournures maladroites, dues à une rédaction trop rapide, des répétitions et aussi d’effacement d’un langage familier ou populaire. Autres éditions repérées : 1780, 1786, 1798.

C’est cette édition soigneusement revue par Mouhy que nous avons choisi de publier ici. Le meilleur texte, assurément, même si parfois on peut regretter la suppression de quelques expressions relevant du langage familier, que le lecteur retrouvera dans les variantes. Il nous a paru que le texte méritait une édition critique, qui témoigne chez Mouhy d’une véritable conscience littéraire, permet de suivre son travail d’élaboration, et qui constitue aussi un document sur l’évolution de la langue entre 1736 et 1777.

Nous avons corrigé sans commentaires les fautes typographiques, quelques rares mots manquants. Nous avons appliqué l’accord « moderne » des participes. La ponctuation, qui est souvent le fait de l’éditeur, a été partiellement modernisée (notamment quant à l’abus des points virgules, qui gêne une lecture moderne). Mais nous avons tenté de respecter le rythme particulier de l’écriture de Mouhy, qui use volontiers de la parataxe. Nous avons unifié les graphies des noms de personnage entre lesquelles Mouhy a hésité (Rametzi/Rametzy, d’Osilly/d’Ozilly, etc.).

Dans les notes, les abréviations Fur., Acad., Littré, renvoient respectivement au Dictionnaire Universel d’A. Furetière (1690), au Dictionnaire de l’Académie française dans ses diverses éditions, au Dictionnaire de la langue française d’E. Littré (1874). Dans la préface, l’introduction et les notes des éditeurs, la référence aux ouvrages cités est abrégée, lorsqu’ils sont enregistrés dans la bibliographie finale.

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Nous devons nos remerciements, pour l’aide apportée à l’élaboration de cette édition, à Evelyne Bret, Conservateure de la Bibliothèque du Carré d’Art à Nîmes, à Christine Béréziat pour la saisie d’une partie du texte, à Geneviève Fontier pour le soutien documentaire, à Monique Démoris pour la longue et attentive lecture critique des textes et des variantes, à Jan Herman pour l’encouragement donné au projet et la généreuse mise à disposition de précieuses éditions anciennes.

1 On retiendra que pour les Mémoires de M. le Marquis de Fieux (1735-1736) la première partie est à l’adresse de Prault, les suivantes à celle de Dupuis. Le privilège de Lamekis, accordé à Prault fils le 10 juin 1735, est cédé le 16 novembre à Mouhy qui le cède le même jour à Dupuis.