Résumés

Simon Icard, « Port-Royal ou la vie in memoriam »

Port-Royal a écrit son propre mythe. Le long processus de mise en mémoire, en grande partie contemporain de son histoire tumultueuse, est décisif pour comprendre la postérité qui fut la sienne dans la culture française. Le monument littéraire dressé sur les ruines du monastère, relève à la fois d’un geste religieux plongeant ses racines dans l’expérience biblique de la prière de louange et de supplication, mais aussi d’une volonté de témoigner, la persécution étant conçue comme un martyre pour la vérité.

Anne-Claire Volongo, « La correspondance de la mère Angélique Arnauld. Défi éditorial et percée dans une intimité »

La correspondance de la mère Angélique Arnauld est la première pierre posée par sa nièce Angélique de Saint-Jean à l’édifice éditorial port-royaliste. Témoin de quarante ans de vie religieuse ardente, ce corpus pose d’épineux problèmes éditoriaux, en raison des multiples et précoces altérations infligées aux lettres par les copistes et éditeurs. La découverte de plus de 600 inédits justifie une édition scientifique de cet ensemble, gisement documentaire d’une force et d’une vigueur exceptionnelles.

Agnès Cousson, « Modalités et enjeux du récit personnel dans les Mémoires de Port-Royal. La “Relation de la mère Arnauld” et les récits de souvenirs des sœurs »

Quelles sont les modalités et les finalités de l’écriture de l’histoire à Port-Royal ? Les Relations consacrées à la réforme d’Angélique Arnauld, par leur nature et le statut de leurs auteurs, conduisent à s’interroger sur le rapport à soi et à l’écriture, sur le lien entre le singulier et le collectif, sur la légitimité de la réflexivité et de l’usage de la mémoire personnelle, quand les règles du monastère imposent humilité et oubli de soi. Construisant un nous, elles donnent lieu de s’exprimer à un je.