Avant-propos
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : La Méditerranée en passion. Mélanges d’histoire contemporaine offerts à Ralph Schor
- Auteur : Pellegrinetti (Jean-Paul)
- Pages : 7 à 9
- Collection : Les Méditerranées, n° 8
- Thème CLIL : 3378 -- HISTOIRE -- Histoire générale et thématique
- EAN : 9782812447990
- ISBN : 978-2-8124-4799-0
- ISSN : 2264-4571
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4799-0.p.0007
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 04/03/2016
- Langue : Français
AVANT-PROPOS
Très cher Ralph,
Je te remercie du plaisir et de l’honneur que tu m’as fait de m’avoir demandé de diriger et composer ce volume en « hommage » à ta carrière et à ta production scientifique. Mais c’est au nom de l’ensemble de tes anciens étudiants qui se définissent, tout autant que moi, comme tes héritiers, que je prends la plume aujourd’hui.
L’exercice n’est pas simple, car il ne s’agit pas uniquement d’une introduction à des textes regroupés selon des axes qui furent ceux qui ont délimité et délimitent d’ailleurs toujours tes champs de recherche. Il ne s’agit pas non plus d’une présentation de toutes les facettes qui composèrent ta belle carrière d’historien, aussi bien dans la recherche que dans l’enseignement. Tes amis, tes collègues qui, pour beaucoup, ont participé à ce volume, ainsi que l’ensemble des lecteurs, retrouveront à la suite de mon introduction, ton parcours et l’ensemble de tes publications qui composent ton œuvre.
Tu l’auras compris Ralph, ce n’est pas uniquement à ta grande valeur scientifique et intellectuelle que s’adressent ces mots mais avant tout à l’homme. L’homme, l’enseignant qui nous a tous connus dès la première année de Licence et nous a « emmenés » jusqu’au doctorat avec souvent ce sens de la formule : « il faut savoir arrêter une thèse ; conscience sans science n’est que ruine de l’âme… » ou encore, reprenant Victor Hugo, « la forme, c’est le fond qui remonte à la surface ».
Ainsi, avec ceux qui furent tes étudiants avant et après moi, nous tenions à te témoigner avec quelle force tu as su nous transmettre le sens du métier d’historien, avec quelle force encore tu as su renforcer notre goût de l’effort, notre volonté du travail bien fait et nous donner sans limites cette passion pour l’Histoire.
Depuis toutes ces années, tu nous a tous toujours écoutés, encouragés, portés, soutenus et même défendus, pour certains, lors de soutenances
de thèse de doctorat. C’est un grand plaisir d’avoir été et de rester tes élèves. Tu nous as souvent cité Pierre Guiral, ton maître, nous pouvons aujourd’hui citer le nôtre.
Comme tu l’as toujours fait dans tes cours, j’avais pensé insérer quelques mots en latin, puis continuer avec quelques phrases au subjonctif imparfait et revenir sur ton amour de la langue française et ton combat contre les « basé sur », « générer », « suite à » ou encore quelques anglicismes qui nuisent à la valeur heuristique d’un texte.
J’avais songé également à revenir sur des moments importants qui demeurent figés dans nos souvenirs d’« anciens étudiants ». Il serait difficile de tous les citer mais je pense notamment à tes enseignements aussi bien en histoire locale avec « l’attentat des Lilas blancs », « Paul Vérola », et surtout « Monseigneur Rémond », qu’en histoire nationale avec l’histoire de l’immigration ou l’histoire politique à travers le parcours de grands personnages depuis Georges Clemenceau jusqu’à Charles de Gaulle. Toute cette histoire de la IIIe République à nos jours et de l’ensemble de ces principaux acteurs qui ont marqué l’histoire de France et dont tu as su admirablement retracer le parcours, l’action, leur rôle pour nous les rendre si « proches » et même si « vivants ».
Mais aujourd’hui, au nom de l’ensemble de tes anciens étudiants, je préfère rester sur ta grande humanité. Comme l’écrivait Roger Caillois au sujet de son ancien professeur d’histoire, Georges Bidault, « l’histoire est de loin la moindre part de l’enseignement que j’ai reçu de vous. Vous m’avez appris bien davantage du côté du style et de la conduite de la vie ».
Ce que nous avons appris, ce sont les leçons d’un homme attentif aux autres sans ostentation, ni effets de manche. Le professeur rigoureux et qui nous impressionnait lors de la première année est devenu un maître et un ami. Il n’est pas de plus bel héritage. Aussi, au-delà de toute notre amitié, voulions-nous te dire toute notre affection et te remercier pour tout ce que tu as fait pour nous.
Cher Ralph, cet ouvrage que tu découvriras au fil de la lecture, est composé d’une série d’articles qui s’articulent autour des quatre axes majeurs de ton œuvre scientifique. Ces principaux domaines de thématiques de recherche, dont tu as participé grandement ces dernières décennies au renouvellement historique, se répartissent de la manière suivante : histoire politique et religieuse de la France contemporaine,
histoire des relations internationales, histoire de l’immigration et, enfin, histoire de la Provence et du Comté de Nice.
Ce livre, auquel ont contribué des collègues, qui sont aussi pour beaucoup tes amis, se veut avant tout un hommage rendu chaleureusement à l’historien qui a marqué, par ses écrits scientifiques, l’historiographie française de ces dernières années, et au Professeur, qui a laissé une marque incontestable à l’université de Nice Sophia-Antipolis.
Jean-Paul Pellegrinetti
Université Nice Sophia Antipolis
Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine (CMMC)