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Classiques Garnier

Résumés des articles

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : La Lettre clandestine
    2013, n° 21
    . Déismes et déistes à l’âge classique
  • Pages : 583 à 591
  • Revue : La Lettre clandestine
  • Thème CLIL : 3129 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie moderne
  • EAN : 9782812412479
  • ISBN : 978-2-8124-1247-9
  • ISSN : 2271-720X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1247-9.p.0583
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 11/09/2013
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
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Résumés des articles

Déisme et déistes à l’Âge classique

L’Antibigot ou les « Quatrains du déiste », éd. Alain Mothu

Résumé – Première édition véritablement critique de ce poème qui n’était connu jusqu’ici que par la version publiée par Marin Mersenne – avec sa réfutation – dans son Impiété des déistes (1624). La question de l’attribution est examinée dans le détail.

AbstractFirst critical edition of this anti-Christian poem, hitherto known only through its edition – acocmpanied by a refutation – by Marin Mersenne in his Impiété des déistes (1624). The question of attribution is examined in detail.

Gianni Paganini, « Du déisme avant le déisme ? Religion naturelle et droit universel noachique dans le Colloquium Heptaplomeres »

Résumé – Le Colloquium est ici envisagé comme le prototype du manuscrit philosophique clandestin, dans lequel la religion n’est pas subvertie dans le sens de l’athéisme, mais est profondément remaniée dans le sens du déisme, plutôt de religion naturelle.

AbstractThe Colloquium is here regarded as the prototype of the clandestine philosophical manuscript, in which religion is not condemned as such in an argument towards atheism, but is profoundly analysed in an appoach which tends towards deism, or rather towards natural religion.

Jean-Pierre Cavaillé, « Charron déiste »

Résumé – Le nom de Charron est attaché aux déistes et au déisme, au moins depuis que le Père Marin Mersenne a consacré un chapitre entier de

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son Impiété des déistes, athées et libertins de ce temps, à la critique de Charron : le déisme dont il est question est celui de l’Antibigot, réfuté par le minime dans son livre de 1624.

AbstractThe name of Charron is associated with deists and deism since.Father Marin Mersenne devoted an entire chapter of his Impiété des déistes, athées et libertins de ce temps (1624) to the criticism of his works : the deism in question is that of the Antibigot, réfuted by Mersenne.

Isabelle Moreau, « Figures exotiques du déisme de Mersenne à Bernier »

Résumé – Mersenne attaque Charron, dont la Sagesse est lue à travers le prisme des Trois vérités. Mais il déplace l’accent de l’ouvrage et méconnaît la force de l’argument en faveur de l’indifférence des religions : argument renforcé par les témoignages de nombreux voyageurs de l’époque.

AbstractMersenne attacks Charron, whose Sagesse is read through the filter of the Trois vérités. But he avoids highlighting Charron’s main argument on the indifference of particular religious cults – an argument to which travellers of the period were sensitive and to which they brought support through their testimony on exotic civilizations.

Pascal Taranto, « Le déisme paradoxal de Joseph Priestley »

Résumé – Priestley cherche à fonder son apologie sur les thèses philosophiques dont tout le siècle a inlassablement répété qu’elles conduisaient droit à l’athéisme, au panthéisme spinoziste, ou bien à un déisme anti-chrétien. Authentique homme de foi, il reprend toutes les thèses du déisme classique, et affirme pouvoir, grâce à elles, mettre le christianisme à l’abri de l’effet dissolvant des Lumières.

AbstractPriestley seeks to found his apologetics on precisely those arguments which were regarded by apologists as leading inevitably to atheism, Spinozistic pantheism or anti-Christian deism. A sincere believer, he adopts all the premisses of traditional deism and declares that, by means of their coherence, he will protect Christianism from the deleterious effects of the Enlightenment.

Sébastien Drouin, « L’interprétation des prophéties chez les déistes anglais »

Résumé – Les arguments et les analyses exégétiques des déistes ont leurs racines dans une longue tradition fortement marquée par Grotius,

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Hobbes et Spinoza et qui va de l’érudition hébraïque de Surenhusius à l’arminianisme et au néo-stoïcisme de la fin du 17e siècle. Quels traits de leurs travaux peuvent être ragardés comme spécifiquement déistes ? L’auteur met en avant la conjoncture caractéristique d’une sémantique empirique, d’une théorie de la connaissance et une ars critica.

AbstractDeist arguments and exegetical analyses have their roots in a long tradition heavily influenced by Grotius, Hobbes and Spinoza, and going from the Hebrew erudition of Surenhusius to the Arminians and neo-Socinians of the end of the 17th century. Which traits of their works can be regarded as specifically deist ? The author puts forward a characteristic conjunction of empirical semantics, epistemology and ars critica.

Miguel Benitez, « Un panthéisme aux racines chrétiennes : le déisme de l’Examen de la religion »

Résumé – L’Examen de la religion est envisagé ici comme une analyse de l’Église chrétienne par un chrétien qui conclut qu’il s’agit une institution fondée sur des témoignages inauthentiques et sur des arguments apologétiques fragiles, mais aussi que toutes les religions sont dans le même cas et que la seule foi authentique implique de n’être attaché à aucun culte particulier.

AbstractThe Examen de la religion is regarded here as an analysis of the Christian Church by a Christian who concludes that it is a false institution, founded on inauthentic testimony and fragile apologetic arguments, but also that all particular religions are in the same case and that the only authentic faith is to be attached to no particular cult.

Maria Susana Seguin, « Robert Challe et Rousseau : “confessions” et “profession de foi” dans la littérature clandestine »

Résumé – Rousseau a-t-il lu les Difficultés sur la religion de Robert Challe et a-t-il pu y trouver certaines des idées qui fondent son attitude à l’égard de la religion ? Les difficultés chronologiques mises de côté, leur conception de la relation de l’homme à Dieu et en particulier leur conception d’une morale sociale fondée sur l’égalité essentielle entre les êtres paraissent les rapprocher de façon étonnante.

AbstractDid Rousseau read the Difficultés sur la religion by Robert Challe and did he find there certain elements of his attitude towards religion ? Chronological difficulties aside, their conception of the relation of man to God and in particular

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their conception of social morality as founded on the essential human equality are astonishingly close.

Marie-Hélène Cotoni, « La polémique contre les modernes matérialistes dans les professions de foi théistes de Rousseau »

Résumé – Dans les écrits de Rousseau sur la religion, la polémique est double : contre les philosophes matérialistes et contre les Églises dogmatiques. L’auteur étudie ici la polémique contre les philosophes matérialistes dans la Profession de foi du Vicaire savoyard, dans la Lettre à Mgr de Beaumont et dans les Lettres écrites de la montagne, en se limitant aux passages où l’auteur proclame son déisme, ou plutôt son théisme.

AbstractIn Rousseau’s writings on religion, there is a double polemic : against philosophical materialism and against institutional Churches. The author here studies the polemic against materialist philosophers in the Profession de foi du Vicaire savoyard, the Lettre à Mgr de Beaumont and the Lettres écrites de la montagne, restricting her analysis to passages where Rousseau declares his deism, or rather his theism.

Jean Dagen, « Quel besoin Voltaire a-t-il de Dieu ? »

Résumé – Il s’agit de comprendre comment une interrogation et une exigence personnelle ont trouvé leur compte dans un système de pensée intégrant l’idée de Dieu : car Voltaire dit constamment l’impossibilité de le concevoir. La cohérence de sa pensée est là tout entière engagée. Décrire le Dieu de Voltaire, c’est retrouver la logique de sa doctrine, le sens de son engagement moral et politique, et jusqu’aux formes que revêt son entreprise littéraire.

AbstractThe author seeks to understand how a personal question and requirement found expression in a system of thought integrating the idea of God, while Voltaire constantly expressed our inability to conceive His Being. The coherence of his whole thought is at stake. To describe Voltaire’s conception of God is to rediscover the logic of his doctrine, the meaning he lent to his moral and political positions and the sense he gave to the literary expression of his convictions.

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Gerhardt Stenger, « De la suffisance de la religion naturelle : un manifeste déiste de Diderot ? »

Résumé – Il est communément admis que Diderot professe encore le déisme au début de sa carrière philosophique et même qu’il est possédé d’un véritable « enthousiasme quasi mystique » face aux merveilles de la nature, véritable « temple de la divinité ». L’auteur cherche à réfuter cette interprétation, complétant ici trois publications antérieures portant sur premiers écrits du philosophe, sur l’Essai sur le mérite et la vertu et enfin sur les Pensées philosophiques.

AbstractIt is commonly accepted that Diderot professed deism at the beginning of his philosophical career and even that he was possessed by a « quasi-mystical enthusiasm » when confronted with the marvels of nature, regarded as a « temple of the divinity ». The author seeks to refute this interpretation, thus completing his arguments in three earlier publications devoted to the philosophe’s early writings, to the Essai sur le mérite et la vertu and to the Pensées philosophiques.

Péter Balázs, « L’autorité (contestée) du livre de la Genèse en Hongrie à la fin du xviiie siècle »

Résumé – Au cours des dix dernières années, on observe les symptômes d’un certain attitude révisionnisme dans la recherche consacrée au 18e siècle hongrois. D’illustres historiens de la littérature mettent en doute les interprétations traditionnelles qui identifient les Lumières avec une critique très intense de la religion chrétienne. Au nom du pluralisme des Lumières et du principe « Enlightenment in national context », ils demandent que soit mise en valeur l’importance des phénomènes intellectuels compatibles avec les convictions religieuses traditionnelles.

AbstractOver the last ten years, one can observe the symptoms of revisionism in Hungarian research on the 18th century. Eminent literary historians have called into question the tradition interpretation of the Enlightenment as a radical attack against the Christian religion. In the name of pluralism and brandishing the principle of « Enlightenment in national context », they demand that equal importance be given to intellectual movements compatible with traditional religious convictions.

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Nicolas Brucker, « Le déisme au pilori. Des stratégies de réfutation chez quelques apologistes de la fin du xviiie siècle »

Résumé – La pensée déiste ne s’oppose pas à l’orthodoxie religieuse seulement sur le plan des idées. L’opposition tient aussi au mode de production et de diffusion de ces dernières. Les apologistes l’ont si bien compris que, dès la fin des années 1750, ils réorientent la riposte en reproduisant les stratégies mises en œuvre par les philosophes : détournement des genres et du vocabulaire, audaces rhétoriques, dimension pragmatique sont désormais pris en compte. Les réfutations se font plus littéraires ; elles s’accommodent au goût et au ton du jour pour mieux atteindre l’opinion.

AbstractDeist thought was opposed to religious orthodoxy not only on the level of ideas but also on that of their expression and diffusion. The apologists assumed their task and, from 1750 onwards, renewed their defensive tactics by adopting the argumentative and rhetorical strategies of the philosophes : refutations were then of better literary quality ; they are adapted to contemporary tone and taste in order to better influence public opinion.

Laurent Jaffro, « Qu’est-ce qu’être déiste ? »

Résumé – L’auteur pose la question non de « Qui est déiste ? », mais de ce que c’est que de l’être. Être déiste, c’est revendiquer ce titre. Alors il ne peut pas y avoir de déiste caché. Le déisme est par essence déclaratif. Cela ne veut pas dire que le déiste ne dissimule pas. Il peut très bien dissimuler, par exemple, l’athéisme. Si le déisme est la revendication d’un nom, il est assez douteux qu’on puisse faire du déisme un mouvement intellectuel défini par un corps de doctrine. Enfin, le thème du déisme comme nom culmine dans le développement de la catégorie de « déisme nominal », par opposition au « déisme réel ». En appendice, l’auteur traité la question de la fausse attribution à Humphrey Prideaux de A Letter to the Deists (1696).

AbstractThe author poses the question not of « Who is a deist ? » but of what it means to be a deist. To be a deist is to claim a right to that title. Deism is essentially declarative. That does not mean that the deist is not hiding something; he may well, for example, be hiding his atheism. If deism is the claim to a name, it is highly unlikely that deism can be defined as an intellectual movement characterised by a given body of doctrine. Lastly, the question of deism culminates in the development of the category « nominal deism » as opposed to « real deism ». In an appendix, the author treats the question of the false attribution to Humphrey Prideaux of A Letter to the Deists (1696).

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Varia

Jean Bernier, « Quelques développements de l’historiographie sur Bayle »

Résumé – L’auteur propose un survol de l’ensemble de la production critique récente sur la pensée de Pierre Bayle et désigne les tendances qui caractérisent la présente bataille (car elle a repris) entre tenants de la foi sincère du réformé et ceux d’un athéisme masqué.

AbstractThe author proposes a comprehensive panorama of recent research on Bayle and designates the tendencies which now characterise the battle (now resumed) between defenders of his sincere protestant faith and those of his disguised atheim.

Emmanuel Boussuge, « Autour d’un mémoire de Louis-François Bonin. Archives policières de la Bastille 1748 »

Résumé – L’auteur poursuit son enquête à travers les archives de la Bastille sur les activités très louches d’un prote devenu espion pour la police du livre, révélant la vie clandestine des imprimeurs, des colporteurs et de leurs clients.

AbstractThe author pursues his enquiry –through the archives of the Bastille– into the devious proceedings of a typographical employee turned police-spy, revealing the clandestine activities of printers, colporteurs and their clients.

E. Boussuge et A. Mothu : « Boullanger “électricien” ? Réponse à Pierre Boutin »

Résumé – Dans sa monumentale édition critique des œuvres complètes de Nicolas-Antoine Boullanger, Pierre Boutin avait eu raison de mettre en question l’attribution traditionnelle d’une série de publications sur l’électricité à Claude-François-Félix Boullanger de Rivery, puisque celle-ci se fondait sur de mauvaises raisons. Les auteurs révèlent cependant, au moyens de nouveaux témoignages issus des archives de la Bastille, que cette attribution est néanmoins solide.

AbstractIn his monumental critical edition of the complete works of Nicolas-Antoine Boullanger, Pierre Boutin was right to call into question the attribution of a series of writings on electricity to Claude-François-Félix Boullanger de Rivery,

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since it was founded on fragile testimony. However, the authors of this article draw on new material found in the archives of the Bastille to show that the traditional attribution can be founded on better evidence.

Riccarda Suitner : « Un témoignage inédit du débat italien sur le Traité des trois imposteurs »

Résumé – L’érudit Francesco Daniele (1740-1812), historiographe du roi du Royaume de Naples, avait annoncé un digeste des lois et des chartes de Frédéric II de Hohenstaufen qui resta inachevé à sa mort. Au cours de ses recherches, il s’était adressé à Lorenzo Mehus (1717-1802), protégé du baron Philipp von Stosch et fondateur en 1742 du Giornale de’ letterati de Florence. Dans ce périodique, on trouve un compte rendu de l’édition de la correspondance de Pierre des Vigne où il est question de l’attribution du traité De tribus Impostoribus à ce secrétaire de l’empereur. La correspondance entre Daniele et Mehus apporte elle aussi un nouveau témoignage sur la composition du fameux traité.

AbstractThe erudite scholar Francesco Daniele (1740-1812), historiograph of the king of Naples, had announced a study of the laws and charters of the emperor Frédéric II de Hohenstaufen, which remained unfinished at his death. During his research, he made contact with Lorenzo Mehus (1717-1802), a protégé of the baron Philipp von Stosch and founder in 1742 of the Giornale de’ letterati of Florence. In this periodical is to be found a review of an edition of the correspondence of Pierre des Vigne in which is raised the question of his composition of the treatise De tribus Impostoribus. The correspondence between Daniele and Mehus also throws new light on the composition and attribution of the famous treatise.

Notes d’Hobbès sur le Nouveau Testament (1764 ?), texte présenté et annoté par Andrew Hunwick.

Résumé – Première édition critique de ce manuscrit philosophique clandestin attribué au baron d’Holbach, dont la copie a été faite par Charles-Claude Naigeon (1757-1832), frère cadet de Jacques-André, familier et collaborateur assidu d’Holbach. L’auteur procède souvent par syllogismes pour démontrer l’inauthenticité du Nouveau Testament et donc la fausseté de la religion du prétendu Messie.

AbstractFirst critical edition of this clandestine philosophical manuscript attributed to the baron d’Holbach, of which the copy was established by

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Charles-Claude Naigeon (1757-1832), the younger brother of Jacques-André, close companion and collaborator of d’Holbach. The author proceeds frequently by means of syllogisms to demonstrate the inauthenticity of the New Testament and the fallacious character of the religion founded by the self-styled Messiah.