Résumé : Une famille de poèmes renaissants exhibe sa dette envers l’« Ode à l’aimée » de Sapho. Baïf, Belleau ou encore Ronsard réservent divers traitements au motif de la « langue brisée » par lequel Sapho formule un grand paradoxe fondateur de la poésie amoureuse – à savoir l’aphasie à laquelle l’émotion condamne le poète. Dans ces traductions et imitations se jouent le renouvellement du pétrarquisme, la construction d’identités poétiques ou encore la quête d’une esthétique mimétique.