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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : La Langue de Jacques Amyot
  • Pages : 227 à 229
  • Collection : Rencontres, n° 352
  • Série : Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance européenne, n° 98
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406078586
  • ISBN : 978-2-406-07858-6
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07858-6.p.0227
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 10/10/2018
  • Langue : Français
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Résumés

Pierre Chiron, « Plutarque, Amyot, et la théorie hermogénienne des formes du discours (ideai tou logou) »

Les théories rhétorico-stylistiques des périodes hellénistique et impériale sont de mieux en mieux connues. Il sagit détablir une interface précise entre les productions textuelles dépoque classique et toutes les énonciations à venir, compte tenu dune liste exhaustive de composants stylistiques. Lessai de ces théories sur un passage de lErotikos de Plutarque montre des résultats encourageants, mais qui demande confirmation. Jacques Amyot, lui, navait aucune raison de recourir à cette grille technique.

Françoise Frazier (†), « Quelques traits de traduction dans le dialogue Sur lAmour » 

Cette étude sattache aux passages discursifs de ce traité relevant du genre du dialogue philosophique, par confrontation de la traduction de Jacques Amyot avec son original grec, mais aussi comparaison avec les traductions françaises postérieures. Le « sçavant translateur » met en lumière largumentation, dans sa logique comme ses images ; à travers les additions et les récurrences, le traitement des parataxes et le développement de périodes, on voit se constituer un texte littéraire proprement français.

Camille Denizot, « Sur lemploi de quelques particules chez Plutarque. La traduction dAmyot comme révélateur »

Cette étude a pour objet un paradoxe, le fait que des particules du grec de Plutarque exprimant la cause ou la conséquence soient traduites par Jacques Amyot par des conjonctions du français exprimant lopposition. Il sagit donc à la fois détudier le fonctionnement des connecteurs de cause ou de conséquence dans quelques Vies de Plutarque, et de comprendre linterprétation implicite qui sous-tend la traduction dAmyot par rapport au texte de Plutarque.

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Romain Menini, « “Non, cest pas lui [Rabelais] qui a gagné. Cest Amyot, le traducteur de Plutarque.” Rabelais et Amyot face au texte grec des Moralia »

Pour Céline, « Rabelais, il a raté son coup », puisque ce serait le style de Jacques Amyot qui aurait triomphé. À partir de ce jugement, létude confronte la manière dont Rabelais puis Amyot ont lu et annoté le texte grec des Moralia de Plutarque, à partir dexemplaires de la même édition de 1542. Entre les manières singulières de lire, de laltérateur et du translateur, la différence est patente ; mais un tel écart na rien de commun avec celui dont parlait Céline, instruisant un mauvais procès contre Amyot.

Olivier Guerrier, « Retour sur la question du binôme synonymique »

Après un rappel de létat de la critique sur le phénomène, larticle revient sur quelques exemples de celui-ci dans la traduction par Jacques Amyot des Moralia, en mettant laccent sur ses enjeux sémantiques davantage que sur sa dimension rhétorique ou stylistique. Après quoi, le propos sinfléchit en direction des Essais, pour envisager quelques aspects de lusage des binômes synonymiques que Montaigne trouve dans le texte du « sçavant translateur », particulièrement à la fin de lApologie de R. Sebond.

Marie-Claire Thomine, « Marie de Gournay et la langue dAmyot »

Marie de Gournay, dont le nom est attaché à celui de Montaigne, a pris dans ses écrits, lors des débats et controverses qui ont préludé à la naissance de lAcadémie française, une vigoureuse défense de la langue des Essais comme de celle de Jacques Amyot, de Pierre de Ronsard et de Joachim Du Bellay. Larticle examine le rôle qua joué Amyot dans la réflexion de la « fille dalliance » sur la langue française, sur la langue grecque à travers lœuvre de Plutarque, ainsi que sur la pratique de la traduction.

Emmanuel Bury, « Jacques Amyot et lart de la période. Théorie et pratique »

Consacrée à la période, larticle insiste sur la tendance de Jacques Amyot à allonger les phrases de son modèle. Désignant un ensemble logico-sémantique jusquen 1700, « période » est ensuite supplanté par « phrase ». La définition de la phrase périodique en trois parties est reprise aux rhéteurs antiques par les prosateurs du xvie siècle et le Projet dAmyot, au fait de ces questions 229comme le démontre un extrait de Si lhomme daage se doit [] mesler des affaires publiques, confronté à léquivalent grec.

Florent Libral, « Œil dHorus, miroirs dArchimède et de Socrate. La langue dAmyot et la rhétorique religieuse de loptique, en France (vers 1600-1660) »

Cette communication examine ce que les usages religieux de limagerie de la lumière doivent à la langue de Jacques Amyot. Lenjeu est de savoir si ces emprunts sont juste destinés à faire savant, ou sils relèvent dune assimilation de la traduction à léloquence de la chaire. Certains textes révèlent un phénomène intéressant, des « similitudes », comparaisons binaires faisant lanalogie entre lumières visible et invisible, qui se régénèrent au contact dune éloquence plus humaniste que le latin scolastique.

Laurence Plazenet, « Plutarque et Amyot chez les moralistes classiques. Portrait dune absence »

La fortune de Plutarque et de Jacques Amyot pendant la Renaissance et le premier xviie siècle suggèrent quils tiennent une place de choix chez les moralistes de lâge classique. Les textes font cependant preuve dun étonnant silence à leur égard. Convient-il dy déceler lindice dune diffusion si forte quelle a entraîné une dilution de leur voix ou dune discrète incompatibilité morale, due à la lecture stoïcienne abusive de Plutarque à partir des traductions dAmyot et de sa récriture chez Montaigne ?