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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : La Fronde des Mémoires (1648-1750)
  • Pages : 331 à 335
  • Collection : Rencontres, n° 395
  • Série : Le Siècle classique, n° 11
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406086185
  • ISBN : 978-2-406-08618-5
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08618-5.p.0331
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 18/07/2019
  • Langue : Français
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Résumés

Frédéric Briot, « Les Mémoires du cardinal de Retz. Penser ou hanter la Fronde ? »

Cet article montre que les Mémoires du cardinal de Retz ne peuvent que décevoir si lon y cherche un regard historique ou une vision politique du moment de la Fronde : ce moment nest quun symptôme dun dérèglement plus global des essences et des êtres. Lécriture des Mémoires sapparente ainsi plutôt à une uchronie : bâtir un monde que lon pourra hanter, hanter un monde que lon pourra bâtir.

Christiane Pilaud, « LApologie du Prince de Marcillac ou la fabrique du frondeur »

LApologie du Prince de Marcillac peut être lue comme un document sur la « fabrique » dun frondeur. Par sa tonalité polémique, elle sapparente aux mazarinades. Cependant, son écriture virtuose offre un discours complexe qui semble signer lacte de naissance de lécrivain.

Philippe Hourcade, « La Fronde dans les Mémoires de la duchesse de Nemours »

Loyaliste, la duchesse de Nemours, dans ses Mémoires, règle ses comptes avec les frondeurs, et en tire même des tableaux burlesques. Le récit prend ici sa place, dominé par une analyse psychologique et morale pénétrante. Cest un morceau dhistoire plutôt quune autobiographie.

Jean Garapon, « La Fronde dans les Mémoires de Nicolas Goulas »

Familier de Gaston dOrléans, historien et mémorialiste, Nicolas Goulas laisse sur la Fronde un témoignage original qui est à la fois un tombeau littéraire de Gaston dOrléans, et un effort délucidation impartiale de cette période troublée.

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Damien Crelier, « Rémanence de la Fronde dans les Mémoires de Saint-Simon »

Quoiquil nen soit pas le contemporain, Saint-Simon (1675-1755) évoque dans ses Mémoires la Fronde de façon précise, récurrente et surtout étonnamment vivante. Le souvenir de cet épisode lui fournit en effet une grammaire interprétative permettant de comprendre certains enjeux décisifs du système de cour louis-quatorzien, aussi bien que les risques consubstantiels à toute période de Régence.

Emmanuèle Lesne-Jaffro, « La prison des princes (1650). Variantes et convergences des récits mémorialistes »

Lépisode de la prison des princes désigne la période qui court de larrestation de Condé, de Conti et de M. de Longueville au Palais Royal le 18 janvier 1650 à leur libération le 13 février 1651 au Havre. Il sagit de décrire les convergences et divergences des relations des mémorialistes contemporains : labbé de Choisy, Mme de Motteville, Pierre Lenet, La Rochefoucauld, Retz, le père Rapin, Bussy-Rabutin, Turenne, Jean Vallier, Gourville. Comment restituent-ils la complexité de lévénement, comment élaborent-ils lhistoricité de lépisode ?

Myriam Tsimbidy, « Bléneau dans les Mémoires ou comment saisir une bataille »

Quels sont les enjeux du récit de bataille dans les mémoires de la Fronde ? En examinant les diverses relations du combat de Bléneau (avril 1652), cet article montre dans quelle mesure les récits de La Rochefoucauld, de Retz, de Turenne, de Bussy, de Navailles, de Montglas et de Mlle de Montpensier relèvent dune représentation de la guerre et dun « usage de soi ».

Christian Jouhaud, « Écritures de la Fronde. Le collectif et le singulier »

Cette communication porte sur larticulation du singulier et du collectif dans quatre récits des journées dites des barricades daoût 1648. Lécriture à la première personne engendre-t-elle un type spécifique dinterprétation politique ? Les rapports du je mémorialiste aux différents collectifs évoqués dessinent-ils les contours historiques dune présence à soi dans laction ?

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Dinal Ribard, « La Fronde et ses traces, lhistoire dans lévénement »

Les Mémoires de Bussy-Rabutin semblent se prêter au questionnement sur le regard rétrospectif jeté sur lévénement par des acteurs de la Fronde devenus par la suite auteurs de mémoires. Mais ils se prêtent mieux encore à lanalyse de laction prolongée des écritures de la Fronde dans un écrit bien postérieur.

Sophie Vergnes, « Les Frondeuses et leurs images dans les Mémoires du temps »

Les mémoires donnent deux images de la frondeuse. Celle de lAmazone est parfois le soubassement dun discours progressiste sur la capacité des femmes à agir dans la sphère publique, mais elle est contraignante car très codifiée. Celle de lintrigante permet de valoriser le travail des médiatrices mais elle est aussi lourde de sous-entendus misogynes.

Nadine Kuperty-Tsur, « Lengagement féminin au miroir des mémorialistes et des historiens (xvie-début xviie siècle) »

À la Renaissance, les Amazones envahissent la scène culturelle mais, en dépit de leur présence attestée dans les genres les plus variés, elles ninterviennent pas dans la modélisation des nombreux cas dengagement féminin relatés dans les mémoires de la première Renaissance et des guerres de religion. Il faut attendre la Fronde (1648-1653) pour voir lAmazone servir de modèle pour décrire la femme combattante dans les mémoires et histoires de cette époque.

Claire Quaglia, « La figure du jeune Louis XIV dans quelques mémoires de la Fronde »

Figure politique a priori inexistante, vivant dans lombre de sa mère et du cardinal Mazarin, le petit Louis XIV est cependant, selon les mémoires, lobjet dun investissement symbolique considérable : sorte de case vide sur léchiquier politique, il est le réceptacle de tous les espoirs, mais aussi le lieu de tous les malentendus idéologiques.

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Guillaume Bazière, « Dubuisson-Aubenay ou la rumeur du monde »

Érudit à lorigine du Journal des guerres civiles, Dubuisson-Aubenay développe une écriture prise elle-même dans les tourments de la Fronde. La lecture dévoile un acteur du temps qui se débat avec les bruits et les rumeurs et crée finalement une formidable polyphonie montrant combien la Fronde est un chaos, certes darmes, mais surtout de discours.

Alain Brunn, « Mémoires et (dés)ordre des discours chez La Rochefoucauld »

Faire mémoire du bruit même de lhistoire : pour La Rochefoucauld, qui retrace la Fronde dans ses premiers livres de mémoires, tel pourrait être lenjeu de lécriture. Y apparaît une crise du langage et de lengagement langagier, à examiner quelques histoires de discours qui y sont rapportés.

Olivier Leplatre, « Le travail de limage dans les Mémoires de Retz »

La Fronde écrite par Retz est un texte dimages qui se cherchent. Dans un premier élan, il sagit de réveiller les images passées par le prisme dune vision de lHistoire variant sans cesse son point daccommodation. Mais les acteurs des événements peinent à se stabiliser dans des portraits qui impriment la mémoire, tant leur médiocrité brouille, voire rend impossible la figuration.

Éric Tourrette, « La part du roman dans les Mémoires de La Rochefoucauld »

Le discours critique assimile volontiers les Mémoires de La Rochefoucauld à un roman. De fait, les rebelles aspirent ouvertement au romanesque, dans leurs idéaux comme dans leurs actes. Mais la réalité dure et triviale de la guerre civile a tôt fait de balayer ces illusions et dimposer, dans la douleur, une lucidité. Ce que disent les Mémoires, cest bien plutôt limpossibilité de vivre un roman.

Marc Hersant, « Voltaire, la Fronde, les mémoires. Un double procès »

Voltaire traite avec un égal mépris la Fronde et les mémorialistes, les mémoires étant le lieu dune pratique myope de lhistoriographie, engluée 335dans les intérêts partisans et incapable de prendre de cette hauteur qui, pour le chantre du règne de Louis XIV, caractérise le grand roi, en même temps quelle caractérise lhistorien qui lui offre à titre posthume le monument du Siècle.

Delphine Mouquin de Garidel, « Écrire pour effacer. Mme de Nemours ou la Fronde désenchantée »

Dans ses Mémoires, la sobre et mordante Mme de Nemours invite le lecteur à mesurer linanité de la Fronde. Le récit minimise sans relâche la révolte, ses acteurs et leurs motifs. Non content de les ridiculiser il dévoile, derrière le prétendu héroïsme, les prestiges dune imagination déréglée.