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Classiques Garnier

Note sur la réédition souverain

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : L’Œuvre de Balzac en préfaces des romans de jeunesse au théâtre
  • Pages : 119 à 121
  • Collection : Études romantiques et dix-neuviémistes, n° 47
  • Série : Balzac, n° 2
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812431364
  • ISBN : 978-2-8124-3136-4
  • ISSN : 2258-4943
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3136-4.p.0119
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 23/10/2014
  • Langue : Français
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NOTE SUR LA RÉÉDITION SOUVERAIN

Huit romans de Balzac furent imprimés de 1822 à 1825. Aucun ne portait son nom. LHéritière et Jean Louis, écrits en collaboration avec Lepoitevin et signés Viellerglé (Lepoitevin) et Lord Rhoone (Balzac), avaient paru chez Hubert en 1822. Lord Rhoone signa seul Clotilde de Lusignan (Hubert, 1822). Suivirent quatre romans sous le pseudonyme dHorace de Saint-Aubin : Le Vicaire des Ardennes et Le Centenaire, chez Pollet, la même année ; La Dernière Fée, chez Barba, Hubert, Mondor et Bobée, lannée suivante (deux éditions) ; Annette et le Criminel, chez Buissot, en 1824. Quant à Wann-Chlore, cette œuvre parut anonyme chez Urbain Canel en 1825.

Fin 1835, Balzac, pris à la gorge par des échéances difficiles, vend pour dix mille francs à Souverain le droit de publier ses romans de jeunesse. Un traité est signé le 9 décembre1 entre léditeur et Émile Regnault, prête-nom de lécrivain. Une contre-lettre garantit à Balzac la propriété de ses œuvres. Larticle 3 du traité stipule que le comte de Belloy sera chargé de la révision des textes, et seul habilité à donner les bons à tirer. Sil ne remplissait pas ses engagements, Belloy serait remplacé par un autre correcteur désigné par Souverain « de gré à gré avec M. Regnault ». Cest-à-dire, cette précision est importante, avec laccord de Balzac.

Les deux romans de Lord Rhoone et Viellerglé devaient être compris dans ces Œuvres complètes de Feu Horace de Saint-Aubin. Il nen fut rien, léditeur ayant dû juger excessives les prétentions de Lepoitevin, à qui lon demanda de céder ses droits. En lieu et place, on publia deux inédits : LExcommunié, ébauché par Balzac en 1824, et terminé par Grammont, et Dom Gigadas, auquel Saint-Aubin ne semble guère avoir mis que son nom. Jules Sandeau fut chargé de rédiger une notice romancée sur lauteur pseudonyme ; sous le titre de Vie et malheurs de Horace de Saint-Aubin, elle parut avec La Dernière Fée.

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Corrigés, et certains débaptisés, les romans de Saint-Aubin furent annoncés par la Bibliographie de la France dans lordre suivant (qui nest ni celui de la composition, ni même celui de la tomaison de lédition Souverain) :

le 9 avril 1836

Jane la Pâle [Wann-Chlore].

le 15 septembre

La Dernière Fée, accompagnée de Vie et malheurs de Horace de Saint-Aubin, par Jules Sandeau.

le 8 octobre

Le Vicaire des Ardennes.

le 3 décembre

Argow le Pirate [Annette et le Criminel].

le 4 mars 1837

Le Sorcier [Le Centenaire ou les Deux Béringheld].

le 17 juin

LExcommunié.

le 1er juillet

Jane la Pâle (2e édition).

le 18 janvier 1840

LIsraélite [Clotilde de Lusignan].

le 26 septembre

Dom Gigadas.

Après la mort de Balzac, Lepoitevin tenta de publier à son profit LHéritière et Jean Louis ; la veuve du romancier intenta une action contre lui et len empêcha (1852). « Dutacq, écrit Roger Pierrot2, à qui nous empruntons ces renseignements, racheta les droits de Mme de Balzac, puis ceux de Lepoitevin et rétrocéda lensemble des droits à la veuve du romancier » ; un contrat en date du 25 mai 1853 en fait foi. La même année, LHéritière et Jean Louis paraissaient sous le nom de Balzac dans les Œuvres de jeunesse données en complément aux Œuvres de Balzac par les éditions Marescq.

Quatre romans, les deux exclus de lédition Souverain, auxquels sajoutent LExcommunié et Dom Gigadas, parus inédits en 1837 et 1840, nont pas été réimprimés du vivant de lauteur. Le texte nen a donc pas varié.

Des six autres, il existe, en revanche, deux versions : loriginale et lédition Souverain reproduite par Marescq3. Il est difficile de savoir si

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Balzac a constamment supervisé la correction des épreuves. Ni le fond, ni la structure nont subi de remaniements, mais un grand nombre de négligences ont été redressées. Parfois, ce qui est plus contestable – mais le goût avait changé, tout comme les opinions du romancier – une allusion grivoise, un trait de polémique libérale ont été effacés ou émoussés. Plusieurs de ces variantes ont été indiquées dans des notes liminaires.

1 [Corr., Pl., t. I, p. 1167-1170].

2 LAnnée balzacienne 1966, p. 441, 442.

3 Jean A. Ducourneau, qui avait reproduit le texte de ces éditions en fac-similé (Les Bibliophiles de lOriginale, 1961-1965), nétait pas favorable à la reprise des textes quil venait de publier par un autre éditeur. Les éditions Rencontre ont donc dû se résoudre à publier le texte de lédition Souverain (pour les quatre romans concernés) ; le vœu initial de Roland Chollet, partisan de la réimpression de lédition originale de ces romans, na donc pu être exaucé [Note des éditeurs actuels].