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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : L’Inscription littéraire des savoirs
  • Pages : 393 à 397
  • Collection : Rencontres, n° 390
  • Série : Théorie littéraire, n° 10
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406085218
  • ISBN : 978-2-406-08521-8
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08521-8.p.0393
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 15/07/2019
  • Langue : Français
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RÉSUMÉS



Patrick MnxoT, «Littérature et inscription des savoirs. Quelques balises pour un état des lieux »
La caractérisation des rapports de la littérature aux savoirs qui lui sont extérieurs (médical, historiographique, philosophique, etc.) est tributaire d'une double logique d'inscription :des oeuvres littéraires à travers les dif- férents paradigmes où se déploie l'architecture des discours ; de ces derniers dans la poétique singulière des textes, qui les refigurent et en redéfinissent les valeurs et le sens.

Eléonore ANDRIEU, «I:émergence de la chanson de geste (x~ xIl~ siècles) et la réforme grégorienne. Mais pourquoi tant de guerriers ? »
L'émergence de la chanson de geste en Occident (xi xi~ siècles) n'est pas séparable du contexte de la réforme grégorienne. Elle doit être pensée en fonc- tion de lieux d'énonciation (Foucault) complexes et conflictuels, comme une réponse, autour de l'image du chevalier, du pouvoir aristocratique et laïc aux discours d'inféodation de celui-ci à l'idéologie ecclésiastique.

Cristina Noncco, «Mélange des formes et des savoirs dans Alector ou le coq de Barthelemy Aneau. Fragments d'une poétique du monstre hybride à la Renaissance»
Alector ou le coq (1560), oeuvre de Barthélémy Aneau recyclant les imaginaires antique et médiéval, témoigne exemplairement de l'évolution de la conception des mythes à la Renaissance. Â cette époque, le monstrueux relativise l'idéal d'unité et de totalité du monde, à travers un mélange de paradigmes hétéro- gènes qui livre ce dernier aux jeux de l'hybridité.
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Fabrice CHASSOT, «Fontenelle, de l'astronomie a la science de l'affabulation »
Les Entretiens sur la pluralité des monder (1686) de Fontenelle proposent au tournant des xvll~ et xvIII~ siècles, sous la forme d'un dialogue littéraire scientifique et mondain, une relecture critique de l'usage des mythes, qu'ils réhabilitent à la fois contre les illusions de l'imagination et contre le dessè- chement rationaliste dont elle a été victime. Ils sont le laboratoire d'un autre texte de Fontenelle, De l'origine des fables.

Jean-Noël PASCAL, «Sur les traces de Virgile. Â propos de la poésie géorgique entre 1770 et 1810 »
Le développement de la poésie géorgique entre 1760 et 1820, s'il est carac- térisépar un commun désir de réhabiliter l'univers rural, permet de discerner une hésitation entre deux attitudes plus complémentaires qu'antagonistes celle de ceux qui souhaitent, à travers la poésie descriptive, s'adresser à la sensibilité du lectorat cultivé, celle de ceux qui entendent aussi versifier des préceptes modernes d'agriculture. L'article étudie les intentions affichées par les poètes ainsi que le cas particulier de la vigne.

Olivier DEscnMss, «Création littéraire et connaissance de la Chine chez Victor Segalen»
La Chine, dans les oeuvres poétiques, les essais et la correspondance de Victor Segalen, est une présentation paradoxale du divin dans l'espace de son retrait. Le savoir sinologique se substitue chez lui à une théologie désor- mais impossible, pour manifester sur le mode d'une poétique de l'étranger le fond d'occultation qui seul peut révéler dans la défaillance la possibilité du sacré.

Raymond ESCLAPEZ, «I:inscription des savoirs dans la parodie épique chez Rabelais. Savoir médical et connaissances nautiques »
Pantagruel et Gargantua témoignent du savoir anatomique de Rabelais, éminent médecin à l'université de Montpellier, tout comme le Quart livre renouvèle par un réel savoir nautique le topos de la tempête. Â travers ces exhibitions spectaculaires de l'érudition s'affirme dans la parodie même la puissance d'invention de l'épopée française à l'époque de la Renaissance.
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Céline DucxocQ, «Pathologie et romanesque aurévillien dans Une histoire sans nom »
Une histoire sans nom (1882) présente un cas devenu exemplaire de patho- logie médicale. Mais au-delà de l'étiologie, Barbey d'Aurevilly use du savoir médical comme de «moyens physiologiques» au service d'enjeux spirituels qui lui permettent de proposer par le biais de la fiction narrative une lecture indissociablement poétique et métaphysique de l'Histoire.

Jean-Yves LAURICHESSE, «Le savoir du choléra dans Le Hussard sur le toit de Giono »
L'évocation terrifiante de l'épidémie de choléra dans la Provence du xixe siècle par Le Hussard sur le toit de Giono (1951) reprend des documents médicaux relatifs aux différentes crises qui ont frappé cette province. Mais Giono combine en fait différentes sources, pour leur superposer à travers différents usages poétiques une libre présentation romanesque et métaphysique de la maladie.

Agnès CASTIGLIONE, «Pierre Michon et l'époque barbichue »
L'oeuvre de Pierre Michon fait la part belle aux savants et modestes « bar- bichus »qui furent les véhicules de la conquête du savoir au xixe siècle. Il y a là, au-delà du modèle esthétique revendiqué par Michon, un mythe poétique de l'origine qui interroge dans les récits de celui-ci (La Grande Beune, Onze en particulier) le rapport de la littérature àelle-même et au sacré.

Pascale ARIZMENDI, « Le paris) de Jean-François Parot, du roman à l'histoire »
Les enquêtes du commissaire Nicolas Le Floch, série policière à succès de l'historien-diplomate Jean-François Parot, constituent un cas intéressant d'innutrition de la fiction par les archives relatives au Paris du xvii~ siècle. Le savoir sociologique et historiographique fait ici l'objet d'une réécriture savante et ludique qui est à la fois une mise en scène et une mise en perspective.

Philippe CHOMÉTY, «"L'eau qui reste en l'éolipyle". Lexique, image et concept dans la poésie scientifique à l'âge classique»
L'usage du lexique savant dans la poésie scientifique du xvit` siècle, dura- blement condamné par une idéologie littéraire dominante de Malherbe à
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Valéry, apparaît comme une source majeure et très consciente de l'invention poétique en ce qu'elle manifeste un rapport énigmatique et volontiers ludique au monde, tout en libérant le pur pouvoir sonore du mot.

Lydie PAxISSE, «Littérature, théâtre et non-savoir de la fin du xi~ siècle a nos jours»
La tradition du non-savoir fait un retour remarquable dans la littérature narrative et dramatique depuis la fin du xlxe siècle, mettant en valeur la figure de la «docte ignorance » (chez Villiers de l'Isle-Adam) et surtout la figure de l'idiot(e) qui a renouvelé les conceptions de l'esthétique littéraire et de la scène (Samuel Beckett, Jean-Luc Lagarce, Valère Novarina).

Cédric CxnuvlN, «Référence scientifique et figures de médiation. Diaspora de Greg Egan »
Diaspora, roman de l'auteur australien Greg Egan, entend modéliser par la science-fiction, dans des conditions de complexité maximale des références scientifiques et des configurations anthropologiques, les rapports de l'humain à l'altérité physique de l'univers. Or cette exploration passe par une présen- tation réflexive et spéculative de la fiction narrative.

Baldine SAINT-GIRONS, «De l'acte esthétique comme articulation entre théorie et pratique »
La notion d'acte esthétique permet de sortir l'esthétique entendue comme savoir d'une autarcie théorique intenable :toute perception, en effet, est acte où le sujet et le monde se débordent et se constituent réciproquement, produisant par là-même une esthétique du témoignage. Or se dessine là la condition de possibilité de toute mise en oeuvre artistique et littéraire des savoirs.

ZHANG Jiang, «La théorie littéraire et le problème de l'interprétation forcée »
Les limites à fixer à la théorie littéraire apparaissent en creux dans les dif- férentes stratégies de l'interprétation forcée, qui sont les distorsions apportées au sens des oeuvres par ces savoirs hétérogènes et préconstitués que sont les différents modèles critiques fondés sur les sciences humaines, voire dures, au détriment de leur singularité et de leur caractérisation esthétique.
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Jean BESSIÉRE, «Discours littéraire, discours scientifique, discours des savoirs. De la matherir au point de vue de nulle part »
Le discours scientifique pris comme tel n'est pas opposable à ce qu'il est en contexte littéraire, mais ce dernier, comme tel porteur d'une lisibilité du monde, est alors soumis à une forme de quaertio (Barthes) qui interroge et inscrit dans le temps —celui que comporte constitutivement la fiction —les usages que l'on peut en faire. Les romans du post-humain présentent de ce point de vue une illustration exemplaire.