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Classiques Garnier

Introduction à la deuxième partie

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : L’Impératif de la voix, de Paul Éluard à Jacques Ancet
  • Pages : 101 à 101
  • Collection : Études de littérature des xxe et xxie siècles, n° 80
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406079958
  • ISBN : 978-2-406-07995-8
  • ISSN : 2260-7498
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07995-8.p.0101
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 22/04/2019
  • Langue : Français
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Si les proses font autant la force du poème que le poème constitue la valeur des proses, il ne peut échapper à quiconque observe la littérature depuis quelques décennies que force et valeur des œuvres participent à ce quon a pu appeler le tournant subjectif et éthique des arts du langage et de la pensée des littératures, profondément inspiré par lœuvre dEmmanuel Levinas. Resterait, avec les œuvres de Henry Bauchau (1913-2012), de Bernard Noël (né en 1930), de Frankétienne (né en 1936) et de Louis Calaferte (1928-1994), non à mesurer les conséquences dun tel tournant, même de manière rétrospective, mais à spécifier les subjectivations et les relations que les œuvres engagent pour comprendre ce quil en est du continu entre la force des œuvres et les valeurs quelles construisent dans des résonances dœuvres et de lectures. On observera vite quune grande partie de la critique littéraire ne considère les œuvres que comme des lieux dapplication ou de vérification dune pensée, quil sagisse de laltérité, de lamour, de lengagement ou de toute autre thématisation. Le pari tenté ici vise à étudier comment les œuvres pensent et font penser, ne serait-ce quen associant ou dissociant, en écriture comme en lecture, des modes de subjectivation aux façons de dire. Montrer ces vocalités qui les constituent comme façons dêtre, engagerait aussi une critique des notions établies hors des œuvres pour leur préférer laventure du rythme des voix dans et par les œuvres. Les rythmes1 alors non réductibles à des mesures formelles deviennent des moyens décisifs pour que sentendent les voix ou ce quon appelle depuis longtemps par métaphore la voix dun auteur ou dune œuvre.

1 La référence ici incontournable pour une théorie du rythme et des rythmes est le maître ouvrage de Henri Meschonnic, Critique du rythme Anthropologie historique du langage, Lagrasse, Verdier, 1982.