Skip to content

Classiques Garnier

Résumés

  • Publication type: Book chapter
  • Book: L’Image
  • Pages: 293 to 295
  • Collection: Literature, History, Politics, n° 43
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406106289
  • ISBN: 978-2-406-10628-9
  • ISSN: 2261-5903
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10628-9.p.0293
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 01-11-2021
  • Language: French
293

RÉSUMÉS

Dans les quatre premiers volumes de Retour de nuit, le récit se déroule au cœur du quartier « Hayachen » (construit par les Arméniens), sur une colline de Beyrouth, entre les années 1945-1965.

Dans ce microcosme sentassent depuis une quinzaine dannées des rescapés du génocide arménien échoués là, qui, après avoir connu les bidonvilles, commencent à accéder à des logements en dur. Néanmoins, la promiscuité, bien que moindre est encore réelle. Sy côtoient des strates dindividus qui se mêlent et parfois saffrontent pour des raisons politiques ou générationnelles.

Ces quatre récits – Seuils, Le Coup, Signe, LImage – sont conduits par un narrateur qui évoque les nombreux personnages humbles, tragiques ou cocasses de son entourage – famille, proches, voisins –. Au cours de chacun de ces récits, certains dentre eux sont mis en lumière, dautres deviennent des personnages secondaires, dautres restent à létat de silhouettes. Car pour dignifier ces « rebuts de lHistoire », lauteur/narrateur convoque les formes « nobles », le théâtre, la tragédie, la mythologie. Pour autant, il ne les prive pas de leur spécificité, à commencer par leur langue, mélange darménien dialectal pimenté de mots arabes et turcs.

Seuils

Dans ce récit « préhistorique », situé en grande partie avant la naissance du narrateur, la focale est mise sur trois femmes de la génération des rescapés. La grand-mère, Vergine, et sa sœur Elmone, dont le narrateur va parcourir la vie cahoteuse (ou chaotique ?) à travers des photos et sous la conduite dune voix, celle de sa mère. La troisième figure, Antika, grand-mère de substitution, lintroduit dans lémerveillement de la 294langue et fera le pont avec les générations précédentes et la Catastrophe. Elle est le prototype de ces vieilles femmes veuves qui ponctuent les rues et les récits comme autant de bornes.

Le Coup

Un fait divers, un parricide, vient jeter le trouble parmi les habitants. Le narrateur, encore enfant lors des faits, tente de comprendre sa propre émotion et lenchaînement des épisodes, à la fois par la rencontre de témoins et la fiction.

La trame narrative apparenterait presque louvrage à un roman policier avec meurtre et démarche délucidation. Une sorte de tentative dépuisement dun événement par une multitude dentrées : témoignages, fiction, identification. On pourrait également y voir un récit mythologique appréhendé de plusieurs points de vue. Krikor Beledian semble tester ici les différentes possibilités daccès au réel.

Signe

Le narrateur sinitie au monde des adultes à travers une forêt de signes ambigus. Tous ses sens en émoi, bouleversé par ses propres sensations, il accède à un univers de sentiments souvent incompréhensibles dont il portera la trace à jamais.

En arrière-plan, on découvre une communauté fracturée par des dissensions politiques et religieuses et vivant dans le mythe dun passé glorieux.

Ses initiatrices sont encore une fois des femmes – Arevik, Zevart et Voski – mais de la génération suivante, guère plus âgées que lui, parfois séduisantes, parfois bienveillantes, toujours énigmatiques.

295

L Image

Que reste-t-il dun homme sans image ou sans sépulture ? Le narrateur, enfant puis adolescent, témoin et dépositaire malgré lui dun monde qui disparait, saffronte à cette question des rapports de limage et de la mémoire.

Il sagit aussi dun adieu à lenfance et à son monde, avec la perspective de lentrée au collège, qui sera la première rupture. Cest également labandon progressif des illusions, lorsque le narrateur, malgré sa fascination pour le monde des images comprend quil nen franchira pas le seuil.

En abordant toutes les formes dimages – photo, dessin, peinture, cinéma – le narrateur recherche une photo inscrite dans sa mémoire et, chemin faisant, recrée les portraits et les mœurs de sa communauté. Il recompose, en particulier, la figure dun homme, Seto, photographe ambulant qui, par sa truculence et son rôle dobservateur de cette population, fut une de ses figures tutélaires.