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Classiques Garnier

[Épigraphe]

  • Prix Isabel Billingsley (Université McGill), Canada, 2017
  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : L’Homme-clavecin, une analogie diderotienne
  • Pages : 9 à 9
  • Collection : L'Europe des Lumières, n° 55
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406074458
  • ISBN : 978-2-406-07445-8
  • ISSN : 2258-1464
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07445-8.p.0009
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 27/12/2017
  • Langue : Français
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En effet, à tout mouvement de lâme correspond en quelque sorte naturellement son expression de physionomie, son accent et son geste propres, et tout le corps de lhomme, toute sa physionomie, tous ses accents vibrent, comme les cordes dune lyre, selon le mouvement de lâme qui les met en branle. Oui, la voix est comme une corde tendue, rendant, sous la main qui la touche, des sons aigus, graves, rapides, lents, forts, faibles, sans compter, dans chaque genre, entre ces extrêmes, toutes les nuances intermédiaires. La preuve en est que, de ces intonations, en découlent beaucoup dautres, douces, rudes, précipitées, espacées, tenues ou piquées, entrecoupées, saccadées, enflées ou affaiblies par la modification du volume du son. Il nest aucune de ces inflexions dont la voix ne soit réglée par lart : ce sont, pour lorateur, comme les couleurs dont le peintre dispose pour rendre les nuances.

Cicéron, De lOrateur, livre iii, v. 216-217, p. 90.