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Classiques Garnier

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Pour Rabelais, l’édition retenue est celle des Œuvres complètes, par M. Huchon, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1994. Parmi les nombreuses éditions des différentes œuvres de Rabelais publiées de son vivant, M. Huchon donne au lecteur celle qui est considérée comme le dernier état du texte revu par l’auteur. C’est le même principe d’édition qui est à la base des Œuvres romanesques (les cinq livres de Pantagruel) en fac-dissimilé, accompagnées d’un utile Index sur CD-Rom, sous la direction de M.-L. Demonet, Poitiers, La Licorne, 1999. Pour chaque citation, nous indiquons entre parenthèses le titre de l’œuvre, le chapitre et la page, selon les abréviations suivantes :

P = Pantagruel ;

G = Gargantua ;

TL = Tiers Livre ;

QL = Quart Livre ;

CL = Cinquiesme Livre ;

PP = Pantagrueline Prognostication.

Nous avons également consulté l’édition très richement annotée de J. Céard, G. Defaux et M. Simonin, Les Cinq Livres, Paris, Librairie Générale Française, coll. « La Pochothèque », 1994. Tout au long de notre travail, pour désigner les quatre œuvres de Rabelais, nous conserverons l’hyperonyme de « Livres » utilisé par l’auteur lui-même à plusieurs reprises1. Le terme est génériquement plus neutre que le substantif

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« chronicque » appliqué à Pantagruel et à Gargantua (P Prologue, 215 ; G Prologue, 7), ou que le substantif « mythologies » employé dans la dédicace à Odet de Chastillon (QL Épître dédicatoire, 517).

Pour le Cymbalum Mundi, attribué à Bonaventure Des Périers, nous avons suivi l’édition, philologiquement assez satisfaisante2, de P.H. Nurse, Manchester U.P., 1958 et 1967 ; puis Genève, Droz, 1983 et 1999, avec une préface de M.A. Screech. Le texte est celui de l’édition princeps (Paris, Jehan Morin, 1537), avec en bas de page les variantes de l’édition de 1538. C’est la seule des trois éditions modernes à placer l’opuscule sous un jour évangélique et à suggérer notamment l’influence exercée par les libertins spirituels. Pour chaque citation, nous indiquons entre parenthèses le nom de l’ouvrage (abrégé CM) suivi du numéro du dialogue et de la page. Nous avons consulté également les deux autres éditions modernes qui offrent des partis pris idéologiques très différents : Le Cymbalum Mundi, introduit et annoté par Y. Delègue (Paris, Champion, 1995), qui centre l’analyse autour du thème de la parole ; et l’édition par M. Gauna du Cymbalum Mundi (Paris, Champion, 2000), qui rattache l’opuscule à la tradition dissidente. Chacune de ces deux éditions est dotée d’un abondant apparat critique.

Enfin, en ce qui concerne L’Heptaméron de Marguerite de Navarre, nous avons suivi l’édition présentée et annotée par N. Cazauran sur un texte établi par S. Lefèvre, Folio Classique, 2000. Les éditrices partent du constat qu’il est impossible de savoir s’il y a, parmi les dix-neuf manuscrits répertoriés, une version revue par l’auteur. Elles décident donc de suivre le texte de la première édition donnée par Claude Gruget3 (1559, Paris, J. Cavellier) mais rétablissent en italique des noms propres omis et surtout les quelques passages coupés ou réécrits, en s’appuyant sur un manuscrit de référence, le manuscrit dit de Berlin4. Cette édition propose un texte scrupuleusement établi, des notes fournies et permet en outre

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de repérer très aisément, grâce à l’usage de l’italique, les passages coupés par Gruget, dont beaucoup ont une dimension évangélique très marquée. Les noms propres des protagonistes sont parfois différents de ceux des manuscrits et nous avons suivi l’usage de Gruget : Emarsuitte pour Ennasuite, Guebron pour Geburon, Florinde pour Floride (N. 10), Pauline pour Poline (N. 11), Camille pour Jambicque (N. 43). Par ailleurs, nous uniformisons, au cours de notre travail, dans les citations critiques et dans les références bibliographiques, la graphie du titre de l’œuvre, L’Heptaméron, avec un accent aigu sur le deuxième « e » pour suivre les règles modernes et avec un article défini portant la majuscule, conformément au titre choisi par Gruget en 1559, L’Heptameron des Nouvelles de Tresillustre et Tresexcellente Princesse Marguerite de Valois, Royne de Navarre. Pour chaque citation, nous indiquons entre parenthèses le numéro de la nouvelle puis une double pagination, d’abord celle de l’édition de N. Cazauran et de S. Lefèvre, puis celle de l’édition de L’Heptaméron par M. François, Paris, Garnier, 1960 (plusieurs réimpressions depuis 1967 dont une en 2005). Cette dernière édition suit le texte du ms. BN fr. 1512, avec en tête de chaque journée et de chaque nouvelle le court sommaire que l’on doit au ms. préparé par Adrien de Thou (BN fr. 1524, daté de 1553). Elle propose les variantes du ms. de Thou et de l’édition Gruget de 1559. Sans être la meilleure à cause de plusieurs leçons fautives ou encore de la minceur de ses notes lexicales et interprétatives, elle est la plus souvent citée dans les travaux critiques et c’est à partir d’elle qu’est établi l’Index de L’Heptaméron par G. Demerson et G. Proust5. Nous avons consulté également l’édition de L’Heptaméron par R. Salminen, Helsinki, 1991 (texte), 1997 (notes et variantes) ; ensemble repris en un vol., Genève, Droz, 1999. Cette édition, fondée sur le texte du ms. BN fr. 2155, offre les variantes de la plupart des manuscrits, mais aussi d’utiles notes et une abondante bibliographie.

Pour les citations du Nouveau Testament, nous nous référons à J. Lefèvre d’Étaples, Le Nouveau Testament, 1525, éd. de l’exemplaire de Nice, Nice, Serre éditeur, 2005, qui propose le texte en orthographe modernisée. On

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pourra consulter également la première édition : Les choses contenues en ce present livre. [I] : Une epistre exhoratoire. La S. Evangile selon S. Matthieu, Marc, Luc, Jehan. [II] :…Epistres Actes Lapocalypse S. Jehan, Paris, chez Simon de Colines, 1523. Le texte a fait l’objet d’une édition moderne de M.A. Screech, fac-similé, Paris-La Haye, Mouton & Co, 1970, 2 vol. Nous citerons l’Ancien Testament – en modernisant l’orthographe – dans la version de J. Lefèvre d’Étaples, La saincte Bible en Francoys, translatee selon la pure et entiere traduction de sainct Hierome, conferee et entierement revisitee, Anvers, Martin Lempereur, 1530.

Nous remercions chaleureusement Michèle Clément, Professeur à l’Université Lumière-Lyon 2, pour ses relectures exigeantes et ses précieux conseils qui nous ont servi de repères dans les chemins non assertifs et militants de l’évangélisme fictionnel. Nous voudrions également témoigner notre profonde gratitude à M. Jean-Claude Arnould, Mme Isabelle Garnier-Mathez, Mme Mireille Huchon et M. André Tournon. Leur regard fin et exercé nous a permis de préciser nos analyses, de repenser l’ordre de nos propos et d’explorer de nouvelles pistes souvent fécondes.

[1] P. Mounier, « Quelques substituts de roman au xvie siècle : innovation romanesque et prudence lexicale », in Le Roman français au xvie siècle ou le renouveau d’un genre dans le contexte européen, dir. M. Clément et P. Mounier, Presses Universitaires de Strasbourg, 2005, p. 33-49. Voir p. 36 : « Le narrateur des aventures gigantales de Gargantua et de son fils Pantagruel désigne ses récits par le nom de livres, terme qui fera le titre des Tiers et Quart Livres et qu’il aurait sans doute employé pour son cinquième roman. […] Le sous-titre de Gargantua est ainsi “Livre plein de Pantagruelisme”, tandis que le prologue qui suit fait des deux premiers romans de “beaulx livres de haulte gresse” ; en 1552, la dédicace du Quart Livre organisera la défense des trois précédents textes en usant de la même terminologie, à savoir “telz livres” et “iceulx livres miens”. »

[2] Elle est relativement épargnée par les commentaires extrêmement sévères d’Y. Giraud à l’égard des trois éditions modernes. Y. Giraud, « La lettre et l’esprit. Problèmes textuels et éditoriaux autour du Cymbalum Mundi », in Le Cymbalum Mundi : Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), éd. F. Giacone, Genève, Droz, 2003, p. 23-39 : « il faut bien reconnaître que nous ne disposons pas encore de l’édition de référence, qui mettrait à la disposition des exégètes le texte répondant aux exigences de l’ecdotique savante. » (p. 35)

[3] Pour la manière dont Gruget a édité L’Heptaméron, un an après la première édition proposée par Boaistuau, voir N. Cazauran, « Boaistuau et Gruget éditeurs de L’Heptaméron : à chacun sa part », Travaux de littérature. L’Ecrivain éditeur I, ADIREL, XIV, 2001, p. 149-169 ; repris dans Variétés pour Marguerite de Navarre 1978-2004, Autour de L’Heptaméron, Paris, Champion, 2005, p. 223-248.

[4] Voir à ce sujet dans l’édition de N. Cazauran et de S. Lefèvre, le « post-scriptum très nécessaire », p. 49-51 ; puis, dans le dossier, « le texte de la présente édition », p. 604-605, ainsi que la « Note sur les manuscrits et les éditions anciennes de L’Heptaméron », p. 606-610.

[5]Index de L’Heptaméron, G. Demerson et G. Proust, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2005. Il est dommage que l’Index, établi à partir de l’édition Michel François, tienne compte des sommaires d’Adrien de Thou en tête des nouvelles et des « appendices », et qu’il n’effectue pas de lemmatisation ni de regroupement d’hétérographes. Le texte de L’Heptaméron étant par ailleurs très variable selon le manuscrit, il faudra considérer avec quelque prudence les différents relevés lexicaux que nous proposerons à l’aide de cet Index.