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Classiques Garnier

Résumés

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Résumés

Giuliano Ferretti, « Un mariage de paix à lorée de la guerre. Politique, fêtes, triomphes et entrées solennelles, 1618-1620 »

Ce chapitre douverture restitue lhistoire du mariage de Victor-Amédée et de Christine de France et en éclaire les enjeux politiques et diplomatiques. Létude des fêtes (entrées, carrousels, feux dartifice), organisées alors dans le duché, montre que celles-ci traduisaient, sur le plan symbolique, la politique de Charles-Emmanuel Ier qui visait à consolider lalliance avec la France et à assurer sa primauté en Europe. Lessor de la guerre obligea les nouveaux ducs à modifier leur stratégie.

Lucien Bély, « Le Piémont-Savoie au cœur des conflits européens »

Cette étude offre une vaste fresque de lhistoire du duché de Savoie du début du xviie siècle jusquà la mort de Mazarin. Elle présente les ambitions de la dynastie, en les inscrivant dans le contexte de la société des princes et de la guerre de Trente Ans. Les moments principaux de cette période contrastée (mariage « français », guerre en Europe, guerre civile, rétablissement de lÉtat savoyard) débouchent sur le renforcement de lalliance avec la France de Louis XIV.

Matthias Schnettger, « Des rapports distants. La maison de Savoie et les Habsbourg dAutriche pendant la guerre de Trente Ans »

La contribution décrit les rapports distants entre les ducs de Savoie et lempereur romain-germanique dans la première moitié du xviie siècle. Lattitude des Habsbourg dAutriche envers les ducs de Savoie fut essentiellement influencée par le positionnement de ces derniers dans le conflit qui opposait alors lEspagne et la France.

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Sven Externbrink, « Conserver la souveraineté. Le duché et lalliance française pendant la guerre de Trente Ans, 1635-1659 »

Cette étude des relations entre la France et la Savoie montre la marge de manœuvre dun acteur moyen au cours dune phase cruciale de la formation du système européen des États. Le duché de Savoie devait continuellement choisir entre deux pôles de pouvoir, lEspagne et la France. Les ducs et Christine de France firent face à la difficile tâche de garder un semblant dindépendance envers la France, lors des négociations entre Paris et Turin en 1637-1638.

Pierpaolo Merlin, « Au service de la Régente. Ministres et conseillers entre sens de lÉtat et luttes de faction »

Christine de France fut soutenue par un groupe de conseillers issus de plusieurs familles turinoises, tels les San Martino dAglié, les Pianezza et les Scaglia de Verrua. Au cours de la guerre civile, cette élite se divisa tout en gardant des fonctions importantes dans lÉtat, dont ils défendirent les intérêts. La régente redressa les sorts de laristocratie et promut une élite non aristocratique qui devint lune des colonnes portantes de labsolutisme savoyard.

Frédéric Ieva, « Ambassadeurs et politique étrangère au temps de Christine de France »

Cet article présente une première structure du réseau diplomatique du duché de Savoie, avant de se concentrer sur les enjeux de sa politique étrangère à Paris, Rome et Vienne, pièces principales de ce dispositif. Il en analyse les échanges à la lumière des défis que lhistoire italienne et européenne posait à la régence de Christine de France, en observant également de près la reprise des relations avec la Sérénissime République de Venise.

Andrea Merlotti, « La cour de Savoie au temps de Victor-Amédée Ier et Christine de France »

Lessai se focalise sur la présence française accrue au sein de la cour, qui répondait à une stratégie politique voulue par les ducs de Savoie. Le texte montre comme ladjectif français devrait être utilisé avec précaution, car renvoyant à un nombre considérable de personnes provenant dautres réalités politiques que la monarchie des Bourbons.

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Paolo Cozzo, « Le clergé de cour entre service spirituel et fonction politique »

Les cours de Victor-Amédée Ier et de Christine de France accueillirent des figures ecclésiastiques (confesseurs, prédicateurs, aumôniers) de divers ordres religieux qui, outre leurs fonctions classiques de direction spirituelle et dorientation culturelle du prince, endossèrent des rôles de nature politique et diplomatique particulièrement significatifs durant la régence de Madame Royale.

Paola Bianchi, « Les militaires de cour. Guerre de terrain et valeur des armes »

La Cour de Victor-Amédée Ier et celle de Christine de France constituent un exemple rare de cérémonial en temps de guerre quasi continue. Lessai sinterroge sur le rôle des militaires présents à la cour, cercle ordonnancé de favoris formant malgré tout un groupe de vaillants hommes darmes. Les Villa, originaires de Ferrare et servant militairement depuis plus dune génération, en sont représentatifs.

Florine Vital-Durand, « Les portraits de cour dans le réseau européen de Christine de France »

Le système déchange ou de don de portraits abordé ici implique principalement les cours princières de Savoie, dAngleterre, de France et de Bavière entre 1630 et 1660. Quand elle nest pas purement affective, limage, gratifiante dans un rapport de clientèle, dynastique au cœur des galeries ou stratégique dans les projets matrimoniaux, est très souvent exploitée comme marqueur didentité et dautorité.

Saniye Al-Baghdadi, « De Turin à Munich. La représentation dynastique dHenriette-Adélaïde de Bavière »

La princesse savoyarde Henriette-Adélaïde, en sa qualité délectrice de Bavière, sut instaurer à la cour de Monaco des pratiques et des traditions culturelles propres à la cour de Turin. Par cela, elle réussit à augmenter non seulement le prestige de la maison électorale de Wittelsbach, mais également à asseoir sa position sur la scène politique de lEmpire, en particulier lors de la vacance du trône impérial en 1657-1658.

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Paola Caretta, « Ambrogio Fassetto, médecin collectionneur de la cour »

Larticle éclaire la figure singulière dAmbrogio Fassetto. Médecin de chambre et de la maison des Savoie et des Savoie-Carignan, doyen du Collège des médecins de la ville et lecteur durant plus de quarante années auprès du Studio, il fut aussi un important bien que méconnu collectionneur du Turin du xviie siècle.

Andrea Rosselli, « Les deux soleils du duché. Lentrée à Turin de Christine de France et de Charles-Emmanuel II en 1645 »

La contribution analyse lentrée fastueuse de Christine de France et Charles-Emmanuel II à Turin (8 avril 1645). À laide de différents genres de documents (officiels, anonymes, journalistiques), elle retrace le projet royal associé au système représentatif et symbolique exprimé par le rite princier, en déchiffrant sa nature à la fois idéale, politique et culturelle.

Maria Luisa Doglio, « Emmanuel Tesauro et Christine de France. Panégyriques et rhétorique représentative »

Lessai analyse la série peu connue des panégyriques quEmmanuel Tesauro consacra à Christine de France. Dans cette idée de rhétorique représentative, le panégyrique devient le texte-clé pour célébrer, mais également pour représenter à travers le pouvoir créatif du verbe, fixé par lécriture littéraire, les agissements héroïques de la duchesse, mère parfaite, régente décidée à assurer la succession de son fils et maîtresse dans lart denseigner à celui-ci sa science du gouvernement.

Paolo Luparia, « “Christine et non plus Phébus est votre Dieu”. Célébrations, portraits et hommages poétiques »

Par les témoignages de la poésie encomiastique de cour, lessai restitue limage que les lettrés italiens offrirent de Christine de France. Jeune mariée et épouse, objet précoce des hommages de Marino et de Testi, elle est bientôt célébrée pour ses vertus politiques dans des compositions doccasion qui révèlent un projet de propagande, exception faite du Monviso festeggiante de Lengueglia dans lequel la grâce et la poésie nous laissent entrevoir le charme profond de la figure de Madame Royale.

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Costanza Roggero, « Larchitecture de la magnificence. Le modèle du Valentino »

La magnificence de Christine de France est symbolisée et mise en images au palais du Valentino à Turin. Les transformations de cette résidence sont ramenées au modèle du Luxembourg, à travers un parallèle qui relie lhistoire de sa construction à celle de la vie de Christine de France, sur la base de sources documentaires nouvelles. Lexaltation de la dynastie est ici représentée par les fresques et les stucs, composant lemblème dun si grand personnage.

Cristina Cuneo, « Lespace urbain à Turin. Modèles, stratégies et pratiques dune ville-capitale »

Lanalyse porte sur la politique urbaine de Christine de France pendant sa régence. En vue des transformations de lespace citadin, autant dans louverture de places géométriques régulières et de rues rectilignes que dans une réaffirmation des fonctions des lieux symboliques de Turin, le programme se concentre sur le renforcement du pouvoir ducal par lembellissement de la ville, des solutions économiques nouvelles et des rapports renouvelés avec le clergé et la municipalité.

Chiara Devoti, « Christiana reggente e tutrice. Privilèges, bénéfices et commanderies de lOrdre Mauricien entre les mains dune femme. Politique, administration et territoire »

À sa mort, Victor-Amédée Ier, Grand maître de lordre dynastique des Saints Maurice et Lazare, laisse un successeur trop jeune pour en hériter la charge et recevoir son habit de chevalier de lordre. La régente Christine de France devint alors la première femme à assumer ladministration de cet État dans lÉtat. Se fondant sur des sources inédites, le texte analyse les mœurs, les dispositions et les choix concernant les commanderies, exprimant ce pouvoir nouveau entièrement féminin.

Paolo Cornaglia, « Lart des jardins à la cour de Christine de France »

Christine de France dirigea lélaboration des jardins de la cour, influencée par la tradition italienne et les nouveautés françaises. Les jardins de la Vigne et du château de Moncalieri, sur un projet dAndrea Costaguta, révèlent 708linfluence des jardins à la romaine du début du xviie siècle et de ceux à la toscane du xvie siècle. Les parterres des châteaux de Mirafiori et du Valentino renvoient quant à eux aux modèles français modernes, quon retrouve dans le traité de 1638 de Jacques Boyceau.

Elena Gianasso, « Entre lÉtat et la ville. Les ingénieurs au service de la cour »

À lépoque où séjourne à Turin Christine de France, épouse de Victor-Amédée de Savoie, un dialogue difficile marque les rapports entre lÉtat, la cour et ladministration locale. Lessai aborde la construction de la capitale à travers la lecture systématique des Ordinati de la commune de Turin, mettant en évidence le rôle de médiateur entre les deux institutions des ingénieurs du duc appelés au service de la municipalité.

Cecilia Castiglioni, « Les séjours de Christine à Fossano après 1630. Architecture et vie de cour dans une ville de province »

Cette contribution, se fondant sur des sources de première main, sefforce déclaircir les raisons qui amenèrent Christine de France à choisir comme lune de ses demeures itinérantes le château de Fossano, le préférant même au palais Muratori Cravetta de Savigliano, pourtant tellement aimé par Charles-Emmanuel Ier quil le choisit pour y venir mourir.

Maria Vittoria Cattaneo, « Les commandes de Maurice et Louise de Savoie. Le rôle de Giovanni Pietro Tosetto, architecte de cour »

Le thème traité est celui, peu connu, des commandes de Maurice de Savoie et de sa femme Louise de Savoie. Une fois marié à sa nièce, fille de son frère Victor-Amédée Ier et de Christine de France, le prince se retira de la vie publique, partageant son temps entre Nice et Turin et se consacrant principalement aux lettres et à lembellissement de ses demeures, urbaines et extra-urbaines. Pour ce projet, il accorda une large confiance à lingénieur de sa maison : Giovanni Pietro Tosetto.